Citations de Tirso de Molina (29)
DON DIEGO : Prends garde ! Quoique en apparence Dieu te supporte et te tolère, son châtiment ne saurait tarder, et toujours il garde un châtiment pour ceux qui, comme toi, profanent son nom. Dieu, au moment de la mort, est un juge terrible.
DON JUAN : Au moment de la mort ? Vous me laissez un si long répit ? D’ici là, long est le chemin.
IIème journée.
DON JUAN : Grâce à son honneur je l'ai vaincu. Car toujours les vilains ont l'honneur à la main et ne voient que lui.
IIIème journée.
DON JUAN : Séville à grands cris m'appelle le Trompeur, et le plus grand plaisir que je puisse éprouver est d'abuser une femme et de l'abandonner déshonorée. Vive Dieu !
Acte II (IIème journée)
DON JUAN : Cette nuit, tous les deux, nous avons de la besogne.
CATALINÓN : Encore une fourberie ?
DON JUAN : Supérieure !
CATALINÓN : Je ne l'approuve pas. Tu veux, mon maître, qu'un jour ce soit nous les dupes ; car qui vit de duper, un jour finira par être dupé, et il paiera tous ses péchés d'un coup.
Acte II.
DON DIEGO : Remettez l’épée au fourreau. Le plus grand courage est de ne pas faire usage des armes.
IIème journée.
TISBEA : C'est la nature de l'amour d'aimer quand il est haï, de mépriser quand on l'adore ; si on le flatte, il périt ; il vit, quand on le couvre d'opprobre.
Acte I.
MOTA : Il y a bien des périls entre la coupe et les lèvres
IIème journée.
DON JUAN : Je te promets d'être ton époux.
TISBEA : Je ne suis pas ton égale.
DON JUAN : L'amour est un roi dont la juste loi fait de la bure l'égale de la soie.
TISBEA : Je veux presque te croire. Mais vous, les hommes, vous êtes perfides.
Acte I (Ière journée)
CATALINÓN : Enfin, tu veux posséder Tisbea ?
DON JUAN : Puisque duper est ma vieille habitude, quelle question poses-tu, connaissant ma nature ?
CATALINÓN : Je sais bien que tu es le châtiment des femmes.
DON JUAN : Je me meurs pour Tisbea : c'est une jolie fille.
CATALINÓN : Tu récompenses de belle manière son hospitalité.
DON JUAN : Sot ! Énée en fit autant pour la reine de Carthage.
CATALINÓN : Vous autres qui trompez et abusez les femmes de la sorte, vous le paierez tous de la mort.
Acte I
DON JUAN : Julia, celle de la rue de la Lanterne ?
MOTA : Elle se bat avec ses fards.
DON JUAN : Elle continue à se vendre pour de la truite ?
MOTA : Maintenant elle se donne, comme une morue.
Acte II (IIème journée).
CATALINÓN : Je crains que mon maître soit mort pour me sauver la vie. Vois donc si je dis vrai.
TISBEA : Non, il respire encore.
CATALINÓN : Par où ? Par ici ?
TISBEA : Bien sûr... sinon par où ?
CATALINÓN : Il pourrait bien respirer par un autre orifice !
Ière journée.
DON JUAN : Ce doit être, de toutes mes tromperies, la plus réussie.
CATALINÓN : Je voudrais que de toutes nous nous tirions à notre avantage.
DON JUAN : Mais puisque mon père est maître de la justice, qu’il a la faveur du roi, que crains-tu ?
CATALINÓN : Dieu tire vengeance des favoris qui ne punissent les délits. Et à ce jeu-là se perdent aussi ceux qui regardent. J’ai été le spectateur de ton jeu et je ne veux pas que, pour cette raison, la foudre tombe sur moi et me réduise en chair fumée.
IIIème journée.
LES MUSICIENS : Quel beau coup fourré !
MOTA : C'est ce qui s'appelle réussir par erreur.
LES MUSICIENS : Ce monde tout entier est une erreur.
IIème journée.
LE ROI : Qu'importent à l'amour les forteresses, les gardes, les valets, les murailles, les créneaux fortifiés ! Sa force d'enfant a raison des murs les plus épais.
Ière journée.
Amour : souffrir et ne rien dire.
DON JUAN
El que se pone a servir
voluntad no ha de tener,
y todo ha de ser hacer,
y nada ha de ser decir.
Thisbé : Pour tout glacé que vous soyez, vous avez en vous tant de feu qu'à ma flamme vous vous brûlez. Plaise à Dieu que vous ne mentiez pas !
DON GONZALO
Soy el caballero honrado
que a cenar has convidado.
N'est ce point de l'amour le caractère même d'aimer qui vous déteste, de haïr qui vous aime? Car s'il est réjoui, aussitôt il se meurt, et s'il est offensé, il renaît à la vie.
Catherinon : Enfin, prétends-tu vraiment jouir de la chair de Thisbé ?
Don Juan : Si l'abus est ma vieille habitude, que me demandes-tu, sachant mon caractère ?
Catherinon : Je sais bien que tu es le châtiment des femmes.
Don Juan : Pour Thisbé je me meurs : c'est une jolie fille.
Catherinon : Le beau paiement que tu réserves à son accueil !
Don Juan : Sot ! Enée en fit de même avec la reine de Carthage.
Catherinon : Vous qui feignez de cette sorte et qui dupez ainsi les femmes, la mort vous le fera payer.
Don Juan : Bien lointaine est votre échéance !