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Critiques de Toh Enjoe (16)
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The Empire of Corpses, tome 1

Nous sommes dans une uchronie où après la 1ère Révolution Industrielle issue des travaux de l’ingénieur James Watt a eu lieu une 2e Révolution Industrielle issue des travaux du docteur Victor Frankenstein, c’est donc tout naturellement que la ploutocratie a remplacé les ouvriers issus des classes populeuses donc dangereuses par les nécromates, des morts-vivants conditionnés et programmés pour servir leurs maîtres… C’est la course aux armements entre la Couronne Britannique, l’Empire Russe et la République Américaine pour obtenir les nécromates les plus perfectionnés pour remporter la guerre économique avant de remporter la guerre tout court grâce à des zombies de bataille véritable machines à tuer. Et nous suivons les aventures du jeune docteur John Watson recruté au sein des Services Secrets de Sa Majesté par « M » en personne, et c’est accompagné Captain Frederick Burnaby qu’il est missionné pour retrouver en Asie Centrale les Frères Karamazov qui hantés par Dieu, le libre arbitre et la moralité ont déserté pour fonder « L’Empire des Nécromates » avec les derniers travaux restés secrets du Bon Docteur. Il traverse en Afghanistan les champs de batailles où se combattraient sans doute pour l’éternité zombis anglais et zombis russes si les modèles les plus récents ne l’emportaient pas systématiquement sur les modèles les plus anciens, et au-delà des des lignes ennemis il croise au sein du Grand Jeu les agents adverses dénommés Irène Adler et Nikolaï Krassotine… C’est ainsi qu’il apprend que le terroriste surnommé « The One » est lui aussi sur la piste des travaux secrets du Bon Docteur, car en il est persuadé d’être un nouveau Moïse devant libérer son peuple de la servitude pour le conduire vers la Terre Promise (il s’agit bien sûr d’une certaine créature ayant échappé à l’enfer arctique ^^) : pour John Watson ce dernier n’est peut être pas un problème mais la solution, car lui n’a cure du Grand Jeu et des games of thrones des puissants : il n’a pour objectif que de redonner son âme au nécromate Vendredi qui l’accompagne partout et qu’il a fabriqué avec le corps de son défunt ami ayant pour nom de code « Noble Savage 007 »... Sauf que les enjeux sont immenses, et c’est le l’humanité toute entière qui est menacée par les derniers progrès de la science nécromatique !



Au départ "The Empire of Corpses" est un roman SFFF de Project Ithoh et Toh EnJoe primé au Japon, et déjà adapté au cinéma par Wit studio avant de rencontrer la gloire mondiale avec l'anime phénomène "L'Attaque des Titans". Nous sommes en face de son adaptation en manga en 3 tomes (avis aux professeurs documentalistes à la recherche de séries courtes budget oblige), et on ne va se mentir nous sommes dans la transposition dreadful punk de toutes les thématiques d'Osamu Tezuka donc d'Isaac Asimov, sauf que depuis il y a eu en 2008 la crise des subprimes et que nous désormais tous et toutes que l'hypercapitalisme et l'ultralibéralisme nous amène à toute vitesse vers un nouveau cataclysme totalitaire (les mêmes causes produisant les mêmes effets, le prochain krach boursier est prévu pour 2020 alors accrochez vos ceintures et serrez des fesses car cela va secouer très fort !). le progrès technique confisqué par une minorité privilégié met au chômage les masses laborieuses, et les politiques, les économistes et les journalistes n'y voit aucun inconvénient, ils présentent cela comme inéluctable (c'est le TINA reagano-thatchéro-macronien) quand ils ne trouvent pas le moyen de qualifier cela de « cool et fun » : comment la loi de l'offre et la demande peut-elle subsister quand la demande a été éliminée, comment peut exister la main régulatrice du marché quand il n'y a plus de marché, et quand on offre à la ploutocratie mondialisée une main-d'oeuvre bon marché pour la guerre économique et des soldats bon marché pour la guerre tout court à quoi faut-il s'attendre ?



Tomoyuki réalise une adaptation soignée tantôt en noir et blanc traditionnel tantôt en niveau de gris moderne, mais je n’étais déjà pas trop fan de faire des personnages principaux des adolescents, mais en plus on lorgne sur les gimmicks des mangas mainstream en en faisant des beaux-gosses androgyne pour ne pas dire efféminés (oui je te vois "Tokyo Ghoul" ^^) alors si on rajoute un Irène Adler bimbo et boobée ça m’a empêché de lâcher les étoiles malgré un bon univers, des thématiques d’actualités et des personnages de légende !
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The Empire of Corpses, tome 3

Ce troisième et dernier tome met John Watson en situation d'arbitre entre M d'extrême droite qui veut transformer tous les hommes en nécromates et Frankenstein d'extrême gauche qui veut transformer tous les nécromates en hommes. La science a brouillé la frontière entre les morts et les vivants, entre les créatures artificielles et les créatures naturelles, mais au bout du bout c'est bien la capacité à aimer qui fait avancer Watson pour lui permettre de trouver un 3e voie au-delà de cette saloperie de TINA reagano-thatchéro-macronien… Hadaly qui a été aimée par son créateur Edison est à la fois le double et l'antithèse de Frankenstein rejeté par son créateur, et c'est elle qui montre la voie à la Team Watson qui traverse l'océan à bord du Nautilus pour infiltrer Londres et empêcher les boss de fin d'utiliser pour leurs sombres fins les plus grands cerveaux du monde dirigés par la machine analytique Charles Babbage… C'est épique, c'est tragique, il y a des cases badass et des phylactères très classes, mais au bout du bout Watson est plus que jamais soumis à la tentation par celui qui a le même but lui : redonner vie à l'être aimé, quoi qu'il puisse en coûter !

La fin d'"Empire of Corpses" est si proche de la fin de "City Hall" qu'on ne peut que constater que les grands esprits se rencontrent… Je ne suis pas complètement convaincu par cette adaptation, mais son potentiel de supracooltitude est immense et il faudra que je lise le livre et visionne le film pour savoir s'il y a eu adaptation, simplification et édulcoration. J'ai eu quelques retour du public shonen pour ce seinen et cela se résume à « waouh c'est génial ! » ^^
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The Empire of Corpses, tome 2

Dès le début de ce tome 2 Krassotine et Karamazov préfèrent se transformer en nécromates privés de pensés que d’assister à la prochaine révolution nécromatique qui entre les mains de la ploutocratie mondialisée ne peut conduire qu’à l’extinction de l’humanité… La quête du journal secret du Docteur Frankenstein se poursuit, d’abord à Tokyo au Japon où en compagnie de Seigo Yamazawa de l’Armée Impériale il infiltre un laboratoire où les nécromates sont transformé en armes biologiques, puis ensuite à Los Angeles où en compagnie de la fascinante mais fourbe Irène Adler ils sont pris dans la lutte entre la Créature de Frankenstein qualifié de terroriste (mais rien n’est moins sûr ^^) et « M » qualifié Champion du Monde Libre (qui croit encore à ce genre de propagande éculée ? ^^)

J’ai adoré le fait qu’on reprenne les grandes heures de la Science-Fiction d’Osamu Tezuka transposé à la fois en cyberpunk et en steampunk pour un résultat 100% Dark SF, et j’ai bien aimé que derrière les grands discours chacun ait un objectif personnel

Mais j’ai moins bien aimé que le tome 1, car après l’exposition de l’univers et des thèmes on retrouve des limitations :

- on retrouve le côté « drama » des œuvres japonaises avec des dialogues remplis de pathos mais finalement hors-sol puisqu’en pense aux autres au lieu de penser à la place des autre et final on retrouve le héros adolescente plein de bonne volonté coincé entre dictateurs d’extrême droit et terroristes d’extrême gauche qui doit choisir entre « le monde est pourri, il faut le détruire » et « le monde est plus beau avec l’espoir et l’amitié »

- depuis la crise des subprimes de 2007-2009 la culture populaire a réalisé un virage à gauche toute pour s’emparer de la lutte des classes, mais ici comme dans bon nombre d’œuvres américaines qui ne s’assument pas c’est politiquement correct… Déjà on voit jamais les centaines de millions de chômeurs issus de la révolution nécromatique, qui ne laisse aux classes populeuses comme destin que de mourir jeune pour servir d’esclaves mort-vivants pour les classes aisées aussi longtemps que leur acheteurs le voudront bien. Ensuite aucun membre desdites classes aisées ne trouvent à redire au fait que la grande amélioration de leurs conditions de vie s’est faite grâce à des ordinateurs et des machines fabriqués avec des cerveaux humains (quand la Créature propose de mettre fin à se système inique, leur seule réaction c’est « OMG, il va falloir revenir à l’ancien temps où il fallait payer des vivants ? » : dans le genre mépris de classe ça se pose bien hein, mais j’ai déjà vu cela IRL avec des bobos hipster préférant utiliser une machine compliquée qui ne sert à rien plutôt que de devoir interagir avec un inférieur humain). J’aurais pu laisser le bénéfice du doute aux auteurs, mais on fait du révisionnisme en attribuant au Shogunat les crimes contre l’humanité de l’Empire, et en attribuant aux rebelles de Satsuma IRL anti-technologie l’arrivée au Japon des technologies maudites…
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La machine à indifférence et autres nouvelles

Akira, vous connaissez. Ghost in the Shell aussi. Et l’univers nippono-cyberpunk de Blade Runner ou de Neuromancien également. Mais citer un écrivain japonais de SF, cela devient plus difficile. À part quelques spécialistes, capables de lire directement la langue de Mishima ou de Sōseki, nous sommes peu à vraiment connaître cette part de la production de l’imaginaire : les œuvres littéraires japonaises de SF parviennent peu en France. Heureusement, la jeune maison d’édition de l’Atelier Akatombo comble progressivement cette lacune. Elle a pour ambition de nous faire découvrir la littérature dite de genre (polars, SF, érotique) issue de l’archipel nippon. La Machine à indifférence est une anthologie de cinq nouvelles qui nous propose un instantané, une vue partielle mais attirante de ce qu’un lecteur de SF japonais peut lire au XXIe siècle.



Une technologie omniprésente

Dans les cinq textes qui composent cette anthologie, même les plus ancrées dans le réel, apparaissent des machines issues d’une technologie supérieure à la nôtre ou des phénomènes inexplicables actuellement. Traitement qui permet de modifier la perception dans « La Machine à indifférence » de Project Itoh (qui date de 2012) ; androïdes produits en série et qui tombent du ciel dans « Les anges de Johannesburg », de Yūsuke Miyauchi (2013) ; balle de revolver qui voyage à rebours du temps dans « Bullett » de Toh EnJoe (2007) ; armement extrêmement perfectionné (et donc extrêmement meurtrier) dans « Battle loyale » de Tayiō Fujii (2017) ; puce qui permet d’accéder directement à la personnalité dans « La Fille en lambeaux » de Hirotaka Tobi (2006).

Les progrès techniques sont parfois annexes, simple élément de décor, parfois centraux. Dans « La fille en lambeaux », tout l’environnement est différent que celui que nous connaissons, tant les réalités augmentée et virtuelle ont pris de l’importance. Les habitants sont en contact permanent avec elles. Et pas seulement avec la vue. Car l’innovation de l’équipe que nous suivons permet de sentir, d’entendre, de toucher des objets virtuels. Bref, d’enrichir le monde dans lequel nous vivons, au point de ne plus savoir réellement ce qui est vrai. Vous êtes allergique au gluten ? Vous pouvez tout de même avoir l’impression, la sensation d’en manger. Mais sans les désagréments qui lui sont adjoints. Pratique, non ? Mais inquiétant, car on finit par ne plus savoir ce qui est réel. Et cela va plus loin, avec la puce qui enregistre les « esprits » des gens, leurs souvenirs, leurs sentiments, leurs sensations. Cet enregistrement, s’il parvient à la conscience sous forme d’avatar, devient-il une personne différente de son original ? Est-elle une personne à part entière ? On peut penser à Pekin 2050, de Li Hongwei (récemment paru aux éditions Picquier), qui aborde en partie ce thème.



Une SF mondiale

Une chose qui m’a surpris quand j’ai entamé (et poursuivi) la lecture de ce recueil, c’est la localisation des histoires racontées. Je m’attendais à visiter un peu le Japon. Que nenni ! Point ! Nullement ! Deux textes se déroulent en Afrique, un troisième en Chine. Quant aux deux autres, le lieu est sans importance et les histoires pourraient se dérouler partout. Un peu frustrant, ce choix de textes internationaux, mais révélateur d’une ouverture sur le monde de la SF nippone. L’Afrique, donc, qui apparaît comme une terre de violence, où les peuples s’affrontent, se torturent, se tuent, sans que l’on imagine la moindre solution possible à ces conflits. « La machine à indifférence » (titre qui fait référence au célèbre texte de Bruce Sterling et William Gibson, La Machine à différences, qui date de 1990) imagine un moyen technologique : suite à une opération, les combattants sont incapables de reconnaître l’ethnie à laquelle appartiennent les personnes qu’ils croisent. Ils n’ont donc plus de raison, a priori, de s’en prendre à eux. Qu’ils soient Xemas ou Hoas, plus de différence ! Donc plus de conflit ? Tout n’est hélas pas si simple. Ce texte présente un bel exemple de SF tournée vers le monde que nous connaissons, dont on tire les fils pour aller plus loin et s’interroger sur ce qui nous entoure, ce qui ne fonctionne pas, ce qu’on pourrait améliorer. L’auteur s’inspire de façon assez transparente du conflit qui a déchiré le Rwanda et il nous propose un récit sensible mais sombre.



Une SF tournée vers l’actualité (plus ou moins proche)

Comme je viens de l’écrire, « La machine à indifférence » fait référence au Rwanda. « Les Anges de Johannersburg », eux, sont bien ancrés dans l’Afrique du Sud et sa division entre différents groupes ethniques ou autres. L’histoire, très belle bien qu’assez dure, a pour cadre un pays ravagé, dévasté, partagé entre diverses factions. Le quotidien des personnages principaux est pleinement tributaire de cette situation politique désastreuse. Et chacun essaie de s’en sortir avec les moyens du bord. L’auteur ajoute une note poétique avec un thème familier au Japon (j’en profite pour signaler une préface de Denis Taillandier et une postface de Takayuki Tatsumi, suffisamment courtes pour être lisibles, mais suffisamment longues pour apporter de nécessaires mises en perspective et de capitales références culturelles… que je distille en partie dans cette chronique) : la chute de robots humanoïdes (ce qu’illustre la couverture du livre). Cette pluie quotidienne apporte quelque chose de singulier et de magique, évocation « surréaliste » et belle. Même si l’effet ne dure pas et si on découvre rapidement la terrible réalité qui l’explique.

« Battle loyale » (le jeu de mot du titre est en partie justifié) évoque, lui, les conflits en Chine. Les Ouïghours (dont j’ai parlé récemment en chroniquant le livre de Sylvie Lasserre, Voyage au pays des Ouïghours) sont au centre d’une guerre terroriste. Radicaux islamistes luttant contre l’oppression du pouvoir central, mais avec une violence et une injustice flagrante ; abeilles tueuses, en fait, des drones miniaturisés et perfectionnés capable d’encore plus de dégâts, de meurtres. Malgré le côté imaginaire de la nouvelle, beaucoup de points entrent en résonance avec la situation tendue que nous connaissons actuellement. Et des pistes sur la possible fin des guerres. Un texte qui fait, comme les autres, réfléchir à notre monde.



Ce recueil a été pour moi une grande découverte. J’étais, comme beaucoup je pense, gorgé d’images « classiques » du Japon. Ces nouvelles m’ont offert un panorama plus riche, plus divers, plus intéressant surtout de la production littéraire de SF contemporaine japonaise. J’espère vraiment que l’Atelier Akatombo poursuivra dans cette voie et nous offrira d’autres livres du même niveau. Merci à eux pour cette lecture !
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The Empire of Corpses, tome 2

Alexeï Karamazov à Watson et ses compagnons comment il créé les nouveaux nécromates. Mais Karamazov n'a pas le livre de Frankenstein, il doit alors se rendre au Japon pour mettre la main dessus. Seulement la tâche s'annonce plus ardu que prévu car la créature de Frankenstein, The one, n'entend pas partager son savoir avec les humains.

La créature de Frankenstein se montre bien plus intelligente que ce à quoi on peut s'attendre d'un nécromate et il a un plan à mener à bien.



Un tome plus intéressant que le premier mais il me manque quelque chose pour être vraiment embarqué par l'histoire.
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The Empire of Corpses, tome 1

John Watson, jeune étudiant en médecine, est devenu nécromaticien, c'est à dire qui redonne vie au mort comme l'a fait le premier nécromaticien Dr Frankenstein. Mais pour Watson qui a fait revenir à vie Vendredi cela n'est pas suffisant. Il veut trouver le moyen de lui réinsuffler son âme.

Il est contraint par VanHelsing de se mettre au service de la couronne britannique pour trouver une île en Afghanistan où un célèbre nécromaticien donne vie à une nouvelle espèce de nécromates.



Un premier volet où nous trouvons un peu tout le folklore des personnages connus avec Watson, VanHelsing, Frankenstein et sa créature. Un tome un peu brouillon dans l'intrigue et le passé de Watson à mon goût à voir pour les 2 autres tomes.
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La machine à indifférence et autres nouvelles

L’Atelier Akatombo est une maison d’édition spécialisée dans la traduction d’ouvrages japonais. En ce mois de mai, elle a ainsi décidé de publier la première anthologie de science-fiction japonaise traduite en français intitulée La Machine à indifférence et autres nouvelles. On y trouve cinq nouvelles d’auteurs japonais. Le livre est publié dans leur collection Science-fiction. La préface est signée Denis Taillandier et Takayuki Tatsumi se charge de la postface. Les traductions sont de Tony Sanchez et Denis Taillandier.



Si c’est bien des auteurs japonais qui ont signé ces textes, j’ai été un peu surprise qu’aucun des 5 textes ne se déroulent au Japon, même si certains ont des liens avec le pays. C’est un peu déroutant mais c’est bien de science fiction qu’il s’agit, de la vraie, et de la bonne.



Le premier texte est celui qui donne son titre au livre, La Machine à indifférence et il est signé Project Itoh. C’est un texte assez sombre mais très bien écrit et avec des thématiques fortes. L’histoire se déroule au Krippendorf, pays d’Afrique dans lequel une guerre civile vient de se terminer. Elle a été marquée par la haine entre Xemas et Hoas qui a fait de nombreux morts, dont la famille du narrateur. A la fin de la guerre, le pays espère se remettre rapidement et oublier cette haine, décidant ainsi de mélanger les 2 ethnies dans les mêmes écoles. Mais des années de guerre ont marqué les esprits et on ne s’enlève pas la haine aussi facilement surtout quand elle est là depuis des années. C’est pourquoi une ONG essaye de changer les choses grâce à une machine à indifférence qui grâce à des nanomachines permet de voir les choses différemment, ou plutôt indifféremment en gommant la perception des différences. Mais est-ce réellement la solution? Comment vivre avec son passé et l’oublier totalement? Cette nouvelle est très réussie, parlant du poids de l’histoire, du colonialisme, des traumatismes des guerres.Un très beau texte, très juste et bien écrit.



La seconde nouvelle, Les Anges de Johannesburg de Yusuke Miyaushi, reste en Afrique dans un contexte de guerre civile, mais à Johannesburg. Steve est noir et Sheryl est blanche, ils se connaissent depuis qu’ils sont orphelins et qu’ils s’entraident pour survivre dans une ville ravagée par le conflit. Ils habitent dans un immense immeuble d’où ils observent chaque soir des robots féminins se jeter du haut du building. Ces robots sont en fait des divas qui ont été conçus pour divertir, mais la guerre a fait échoué ce projet. Sans avenir, ni personne à qui se rattacher, elles se jettent dans le vide. Mais un soir, l’impossible se produit puisqu’une des gynoïdes semble demander l’aide de Steve et Sheryl. Le début du texte est un peu long, mettant en place le contexte d’une ville en proie à la violence puis la suite devient nettement plus intéressante.



Bullet de Toh EnJoe est le texte le plus court de cette anthologie. Elle parle de paradoxe temporel et de voyage dans le temps. Jay est fou amoureux de Rita, une jeune femme un peu étrange qui voue une passion aux armes à feu, passant son temps à tirer. D’après Jay, Rita aurait une balle dans la tête tirée par un meurtrier du futur. C’est là que tout se complique et les paradoxes temporels se mélangent pour donner une histoire assez incroyable mais plaisante à découvrir.



Direction la Chine avec Battle loyale de Taiyo Fujii avec l’histoire d’un développeur de jeux vidéo qui va soudainement se retrouver la cible de terrifiantes abeilles tueuses qui sont en fait des drones armés. Le texte est le plus long du recueil, sans doute trop long. Le début du texte contraste beaucoup avec le reste, le début parle de jeux vidéos alors que la suite bascule dans le conflit, l’espionnage et la politique en Chine. C’est intéressant mais plutôt déroutant.



La dernière nouvelle, La Fille en lambeaux de Hirotaka Tobi parle de réalité augmentée et de réalité virtuelle. Le titre vient d’un jeu créé par une femme à l’apparence repoussante et dotée d’une mémoire exceptionnelle basée sur les sens lui permettant de se souvenir d’absolument tout depuis ses plus jeunes années. Elle va rencontrer une jeune scientifique en intégrant une équipe travaillant sur une réalité virtuelle d’un nouveau jour utilisant tous les sens. La relation entre les deux femmes va se transformer. Les thématiques du texte sont très intéressantes, parlant de notre rapport à la réalité, de possession, de désir et de volonté.



La Machine à indifférence et autres nouvelles est ainsi une anthologie qui permet de découvrir la science-fiction japonaise sous différents aspects. Les thématiques sont nombreuses, les textes nous font voyager et nous questionner. On ne peut que saluer l’initiative de l’Atelier Akatombo et on espère découvrir d’autres auteurs de science-fiction japonaise.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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The Empire of Corpses, tome 3

Watson embarque sur le Nautilus avec Hadaly, Vendredi et le Capitaine pour déjouer les plans de M. Ce dernier projette d'utiliser la puissance de la tour Babbage pour changer tout les humains en nécromates et ainsi apporter la paix sur la Terre.



Ce tome clôture ce manga assez inégal à mon goût. J'aime le dessin mais l'intrigue pèche par ses ellipses. J'aurai aimé que le mangaka approfondisse le passé des personnages qui est à peine suggéré et que certains pans de l'histoire soit plus développés pour étayer l'intrigue.
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La machine à indifférence et autres nouvelles

J’ai fortement hésité sur la note : 3 ou 4 ? Je sens que j’ai lu quelque chose d’intelligent, d’engagé, de bien écrit, mais malheureusement beaucoup de choses m’ont échappé, et je n’ai pas pris de plaisir à cette lecture. Au final, j’ai décidé noter mon ressenti, dont celui d’échec, après lecture. En clair, je pense que c’est un bon livre, mais pas pour moi.



C’est en partie ma faute, car il me manquait beaucoup de billes pour tout appréhender correctement.



Contrairement à mes attentes, les nouvelles de ce recueil de textes japonais n’ont rien à voir avec le Japon, ne s’y déroulent pas, et auraient même pu être écrites par des auteurs d’autres nationalités. Je l’avoue, je m’attendais aux clichés de la vie urbaine de Tokyo et des cerisiers en fleurs… et j’en avais envie.



C’est une déception, et en même temps je suis positivement étonnée d’une telle ouverture de la part des auteurs Japonais : les nouvelles se déroulent notamment en Afrique et en Chine, et sont fortement inspirées des situations politiques et sociales du Rwanda, de l’Afrique du Sud, et du Xinjiang en Chine (où vie la communauté Ouighour).



Comme je le disais plus tôt, je manquais de connaissances sur ces sujets, que je ne connais que de manière superficielle. Je suis donc certaine que pas mal de choses m’ont échappé, mais au moins cette lecture m’aura poussée à faire des recherches pour essayer de mieux comprendre. J’ai parfois eu du mal à saisir de quel côté étaient les protagonistes.



La préface et la postface apportent des éléments de compréhension importants.



C’est globalement très sombre, et réaliste : la guerre est quasi omniprésente. Bullet, la plus courte nouvelle, sort un peu du lot par son humour.



Malgré la réputation des auteurs sélectionnés, je regrette l’absence d’autrices dans ce recueil (j’ose imaginer qu’il en existe, même si la situation des femmes au Japon n’est pas la même que la nôtre en Europe).



Cette lecture n’était manifestement pas pour moi, mais je ne doute pas qu’elle intéressera les connaisseurs de SF japonaise ou SF tout court d’ailleurs.

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La machine à indifférence et autres nouvelles

Quand on parle de cyberpunk japonais en Europe, les premiers titres qui viennent à l’esprit sont Akira, Ghost in the Shell ou d’autre anime et mangas. Et pourtant, la littérature nippone classique de science-fiction s’intéresse aussi au genre. Preuve en est avec le recueil, La machine à indifférence et autres nouvelles, paru aux éditions Atelier Atakombo ce mois-ci.

Celui-ci regroupe cinq nouvelles de cinq auteurs japonais du XXIe siècle qui sont toutes dans le genre cyberpunk. Toutes assez sombres et semblant a priori aussi émotives que des programmes informatiques, elles finissent par s’incruster dans l’esprit du lecteur pour le forcer à réévaluer sans cesse ses biais. Et l’inciter à une relecture ponctuelle de l’un ou l’autre des textes pour en apprécier toute la saveur. Et chose étrange, aucune ne se passe au Japon et pour celles où des Japonais sont présents, ce sont des personnages très secondaires.

La première, La machine à indifférence qui donne son titre au recueil est signée Projet Itoh, pseudonyme de Satoshi Itō dont le roman Cette histoire est pour toi est publié en français chez le même éditeur. Inspirée à la fois par le génocide au Rwanda et La machine à différence de William Gibson et Bruce Sterling, cette nouvelle met en scène un enfant-soldat qui subit un traitement particulier avant de le réinsérer dans la société à la fin de la guerre. Autant dire tout de suite que le traitement ne sera pas une réussite.

La deuxième histoire, Les anges de Johannesburg de Yūsuke Miyauchi, imagine une Afrique du Sud à l’abandon où les tensions raciales ont certes changée de formes, mais restent toujours présentes dans la société sur un fond de déchéance économique et de violence. L’histoire suit le parcours parallèle de deux orphelins et de gynoïdes tombant tous les soirs d’un immeuble. Laquelle de leurs trois existences est la plus vide de sens ?

Bullet de Toh EnJoe relève plus d’un exercice de l’esprit autour d’un paradoxe temporel que du pur cyberpunk (si ce n’est pour le monde dans lequel l’action se déroule) : que se passe-t-il quand le futur et le passé se croisent, et qu’un obstacle vient s’intercaler pour empêcher la collision ?

Battle Loyale de Taiyō Fujii n’est pas sans rappeler Le Malak de Peter Watts ou La Stratégie Ender d’Orson Scott Card, avec ses abeilles tueuses et ses abeilles soldats. Quand la guerre et le terrorisme ont été automatisés pour laisser la main à des intelligences artificielles, que faut-il faire pour de nouveau se battre à la loyale ? Attention, cette nouvelle est la plus longue du recueil et peut laisser une impression étrange pour qui connaît le passé commun de la Chine et du Japon, mais c’est également l’une des plus intéressantes dans sa logique même.

Enfin, La fille en lambeaux de Hirotaka Tobi est presque classique dans sa façon d’interroger la frontière entre monde réel et monde virtuel, et de se demander ce qu’est être humain. Mais son personnage clé, Kei Agata, est un tel phénomène que l’histoire en reste inoubliable.

Après ces textes forts, la postface plus académique qui repositionne chaque auteur dans sa place au sein de la littérature japonaise permet de souffler et de revenir doucement dans notre réalité.
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Chronique de Matsunoé

double à l'auteur, le faire devenir un de ses personnages ou lui prêter des savoirs, lui transmettre des connaissances ou des passés, qu'il ne saurait avoir. Enjoe Toh entraîne le lecteur dans les dédoublements fictifs de deux écrivains qui, mutuellement, se traduisent, inventent dans l'œuvre de l'autre ce qu'ils n'ont pas su mettre. Roman vertigineux, Chronique de Matsunoé prolonge une très fine réflexion sur l'artisanat de l'écriture, sa transmission d'une mémoire qui ne nous appartient jamais vraiment.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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La machine à indifférence et autres nouvelles

La Machine à indifférence est une anthologie de nouvelles de science-fiction japonaise contemporaine. Les cinq récits qui composent ce recueil, marqués par l’influence de la New Wave et du Cyberpunk, traitent de thématiques telles que la réalité virtuelle, les dégâts des guerres sur les populations, mais aussi les paradoxes temporels.

Mes nouvelles préférées sont La Fille en lambeaux, La Machine à indifférence et Les Anges de Johannesburg.

Je vous recommande vivement cette première anthologie de SF japonaise, et j’espère de tout cœur que ce ne sera pas la dernière !

Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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La machine à indifférence et autres nouvelles

La première remarque que je tiens à formuler est que je ne m’attendais pas du tout au contenu de ce que j’ai trouvé dans ce recueil. Pour moi, science-fiction spécifiquement japonaise implique des histoires qui se déroulent a minima au Japon. Hors, la majorité des personnages qu’on croise ou qu’on suit viennent d’autres pays et souvent même pas des pays d’Asie. Le Japon est présent en arrière plan, via un personnage secondaire, une société ou une invention, hormis dans la dernière nouvelle où c’est un peu plus clair. Je ne dis pas que les auteurices japonais·es ne peuvent pas écrire des histoires qui se passent ailleurs, comprenons-nous ! Simplement, je m’attendais à autre chose.



La seconde est que le recueil devient de plus en plus cryptique, frustrant et insatisfaisant à mesure qu’on avance dans sa lecture. Si la première nouvelle est selon moi d’une grande qualité, les suivantes vont en dégringolant, du moins à mon goût, ce qui est assez dommage.



La troisième est dernière est que ce recueil ne contient que des auteurs masculins. J’ai du mal à croire qu’il n’existe aucune femme autrice au Japon qui écrive de la science-fiction et je trouve dommage qu’elles ne soient pas représentées au sein de cet ouvrage. Je ne veux pas tout réduire à une question de genre et je sais que le Japon souffre de graves problèmes en matière de sexisme, toutefois cette masculinité est plutôt dommage.



Si le recueil commençait très bien, il a perdu en intérêt au fil de ma découverte. Je ne regrette pourtant pas de m’y être penchée car j’ai pu m’essayer à la lecture de science-fiction nippone et apprendre le principe de real fiction.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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La machine à indifférence et autres nouvelles

J'ai lu les deux premières nouvelles apathique, sans rien éprouver ni pour celle qui donne son titre au recueil, ni pour celle à laquelle fait référence l'illustration de couverture. J'ai tout oublié de la troisième, à peine refermée. Pareil pour la quatrième. Pareil pour la cinquième et dernière. C'est finalement la préface - signée Denis Tallandier, l'un des traducteurs et anthologiste - et la postface - que l'on doit à Takayuki Tatsumi, professeur et critique littéraire - que j'ai lues avec le plus d'intérêt.

L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Arlequinus Arlequinus

Attraper les idées en transit, saisir les pensées comme une broderie, les sensations comme de fictifs papillons, la vie comme un langage en perpétuelle traduction. Dans une suite de récits qui se superposent et se relient jamais exactement, dans des textes à la poursuite de leur sens et de leurs liens hypertextuels, Arlequinus Arlequinus propose une plongée étrange, déconcertante à l'occasion, dans le volatile de nos pensées. Enjoe Toh signe un roman borgesien sur les pouvoirs de mutations de la fiction.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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The Empire of Corpses, tome 3

J'ai tout de suite été charmé le dessin, que j'ai trouvé très élégant, très agréable. Même si certaines planches donnent parfois l'effet d'être un peu vide.

Il y a de bonnes idées dans cette série. L'histoire est assez riche, voir complexe, et on ne s'ennui pas, les 3 tomes sont vraiment rempli d'action.

Je ne m'y attendais pas, mais l'auteur utilise beaucoup d'autres noms très connus de la littérature (Frankenstein, Nautilus, Watson...). Et ils sont plutôt bien intégrés à l'histoire proposé.



Malheureusement et malgré ces points positifs, j'ai trouvé que tout allait vite, trop vite. On n'a finalement pas le temps de bien visualiser l'univers proposé (qui franchement sur quelques tomes de plus aurait vraiment pu être davantage exploité), de bien comprendre les enjeux de l'histoire, et encore moins de s'attacher aux personnages.

Globalement, une lecture distrayante qui m'a fait passer un chouette moment, mais avec laquelle je n'ai ressenti aucune émotion, et que j'oublierai assez vite.
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