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Critiques de Thomas Geha (210)
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Reines et Dragons

Après trois éditions des Imaginales d’Épinal où l’anthologie était dirigée par l’organisatrice du festival, Stéphanie Nicot, celle-ci laisse la main à d’autres auteurs et charge, en 2012, le prolifique duo créateur Sylvie Miller – Lionel Davoust (et très bons nouvellistes) de faire perdurer le regroupement thématique de nouvelles qui paraît chaque année en mai. Là où Stéphanie Nicot dirigeait des anthologies titrées par des associations logiques comme « Rois et Capitaines », Sylvie Miller et Lionel Davoust ouvrent un arc d’anthologies qui vont associer une figure forte de la fantasy avec une créature fantastique. Ainsi, Reines et Dragons se place d’emblée dans cette optique très intéressante à lire comme à écrire.



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Comme ces douze nouvelles ont été lues au cours d’un Challenge courant sur une année entière, chacune d’elles a son propre petit paragraphe d’analyse.



Parmi les auteurs conviés à l’anthologie Reines et Dragons, il y en a peu que je ne connaissais pas d’avance ; Chantal Robillard fait partie du lot. Ecrivain, conservateur en bibliothèque et poète, elle semble avoir de multiples facettes qu’il est forcément difficile de cerner en peu de pages. Dans Le Dit du Drégonjon et de son Elfrie, elle livre une très courte nouvelle particulièrement parlée et phrasée. Ce n’est pas pour rien que la préface de Sylvie Miller et Lionel Davoust, les deux anthologistes, on nous conseille de la lire à haute voix. Ils l’ont sûrement choisi comme ouverture de leur ouvrage parce qu’elle est accrocheuse justement par cet aspect-ci et par le fait d’être très court.

Avec l’incessante complainte « Drégonjon, Drégonjon, viens nous secourir ! », Chantal Robillard prend le risque de lasser le lecteur dès le départ en ressassant cette réplique. Cela prend heureusement place dans un contexte simple à saisir : de jeunes elfes invoquent Drégonjon pour qu’elles soient sauvées de leur situation délétère. Je vous laisserai juger de la thématique choisie qui, bien que désormais convenue, a toujours besoin d’être remise en avant au vu d’un certain patriarcat latent et traditionnel. Pour autant, même si l’orientation de l’anthologie est totalement respectée avec le dragon protecteur et la reine qui s’élève, je ne cesse de me questionner sur l’intérêt de quitter un joug pour un autre, de rejeter un enfermement pour une relation peut-être trop peu définie en fin de nouvelle...



Thomas Geha, alias Xavier Dollo, est déjà un auteur que je connais davantage. La saga Alone, le diptyque du Sabre de Sang ou bien American Fays en collaboration avec Anne Fakhouri sont autant d’ouvrages très appréciés à chaque critique, le tout étant parfaitement complété par de nombreuses nouvelles dans tous les genres de l’imaginaire.

Celle qu’il a proposée à Sylvie Miller et Lionel Davoust, « Chuchoteurs du Dragon », se déroule dans un monde médiéval de fantasy, le Royaume de l’Esflamme du Dragon, où les castes sont bien segmentées et les secrets bien gardés. Nous découvrons rapidement Hiodes, reine et héroïne, dans les bras de son amant Malwenn, guerrier d’élite. Leur amour va se retrouver confronté aux rêves par lesquels le fameux Dragon se lie aux monarques qu'il a choisis.

C’est un texte relativement classique que nous livre Thomas Geha, dans le microcosme de la fantasy médiévale sur le thème « Reines et Dragons », mais efficace. Il est toujours compliqué de faire ressentir l’onirisme de certaines situations et la façon dont il le fait rapproche plutôt cette œuvre de l’univers du Sabre de sang, avant tout, avec une magie induite par les forces même qui anime son monde, qu’elles soient encore vivaces ou déliquescentes. C’est donc la trame de fond qui va surtout rester dans l’esprit du lecteur, après avoir terminé « Chuchoteurs du Dragon » : le choix des souverains par une créature fantastique au statut compliqué, le passage du titre de Chuchoteur à celui de Lié, etc.



Au tour d’Adrien Tomas, avec « Ophëa », de nous donner l’envie de découvrir sa vision des Reines et des Dragons. Il y dévoile une vision classique certes, sûrement à l’image de ses premiers romans (La Geste du Sixième Royaume ; La Maison des Mages), mais particulièrement divertissante et qui révèle, à la toute fin, un sel bien placé.

Ophëa est la jeune reine d’un royaume ayant récemment perdu son souverain, le chevaleresque Naïel, mort au combat face à la « Bête » qui terrorise les alentours. Forcée de concéder du pouvoir, Ophëa doit se résoudre, telle Pénélope dans l’Odyssée, à épouser, pour le bien du royaume, celui qui réussira à vaincre le Dragon (car c’en est un, et de belle taille) et à lui rapporter sa tête. Pour venger le souverain précédent, pour acquérir encore plus de pouvoir, pour la gloire, pour l’honneur, pour l’amour même, les seigneurs du plus puissant au plus humble défilent devant la créature pour l’affronter plus ou moins courageusement. Outre un classicisme encouragé par le thème de départ, certains pourraient tiquer sur un léger abus des comparaisons au premier abord, mais finalement le récit prend le pas sur le reste et on chevauche l’intrigue comme ces chevaliers leur monture.

La nouvelle d’Adrien Tomas suit raisonnablement une structure en trois parties cohérentes : l’exposition (une situation mal barrée qui pose un objectif clair, net et précis), le déroulement de l’action (si son état d’esprit était morne, le lecteur reprend du baume au cœur, tandis que si le début avait été déjà très apprécié, ces moments de bravoure ou de lâcheté n’en sont que meilleurs), et enfin le dénouement (que je ne dévoilerais pas ici, évidemment). L’auteur prend totalement au mot le titre de l’anthologie et son intention est tout à fait louable, car elle pourrait servir, en ce début d’anthologie, de maître étalon aux nouvelles qui suivent.



Anne Fakhouri, auteur du Clairvoyage, de Narcogenèse et d’American Fays, a l’habitude du récit initiatique et de la mise en place du sentiment amoureux ; elle utilise cela dans sa nouvelle « Au cœur du dragon ».

Jil et Œuf de Dragon font partie d’un peuple vivant au pied de montagnes habitées par des dragons plus ou moins mystérieux (il en existe plusieurs espèces ce qui complexifie l’affaire). Ceux-ci sont à la fois dangereux et pourvoyeurs de matières premières bien utiles pour le fonctionnement de la société qui les côtoient, c’est pourquoi ils constituent un défi pour les « grimpeurs », caste de casse-cous dont le rite d’initiation, d’entrée, est bien sûr de grimper dans un des repères draconiques pour en ramener un trophée. L’amitié tendancieuse nouée dès le départ entre Jil et Œuf du Dragon sera évidemment l’enjeu de cette quête.

Clairement, c’est davantage la figure du dragon dans toute sa complexité qui est développée que celle de la reine, mais ce n’est pas un constat qui pose franchement problème ici, puisque la nouvelle se fonde davantage sur la compréhension (ou non, pour le coup) de l’essence même des dragons, et de ce qui les relie à ces « grimpeurs ». Dans le style, j’ai été moins convaincu, car de ce que j’ai déjà lu d’elle, Anne Fakhouri m’a habitué à plus de répondant, humoristique par exemple ; bien sûr, il y a quelques lignes de dialogue croustillantes, mais je me demande si c’est une nouvelle à conseiller pour découvrir cette auteur, au moins pour la construction des sentiments entre les personnages, là oui.



Justine Niogret nous offre, elle, une bouffée d’air frais à respirer avec attention. Sa nouvelle « Achab était amoureux » nous étonne dès le départ avec non pas un, mais deux titres mystérieux. En effet, « Achab était amoureux » figure au sommaire, ainsi que dans la mise en page ; toutefois, le titre au début de la nouvelle est en fait « La Grande Déesse de fer de la Miséricorde » ! Apparemment, c’est la seule nouvelle de Justine Niogret à avoir vu son titre accepter par les anthologistes… et puis finalement non, voilà tout ! c’est plutôt « Achab était amoureux » qui fut retenu. Mystère de l’édition d’une anthologie...

L’auteur de Chien du Heaume et de Mordre le Bouclier, comme à son habitude, réussit dès les premières lignes à tourner le thème imposé (des reines et des dragons) dans une direction toute personnelle. Le climat est rude, la vie dure et les rencontres pas toujours heureuses. Justine Niogret cultive là le dilemme entre le confort de la proximité et l’aventure vers l’inconnu, entre l’assurance et la tentation. Le décor mis en scène autour de ce duo improbable (la jeune Reine et le sage dragon retiré du monde) est clairement beau. Et, après lecture, on comprend bien tout l’épais mystère entourant le titre de cette courte nouvelle : « La Grande Déesse de fer de la Miséricorde » expose une justification sous forme de métaphore au fait que, bel et bien, « Achab était amoureux ». Il y aura donc au moins une référence que je cerne pleinement, celle du destin liant un chasseur et sa proie, une personne et son destin, un amour et son objet.



Comme très souvent, Pierre Bordage, qu’on ne présente plus, fait une petite incursion dans la fantasy relativement classique pour offrir sa contribution à l’anthologie officielle des Imaginales. Pour le thème des reines et des dragons, c’est sa nouvelle « Morflam » qui nous narre la rencontre de l’une et de l’autre.

Aux confins du royaume de Mandraor, surgit à nouveau le dragon Morflam ; à Saordor, la capitale, la toute jeune reine Hoguilde, déjà particulièrement catégorique dans ses premiers choix politiques, doit affronter cette nouvelle menace pour son royaume avec fermeté malgré son jeune âge et surtout en s’affirmant en tant que reine. La fine fleur des chevaliers partie au combat, Hoguilde finit par fuir sa capitale et ses rencontres en chemin vont décider de sa destinée royale.

Pierre Bordage nous emmène ainsi dans un monde médiéval-fantastique assez classique avec une héroïne forte mais très peu expérimentée et ses rencontres se révèlent cousues de fil blanc. Malgré tout, il est toujours aussi fluide de lire des écrits de Pierre Bordage ; les personnalités s’installent vite et l’intrigue suit tranquillement son cours. Si tout le monde n’adhérera pas à la réflexion qui sous-tend toute la fin du récit, cette nouvelle se laissera lire sans complexe.



Charlotte Bousquet, auteur notamment de la trilogie de l’Archipel des Numinées, propose pour l’anthologie Reines et Dragons une variation déjà beaucoup moins classique et évidente que certains de ses collègues. Avec « Azr’Khila », nous plongeons dans d’antiques déserts arides et mortels.

Pour la pauvre Yaaza, femme âgée du désert, la vie n’est pas simple, c’est un euphémisme. Suite au massacre de sa tribu lors d’une razzia des cavaliers teshites avec force pillages et viols, elle se retrouve seule avec sa vieille chèvre Buruyi. Divagations et envies de vengeance se mêlent pour nous mener vers une magie vaudou autour de la déesse-reine Maysa Khila et son représentant-vautour. Le mystère emplit bien vite les pages de cette nouvelle, d'autant plus que le lecteur peut légitimement chercher assez loin la relation reine-dragon, mais au moins, grâce à Charlotte Bousquet, nous sortons largement de l'épisode classiquement classique choisi par certains de ses collègues, pour plutôt filer vers une variation atypique.

Le style de Charlotte Bousquet, dans cette nouvelle en tout cas, n’est pas fluide du tout, et ce pour une bonne raison, puisqu’elle est, semble-t-il, dans une recherche constante du mot juste ; et, de fait, l’ensemble apparaît un peu moins évident qu’à l’accoutumée dans une nouvelle normalement rapidement lue. Avec ses non-dits et ses choix scénaristiques, l’auteur donne, au fond, l’impression d’offrir deux histoires en une, avec ce choix final relevant de deux hypothèses possibles. Au lecteur d’opter pour sa préférée...



Vincent Gessler, auteur suisse de Cygnis (Prix Julia-Verlanger et Prix Utopiales européen 2012), est déjà quelqu'un de plus récent, de plus discret aussi que certains de ses camarades de cette anthologie. Plus spécialisé dans la science-fiction au départ, il tente avec « Où vont les reines » une plongée dans la fantasy bien épurée.

Alors donc « Où vont les reines » ? « Dans ton cul », dirait l’autre. Pourtant, ce n’est pas là où va être envoyée Ae par sa mère. Alors qu’elle découvre sa maternité, sa mère, la reine d’Akhit, la dépêche dans l’endroit secret où vont les souveraines chaque année à partir de leur premier enfantement. Car, en fait, les reines d’Akhit sont des tueuses de dragon et le fait de partir en étant enceinte leur accorde le droit d’atteindre un sanctuaire de dragonnes.

Sans dévoiler le dénouement, on peut regretter un petit manque d’évolution et d’enjeux que les mots choisis ne gomment pas vraiment : Ae a le mérite de découvrir de quoi nous tenir en haleine pendant une nouvelle, mais nous n’allons pas non plus énormément loin dans la réflexion autour de la situation. Heureusement, nous sommes totalement dans le thème de l’anthologie : de vraies reines, majestueuses et fortes, face à de vrais dragons, puissants et reptiliens.



Érik Wietzel est un auteur déjà bien rompu à la fantasy pure (La Porte des Limbes, Cycle d’Elamia, Les Dragons de la Cité rouge) et sa nouvelle « Le Monstre de Westerham » ne dépareille pas de ses habitudes d’écriture (en matière de fantasy, car il est aussi largement passé à l’écriture de thriller depuis).

Encore une fois, nous tombons sur une étrangeté dans le titre : « Le Monstre de Westerham » s’affiche en tête de la nouvelle et dans la table des matières, pourtant nous trouvons « Le Prix de la trahison » en haut de la mise en page. Étrange donc, sachant que les deux titres sont suffisamment mystérieux sur le ton de la nouvelle ; peut-être est-ce là un problème semblable à celui rencontré par Justine Niogret pour « Achab était amoureux / « La Grande Déesse de fer de la Miséricorde ».

D’abord, nous suivons le duo Askelle et Klarion : la première, malgré les conseils et envies de son frère, part dans la quête d’un Crâne de Valeur. D’un autre côté, nous rencontrons Ayline, souveraine d’Arnilton mais reine réfugiée à Straton, qui cherche à reconquérir sa capitale. Les deux quêtes vont inévitablement se croiser en un dénouement bien trouvé.

Érik Wietzel a suffisamment bien tourné ses descriptions pour éviter toute conclusion trop rapide et finalement, n’est-ce pas dire qu’une nouvelle est bonne quand on ne peut pas décemment en dévoiler davantage ? Il réussit quand même en quelques pages à mettre dans son récit à la fois une petite mythologie, quelques fausses pistes et une conclusion abrupte.



S'il y a bien un auteur qui sait créer des mondes imaginaires en quelques lignes, c'est bien Mathieu Gaborit. Alors découvrir une de ses nouvelles, ici « Under a Lilac Tree », est toujours intrigant.

Eveilleuse est la reine d’un monde étrange. Elle évolue entre un monde tangible et un monde intangible. Son parcours dans cette nouvelle interroge la place du lecteur et, par un onirisme trouble, fait se briser la réalité mais aussi, parfois, se flouter la compréhension. La mise en abîme de la maladie, du pouvoir des livres et de l’imaginaire rend cette nouvelle encore plus englobante et provoque la nécessité de la relire avec un œil renouvelé.

C'est donc un petit récit finalement assez compliqué dans sa structure et son style que nous livre Mathieu Gaborit (en même temps, nous ne sommes pas là que pour lire du facile et du jetable), mais un récit qui tente de nous parler de l’intérêt d’accepter le statut de Muse au nom des rêves qui en découlent, de la vie que cela promet. Ambitieux.



C’est au tour de Nathalie Dau de nous faire connaître sa vision du lien entre dragon et reine, à l’aide de son écriture d’un fantastique sensible et émouvant.

Dans « Cet œil brillant qui la fixait », c’est un peu « quand Gwendolyn rencontre Tiainrug ». Le souci, dans ce royaume médiéval-fantastique, c’est que l’une fait partie du peuple du lac et que l’autre appartient au peuple de la montagne. Tous deux sont les Créatures représentant et menant leur camp au combat, du moins normalement, car quand les sentiments s’en mêlent, peut-être que l’origine de cette guerre inepte sera enfin dévoilée.

Nathalie Dau met à profit son science du sentiment en fantasy pour distiller une nouvelle où tous les côtés habituellement niais de ce genre de romance sont parfaitement en adéquation avec la situation. Les enjeux sont clairs : que reste-t-il de nous quand les amours et les transformations ont fait leur œuvre ? Ces deux Créatures, aux mutations reptiliennes, déjouent les pronostics lancés par chacun de leurs camps.



L’anthologie met Mélanie Fazi en valeur en lui laissant l’honneur de conclure. Cette auteure aux multiples récompenses pour ses recueils fantastiques nous glisse une nouvelle fraîche et, mine de rien, contemporaine.

Dans « Les Sœurs de la Tarasque », nous suivons l’itinéraire contrarié de Rachel, l’une des sept élèves du pensionnat destiné à désigner la future femme de l’Avatar, représentant du Dragon. Le monde peut bien tourner (la technologie semble bien proche de la nôtre), il n’empêche que l’Avatar a besoin d’une mère pour ses futurs enfants et toutes les familles rêvent de placer leur fille à ses côtés. La société des Sœurs de la Tarasque sont là pour éduquer et préparer ces jeunes filles désignées. Toutefois, Rachel ne semble pas à fond pour suivre ce chemin tout tracé et ne voit pas d’un bon œil sa meilleure amie, Lénaïc, être autant sous le charme du puissant personnage masculin.

Mélanie Fazi nous livre une nouvelle au ton très jeunesse, mais elle fait passer ce ton d’une manière si fraîche qu’il paraît tout naturel. Nous sommes dans un pensionnat pour jeunes filles, alors ces petites remarques, ces petites habitudes pour des demoiselles en pleine puberté sont tout bonnement parfaites. La justesse du ton rencontre également une intrigue parfaitement calibrée pour une nouvelle. Il n’y aura donc bien que la multiplication des prénoms et l’origine du Dragon qui pourraient gêner le lecteur.



Pour reprendre quelques considérations de manière plus générale, l'avantage de ce thème, de cette nouvelle association entre une créature fantastique (Dragons) et un personnage humain (Reines), est de faire proposer, de fait, nombre de femmes fortes, ce qui change en bien de la production littéraire majoritaire, même la tendance s'équilibre. Un certain nombre de nouvelles ont mis en scène beaucoup de mensonges et de faux-semblants, à voir s'il y a derrière ce choix des volontés éditoriales au départ. Enfin, on a vu que l’octroi des titres de nouvelles a pu quelque peu bloquer, mais la construction anthologique réalisée par Sylvie Miller et Lionel Davoust a permis d’attaquer avec un texte très court (pas très immersif pour ma part, mais pas trop bloquant au moins), puis d’enchaîner avec la fantasy la plus classique, pour finir avec, à mon humble avis, les textes les plus ambitieux.

Dans tous les cas, l’ensemble de cette anthologie est plutôt de la solide fantasy, le plus souvent bien pratique pour découvrir tel ou telle auteure...

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Sous l'ombre des étoiles

Reposant.



Une guerre dans l'espace, un vaisseau qui explose, la fuite dans un caisson cryogénique et le réveil plus de deux cents ans plus tard sur un monde, autre.



De Thomas Geha, je ne connaissais que sa trilogie Alone que j'avais appréciée, un hommage à Julia Verlanger. Un auteur, mais pas que, qui semble assez discret. Cette réédition d'un roman paru chez Rivière blanche était l'occasion de renouer avec sa plume.



Nous sommes dans une atmosphère de découverte d'un monde et d'une manière différente de vivre après le conditionnement de la guerre. Comment vivre avec ses ennemis de jadis, comment vivre en osmose avec la nature. L'impression de lire une tranche de vie, un récit de vie, un point de vue personnel et voir les changements qui se font au cours de la vie.

Un roman hors du tumulte, où même lorsque l'action est présente, celle-ci se fait sans esbroufe, voir à son corps défendant, car elle est souvent synonyme d'horreur à venir.

À la moitié du roman, petit changement dans la routine pour nous faire découvrir un autre pan de ce monde et rompre avec une possible monotonie. L'auteur parvient toujours à maintenir son lecteur dans son histoire.

Plus étonnant, ce roman paru initialement en 2014 est en pleine actualité de par son côté bienveillant pacifiste et très humaniste. Voilà un texte qui nous change des thrillers pleins de fureur avec un cliffhanger toutes les 10 pages. L'auteur nous démontre que l'on peut maintenir l'intérêt du lecteur sans ces subterfuges et même en devinant la fin. Même l'histoire d'amour ne m'a pas fait changer de trottoir, mais j'aurais tout de même pu m'en passer.



Le seul bémol, dans cette réédition des Moutons électriques, sans en être un, est la nouvelle bonus "Une île (et quart) sous la lune rouge". Je pensais naïvement que l'histoire aller se passer dans le même univers, d'autant que le roman fait parti d'un cycle : Planètes Pirates.

Ceci dit, que vaut ce texte ?

Très étrange, très surprenant, à la lisière des genres SF et fantastique même si nous sommes en terre science fictionnelle. Il y a un côté qui rappelle la SF d'avant qu'elle ne s'appelle ainsi. Deux histoires croisées celle d'une ado et d'un scientifique qui vont s'entrecroiser. Alors je ne peux dire si j'ai aimé ou non, mais cette m'a permis de découvrir un versant de l'auteur que je ne connaissais pas, entre merveilleux scientifique et hard SF matinée de fantastique.
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A comme Alone

Si vous avez aimé l’un ou l’autre (ou bien les deux) des tomes du Sabre de Sang, il serait de bon aloi de s’intéresser au cycle Alone de Thomas Geha. Ce premier opus, A comme Alone, commence à dater (2005), mais il est pourtant diablement intéressant et d’actualité.



Pépé (il vaut mieux découvrir par soi-même d’où lui vient ce surnom) est un solitaire dans la plus pure tradition des Alones, ces aventuriers qui errent dans les immensités de la France post-apocalyptique, survivant à l’écart des communautés qui tentent de se reformer, voire de se réformer, au prix de nombreux fanatismes. En effet, les Alones ont un code d’honneur entre eux, envers aussi ceux qui pourraient parfois être dans le besoin, mais ne peuvent pas blairer du tout les Fanar et les Fanam (fanatiques religieux / fanatiques militaires). La France transcrite par l’auteur a subi ce qui ressemble à une apocalypse scientifique, puis une apocalypse sociale, car les machines ont détruit les villes et les communautés restantes périclitent vers un nouvel âge de la loi du plus fort (ce n’est pas très clair dans ce roman-ci).

Ayant alors, eux, des traditions, des codes, un vocabulaire en commun, ces Alones pourraient être vus comme une nouvelle communauté, mais non, ils préfèrent la solitude, ou en tout cas les groupes réduits. Ils prônent la libre-conscience, la maîtrise très tôt de l’art de la survie, y compris de certains arts martiaux, ainsi que l’habitude de savoir se débrouiller foncièrement seul et d’aimer cela. Puisqu’il faut bien avoir été entraîné, voire élevé par un mentor, le héros l’a été par Grise, à peine plus âgée que lui, qui a disparu lors d’une escarmouche. Pépé s’est résolu à tracer sa route sans elle et à constamment se fondre dans un environnement inhospitalier, même si l’attrait romantique et la fougue de la jeunesse ne sont jamais complètement oubliés. L’est comme ça, le Pépé !

A comme Alone permet alors de se familiariser très vite avec le personnage (notamment une scène introductive extrêmement immersive) grâce à un vocabulaire un peu châtié, à de l’humour grinçant et un rythme très soutenu. Ainsi, les cent cinquante pages de ce roman en font une aventure au long cours, car la montée en puissance de l’intrigue est quasiment un cas d’école : le héros débute mal, trébuche plusieurs fois, affronte ses peurs et rencontre surtout, au fil de ses pérégrinations, des communautés de plus en plus hostiles. L’auteur a opté avec raison pour un panel de personnages restreint mais bien utilisé : trois personnages secondaire gravitent autour du protagoniste et lui sont, tour à tour, d’une bonne aide, sans pour autant s’arroger sa place.



Ce « A comme Alone » m’a soufflé par son rythme, ses personnages et sa fraîcheur ! Ne connaissant pas l’œuvre de Gilles Thomas (alias Julia Verlanger) dont ce roman semble être un hommage, je ne peux pas décemment faire de parallèles, toutefois, si le but était de faire un exemple parfait de ce qui est appelé le « roman populaire », aventure-plaisir immersive, bien écrite et référencée (car les noms ne sont jamais un hasard), alors c’est réussi.



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Le sabre de sang, tome 1 : Histoire de Tiri..

Je me faisais une joie de découvrir le diptyque fantasy de Thomas Geha, mais après lecture je suis assez mitigé. J'aurais sans doute adoré ce roman de fantasy classique il y a 20 ans, et je l'aurais bien aimé il y a encore 10 ans, mais difficile désormais de s'extasier devant ce type d'ouvrages assez classiques avec le courant de la fantasy néo-classique qui lui nous offre avec une belle régularité des cycles plus cools les uns que les autres depuis quelques temps déjà...





Visiblement Thomas Geha appartient à cette génération d'auteurs français (Fabrice Colin, Mathieu Gaborit, Michel Robert, Alexandre Malagoli...) qui ont dans un rétroviseur l'âge d'or du jdr et dans l'autre celui de la fantasy vintage. Bien souvent des imaginaires très sympathiques, car assez sincères, mais des personnages inégaux et des histoires inabouties. Ici on retrouve donc logiquement les ingrédients de la Fantasy à la Michael Moorcock : un empire expansionniste et esclavagiste, un monde libre de plus en plus réduit s'échinant à retarder l'échéance ou à sauver ce qui peut l'être, un héros tragique, une épée maudite... Et pour ne rien gâcher, l'empire qihivien des hommes lézards de Thomas Geha ressemble en beaucoup de points à la dystopie matriarcale des elfes noirs de R.A. Salvatore. Du classique donc, mais du solide !

Le worldbuilding d'inspiration clairement rôlistique (cf. les glossaires en fin de volume) est plutôt plaisant sans être très approfondi ou très exploité : le climat, la faune, la flore, les différents peuples et leurs différentes coutumes sont souvent mis à contribution, avec un naming volontairement exotique certes mais qui n'est pas inutilement compliqué. Et on compte juste ce qu'il faut d'éléments magiques (les Rimaols, le Sabre de sang, la main rouge, la soltone...), dont certains fleurent bon la Science-Fiction (je pense ici aux Fâps). L'ensemble de ces éléments participent à la constitution d'une ambiance fantasy de bon aloi.

Malgré toutes ces bonnes intentions, j'ai eu un mal de chien à retrouver le souffle dark fantasy limite "Dark Sun" du début. On nous plonge initialement dans une bataille sanglante, avant de suivre le calvaire des survivants asservis, brimés et martyrisés quand ils ne sont pas mutilés ou exécutés. Mais ensuite les côtés violents comme les côtés sensuels sont édulcorés, et la prose constituée de phrase courtes, simple, directe et qui se veut percutante (mais qui n'évite pas les répétitions sur les vipères et les draguins nains), donnent l'impression de se retrouver face à un Thomas Day allégé et assagi, bref politiquement correct. Pourtant durant toute la partie intitulée « Ferza », il y avait un petit côté Spartacus pas déplaisant du tout dans l'alternance entre les intrigues des maîtres dans les couloirs des palais et les combats des esclaves sur le sable de l'arène (les scènes d'action sont d'ailleurs plutôt assez bien fichues et apportent donc une plus-value).



Mais ce qui aurait pu être vraiment très bon ne décolle pas vraiment car je ne retrouve ni descente aux enfers déshumanisante ni transfiguration par la haine, qui faisaient la force des personnages de la série télé de la chaîne Starz. Alors certes Tirik Sherna n'est pas un héros adolescent orphelin guidé par une prophétie et équipé d'une épée magique, mais il agit comme un héros adolescent orphelin guidé par une prophétie et équipé d'une épée magique donc on reste dans une heroïc fantasy très classique au ton assez YA. Jamais ne n’ai vraiment eu l'impression d'avoir suivi les aventures d'un seigneur déchu car du début à la fin il n'évolue pas, et la manière dont ses compagnons doivent tout lui expliquer du vaste monde qui l'entoure a renforcé mon sentiment d’avoir plus affaire à un héros candide qu'à un combattant cynique et aguerri.

Et le côté tragique est battu en brèche par le recours à des formulations familières voire teenage comme « merde », « c'est chouette » », « mon gars », « mon vieux », « mon copain », « je me foutais de sa gueule », « ah la bonne blague », « on aura tout vu », « c'est n'importe quoi » et autres « ça va chauffer dans les moufles ». Les personnages secondaires, forcément peu nombreux vu la brièveté du roman, sont unidimensionnels, et le héros leur voue naïvement amitié, amour ou haine au premier regard. C'est dommage car ils avaient clairement du potentiel : Zua Lapoa et Zoeziu Garskand les animaux politiques féminins, Kahrzoa la bibliothécaire progressiste, Kardelj Abaskar le frère d'armes d'alignement neutre bon, Apéô le forgeron fou...

Et c'est un peu inévitable avec une narration à la 1ère personne, mais j'ai aussi trouvé que le héros dégageait un égocentrisme assez adolescent : il ne cesse de parler de sa vengeance, mais il ne fait presque jamais mention de ses camarades tombés au combat, de son pays occupé et mise en coupe réglée ou de son son peuple à délivrer. Non, à la longue il n'y en a que pour lui, ses fantasmes de destinée manifeste, la haute opinion qu'il a de lui même et ses prouesses dans diverses domaines. Prompt à dénoncer les défauts d'autrui, mais jamais à voir les siens, il se pique de diriger son groupe d'évadés en cavale alors que c'est lui qui apporte le moins au dit groupe...

Bref niveau moments of High Adventure, on est encore loin du Conan de R.E. Howard, donc pour les côtés épiques et tragiques il faudra sans doute attendre le tome 2, surtout vu la maladresse voire la balourdise de l’épilogue qui enfonce le clou d'une intrigue assez linéaire dont la prévisibilité est renforcée ici et là par de la pré-itération.







J'aurais aimé être plus positif, mais difficile de se prendre au jeu quand on a pris en grippe le personnage principal qui est aussi le narrateur de l'histoire. Je gage que la 2ème partie du diptyque centrée sur Kardelj Abaskar m'emballera sans doute davantage. Content d'avoir découvert l'auteur et son imaginaire entre Michael Moorcock et R.A. Salvatore. Le roman est court donc on ne perd pas son temps et qu'importent mes réserves, "Le Sabre de sang" ajoute assurément une pierre de plus au bel édifice de la Fantasy française.
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Alone contre Alone

Alone contre Alone reprend l’intrigue de A comme Alone immédiatement où elle s’est terminée, au point que lire le synopsis de ce deuxième tome vous dévoile la destinée des personnages à la fin du premier, méfiance donc vis-à-vis de la quatrième de couverture.



Pépé était bien heureux, ayant retrouvé son mentor et amour, étant entouré de ses amis, se reposant tranquillement sur la côte d’une vie d’aventure. C’était sans compter ses adversaires d’hier qui continuent de le traquer. C’était sans compter non plus sur le fait que son monde post-apocalyptique continue de produire des entités diablement dangereuses pour la survie de l’humanité. Après avoir combattu un commando désirant annihiler sa retraite tranquille, Pépé doit repartir en chasse à l’aide de ses comparses.

Un petit peu à l’image de ce que j’avais ressenti dans le diptyque du Sabre de Sang, ce diptyque d’Alone me fait préférer le parti-pris du premier tome et être légèrement déçu par sa suite directe, un peu comme si l’ouverture proposait plein de choix, mais que les deuxièmes tomes ne recelaient plus la même noirceur et reprenaient le schéma classique suivant un héros avec ses acolytes et ses antagonistes. Sans perdre l’aspect « aventure populaire », Alone contre Alone est un poil plus consensuel dans son déroulé avec des péripéties plus attendues. Cela n’enlève rien évidemment au côté agréable de ce Pépé dépassé par bien des événements mais qui tente de les régler avec ses petits bras musclés.



Une bonne poursuite de l’aventure lancée par A comme Alone, qui ne dépasse pas son prédécesseur mais construit globalement un monde cohérent et qui n’est pas figé.



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Sous l'ombre des étoiles

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce livre qui nous offre une histoire, certes un peu moins rythmé que La Guerre des Chiffonneurs, mais toujours aussi divertissante et que j’ai trouvé réfléchie et soignée. L’univers est vraiment exotique et passionnant à découvrir malgré ses dangers. Les personnages se révèlent attachants et humains et on accroche facilement à eux à travers le regard de Kee malgré le fait que certains auraient peut-être mérité plus de profondeurs. Par contre je regrette que le format court du livre fasse que certains aspects ne restent qu’esquissés laissant des questions en suspend et certains changement m’ont paru trop rapides. Je trouve aussi que l’histoire est un peu trop linéaire. Rien de non plus trop dérangeant, tant le tout se révèle efficace. De plus je trouve que la plume se révèle vraiment entrainante et, selon moi, gagne en poésie et en complexité. Je lirai sans soucis d’autres romans de l’auteur.



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Des sorciers et des hommes

Des sorciers et des hommes a été une lecture plaisante.



Roman de Fantasy à épisodes, il met en scène un duo de personnages à la fois très différents et très semblables. Hent Guer est un colosse mercenaire tout en muscle, aimant l'action, la bagatelle et s'enivrer. Pic Caram, est un sorcier aux rubans puissant, petit et rondouillet, qui met son art au service de son goût pour l'argent.

Autant ils sont dissemblables physiquement qu'au niveau de leurs compétences, autant ils forment une paire parfaitement assortie au regard de leur absence de morale et de scrupule, ainsi que de leur opportunisme.

Attention à ceux qui croisent leur chemin, bon nombre d'entre eux n'est d'ailleurs plus là pour en parler.



Au fil de 5 épisodes distincts, Thomas Geha nous fait découvrir ses anti-héros et l'univers dans lequel ils évoluent. Sans expliciter forcément les fondements des situations, ni décrire de façon très détaillée les paysages, ou l'histoire de ce monde, l'ensemble est cohérent. La narration de leurs aventures, la construction des personnages autant principaux que secondaires et la découverte de la grande île de Colme sont habilement mélangées dans un ensemble maîtrisé pour un rendu fluide, percutant et efficace.



La 6ème et dernière épopée, la plus conséquente en nombre de pages, offre un final en point de rencontre où les éléments des différentes intrigues se rejoignent. le point de vue du récit change, on accompagne dorénavant les ennemis du guerrier et du magicien. Deux nouveaux personnages apparaissent, Joanni et Aleo, qui auraient peut – être mérité d'être d'avantage développés vu leur efficacité dans le groupe des adversaires de notre duo.

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Reines et Dragons

Comme l'année dernière, je suis reparti cette année avec l'anthologie des dernières Imaginales. Il faut dire que le sommaire des auteurs est vraiment intéressant et en plus, cette année, l'anthologie a été dirigée par Sylvie Miller et surtout Lionel Davoust. J'avais donc hâte de voir ce qu'allaient nous proposer les différents auteurs sur le thème de cette année : Reines & Dragons. Tout comme l'année dernière cette anthologie a été lue en mini LC avec Snow que je remercie et avec qui j'ai eu de bonnes discussions argumentées sur chacun des textes. Une LC vraiment agréable et vous pouvez d'ailleurs retrouver son avis ici.







Le Dit du Drégonjon et de son Elfrie de Chantal Robillard. Une nouvelle assez courte en forme de poème qui nous conte la souffrance de certaines Elfries maltraités par leurs peuples. Il m'a fallu quelques lignes pour rentrer dans ce texte, mais uns fois dedans il s'est révélé vraiment intéressant par sa profondeur et sa critique, mais aussi par son ton ironique et acerbe des plus captivants. Ajouter à cela un côté stylistique poussé avec un texte composé sans la lettre "a" et la répétition du refrain de façon mathématique selon la suite de Fibonacci et vous obtenez un texte, sous forme de poème, vraiment surprenant et agréable.







Chuchoteurs du Dragon de Thomas Geha. Une nouvelle qui nous raconte la vie d'une reine, choisie par le Dragon, mais qui va tomber amoureuse, ce qui va bouleverser sa vie et lui dévoiler certains secrets. Je dois bien avouer que j'ai trouvé ce texte un peu convenu, il traite de reine et de dragon de façon classique et donne l'impression d'avoir du mal de sortir des codes. Attention il n'est pas mauvais, il se lit bien, mais je ne sais pas, j'attendais peut être plus. Par contre, la fin est vraiment surprenante et mélancolique et l'idée des chuchoteurs et des demidames vraiment originale, de plus la plume de Thoma Geha est toujours aussi agréable à suivre. Le texte manque peut être un peu plus de surprises.







Ophéa de Adrien Tomas. Je ne connaissais pas cette auteur mais vu que je suis reparti du festival avec son roman j'ai pris cette nouvelle comme une découverte de son style et je dois dire que je ne suis pas déçu, un texte vraiment réussi, plein de surprises et de rebondissements. La trame reste aussi plutôt classique, avec la traque du dragon pour obtenir les faveurs de la reine, mais il est traité de façon décalé et pleine d'ironie et la fin se révèle vraiment surprenante et efficace. Les personnages ne manquent pas de prestance à leurs façons et se révèlent attachants. Un peu plus d'originalité aurait encore rendu le texte meilleur, mais bon je chipote.







Au Coeur du Dragon de Anne Fakhouri. Un texte ou les dragons sont des animaux sauvages comme les autres et ou les hommes et les femmes doivent nettoyer leurs déjections et y trouver aussi des pierres précieuses et y gagne leurs noms lors de l'épreuve finale. Un texte troublant qui pose des personnages vraiment soignés et humains, l'histoire est vraiment bien construite, originale et efficace. L'univers est vraiment bien amené et surprenant. La rencontre entre l'héroïne et le marchand permet pleinement de découvrir deux mondes différents entre ceux qui rêvent et les réalistes de la vie. L'histoire d'amour et le triangle amoureux qui se dessine est loin d'être mièvre et se révèle surprenant surtout que des questions restent sans réponse sur un personnage.







Achab Etait Amoureux (ou La Grande Déesse de Fer de la Miséricorde) de Justine Niogret. Alors là je me suis posé une question la nouvelle a deux titres, est-ce une erreur de l'éditeur ou est-ce fait exprès? En tout cas moi qui cherchait de l'originalité je dois dire que j'ai été gâté par ce texte vraiment surprenant avec une jeune fille s'appelant Reine, qui chasse la baleine au lance-tartine et qui philosophe sur la vie avec un personnage nommé dragon qui dirige un café. Des personnages soignés avec une héroïne bourrue et caractérielle et un dragon amical et compréhensif, mais surtout ce qui marque le lecteur c'est ce côté drôle, poignant et surprenant différent de ce que je connaissais de l'auteur. Après, j'ai fais mes propres hypothèses pour moi la chasse à la baleine c'est un peu comme chasser un rêve et surtout j'ai trouvé que l'histoire pouvait se lire en boucle. Une fois ce texte fini relisait le début et tenez-moi au courant. En tout cas un texte vraiment original et surprenant, mais voilà, je dois bien l'avouer je ne crois pas avoir tout compris.







Morflam de Pierre Bordage. Une reine est obligée de partir à la rencontre d'un dragon pour éviter la fin de son royaume. Je n'ai pas vraiment accroché à ce texte, déjà le personnage principal est antipathique au possible, fermée et égoïste, de plus j'ai trouvé que l'intrigue en elle-même offrait une impression de déjà vue et manquait clairement d'originalité et de souffle. L'écriture de l'auteur se révèle toujours aussi simple et efficace, mais voilà comme je l'ai dit une héroïne pas attachante et un univers qui manque de profondeur font que je suis resté de marbre devant cette nouvelle.







Azr'Khila de Charlotte Bousquet. Yaaza est la dernière survivante de son peuple, ce qui en donc la reine, et elle décide d'aller se venger. Un texte nerveux dès le départ et qui monte page après page en tension et souffrance avec un style efficace et très imagé, nous dévoilant ce que doit endurer notre héroïne pour arriver à mener à bien cette vengeance. Un univers sombre dominé par la violence et l'esclavage qui colle parfaitement à l'univers. Mais je trouve dommage la conclusion finale, qui vient chercher le rebondissement de trop, jouant sur l'onirisme, ce qui, selon moi, gâche un peu cette nouvelle.







Où Vont les Reines de Vincent Gessler. Ae est une princesse et elle vient de tomber enceinte et va devoir, comme punition, affronter les dragons. Un texte vraiment intéressant et intrigant qui se concentre sur le personnage et la découverte de sa vision des dragons qui ne sont pas obligatoirement ce que l'on croit. Une épreuve qui va faire évoluer l'héroïne et la faire devenir mère et reine, deux lourds fardeaux. Ce texte repose entièrement sur l'évolution de l'héroïne qui, au fil des pages, va découvrir la vérité et se l'approprier. La conclusion va se révéler vraiment surprenante et efficace qui nous fait réfléchir. D'ailleurs après la lecture de ce texte je me demande si toutes les mères ne sont pas des reines finalement. Un excellent texte poétique et prenant du début à la fin.







Le Monstre de Westerham de Erik Wietzel. Un texte qui va se révéler vraiment intéressant malgré un début, voulu selon moi, qui cherche à perdre le lecteur. L'auteur va jouer sur les faux semblants et les tromperies de façon bien amenés et efficaces pour nous amener à une conclusion mélancolique et qui nous dévoile le véritable visage du monstre. Les personnages sont vraiment efficaces entre une reine avide de pouvoir, le dragon Klarion curieux et sa soeur Akselle qui est une vraie peste. Mon seul regret avec cette nouvelle c'est qu'au final elle se révèle sans surprises.







Under a Lilac Tree de Mathieu Gaborit. Une jeune fille, une reine, part à la chasse au dragon qu'elle doit dompter pour sauver un homme. On se retrouve ici dans de la fantasy urbaine avec un mélange de monde tangible et un monde onirique. Je n'ai pas accroché à ce texte et je ne saurai dire pourquoi, il s'agit d'un texte poétique, mystérieux, vraiment original avec pleins d'idées intéressantes, mais voilà ça n'a pas marché sur moi. Je suis sorti de ce texte j'avais l'impression d'être complètement passé à côté de quelque chose.







Cet Oeil Brillant qui la Fixait de Nathalie Dau. Nathalie Dau nous offre, comme à son habitude, un conte qui va se révéler vraiment intéressant. Les personnages sont vraiment charismatiques et l'univers guerrier entre deux peuples qui se battent depuis des années est vraiment intéressant et colle parfaitement à l'univers. Un conte qui oscille entre souffrance et amour ou va se mélanger magie, divinité et humanité. Un texte porté par la magnifique plume de l'auteur qui se révèle toujours aussi poétique et entrainante. Mon seul reproche une certaine facilité comme par exemple dans l'évasion de la princesse.







Les Soeurs de la Tarasque de Mélanie Fazi. Voilà l'un des textes, voir le texte, selon moi, le plus abouti de ce recueil. Une nouvelle très intimiste et pleine de sentiments se situant dans une sorte de couvent où se trouve une dizaine de jeunes filles et dont l'une d'elle sera choisie par le dragon pour devenir son épouse. Un texte fantastique ou l'Humain est vraiment mis en avant, on ressent pleinement les émotions à travers ce texte que ce soit la souffrance, les manipulations des jeunes filles par le dragon ou encore les premiers émois. Un texte qui a vraiment réussi à m'emporter et qui se révèle vraiment poétique et plein de mélancolie du début à la fin, rien n'est facile pour notre héroïne qui vit une sorte d'amour impossible, perdue, mais dont elle ne peut se passer. La plume de l'auteur est toujours aussi fluide, poétique et magique qui captive dès la première page et qui nous offre aussi pas mal de réflexions sur la religion, la sexualité, l'amour et l'amitié.











J'ai passé un agréable moment avec cette anthologie qui nous offre douze textes sur le thème de Reines et Dragons. Alors bien sûre toutes les nouvelles ne sont pas aux mêmes niveaux, certaines m'ont complètement emporté tandis que d'autres n'ont pas réussi à m'accrocher, mais dans la globalité j'ai passé un bon moment et je trouve même cette anthologie plus soignée que celle de l'année dernière.



Par contre, et j'ai déjà fais le reproche l'année dernière, les éditions Mnémos doivent vraiment faire attention certaines coquilles se sont glissés dans les textes, rien de dérangeant mais ça surprend toujours. Je me pose aussi la question de savoir quel est le véritable titre de la nouvelle de Justine Niogret.
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Des sorciers et des hommes

Après une certaine période où il avait interrompu son travail d’écriture, Thomas Geha relance la machine avec Des sorciers et des hommes, roman remarquable à différents égards.



Un « buddy roman » de fantasy

Des sorciers et des hommes est avant tout un roman faisant penser aux fameux « buddy movies » : un roman de copains, avec un duo de choc, le tandem savoureux d’un guerrier et d’un sorcier associés dans un but commun. D’un côté, il y a Hent Guer, mercenaire qui trucide sans vergogne et sans remords ; de l’autre, il y a Pic Caram, sorcier aux rubans… qu’est-ce qu’un sorcier aux rubans ? c’est un des rares magiciens qui persistent dans ce monde à pouvoir manipuler la vie des gens en discernant autour d’eux des rubans sur lesquels ils peuvet agir. Comme le dit lui-même l’auteur, Des sorciers et des hommes met en scène des « salopards sans scrupules » et clairement ces deux-là en font partie d’un bout à l’autre du roman. L’auteur les place dans une géographie toute neuve avec un monde de fantasy centrée sur la grande île de Colme où se disputent de nombreux États comme la Heptarchie insulaire d’Évandir ou le protectorat d’Aamir, et où on rencontre des endroits aussi dangereux que la mer d’Os ou les villes d’Isamir, Hob-osijel et Vuratulu (dommage cependant que la carte ne soit pas dans une meilleure définition).



Un roman à épisodes bien structuré

Certains appellent ce type de romans un fix-up, pourquoi pas ; en tout cas, Des sorciers et des hommes présentent six épisodes : une novelette, quatre nouvelles et une longue novella qui clôt le tout. Ce sont clairement les personnages qui portent l’histoire plus que tout le reste. À ce propos, là où le lecteur s’attend au départ à suivre deux compagnons de route partis sur les sentiers de la gloire, on finit par trouver bien autre chose. D’autres personnages sont explorés sans vraiment prévenir : au moins le lecteur n’est pas laissé dans ses petites habitudes, au point même où parfois la chronologie du récit est chamboulée. Avec des « seconds rôles » comme Joanni la guerrière, Bikkir la mafieuse ou Drao Druber l’enquêteur, il y a de quoi passer de bons moments, et même de quoi avoir l’impression de faire notre retour dans un univers proche du Sabre de Sang. Tous ces éléments et ces récits imbriqués qui finissent par se rejoindre en une novella conséquente forment une structure en arabesques qui n’est pas si courante ; peut-être est-ce là une référence au style caractéristique de la magie aux rubans.



Quelques prises de risques

En-dehors de ces aspects plus génériques, il faut noter un certain nombre d’aspects plus personnels à l’auteur. Ainsi, le premier parti-pris est celui de la « sword & sorcery », il est clairement mis en lumière par Thomas Geha lui-même et il faut reconnaître que nous sommes en plein dedans. Ce n’est plus trop d’actualité dans les sorties littéraires de fantasy, mais ici le cocktail est détonnant : des héros amoraux, une certaine brutalité, la sorcellerie peut y être épique mais clairement pas héroïque, d’autant que les menaces surnaturelles sont légion ; la sword & sorcery de Thomas Geha est bien une « dark heroic fantasy », terme que le cher Apophis ne reniera évidemment pas. Toutefois, et comme souvent dans ses romans et nouvelles, l’auteur réussit à rendre son histoire touchante : les sous-intrigues mettent en scène des personnages affaiblis qu’on ne peut que plaindre et, pourtant, même dans des situations pathétiques, il arrive à nous faire sourire sur des petites choses de la vie quotidienne.



Pour conclure, Thomas Geha est reparti pour un tour avec un nouveau roman de fantasy où il fait la part belle à la sorcellerie et à une ambiance débridée, cela fait plaisir à lire.



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Réalité 5.O

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce recueil de nouvelles qui nous propose de plonger le lecteur dans cinq récits présentant clairement une vision de la réalité complètement différente, souvent intéressantes et palpitantes. Alors, certes tous les textes ne sont pas au même niveau, mais dans l’ensemble ils se révèlent captivants, réfléchis, souvent bien traités avec de bonnes idées et des histoires intéressantes. Je suis bien content de m’être laissé tenter par ce livre qui m’a permis aussi de découvrir des auteurs que je ne connaissais pas.



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Alone - Intégrale

Voilà un très bel hommage à Éliane Taïeb, ( plutôt connue avec les pseudonymes de Gilles Thomas ou Julia Verlanger ) et plus particulièrement à sa trilogie la terre sauvage.



L’auteur reprend donc la problématique de l’autoroute sauvage et se l’approprie entièrement.

Voilà donc une lecture sympathique qui remet au goût du jour la France post - apocalyptique, pas de soucis donc pour la science - fiction française, avec des auteurs comme Thomas Geha, la relève est assurée !
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La grande guerre contre les os

Une nouvelle de commande

La grande guerre contre les os est une nouvelle de Thomas Geha parue sous la forme d’un petit fascicule comme en produisent les éditions du Carnoplaste. Elle fait partie d’une de leurs collections, la collection Aventure créée en 2017 et qui a la particularité de fonctionner par commande. Ainsi, l’éditeur pense à un titre qui lui plaît, il demande à un dessinateur de créer une couverture qui viendrait illustrer ce titre, enfin il sollicite un auteur pour qu’il écrive une nouvelle de science-fiction, de fantasy ou de fantastique qui correspond au titre et à l’illustration de couverture. Le processus éditorial est donc inversé, mais il est toujours intéressant d’écrire avec ce type de contraintes. C’est ainsi que Robert Darvel a demandé à Fred Grivaux, puis à Thomas Geha de travailler sur ce titre évocateur.



Du post-apo à la sauce « Guerre du feu »

Ock est un chef de tribu, vraisemblablement au temps de la fin du Paléolithique ou début du Mésolithique. Son principal but dans la vie, outre de se construire une existence confortable, est de conserver sa place de dominant face à ses rivaux, qu’ils soient les plus jeunes de sa tribu ou bien les chefs des tribus voisines. On suit ce chef finalement pas si charismatique et même plutôt lâche parfois, quand la situation lui échappe. Thomas Geha correspond au plus à l’illustration de couverture pour débuter sa nouvelle ; l’illustration de Fred Grivaux est d’ailleurs déjà très explicite sur les protagonistes et le style des antagonistes. Ici, les zombies ne sont plus faits de chair et de sang, mais d’os et d’un liquide bleuâtre inquiétant. Nous sommes en plein post-apo, où la guerre de l’os a bien lieu : ces étranges créatures mordent les vivants pour les transformer et font émerger les morts déjà ensevelis. Le rôle du héros est bien sûr d’affronter cette situation d’une façon ou d’une autre. La résolution vient peut-être un peu rapidement, mais il faut bien conclure la nouvelle, conclusion qui conserve un semblant positif malgré la situation finale.



La grande guerre contre les os nous sort un peu de nos habitudes historiques pour nous proposer un récit post-apocalyptique préhistorique bien mené, où Thomas Geha ne se départit pas de son habituel optimisme.



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Des sorciers et des hommes

J’ai acheté ce roman de Thomas Geha le dernier jour des Imaginales alors que je ne l’avais pas prévu dans ma liste d’achat. Mais il est bien connu que l’on ne peut pas être raisonnable lors des Imaginales, et ce n’est pas ma PAL qui me contredira. En tout cas, je ne regrette vraiment pas cet achat car j’ai adoré ce livre. C’est le premier roman que je lisais de l’auteur dont j’avais découvert la plume dans des nouvelles, mais certainement pas le dernier.



Des sorciers et des hommes est un roman surprenant à plus d’un titre: sa construction en premier lieu, ses personnages et son intrigue à tiroirs ensuite. Le roman est en effet composé de plusieurs épisodes, 6 au total. Chaque épisode est construit comme une nouvelle et le dernier est beaucoup plus long. Les deux premiers épisodes étaient parus dans l’anthologie officielle du salon fantastique Dyrméa en 2017. Les épisodes sont liés par l’univers dans lequel les histoires se passent mais également pas les deux personnages centraux au récits: Hent Guer et Pic Caram. Ils ne sont pas les personnages principaux de chaque épisode mais au centre des récits. Les épisodes semblent ainsi discontinus et ont des points de vue différents, cependant tout prend forme de manière habile et fort cohérente. J’ai vraiment adoré cette structure, à la fois originale et très bien faite. C’est pour moi un gros point fort du roman.



L’auteur classe son roman dans la sword & sorcery, ce qui étant donné le titre va très bien. Thomas Geha nous offre clairement une fantasy plutôt sombre même si on y trouve de l’humour caustique. Les deux personnages principaux sont des mercenaires sans aucun, mais vraiment aucun scrupules, pour qui seul l’argent importe et prendre du bon temps également bien entendu. Ils veulent être libres et vont de contrats en contrats sans se soucier de la morale, de la justice et assument totalement leurs actes. Hent Guer est un guerrier, un barbare de Scalèpe. Pic Caram est un sorcier aux rubans, ne vous fiez pas au nom, c’est une magie très puissante et dangereuse où il s’agit de manipuler les rubans ou fils des personnes. Cette magie peut être bénéfique et permettre de soigner mais comporte aussi une part de monstruosité, et être mortelle.



L’univers du roman est assez détaillé avec une touche d’exotisme. J’ai beaucoup aimé les qerins que l’on peut d’ailleurs voir sur la très belle couverture signée Xavier Colette. Ils font de sympathiques montures très utiles pour voyager. Tout le récit se déroule sur l’île de Colme qui semble plutôt grande. Une carte assez détaillée accompagne d’ailleurs le livre.



Hent Guer et Pic Caram sont au centre des récits mais il y a beaucoup d’autres personnages secondaires qui sont également très travaillés. Ces personnages enrichissent beaucoup le récit et permettent d’avoir plusieurs points de vue. J’ai beaucoup aimé notamment Drao Druber, sorte de policier au grand cœur. La place des femmes est aussi à souligner avec des femmes ayant des rôles importants dans la société et ayant une personnalité fortes et bien construites. La mercenaire Yasi est touchante et la guerrière Joanni est un personnage qu’on aimerait revoir.



L’intrigue au départ apparait simple mais elle se complexifie vite au fil des différents récits et forme une intrigue à tiroirs grâce aux récits enchâssés. Le roman est très rythmé et se lit très bien, on tourne les pages avec l’envie de connaitre la résolution des différentes histoires. Les scènes d’action sont très visuelles et dynamiques. Le dernier récit comporte une tension presque palpable. La plume de Thomas Geha est fluide et très vivante.



Des sorciers et des hommes est donc un roman surprenant dans le très bon sens du terme. La construction du roman accompagnée d’une tonalité sombre avec de l’humour, une plume dynamique maintenant de l’action et un intérêt pour des personnages sortant de l’ordinaire en font un excellent roman. Une grande réussite!
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Dyrméa

C'est avec beaucoup de joie et des souvenirs de rencontre plein la tête que j'ai terminé ce recueil de nouvelles en seulement quelques jours. L'objet-livre est très beau et recèle quelques dédicaces dont je ne suis pas peu fière, ce qui motive d'autant plus à la lecture.

Les nouvelles explorent tous les pans de la fantasy : de la dark fantasy avec les deux nouvelles de Thomas GEHA : Des sorciers et des hommes en début et fin de recueil, l'histoire de deux mercenaires, Hent Guer et Pic Caram, guerrier et sorcier aux rubans, chaque "épisode" se cible sur l'un des deux larrons et très franchement cela donne très envie d'aller lire le roman du même auteur qui se situe sur la grand île de Colme et de découvrir d'autres aventures. J'ai adoré les caractères des deux anti-héros, cruels mais sympathiques tous de même, de bonnes brutes épaisses sans trop de morale comme on aime en suivre en dark fantasy. Hâte de les retrouver dans le roman qui file dans mon "Pense-bête" d'emblée.

J'ai beaucoup aimé également Je ferai le jour, tu feras la nuit de Fabien CLAVEL qui retrace, sur fond de légende préarthurienne, le lien originel entre ogres et fées, plein de poésie et de féérie j'ai vraiment trouvé cette nouvelle touchante.

La clé de Fah d'O'SCARYNE retrace une quête inter-mondes pour découvrir le pourquoi de l'isolement du royaume souterrain, là où vivent gnomes et lampades, deux amis s'y aventurent et la découverte de ce monde interdit va les étonner. L'idée est très originale, les créatures rencontrées tout autant, la résolution fait beaucoup penser aux contes de fées.

Une flûte d'os d'Estelle FAYE est un conte macabre d'une jeune noble chasseresse aventureuse et téméraire qui se lance dans la poursuite d'une biche vespérale mais la mélodie de la brume risque de lui coûter cher. Un conte savamment orchestré dans un décor peu courant, un atmosphère lourde de menaces, bref tous les bons ingrédients pour une légende qui se poursuivra longtemps.

Dans vos caves de Jacques FUENTALBA retrace l'histoire de Jeremy, enfant maltraité. C'est une nouvelle assez courte sur les anges gardiens, qui vous fera frissonner. L'auteur arrive en très peu de pages à nous plonger dans la situation et le dénouement laisse pantois.

Kroak de Patrick McSPARE est une suite à Aelfic, roman retraçant la première incursion de Kroak, âme damnée de la fée Morgane dans le monde des humains. Cette fois-ci, c'est dans le New-York moderne qu'il se cache dans un mercenaire, pourchassé une fois encore par les Veilleurs. Le style est très fluide, l'histoire donne envie d'aller lire le roman pour en découvrir plus sur la nature de Kroak et celle des Veilleurs, dédiés à la magie lumineuse.

L'aurore éternelle de Gary LASKI se situe à mi-chemin de la science fiction et de la fantasy puisque l'action se passe en partie sur un vaisseau spatial d'un genre particulier. Le héros d'un combat épique se retrouve dans une sortie de "Paradis" pour soldats à la retraite mais les choses ne sont pas si idylliques qu'elles le paraissent. Une longue nouvelle assez particulière par son thème d'Eden maléfique, je n'ai pas trop réussi à m'attacher aux personnages. Par contre, les descriptions des paysages sont grandioses et très parlantes.

Les nettoyeurs de Pierre BRULHET est une très courte nouvelle qui se situe sur une planète désertique où deux soleils se pourchassent et deux ennemis vont devoir s'allier pour survivre aux Nettoyeurs. Efficace, pleine d'action, ramassée dans le temps et l'espace, c'est une scène d'action particulièrement géniale puisqu'en une dizaine de pages l'auteur nous décrit l'univers, les guerres intestines avec une ébauche de description du système politique et de la "faune" locale, les personnages sont bien caractérisés et la fin est percutante. Une des meilleures nouvelles du recueil.



En bref, un nouveau recueil savouré avec beaucoup d'avidité. Je me suis régalée des nouvelles de Thomas GEHA, de celle de Pierre BRULHET, de Fabien CLAVEL. Un peu moins accroché au style de Gary LASKI, même si j'ai adoré ses descriptions. J'aime beaucoup les autres nouvelles, même si les trois auteurs cités plus haut ont été mes coups de coeur, 4 nouvelles sur 9 ce n'est déjà pas si mal me direz-vous.

Avis aux amateurs de tous les styles de fantasy, chacun y trouvera son compte, entre créatures féériques ou cauchemardesques, magie, truands et voleurs, nobles, chevaliers et sorciers, vous trouverez forcément une nouvelle qui vous conviendra.
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Cent visages

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui nous plonge dans une histoire haletante, sans temps morts et rempli d’explosion et de courses-poursuites. L’auteur maîtrise parfaitement bien ses surprises et ses rebondissements ce qui fait que le lecteur se retrouve rapidement happé par le livre pour ne plus le lâcher. Mais surtout l’auteur nous offre aussi un univers SF vraiment efficace et qui pousse énormément à la réflexion, aussi bien les jeunes que les moins jeunes, que ce soit sur l’identité, la politique, le rejet des autres, le clivage des communautés etc… Un univers choc vraiment réussi même si certaines inventions favorisent un peu trop nos héros je trouve. Concernant les personnages ils se révèlent vraiment complexes, soignés et surtout évitent tout manichéisme mettant en avant des héros face à des décisions compliquées et pas toujours à l’avantage de la situation, ce qui les rend vraiment intéressants. Mon seul regret concernant ce récit vient de la conclusion que je trouve un peu trop rapide, bavarde et repose sur un Deus Ex Machina un peu trop flagrant. Mais franchement rien de non plus gênant tant j’ai été pris par le récit bien porté par une plume simple, dynamique et entrainante. Je lirai sans soucis d’autres romans de l’auteur.





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Sous l'ombre des étoiles

Sous l'ombre des étoiles est un récit passionnant, une belle vitrine à l'amitié, l'amour des autres ... de tous les autres au delà des apparences, à la connaissance de soi et d’autrui. Et si le discours peut paraître un peu convenu, il n'en reste pas moins qu'il est très beau et que le roman n'en est que plus agréable. Un vrai délice qui se dévore avec gourmandise.
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Reines et Dragons

Quatrième anthologie parue suite au festival des Imaginales d'Épinal, « Reines et dragons » est cette fois dirigée non plus par Stéphanie Nicot mais par L. Davoust et S. Miller. L'initiative est toujours aussi louable mais cette fois l'ouvrage se place nettement en dessous de ses prédécesseurs. Là où les thématiques de « Rois et capitaines », « Magiciennes et sorciers » et « Victimes et bourreaux » nous offraient une large palette de récits très variés, force est de constater que la plupart des nouvelles de « Reines et dragons » proposent peu de renouveau et d'originalité. Autre déception, la brièveté de l'ouvrage lui-même et surtout des nouvelles qui excèdent rarement les vingt pages. Si la longueur des textes ne me pose habituellement pas de problème, enchainer huit petites nouvelles d'affilée rend assez difficile l'immersion dans les histoires et les univers des auteurs qui auraient mérité pour la plupart d'être un peu plus étoffés pour vraiment captiver le lecteur.



Quelques textes sortent malgré tout du lot, notamment les quatre derniers, ce qui permet de refermer cette anthologie sur une note plus positive. Avec « Under a lilac tree » Mathieu Gaborit nous offre ainsi une nouvelle pleine de poésie et de mélancolie qui vous fera voir Paris autrement, de même que Justine Niogret avec « La grande déesse de fer de la miséricorde », texte très original dans lequel on reconnaît sans mal la patte et le style très cru de l'auteur de « Chien du heaume ». Mention spéciale également à Nathalie Dau qui signe avec « Cet œil brillant qui la fixait » un très beau texte mettant en scène un univers certes classique mais très immersif et des personnages attachants. Idem pour Mélanie Fazi et son prenant « Les Sœurs de la Tarasque » où l'on découvre une école de jeunes filles élevées dans l'attente du Dragon. Sans doute les deux meilleures nouvelles de cette anthologie.



« Reines et dragons » m'a donc laissé un avis plutôt mitigé bien que le concept demeure toujours aussi intéressant et que les grands auteurs français de fantasy continuent de répondre présent. Espérons toutefois un peu plus de diversité dans « Elfes et assassins » pour 2013.
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Alone - Intégrale

Cet intégrale est composé du roman A comme Alone et de sa suite Alone contre Alone ainsi que de deux nouvelles.



Une aventure post apocalyptique pour le tome 1 et post-apo mêlée de Fantasy sur le deuxième roman, les deux nouvelles incrustées en milieu et fin de l'intégrale apportent un vrai plus (transition entre les deux roman pour la première, et préquelle explicative de certain points abordés dans les romans pour la deuxième).



L'histoire en elle même est un hommage à l'autoroute sauvage de Julia Verlanger (l'auteur le dit lui même, ç'est son œuvre préférée, et il a bien raison, si vous ne connaissez pas vous manquez quelque chose).

Même s'il n'atteint le niveau de l'autoroute sauvage, cet intégrale est agréable à lire et tiens en haleine.



Le scénario est donc rempli d'action, d'aventure, de voyage, de survie, de cannibalisme, de solitude, d'amour, de haine et surtout d'espoir.

Dans le deuxième livre, une bonne part de Fantasy s'ajoute au reste par le biais de mutants, humains dégénéré muni de pouvoirs chacune différents, d'arbre avec une âme et doué de parole, de transmission de pensé et de contrôle des ames humaines.



Pour conclure, je dirais que ce n'est pas un livre indispensable, sauf si vous êtes accro aux récit post-apocalyptique, là vous aimerez forcément et également aux Bretons, car pour une fois, c'est une œuvre de SF écrite par un Breton de Guingamp et le livre est édité en Bretagne à Rennes, de plus une bonne partie de l'histoire se passe à Rennes et dans la Bretagne.
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Les créateurs

Ce mois de mai me réserve décidément de belles surprises livresques !



Ce recueil est à lire absolument !



Premièrement il est extrêmement bien écrit et c'est agréable pour l'oeil et la pensée.



Deuxièmement, Thomas Geha a l'art de nous emmener dans ses différents univers et d'y vivre d'incroyables rencontres. Les nouvelles sont certes courtes mais les personnages sont haut en couleurs !

On s'y attache vite et on ne voit pas le point final arriver !



Coup de coeur garanti !



Bravo à l'auteur !
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Alone - Intégrale

La lecture de cette intégrale ne fut pour moi pas une découverte. J'avais déjà lu « A comme Alone » et « Alone contre Alone », ouvrages précédemment parus chez les éditions Rivière Blanche. Et c'est donc avec un immense plaisir que j'ai relu les aventures de Pépé dans cette Intégrale qui pour ne rien gâcher c'est doté d'une superbe couverture signée François Baranger.



Et sinon ça cause de quoi ? Et bien de Pépé, et Pépé c'est un Alone ! Et un Alone c'est un individu qui assume sa survie seul, parce que les rassemblés c'est rarement bon, c'est juste une bande de moutons bien docile qui obéit bien servilement à un boss, et souvent le boss, il est pas bien clean, il abuse grave de son pouvoir ! Alors très peu pour Pépé, lui c'est un Alone jusqu'au bout des ongles, les rasses très peu pour lui, les pires étant les Fanams et les Fanars. Comme je suis sympa je vous explique, Les fanams sont FANatiques Militaires, des gros bills sans cervelle qui dirigent des communautés de moutons en les asservissant par la peur et la force. Ben les Fanars c'est pareil, c'est également des FANatiques mais Religieux peut être un peu moins crétins, la menace, elle, est souvent divine. Enfin divine, hein, on s'entend …

La suite sur le blog ...
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
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