AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782981665157
103 pages
Thierry Noiret (09/11/2017)
5/5   3 notes
Résumé :
L'auteur dans ce livre revient sur deux périodes de sa vie et construit deux récits imaginaires afin de partager son inquiétude quant à l'agressivité du genre humain : la Pologne dans les années quatre-vingt-dix et ce qu'il a vu à la télévision de la guerre de Bosnie et du blocus de Sarajevo. À Varsovie, une femme perd la raison dans le climat oppressant de la reconstruction de la ville après la Seconde guerre mondiale, les luttes du syndicat Solidarité, les assassi... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Guerre et guerresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'Histoire serait-elle un éternel recommencement ? Ce qui est certain c'est qu'il y aura toujours un avant, un pendant puis un après-guerre. Lorsque les canons se taisent définitivement, quand les villes entièrement détruites, agonisent sous leurs décombres, il faut alors un courage immense pour panser les blessures et tout reconstruire. Déblayer les ruines pour rebâtir tout ce qui a été déconstruit, bombardé, anéanti, afin que les populations reprennent goût à la vie et récupèrent leur dignité dans la promesse d'une paix retrouvée. Parce que la vie doit absolument reprendre son cours, progressivement, difficilement mais sûrement ; même si rien ne sera tout à fait comme avant…
Thierry dit : « La guerre, on s'y fait et la paix aussi ».

Depuis Montréal, son havre de paix, le journaliste Thierry Noiret écrit avec sensibilité et passion, entre oubli et souvenir, il veut frapper les esprits, il ne peut pas taire les cris ! Dans un long monologue, lourd et profond de sens, il raconte les horreurs des guerres, ces guerres qu'il a vécues en direct, en observateur, à Varsovie, à Sarajevo, et dont il peut témoigner. Pour apaiser sa conscience, il règle ses comptes avec L Histoire, avec ceux qui provoquent, participent, médiatisent à outrance l'infâme barbarie de la guerre. En parallèle, l'auteur s'associe à la peine des populations qui ont fui ces conflits pour ne pas les subir ou qui en ont souffert et continuent à en souffrir, tentant désespérément de survivre au milieu des ruines du passé, dans l'espérance de jours meilleurs...
Thierry dit : « Peu de paroles, rien à dire, ils sont revenus pour reconstruire ».

Pour terminer, Thierry fait une légère digression en nous confiant un grand chagrin, celui d'avoir perdu « son ange gardien », un ami de fac, massacré à Kigali… Il dit : « Les anges sont bien chétifs devant l'éternel appétit de l'histoire » et « Echappe-t-on à l'histoire quand celle-ci est en fureur ? ».

Témoignant de faits de guerre, aussi cruels qu'authentiques, j'ai beaucoup apprécié la démarche de l'auteur qui confie ses états d'âme, sans détour mais toujours avec une certaine retenue et beaucoup d'élégance, avec une extrême pudeur et une grande sincérité ! Merci infiniment…
Commenter  J’apprécie          40
Sans jamais côtoyer la poésie de l,horreur, l'auteur tente de rendre un souffle à ceux qui restent sous le coup de ce qui tue toute vie. Plus qu'à la guerre, il s'intéresse aux rares paroles des survivants, celles qu'ils devraient dire, pourraient dire ou n'ont jamais osé proférer.
Commenter  J’apprécie          90

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
tandis que la pluie qui venait de l'ouest, restait la même pluie, tandis que les mots devenaient de mêmes mots, dans une même parole, d'un même discours, avec les mêmes restes de chair dans le voile de la voix… tandis que le reste devenait reste, que la route menait vers l'autoroute, que les avions n'étaient plus de lointains avions atterris chez nous puis repartis sans nous attendre, que les ports devenaient enfin des ports de mer, que les bateaux accostaient non pas aux ports mais aussi aux portes de la ville, et que la ville accueillait les bateaux…
tandis que tant de monde voyait enfin tant de monde, et que le monde devenait enfin sphère, et que le globe n'était pas que le globe de l'œil de Moscou, et que l'hiver ne s'arrêtait pas aux portes de la ville, ni l'été à la gare d'en face. Tandis que la neige ne volait plus sur le sable, ne couvrait plus le sable, ne cachait plus le sable…
tandis que c'était enfin l'été…
Commenter  J’apprécie          160
Des pas encore. Il suffirait tout simplement de marcher. Avancer. Un pas encore. Feu ! La foule s'éparpille tandis qu'un homme s'affale. Place déserte, un corps à terre, puis plus loin une masse sombre de linges, immobile. En attente. C'est un colis du destin, une femme agenouillée, immobile, enserrant son enfant. Que l'on ne tire plus. Que la vie reprenne... Se relèvera-t-elle ? De sa cachette si visible. Tellement évidente. L'on s'empresse. L'on relève le blessé. L'on vient prendre de ses nouvelles. Ne bouge toujours pas. Ne tremble pas. Quand elle se relèvera, quand, son enfant à la main, elle repartira, ce ne sera qu'une ombre, qu'un sentiment de torpeur, une paralysie, un gouffre. Sur le sol, son corps tout courbé, dit-on, une silhouette reste ainsi figée sous le duvet enneigé, saison après saison, une ombre visible sur le pavé ensoleillé.
Commenter  J’apprécie          100
Plus tard, elle voit le soleil reprendre sa course. Elle voit le paysage mimer le retour des saisons, la ville se rebâtir à la lueur du soleil. Les chars se sont retirés désormais. La pluie a effacé le sang dans la neige. On a réparé le porche défoncé. Le vent a cessé de grincer. Le sel s’est retiré des plages et les cendres se sont éteintes, le sable s’est apaisé.
Commenter  J’apprécie          232
Subitement. Brutalement. Tandis qu’ils arrivaient, ces cavaliers de l’apocalypse, la pierre frémit, la sirène prit corps, à peine. Nul jamais ne sut quel événement avait provoqué l’autre : l’éveil ou la conquête de la ville... Mais tous, tandis qu’ils veillaient les premiers mouvements de l’être prodigieux, ils ont vu les flèches tirées depuis la colline sonder le vent, emplir le ciel et déchirer les étendards. Ils ont vu les dards allumer les ornières... d’ici aux berges du fleuve...
Commenter  J’apprécie          50
Depuis une décennie je vis à Montréal, dans un pays de paix. Cependant, la terre tourne et les conflits avec elle. La Pologne est depuis lors florissante ; la Yougoslavie s'est divisée en autant d'Etats indépendants que l'exigeaient la paix et les cessez-le-feu ; le Rwanda tant bien que mal se relève de ses cicatrices. Mais les conflits sont loin d'être tous réglés, il en vient de nouveaux, sans cesse nouveaux, nés de quelle querelle, de quel instinct de revanche, toujours aussi nombreux, ailleurs où même à nos portes.
Ecrire n'empêche pas les guerres, cela permet à peine de ne pas les oublier.
Commenter  J’apprécie          30

Lire un extrait
autres livres classés : varsovieVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3202 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}