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Critiques de Tommi Kinnunen (26)
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Là où se croisent quatre chemins

Difficile d'imaginer que ces pays nordiques considérés aujourd'hui comme les pays les plus civilisés et démocratiques de l'Europe, étaient, il y a une centaine d'années et même moins, des pays de sauvages et de misère.



Au fin fond de la Finlande, au coeur de la taïga, un premier roman qui déroule la vie de quatre personnages, trois femmes et un homme,Maria, Lahja, Kaarina, Onni , sur un siècle complet (1895-1996 ). Un monde de femmes, où la place de l'homme est plus qu'incertaine ("se résumera-t-il à être un bibelot pour prouver que son propriétaire a tout réussi ?").



Deux portraits de femmes seules, indépendantes financièrement grâce à leur métier, de surcroît filles-mères dans la Finlande fin XIX éme , première moitié XX éme siècle , situation sociale des moins faciles.

Un troisième portrait de femme, forte, dans un passé plus récent, mariée, cohabitant avec la belle-mère, situation des moins idéales.

Quand à la figure de l'homme de la dernière partie, il est supposé être l'intrigue de l'histoire, la boîte de Pandore.....



Une structure intéressante.

Quatre personnages, quatre parties. Chaque partie contient de courts chapitres. Chaque chapitre se suit linéairement à interval de plusieurs années ( pas toujours facile à suivre) avec des titres de rues et chemins ( dont je n'ai pas compris tout à fait les sens par rapport aux textes des chapitres correspondants ) qu'on suivrait comme une carte routière pour arriver à destination, " là où se croisent quatre chemins ". Au final, malgré les sauts dans le temps et la brièveté des chapitres, l'auteur réussit à nous faire voir la situation dans son ensemble, sans qu'on perde le fil de l'histoire. Ce qui n'est pas évident vu qu'avec une économie de détails, chaque chapitre ne raconte qu'une seule épisode de l'année concernée.



Mais l'histoire dans l'ensemble est lourde, une atmosphère glaciale rappelant celle des films d' Aki Kaurismäki. Le fond de l'histoire n'a rien de particulier, l'intrigue supposée est bien mince et nous est révélée bien que discrètement, assez tôt, et la dernière partie est trop longue et étouffante.



Donc avis mitigé.

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Là où se croisent quatre chemins

Voici une saga familiale qui nous emporte au nord de la Finlande, au coeur de la taïga, un roman glacé , comme les paysages.....dans un village perdu où vont se nouer les destins de quatre personnages, quatre voix,(surtout de femmes), de 1895 à 1996, celles de Maria, sa fille Lahja, sa belle-fille Kaarina, Onni le mari de Lahja....

Le récit s'ouvre sur une plongée magistrale dans la vie de Maria, une personne qui désire être indépendante financièrement .

Elle s'établit comme sage- femme, dans des conditions très difficiles , l'exercice de ce métier , à l'époque, était trés rude.

Elle élève sa fille seule .....

Au contraire, sa fille Lahja, cherchera à s'affirmer en réalisant son rêve de toujours : fonder un foyer....

Onni, bon père, très présent pour ses enfants, cache un lourd secret qui compromet toute promesse de bonheur....

C'est Kaarina, leur belle-fille qui fera tomber silences, non-dits, transmis de génération en génération...

Voyage temporel et géographique, cette fresque intimiste complexe dresse un portrait saisissant de la société finlandaise au XX° siècle : rudesse, lutte contre la misère, influence très forte de la religion, Onni, le père relie tous les autres personnages....avec ses silences, ses secrets , sa honte ,ses fêlures..

La construction est déconcertante .

On saute à chaque fois plusieurs années au fil des chapitres et l'on s'y perd un peu ...

Scènes , coups bas, disputes, mesquineries jalonnent ce récit mystérieux, hanté par la peur, les préjugés, les remords, l'incompréhension, le désarroi, les tourments dissimulés, inavoués , un récit traversé par la guerre, l'exil, les naissances et les changements .

Un puzzle complexe tissé de situations minuscules à travers les péripéties d'une famille , sans compassion, ni fioritures .

Certains personnages sont antipathiques ....

Un roman à la fois froid et étouffant au climat lourd , même si l'on passe un bon moment ....
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Là où se croisent quatre chemins

Histoire d’une famille finlandaise qui s’ouvre en 1895 pour se refermer en 1996.



Là où se croisent quatre chemins, comme autant de portes entrouvertes sur les couloirs de vie des personnages de cette famille.

On s’engouffre dans ce labyrinthe d’instants du quotidien, traversés par la guerre, l’exil, les naissances, où les époques et les voix s’entremêlent, pour nous déstabiliser.



Les bribes du passé sont comme des flashs. Intenses, colorés, gris ou bleus.

Il faut être patient. Attendre d’avoir tous les morceaux pour tenter de les recoller, de comprendre ce que Maria, Lahja, Kaarina et Onni nous ont raconté. Chacun avec ses mots, ses émotions, ses secrets. Mais souvent aussi sans les mots. Les gestes seuls nous en disent long.



Des phrases courtes, des dialogues qui semblent flotter, on attend la suite, mais rien ne vient. Ils sont taiseux.

Des mots enfoncés comme des coups de marteau.

Une histoire familiale qui se construit comme une maison, ajoutant des planches pour construire de nouvelles pièces, ouvrant sur des portes qui sentent la solitude, le froid, la peur.

On s’y perd comme dans un labyrinthe. On marche en aveugle en se tenant aux cloisons. On a le vertige en grimpant jusque dans les hauteurs.



On a presque envie, une fois la dernière page tournée, de reprendre la lecture, pour se sentir moins oppressé, moins perdu, dans ces couloirs froids et noirs, cette fois-ci avec une bougie.



Saga familiale, histoire de femmes, et d’un homme qui voudrait « être différent, ou bien pareil, mais ailleurs », dans cette taïga finlandaise si austère et si grandiose.

Je remercie Babelio et les Éditions Albin Michel pour ce roman à la plume étonnante.

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Là où se croisent quatre chemins

1895-1996. Dans un village du Nord de la Finlande, Maria, Lahja, Onni et Kaarina tentent de survivre. Survivre aux hivers rigoureux, à la guerre, aux médisances, au poids de l'Eglise, au temps qui passe et aux secrets qui les empêchent d'avancer, de toucher le bonheur. du temps où Maria, sage-femme indépendante, mère célibataire, aborde le XXè siècle en se battant contre les préjugés, l'absence de contraception, les morts en couches à l'époque de Kaarina qui découvre les silences et dénoue les non-dits de sa belle-famille, s'étalent 100 ans d'heurs et de malheurs pour cette famille et son village perdu dans la taïga.



Quatre voix, celle de Maria, de sa fille Lahja, de son gendre Onni et de Kaarina, la femme de son petit-fils. Maria, donc, l'indépendante, la féministe avant l'heure, qui en remontre aux matrones et aux maîtres de maison, qui n'hésite pas à dire ce qu'elle pense aux hommes qui engrossent leurs épouses sans fin, qui n'a pas peur des sermons des bien-pensants et qui n'a certainement pas besoin de partager la vie d'un homme. Sa fille Lahja est toute autre. Après une enfant née hors mariage, elle s'unit à Onni, un homme bien, un bon père pour Anna, l'aînée et les deux suivants. Lahja a besoin d'une épaule masculine sur laquelle se reposer. Mais ses rêves de bonheur se heurtent à la culpabilité d'Onni qui cache un lourd secret. Car Onni n'est pas un homme comme les autres. Il a beau faire de son mieux, être présent pour ses enfants, bâtir pour sa famille la plus grande et la plus haute maison du village, au fond de son coeur, il sait que c'est un rôle qu'il joue, qu'il n'est pas pleinement lui-même en mari et père. Et puis, il y a Kaarina qui en épousant son fils doit aussi partager la vie de Lahja, une Lahja mauvaise, aigrie, qui fait le vide autour d'elle. Les disputes, les scènes, les coups bas sont le quotidien des deux femmes qui finissent par créer un lien au delà des rancoeurs.

Une écriture sobre, fragmentaire, des ellipses dans la narration, et pourtant une belle fluidité. Des évènements décrits différemment selon la personne qui les raconte mais qui donne une belle vue d'ensemble. On pense un peu à Herbjørg Wassmo, à ces grandes sagas familiales du Nord avec ces gens rudes, ces taiseux qui luttent contre les éléments, contre la misère, contre Dieu lui-même. C'est un grand et beau roman aux personnages forts.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.
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Là où se croisent quatre chemins

Nous voilà embarqués dans une saga familiale en Finlande, entre 1895 et 1996.

Tour à tour, nous allons suivre quatre personnages.



Maria s’établit comme sage-femme à la fin du XIXe siècle, au nord de la Finlande, les conditions d’exercice de son métier sont difficiles d’autant qu’elle est une femme libre : elle choisit d’élever seule sa fille Lahja.



Devenue adulte, cette dernière aspire à une vie différente : elle souhaite se marier pour fonder une famille, la deuxième guerre mondiale viendra bousculer ses rêves d’harmonie.



Sa belle-fille Kaarina occupe la troisième partie et enfin Onni, le mari de Lahja qui est probablement le personnage principal de ce roman, avec ses secrets et ses fêlures.



Les ingrédients restent classiques. Au menu, des scénarios de répétition : Maria a un enfant qu’elle élève seule fièrement, Lahja a aussi un premier enfant sans père ; des secrets de famille : Maria reçoit des courriers et les range entre deux piles de linge sans les lire, Onni part régulièrement à la ville sans donner le détail de son séjour, il reçoit aussi des lettres…

C’est la belle-fille Kaarina qui va dénouer les secrets et mieux comprendre la lourdeur de l’atmosphère de la maison familiale dans laquelle tous vivent plus ou moins entassés.



Si la recette du roman polyphonique n’est pas neuve, l’auteur parvient à donner de la consistance à tous ses personnages et à insuffler une âme à ce livre. Il nous propose un récit intimiste, crée une véritable ambiance feutrée et tisse surtout une intrigue dense qu’on ne lâche pas et qui se lit comme une saga.



J’ai été gênée cependant par une chronologie bousculée m’obligeant à revenir en tête de chapitre pour me repérer dans l’espace-temps. Malgré cela ce fut une très belle lecture.



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Là où se croisent quatre chemins

Étrange plongée dans la vie d'une famille pendant un siècle.

Chaque partie du livre pourrait presque être lu indépendamment des autres. Chacune est centrée sur un membre particulier de la famille, la Grand Mère,la Mère, puis la belle-fille et finalement le père.....

Mais on retrouve les quelques petits événements dans chacun des récits, et finalement c'est le père qui les lie tous.



Mais c'est un récit assez rude. Déjà les deux premiers chapitres sont deux grandes claques... mais il faut ensuite traverser le siècle, et plus le temps passe et plus cela semble se compliquer.

Les secrets sont parfois très lourds.



J'ai beaucoup aimé ce voyage géographie et temporel. C'est une découverte de ce que pouvait être la vie dans le nord de la Finlande au début du XXème siècle.

C'est aussi une découverte autour du sujet principal (que je tairai) avec la difficulté à vivre que cela pouvait être à une autre époque.
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Là où se croisent quatre chemins

"Là où se croisent quatre chemins" est un roman où se croisent des noms de lieux mais surtout quatre personnages, quatre regards croisés sur la vie, sur les petits détails dans cette famille au nord de la Finlande entre 1895 et 1996.



Quatre chapitres aussi qui pourraient presque se lire dans le désordre tant chacun d'entre eux offre une vision différente du monde.

Maria, la matriarche est une femme courageuse et indépendante qui met au monde les enfants et élève seule sa fille. Elle est aussi une bâtisseuse qui ajoute des pièces à sa maison au fur et à mesure de ses gains et refuse la présence d'un homme dans sa vie.

Est-ce pour cette raison que sa fille Lahja ne conçoit le bonheur que dans les bras d'un homme, en opposition à sa mère ?

Difficile pour elle en tous cas de réaliser ses rêves, car Onni, père affectueux et tendre, héros de guerre, n'est pas l'homme qu'elle espérait.

Son homosexualité cachée le culpabilise et le tourmente, et s'il construit la maison la plus haute pour son épouse, il ne parvient pas à la satisfaire.



Dans la dernière partie, Lahja est devenue une belle mère acariâtre, qui tyrannise son fils et sa belle fille dans cette maison familiale devenue labyrinthe. Kaarina, la narratrice du dernier chapitre, tente de mettre à jour les secrets.

Malgré de longues ellipses, le récit reste fluide et si la dernière partie est moins convaincante, ces tranches de vie finlandaise sont intéressantes.

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Là où se croisent quatre chemins

Ce roman court de 1896 à 1995, sans respecter la chronologie, mais en composant un puzzle où des pans de l’histoire familiale peuvent se trouver racontés du point de vue de l’un ou l’autre des quatre personnages principaux : d’abord Maria qui est sage-femme à la fin du XIXème siècle, puis Lahja sa fille, ensuite Kaarina, la belle-fille de Lahja et enfin Onni, le mari de Lahja. Le roman porte bien son titre, puisque les quatre récits ne se nouent réellement qu’au terme du roman, après des allers et retours dans le temps, entre constructions de maisons, naissances, guerres, deuils et relations familiales compliquées.



Lahja occupe une place centrale dans le roman, elle a une mère sage-femme et pourtant aucune aptitude visible à s’occuper d’enfants. Son but de jeune fille et de jeune femme est de se marier, mais quand elle y parvient, elle ne semble pas heureuse, et l’on comprendra progressivement pourquoi elle est si amère.



La Finlande qui nous est montrée en modèle de société actuellement a dû être le lieu d’une évolution particulièrement rapide des mentalités, c’est ce qui frappe en lisant cette histoire. En 1938, une femme ne pouvait pas marcher à côté de son mari, plus tard, dans les années 60 ou 70, le rôle de l’église était encore particulièrement fort, régissant jusqu’à l’intimité et la vie quotidienne. C’est la clef du roman, mais je ne vous en dirai pas plus.



Ce roman plaira aux adeptes de sagas familiales nordiques, comme Le livre de Dina ou Karitas, mais qui ne craignent pas d’être un peu bousculés par la chronologie. Quoique si on tient bien compte de la date présente à chaque début de chapitre, on se repère assez vite. Les personnages sont plutôt sombres et du genre taiseux, mais les dialogues ne sont pas absents et n’en ont que plus de force. Là où se croisent quatre chemins, grâce à des personnages rudes mais attachants, fera sans nul doute partie des romans qui ne se laissent pas oublier facilement !
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Là où se croisent quatre chemins

1895-1996. Au cœur de la Taïga finlandaise, un siècle d’histoire familiale se noue à travers les destins de quatre personnages. Maria, la grand-mère, sage-femme qui, au début des années 1900, élève seule sa fille Lahja avec une fierté et une indépendance revendiquées. Lahja qui, contrairement à sa mère, n’aura de cesse de chercher à fonder un foyer. Onni, son mari, revenu de la guerre en héros mais porteur d’un lourd secret, ne pourra malheureusement jamais lui offrir le bonheur auquel elle aspire. C’est finalement leur belle-fille Kaarina qui lèvera le voile sur les non-dits et les silences profondément enfouis depuis des décennies.



Quatre portraits pour une seule et même famille, quatre portraits pour déployer une fresque à la fois intime et universelle. Quatre personnages et trois générations, chacun ayant droit à une partie bien distincte. Au fil de courts chapitres le lecteur découvre des dates fondatrices, des lieux et événements importants ayant jalonné leur histoire individuelle et commune. Le changement de personnage ne fait pas forcément revivre les choses avec un point de vue différent, il apporte au contraire les pièces manquantes du puzzle. C’est toute la force et la finesse de ce premier roman à la narration redoutable d’efficacité et d’intelligence.



Tommi Kinnunen retrace un siècle mouvementé de l’histoire finlandaise marqué par les ravages de la seconde guerre mondiale. Il dresse de touchants portraits de femmes mais offre paradoxalement à son texte l’éclairage le plus inattendu à travers la figure d’Onni, mari et gendre mystérieux qui « s’était marié comme il se doit, avait eu deux enfants. Fait la guerre comme tout le monde. Qu’avait-il fait de mal ? Ce n’est pas de cette vie qu’il voulait ».



J’ai tout aimé dans ce roman, l’écriture, la construction, l’ambiance glaciale d’une pays couvert de lacs et de forêts, un peuple taiseux aux mœurs conservatrices dont il est difficile de s'affranchir.

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Là où se croisent quatre chemins

Il m'arrive souvent, par le plus grand des hasards, de lire des livres qui me laissent une même impression. Je ne dirais pas qu'ils se ressemblent pour autant mais quand je les lis et quand je les termine, j'éprouve le même sentiment. C'est ce qui m'est arrivé avec Là où se croisent quatre chemins que j'ai lu tout de suite après Betty.

J'avais trouvé que Betty était pesant et douloureux, on est un peu dans le même registre ici.

On a différentes parties, correspondant chacune à un personnage d'une famille, passant ainsi d'une génération à la suivante, mécanisme narratif que j'affectionne habituellement. J'ai bien aimé la première partie, mais les suivantes m'ont beaucoup moins plu. le personnage de Lahja est assez imbuvable et même si on comprend qu'elle souffre, son comportement avec les autres est odieux. La pauvre Kaarina a bien du courage de continuer à s'occuper d'une telle belle-mère ...

Tout ce que j'espère c'est que ma prochaine lecture sera plus lumineuse !
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Là où se croisent quatre chemins

Coup de coeur pour ce roman passionnant, cette fresque bouleversante qui a su faire vibrer la corde sensible en moi. J'ai tout aimé dans cette histoire où se croise les destins, les personnages et les époques différentes. Comme dans toute fresque familiale, il y a les non-dits, les secrets, les regrets, les souvenirs bons ou mauvais. L'histoire couvre une période de cent ans et nous fait voyager en Finlande, au milieu de la Taïga. Quatre personnages vont tenter de survivre à la guerre, au climat hostile et aux histoires de famille bancales. L'auteur réussi à prendre le lecteur par la main et à l'amener là où il veut, il arrive à retranscrire la dureté de la vie des gens du Nord, le caractère froid et silencieux des personnages. C'est donc à quatre voix que nous allons traverser le temps et l'histoire et surtout leur histoire. Chaque personnage a sa partie et sa vision d'une même histoire.



J'ai aimé les chapitres courts, le fait qu'il faut reconstituer le puzzle par soi-même patiemment , j'ai aimé être dans l'attente de réponses, sur le fil, comme en apnée. J'ai trouvé très intéressant à l'heure où tout ce qui se passe dans les pays nordique est (à juste titre selon moi notamment en ce qui concerne l'écologie) montré en exemple à suivre, de voir à quel point cela n'a pas toujours été le cas. Et c'est d'ailleurs, le fruit d'un long processus sociétal. Par ailleurs, on voit que la condition déplorable de la femme, elle, est la même quel que soit la partie du globe. Les personnages sont tellement silencieux que le moindre dialogue, la moindre parole prononcée est unique, forte.



Les personnages féminins sont puissants, beaux, forts et on s'attache facilement. L'unique personnage masculin est touchant aussi mais différemment, il a accompli tout ce que l'on attend d'un homme : la guerre, les enfants, le mariage , mais il n'est pas heureux et cette vie ne lui convient pas. Une fresque glaciale qui intrigue, qui transporte dans des contrées lointaines en des temps lointains. Le style de l'auteur est vraiment très marqué et je ne le connaissais pas je suis heureuse d'avoir pu le découvrir. L'ambiance est typiquement ce à quoi on s'attend pour le lieu dans lequel l'histoire se passe.



VERDICT



Un coup de coeur pour ce roman unique et qui transporte loin.
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Là où se croisent quatre chemins

Je ne connaissais pas du tout cet auteur

A l occasion d un challenge je l ai découvert grâce à une joueuse

Une histoire de famille comme je les aime tant

Et chose que je lis rarement cette histoire se passe en Finlande.

J y est découvert les coutumes depuis 1930 a 1996

Un seul reproche ce livre se divise en 4 parties dans chaque partie un des personnages principaux se raconte

Les portraits sont croisés donc moins de suspense

A priori pas d autres livres traduits donc pas de tentation pour le découvrir davantage

Mes PAL s en réjouissent
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Là où se croisent quatre chemins

Premier roman qui nous propose un portrait de la Finlande au XXe siècle.

Propos fort ambitieux d'un professeur de littérature et de finnois.

C'est parti pour Oulu, Nord de la Finlande peut être mais surtout au nord du golfe de Botnie.

Prenons le temps de découvrir ce qu'est un hollikyyti.... qui me semble se rapprocher d'une salle d'attente, de gare ....

Oui bien sûr c'est difficile de lire le nom de la rue ... Pakkahuoneenkatu ..... pour vous simplifier les choses katu ça veut dire rue ... pas si compliqué que ça !

Quatre Chemins de vie dans ce roman, quatre caractères qui vont nous raconter leurs vécus des évènements marquants du XX siècle.



Maria,

"Je jure sur Dieu et ses saints Evangiles de servir dans l'accouchement quiconque se tournera vers moi. Puissants et faibles, riches et pauvres, nuit et jour.

Serment de la sage-femme, 1890."

Qu'en 1895, une jeune femme décide d'être sage femme et d'exercer cette belle profession dans un lieu pour le moins isolé, dans un village perdu au fin fond des forêts de pins .... qu'elle prenne sa vie en main, qu'elle utilise un moyen de transport moderne et à peine dévolu aux femmes (il ne s'agit en fait que d'une bicyclette !), qu'elle décide d'élever sa fille seule, une combattante, une résistante avec un très beau parcours de vie.



Lahja,

"Que la crainte de Dieu soit ma plus grande force. J'exigerai de moi toujours plus.

Dans l'adversité je me rappellerai la grandeur de notre but. Je me soumettrai à l'autodiscipline.

Règlement des volontaires auxiliaires féminines Lotta Svärd, 1936."

(Il aurait peut être été justifié de préciser ce qu'était la Lotta Svärd dans une petite note de bas de page, c'était une organisation de volontaires auxiliaires féminines finlandaises. Ces femmes se sont engagées volontairement dans l'armée finlandase à partir de l'indépendance de leur pays (1918)).

Lahja, fille de Maria, celle que certains appelaient la batarde, ("ça veut dire quoi spéciale peut être !"). Il doit être parfois difficile d'être la fille d'une femme si forte, si volontaire. Comment faire pour ne pas surenchérir ses valeurs, s'en démarquer parce qu'elle n'est pas l'autre, parce qu'elle n'est pas seulement la fille de.

Lahja choisit de vivre comme elle le peut avec un homme car elle ne peut accepter la solitude, son choix était il le bon car son cœur était parti pour une autre destination et elle n'a pas eu le courage de le suivre.



Kaarina,

"je veux t'aimer et t'être fidèle dans la prospérité comme dans l'adversité, dans les bons comme dans les mauvais jours, jusqu'à la fin de notre vie.

J'accepte cette alliance de toi comme symbole de notre union.

Serment de mariage, 1960."

Belle fille de Lahja, brave fille qui a choisi un mari comme lui a choisi une femme, des rêves et des paillettes plein les yeux et le cœur, prête à tout pour vivre heureuse malgré Lahja et la vie parfois difficile.



Et le quatrième chemin de vie, celui de Onni,

"je veux accomplir tous les ordres et consignes qui me seront donnés autant que me le permettront mes forces.

Je veux me comporter en tout comme un homme doté de loyauté, de droiture et de bravoure.

Serment militaire, 1938."

Le mari de Lahja, celui qui accepte tout pour faire croire que sa vie est comme celle des autres, qu'il peut tout faire pour donner du bonheur aux autres sans tenir compte du reste.





Roman puissant dont la construction semble compliquée alors qu'elle demande juste un peu d'attention.

Roman bâtit comme une petite maison, la maison de Maria avec une histoire simple, puis la vie fera construire des pièces supplémentaires un peu dans le désordre, les pièces de Lahja, de Kaarina et d'Onni.

Les histoires simples de chacun finissent par faire une histoire qui tout comme la maison à plein de coins et de recoins.

En espérant que le second roman de Tommi "Lopotti" sera rapidement traduit en français !
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Là où se croisent quatre chemins

Comme vous le savez si vous me suivez, j'ai un "gros" penchant pour tout ce qui est roman nordique que ce soit des thrillers ou romans contemporains. Je ne pouvais donc pas passer à côté de cette saga familiale qui m'a tout de suite inspirée que du bien.



Tommi Kinnunen signe ici son premier roman sous la forme d'une saga familiale finlandaise à l'atmosphère froide et une population de taiseux. Un siècle entier est retracé via quatre portraits de personnes différentes :

- Maria, mère de Lahja, sage-femme

- Lahja sa fille, photographe

- Kaarina la belle-fille de Lahja (marié à Johannes, fils de Lahja)

- Onni, mari de Lahja



Chaque portrait correspond donc à une même famille sous trois générations. A chaque personnage correspond une partie où la lumière est faite du point de vue du personnage. Nous découvrons donc Maria très indépendante et qui revendique avec détermination sa liberté, Lahja qui au contraire veut fonder un foyer, Kaarina est altruiste et vivra sous le toit de sa belle-mère avec un caractère bien trempé, et enfin Onni, héros de guerre, habile de ses mains, mais qui revient avec un lourd secret...



Chaque chapitre reprend une date avec un nom de rue ou soit dit en passant je n'ai pas toujours fait le rapprochement. Les chapitres se succèdent avec une vitesse folle ce qui tend à une lecture plus que fluide. Chaque date reprend des éléments importants pour eux, ou pour ce qui s'est passé dans la famille (par exemple : enterrement). On aurait pu croire que ce serait redondant et en fait non. Je m'explique, l’événement peut être vécu différemment ou sinon nous pouvons découvrir de nouvelles choses, de nouveaux secrets dont celui d'Onni qui apparaîtra plus tard dans l'histoire.



J'ai beaucoup aimé lire ce livre aux mœurs conservatrices où il vaut mieux se fondre dans le moule. Les personnages sont bien imagés et les relations compliquées, les aveux sont au centre de cette saga. Je me suis beaucoup attaché aux personnages notamment à Maria, par contre j'ai carrément détesté Lahja et ai eu pitié d'Onni.



"Là où quatre chemins se croisent" est une saga familiale pittoresque qui vaut la peine d'être découverte !
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Là où se croisent quatre chemins

J'aime les romans où il fait froid parce que ce dernier est souvent un personnage discret mais décisif. Il ne fait pas tout le charme des romans nordiques (dans certains il est absent d'ailleurs) mais il contribue à forger une identité et bien sûr des atmosphères. Tommi Kinnunen plonge quatre générations de Finlandais dans un vingtième siècle où leur froid pays se construit tout en étant piétiné par la guerre. Les personnages, eux, doivent vivre malgré l'Histoire qui passe sur eux. Vivre c'est à dire participer mais aussi exister, être eux-mêmes. Pour Maria au caractère bien trempé, être une femme indépendante, déjà une féministe, à l'orée du XXe siècle, est une évidence. Pour sa fille Lahja, photographe, élevée sans père, mère elle aussi d'une enfant sans père, avoir un compagnon est un socle nécessaire et la mort de son mari Onni finira par l'aigrir. Ce mari Onni semble parfait si ce n'est que son bonheur est ailleurs, un ailleurs que sa famille et la société ne saurait accepter. Le dernier narrateur du récit, Karina, la belle-fille de Lahja, agit comme un révélateur, après avoir partagé, au travers des disputes avec une Lahja toujours plus invivable, le destin d'une famille qui cherche son unité, sa cohérence comme si chaque génération rejetait la précédente et réciproquement.

Les récits des quatre personnages sont comme quatre calques qui se superposent (au lecteur d'ajuster la chronologie) pour former le portrait impressionniste de cette famille bancale dont les arrière-petits-enfants de Maria s'échapperont peut-être indemnes.

J'ai beaucoup aimé le début et la fin du livre alors que la partie centrale autour de Lahja, qui est pourtant le pivot de l'histoire, m'a paru plus longue, moins attachante. Tommi Kinnunen montre que, avec Sofi Oksanen, Laura Gustafsson, Riikka Pulkkinen, Emmi Itaranta et Johanna Sinisalo, le roman finlandais est en pleine forme !
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Là où se croisent quatre chemins

L'idée originale est d'avancer dans le récit de cette saga familiale par chapitres brossant une période donnée et un chapitre symbolique pour chacun des 4 personnages. Progression déroutante au début, mais évitant les transitions longuettes. Ainsi, en avançant on retrouve chaque personnage ce qui les enrichit. Petit hiatus, l'un des héros est passive ce qui appauvris l'ensemble. Le final est là pour faire remonter l'intérêt. Une saga originale par sa présentation, mais pas essentielle sauf si vous aimez le grand Nord.
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Là où se croisent quatre chemins

Comme indiqué dans la 4e de couverture "un roman exceptionnel". La contruction de l'histoire est remarquable d'intelligence, ce roman est un modèle de finesse ou de nombreux aspects sont suggérés plutôt que présentés, ce qui ajoute à sa dimension boulversante.
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Là où se croisent quatre chemins

Voici une saga finlandaise qui m’a laissée de marbre .

J’ai eu beaucoup de mal à m’attacher au récit et trouvé peu d’empathie pour les personnages .

Le livre se divise en quatre chapitres chacun racontant la destinée d’un membre de la famille.

Quatre voix, celle de Maria, de sa fille Lahja, de son gendre Onni et de Kaarina, la femme de son petit-fils.

L’écriture est sobre et fluide mais cela n’aura pas suffit pour que le charme opère !
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Là où se croisent quatre chemins

Nous voilà en voyage en Finlande....
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Là où se croisent quatre chemins

Comment mieux raconter un siècle d’histoire qu’à travers les péripéties d’une famille ordinaire ? A travers les destins croisés de quatre personnages, Tommi Kinnunen nous dresse un véritable portrait de la société finlandaise du XXème siècle.



Au début des années 1900, on rencontre Maria, jeune sage-femme indépendante qui fait le choix du célibat et élève sa fille seule, au grand dam des gens bien-comme-il-faut. A l’opposé des valeurs de sa mère, Lahja, elle, cherchera à s’épanouir dans le confort de l’unité familial. Malheureusement, le lourd secret de son mari Onni compromettra tout espoir d’harmonie. Héritière d’un siècle de non-dit, c’est finalement leur belle-fille Kaarina qui ouvrira la boîte de Pandore.



Au gré des points de vue, l’auteur tisse le fil d’une intrigue mystérieuse marquée par la peur, l’incompréhension, mais également par un attachement indéfectible à ses semblables. Au fil des événements, chaque personnage apporte les pièces manquantes d’un puzzle qu’on devine lourd de remords et de préjugés. La haine de l’inconnu et le désir de se battre pour ce que l’on a construit se mêlent dans un infernal tourbillon de passions et de refoulements. Kinnunen nous peint de beaux portraits de femmes, mais étrangement le plus marquant reste celui accordé à Onni. Avec distance et délicatesse, il met en exergue une fragilité et un désarroi rarement associés aux personnages masculins.



A la fois poétique mais étouffant, Là où se croisent quatre chemins en dit beaucoup sur une époque où les états d’âme n’avaient pas leur place, et sur les mentalités d’un peuple de taiseux oppressé par des mœurs conservatrices. De ce texte découle un roman historique fort, une fresque intime et universelle qui nous interroge sur l’éternelle question : pour l’équilibre de tous, ne vaut-il pas mieux cacher certains secrets ?



Pour résumer…



Toute la force de ce premier roman réside dans son écriture lente et mesurée qui lui donne un caractère profondément intimiste. Si on se prend de compassion pour les personnages, la fresque familiale reste malgré tout commune.



Somme toute, une histoire comme on en a déjà lu cent fois, mais qui est tirée vers le haut par une narration d’une grande finesse.



Ma note…



14/20
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