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Critiques de Tomoka Shibasaki (25)
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Jardin de printemps

Que diriez-vous d'une promenade bucolique dans un quartier de Tokyo ?







Nishi est, un jour, tombée sous le charme d'un album de photos racontant une demeure, une maison bleue et son jardin. Elle a regardé et regardé les photos, l'intérieur de la maison, ses occupants de l'époque, leur vie si lisse, la décoration des pièces et le jardin, à l'âge où l'on rêve du lieu de vie qu'on aura plus tard et en le créant en pensée.



Et voici qu'un jour, la même maison, cette jolie maison bleu-ciel avec ses fenêtres vitrail et ses libellules de verre est à louer à la devanture d'une agence immobilière. Nishi n'en a pas les moyens mais elle a ceux qui lui permettent de louer un appartement dans une résidence voisine, en sursis puisqu'elle doit être démolie très bientôt. Nishi pourra vivre auprès de la maison qui l'a tant fait rêver et voir les saisons l'envelopper et la faire changer d'aspect au fil du temps, dans la couleur des jours qui passent...



Et Nishi rencontre Taro, jeune homme locataire de cette résidence vouée à la démolition, jeune homme qui entend vivre sans tracas, sans heurts. Elle lui parle du recueil de photographies, lui en fait cadeau d'un exemplaire et l'entraîne dans sa quête d'observer avidement ce lieu bientôt à nouveau habité par une famille. Nishi ne cesse de penser à y pénétrer...





Au travers de leurs observations, finalement si différentes puisqu'ils ne perçoivent pas les mêmes choses des mêmes lieux, voici qu'il nous est permis, à nous aussi, de vivre en voisin de cette maison, d'y pénétrer et de la contempler. Si Nishi rêve de voir la salle de bain aquatique, Taro est plus tourné vers le jardin. Les lieux pourtant inconnus , il y a quelques temps encore sont sources de réminiscence de souvenirs pour l'un et l'autre , un père, des amies, les études, les passions...



Une ballade au fil des quartiers de cette ville puisque Taro se pique au jeu également, et pose désormais des yeux plein de curiosité sur ce sui l'entoure, un partage de pensées, de regards, de souvenirs pour un lieu idéalisé et fantasmé qui ne sera jamais leur.







Un moment de douceur et une visite toute en délicatesse pour ne déranger ni les oiseaux qui pépient, ni les feuilles frissonnantes des arbres de ce jardin...juste s’imprégner de l’enchantement du lieu.
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Histoire de la découverte, lors d'un été...

Cette petite nouvelle étrange est extraite d’un recueil de 2020 encore inédit en France. Elle a été traduite par Alice Hureau et se trouve sur le site Nouvelles du Japon.

Le résumé du récit est contenu dans le titre à rallonge : c’est "l’histoire de la découverte, lors d’un été pluvieux, de champignons au pied d’une haie près du couloir extérieur du lycée, par les élèves n°1 de 2nde 1 et de 2nde 2, de leurs retrouvailles deux ans après l’obtention de leur diplôme, puis de leur absence de rencontre, dix ans et encore vingt ans après".

La nouvelle ne me laissera pas je crois un souvenir impérissable même si elle n’est pas dénuée de poésie. Les deux lycéennes anonymes se sont rapprochées car elles sont appelées en premier pour toute activité. La pluie martèle leur parapluie transparent sur un tempo que la n°1 de la 2nde 1 n’oubliera pas. Elle tombe sur un champignon d’un blanc immaculé, bizarrement vierge de toute saleté. Elle fait part de sa découverte à la n°1 de la 2nde 2. La rondeur parfaite du champignon semble artificiel et ….

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Jardin de printemps

Un titre peu approprié à ce mois d'octobre, mais comme disait Toulouse-Lautrec, " l'automne n'est -il pas le printemps de l'hiver"?



Au coeur de Tokyo, existe un enchevêtrement de maisons anciennes et modernes, et luxe rare, des jardins plus ou moins à l'abandon. Tarô, récemment divorcé, habite un immeuble dans ce type d'endroit plein de charme mais voué à la démolition. Cela m'a fait penser a un autre roman japonais, délicat et poétique, " Le chat qui venait du ciel"... Mais ce livre-ci m'a moins plu. Je n'ai pas retrouvé la même magie.



J'ai apprécié l'attirance irrésistible de Nishi, un autre personnage , voisine de Tarô, pour la maison bleue où vécut un couple, vingt ans auparavant, attirance venue d'un livre de photos prises à cette époque dans ce lieu. J'ai aimé aussi le côté flou et rêveur des pensées de chacun.



Mais Tarô est un être assez terne, pour lequel on n'éprouve que peu de sympathie, Nishi , l'auteure de mangas douée, disparaît ensuite brutalement, dommage, et les derniers pages sont assez déroutantes car le récit passe à la première personne et c'est la soeur aînée de Tarô qui se confie, alors qu'il n'avait pas pratiquement été question d'elle jusque là. Curieux!



Un goût d'inachevé, de frustration donc pour ce court roman finalement plutôt décevant. Un jardin de printemps que j'aurais aimé plus verdoyant, plus chatoyant...

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Jardin de printemps

Entre contemplation et "tout me gonfle", bienvenue dans l'existence de Tarô. La trentaine, divorcé, il vit à Tokyo depuis une dizaine d'années. Le quartier où il réside depuis la dissolution de son mariage brille par un calme qui semble extraordinaire pour une capitale aussi trépidante.



Dans ce court roman, il est question de jardin, d'une maison bleue voisine qui a fait l'objet d'un album photo qui porte le titre même du livre. Il est aussi question d'économie qui reprend et donc de démolition de vieux immeubles aux loyers encore accessibles pour y construire des bâtiments neufs, au standing élevé.

Shibasaki Tomoka parle aussi de rencontres de voisinage. Banalités du quotidien qui tirent cependant Tarô de son engourdissement constant. Un peu, tout du moins... Il le reconnaît lui-même, se vautrer (sur son futon, sur un canapé ou des tatamis) est ce qu'il aime vraiment. Du genre à procrastiner et à laisser tomber car "c'est trop gonflant". Ah ça on le comprend vite, ce n'est pas un grand investi de l'existence, l'ami Tarô... Il respecte certes le minimum des codes de sociabilité japonaise. On assiste notamment à des échanges de dons. Si on nous offre un présent (souvent de la nourriture), il faut rapidement offrir à son tour quelque chose. Ça a du bon pour Tarô qui se débarrasse auprès de X de ce que Z lui a donné, qu'il n'aime pas particulièrement (et visiblement c'est gonflant de cuisiner...).



Bref, un personnage un peu falot et apathique. Le roman étant court, suivre son quotidien ne devient pas pénible. Sur 500 pages, je ne suis pas sûre que j'aurais poursuivi ma lecture jusqu'au bout. Comme je l'indiquais plus haut, heureusement que la voisine du premier, avec son obsession pour la maison bleue, vient un peu chambouler sa platitude.



En conclusion, c'est une lecture somme toute paisible, quoique pas inoubliable. La personnalité de Tarô tend à faire sourire doucement, avec une pointe d'ironie. J'en retiens surtout la tranquillité de ce petit coin de Tokyo, à quelques pâtés seulement de rues commerçantes et animées. Le temps semble s'y être ralenti. Peut-être que les démolitions en cours vont finir par avoir raison de cette oasis silencieux...
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Jardin de printemps

Tarô, trentenaire divorcé, habite un des quatre derniers appartements (sur huit) de l'immeuble qui est destiné prochainement à la destruction suite au réaménagement de ce quartier de Tokyo. Il est intrigué par Nishi, une des résidentes qui semblent fascinée par la petite maison voisine, ceinte d'un mur et laissant deviné un jardin dont on aperçoit la cime de quelques arbres. Elle tourne autour, la détaille du balcon, de jour comme en soirée et explique au jeune homme qu'elle a spécialement emménagé dans l'appartement pour la vue sur cette maison et lui montre un recueil de photographies "Jardin de printemps", édité et conçu par le couple glamour qui a conçu et bâti la maison quelques décennies auparavant et s'est photographié en posant artistiquement dans chaque pièce. Nishi finit par aiguiser la curiosité de Tarô et va le solliciter pour accéder à la salle de bain, carrelée de vert et de jaune qui l'obsède depuis qu'elle en a vu la photo dans le recueil...



Jardin de printemps est un court roman dans lequel le personnage principal n'est pas le jeune Tarô, mais la maison dans son écrin végétal, ou plutôt la représentation photographique de celle-ci et la curiosité obsessionnelle de Nishi. En recherche de la vie passée de la maison, Nishi détaille chaque photo, comme une trace de gloire révolue, s'attachant à faire revivre chaque pièce et lorsqu'elle sympathise avec les locataires, son rêve se réalise...

Tomoka Shibasaki nous entraîne dans la découverte d'une maison grâce à un ouvrage rassemblant des photos anciennes, mais au-delà de cette passion, c'est dans une quête du passé qu'elle nous invite, dans ce quartier voué à la destruction, seuls subsistent le jardin et la villa, symbole de la vie d'un couple et d'un monde ancien qui n'existe plus...

Un roman sensible et lent, au charme un peu suranné.
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Jardin de printemps

Envie d’un balade contemplative ?

Ce roman n’a presque pas d’intrigue, on y suit simplement le quotidien de plusieurs habitants d’un immeuble qui va prochainement être démoli.

La maison d’en face est une bâtisse de style occidental, elle a même fait l’objet d’un livre de photos il y a 20 ans, et il se trouve qu’une habitante de l’immeuble est fascinée par cette demeure qu’elle a très envie de visiter.

Les habitants se croisent, échangent quelques propos, boivent un verre ensemble, tout en parlant de cette maison qui les intrigue.

Un roman lent comme une balade qu’on fait le soir dans son quartier, quand la nuit tombe doucement, que les lumières s’allument et que la rue redevient silencieuse pour quelques heures.
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Jardin de printemps

C’est sûrement la jolie couverture et le fait qu’une maison soit au coeur de l’histoire qui m’ont incitée à acheter ce roman. En général j’aime cette thématique.



Ici elle est traitée à la japonaise, avec lenteur et pudeur. Tarô est un jeune homme (je ne l’imagine pas au-delà de 35 ans) qui aime son confort, il est un peu (beaucoup) paresseux, il tarde à se chercher un nouveau logement alors qu’il sait que l’immeuble où il vit, dans une banlieue de Tokyo, sera détruit. Il observe furtivement les locataires qui y habitent encore et se laisse approcher par une vieille dame et par Nishi, une jeune femme fascinée par la maison bleue dont elle possède un livre de photos. Elle est venue exprès habiter près de cette maison et serait prête à tout pour l’explorer et surtout voir en vrai la salle de bains aux mosaïques jaunes et vertes, qui créent une ambiance très particulière.



En se laissant entraîner par Nishi, Tarô revoit ses souvenirs de jeunesse et d’homme marié, quand il était coiffeur au service de son ex-beau-père. Il retrouve ses rêves de bonheur tranquille et en accomplit certains, tandis que Nishi réussit à réaliser le sien : entrer dans la maison et découvrir ses secrets…



Le roman est assez court (heureusement, sinon on s’ennuierait bien vite, je crois) et permet d’apprécier un certain art de vivre à la japonaise : la décoration intérieure, les règles de courtoisie entre voisins… Dans cette banlieue calme de Tokyo, on aime aussi suivre l’évolution des saisons dans le jardin de la mystérieuse maison bleue.
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Jardin de printemps

"Jardin de Printemps" est un roman agréable, frais et léger. Tomoka Shibasaki fait d'une demeure insolite nichée au coeur de Tokyo une sorte de mystérieux paradis perdu chargé d'émotions. Mais quelle force irrépressible attire ses voisins contraints à déménager car locataires d'un immeuble promis à la démolition ? Percer le secret de ce lieu, n'est-ce pas finalement découvrir l'étrange force de l'attachement de ses anciens habitants, la force de leur envoûtement qui les a conduit à lui consacrer tout un album de photographies ? Ou bien, l'histoire de cette maison-aimant ne porterait-elle pas le récit imagé de la vie de Tarô : une séparation, une reconstruction, une nouvelle vie ?

Quoi qu'il en soit, entre ses murs, on s'y sent bien.



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Jardin de printemps

Pour commencer, j’ai un souci : je ne peux pas dire que j’ai aimé ce livre, je ne peux pas dire que je ne l’ai pas aimé non plus. Je me demande simplement ce que l’auteur a voulu écrire, où il a voulu en venir.

Nous rencontrons des personnages, qui vivent dans des appartements, qui se vident peu à peu : l’immeuble semble voué à la destruction, lui qui a déjà cinquante ans. Tarô semble être le personnage principal, et pourtant, nous le verrons de façon très extérieur dans les dernières pages, pendant lesquelles nous aurons le point de vue de sa sœur aînée. nous découvrons à travers ses yeux l’univers de son frère, ce qui l’a passionné jusqu’ici et… ce n’est pas forcément emballant.

Nous avons l’histoire d’une maison, dont les photos constituent un livre nommé Jardin de printemps – ou l’art du livre dans un livre. Nous avons Nishi, une jeune femme tellement passionnée par ce livre, par cette maison, qu’elle souhaite l’explorer et qu’elle en aura la possibilité, en sympathisant avec ses actuels locataires. Le père de Nishi voulait qu’elle soit une sportive de haut niveau, il a pris soin d’elle et n’a pas arrêté quand il s’est avéré que sa santé ne lui permettait pas d’être sportive de haut niveau – elle a cependant gardé le goût de l’effort et une grande précision. Mangaka, elle n’hésite pas à aller au bout des choses, quitte à payer largement de sa personne.



Et Tarô ? Il paraît presque fade – pour ne pas dire qu’il l’est réellement. Il est un ancien coiffeur – il a abandonné le métier quand il a divorcé, son beau-père était aussi son patron. Il n’observe pas ses voisins, non, il se contente de les voir, de les regarder quand il les croise, sans chercher à véritablement les connaître, encore moins à percer un quelconque secret, pas même celui de la maison voisine qui fascine pourtant Nisci. Il n’y aura pas de véritables rebondissements dans ce roman, sauf peut-être à l’avant-dernière page – et encore, nous n’en saurons pas plus, nous saurons simplement que le jardin a été largement nettoyé, et que tout a changé à l’intérieur de la maison.

Jardin de printemps semble avant tout un roman d’atmosphère, mais laquelle ? Le temps qui passe, le sens à donner à sa vie que certains ne trouvent pas vraiment, les liens familiaux ou amoureux qui sont distendus, la place que prend le travail dans la vie… Et cette maison qui semble cacher un mystère, dont le lecteur attend la révélation jusqu’à la fin laissera le lecteur, un peu, sur sa faim.
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Jardin de printemps

Au cœur de Tokyo se niche une maison bleue de style occidental. Une sorte de maison du bonheur. Photographiée sous toutes les coutures par l’un de ses propriétaires, elle a fait l’objet d’un livre qui pique la curiosité des voisins. Sa beauté et son étrangeté provoquent également du rêve. Tarô habite dans l’immeuble voisin, promis à la démolition. Peu à peu, la maison bleue devient un point de fixation et d’obsession, comme une quête inaccessible.

Avec trois rien, lune fleur qui se fane, les saisons qui passent sur les feuilles des arbres, les petits cadeaux échangés entre voisins, Tomoka Shibasaki incarne le temps qui s’écoule, une certaine mélancolie qui s’empare des uns, le bonheur entraperçu chez les autres. Tout est suggéré, esquissé comme l’ombre d’un pinceau sur une toile. Subtil et apaisant.

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Jardin de printemps

Jardin d'ennui

Tarô et sa voisine Nishi, habitent un immeuble promis à la démolition. Nishi passe son temps à espionner la belle maison voisine aux volets bleus, après l'avoir vue dans un joli recueil de photographies intitulé "Jardin de printemps" publié vingt ans auparavant. Elle fait partager son étrange fascination à son voisin et parvient bientôt à se faire inviter chez les nouveaux occupants.

Ne croyez pas qu'il va arriver grand chose ensuite. Non, l'histoire manque singulièrement de consistance. Tarô est un personnage falot, léthargique, mou du genou. Nishi est plus dynamique mais bon elle est niaiseuse, la pauvre. Reste l'atmosphère mélancolique mais les descriptions du jardin ne sont pas non plus très sensorielles.

Bref très déçue par ce prix Akutagawa 2014.
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Jardin de printemps

Le début de ce roman m’a fait penser aux bouquins que je lisais quand j’étais gosse, les « bibliothèques roses et vertes », « Club des cinq » ou « Six compagnons », ces romans dans lesquels il était souvent question d’une demeure mystérieuse excitant l’imagination des détectives en herbe. Qui-a-t ‘il derrière le mur ? Quel secret renferme la maison ? Qui sont ses occupants ? Ces questions, les protagonistes de l’histoire se les posent également. A ceci près qu’ils ont un avantage sur les gamins de mes lectures d’enfance puisqu’ils disposent d’un album de photographies qui leur dévoile une partie de l’objet de leur convoitise.

J’ai d’emblée été happé par cette histoire toute simple. Le caractère des deux personnages principaux, le trentenaire un peu effacé et la mangaka délurée, ainsi que l’ambiance légèrement contemplative dans laquelle baigne le récit y sont sans doute pour beaucoup. Et puis il y cette aura de mystère qui entoure la fameuse maison et qui laisse présager des découvertes sur ce qui a pu s’y dérouler jadis.

Bon, je préfère vous le dire de suite, si le défilement des saisons et des petits évènements qui marquent la vie de Tarö et Nishi sont parfaitement rendus, on reste en revanche tout juste au niveau des bonnes intentions pour ce qui est de l’aspect « investigation ». Pas de cadavre dans le placard ni de révélation honteuse et, si nos apprentis détectives parviennent à pénétrer dans la maison, ce sera d’une façon tout à fait conventionnelle !

En fait, qu’il s’agisse d’une maison qui survit à l’histoire d’amour de ses occupants ou de locataires qui, après que leur immeuble eut été détruit, s’en vont hanter d’autres demeures, c’est du temps qui passe qu’a choisi de nous parler Shibasaki Tomoka. Ce temps qui, inexorablement, transforme tout et tous, ne laissant derrière lui que de vagues souvenirs et quelques photos.


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Jardin de printemps

C'est assez déçue que je referme ce court roman. L'histoire s'annonçait pourtant pleine de mystère et de poésie. Le résumé du livre parle en effet de cette curiosité qui nous étreint parfois lorsque nous passons devant une grande et belle maison qui semble abandonnée. Notre esprit se met alors à vagabonder. On se prend à imaginer l'intérieur, quel pourrait être les propriétaires de cette demeure. Avouons-le : on meurt d'envie de se faire tout petit afin d'entrer jeter un coup d’œil !

Pour ma part, je ressens très souvent cela. Il suffit d'un détail de la maison - une jolie verrière, la rambarde d'un escalier en bois, la forme d'une fenêtre... - pour que ma curiosité pointe le bout de son nez et que mon imagination s'emballe ! J'étais donc impatiente de découvrir la maison au cœur de ce roman. Mais hélas, l'histoire ne tient pas ses promesses.



Au fil des pages, la maison suscite en effet la curiosité du lecteur, mais dans une moindre mesure. On est bien loin de ressentir la même excitation, voir même, fascination, qu'un des deux personnages principaux du roman. De même, j'ai été assez déçue des descriptions de la maison et son jardin, pas assez développées à mon goût. A mes yeux, l'auteur ne va pas "au bout" de son histoire, il se contente de rester en surface. Dès le départ, on se doute bien que l'auteur va nous parler des propriétaires de la maison, leur histoire, peut-être leur secret. Mais finalement, rien de "croustillant" n'arrive et ne modifie notre perception de la maison.

Il manque cette part de mystère, cette pointe de secret qui rendent une maison fascinante. J'aurais adoré que l'un des personnages "saute" le pas et pénètre dans la maison encore inhabitée. Je trouve que cela aurait renforcé l'aura de la maison et ajouté un peu de piquant, surtout s'il s'agit d'une petite visite nocturne... Tout le monde sait que les maisons ont deux visages, dont l'un ne se révèle que la nuit !
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Jardin de printemps

Quel étrange roman que celui-ci même après avoir laissé passer un peu de temps j’ai encore du mal à saisir la nature de ce court roman et mon ressenti.

Jardin de printemps fait parti de ces romans contemplatif où le temps, la vie, les saisons s’écoulent, où peu de rebondissement ont lieu, où les jours passent et se ressemblent.



Clairement, Tarô, le personnage principal a beaucoup joué dans cette impression mitigée. Son caractère terne et peu actif n’en fait pas un personnage charismatique auquel on peut s’attacher facilement.

A l’opposé de Tarô se trouve un personnage féminin loufoque prénommé Nishi. Son obsession pour la maison, photographiée dans Jardin de printemps, l’entraine dans des situations inattendues presque dérangeantes qui m’ont fait penser à une certaine folie.

Reliant ces deux personnages à l’opposé l’un de l’autre et élément clé dans ce roman, la maison. Objet de fascination pour certain, lieu d’habitation pour d’autres, elle se fait désirer, tarde à se révéler dans son ensemble voire même parvient à conserver une part de mystère.



Arrivé à un point de l’histoire, toute la tension retombe et le roman revient à une certaine apathie présente au début de l’histoire avec le personnage principal masculin.

C’est à ce moment là que Shibasaki Tomoka m’a véritablement perdu quant à l’objet de son roman, le narrateur change subitement, sans aucune raison et m’a laissé perplexe quand à sa place et son intérêt dans le roman.



Jardin de printemps est un roman inclassable où j’ai eu beaucoup de mal à écrire mon ressenti à la fin de ma lecture.

C'est un roman où l’impression d’étrangeté continuera de m’habiter et de me questionner sur le sens de ce roman.
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Jardin de printemps

Jardin de printemps ou la douceur d’un quotidien. Celui du narrateur dont on va suivre la paisible vie de quartier. Qui a décrété que l’ordinaire appartenait à l’ennui ? L’immeuble dans lequel vit le protagoniste est voué à la démolition. Cet événement va susciter en lui une attention particulière sur ce qui se passe à proximité. Il va également nouer des liens avec ses voisins et voisines qu’il côtoyait peu jusqu’ici et dont il ne connaissait l’identité que sous le nom de l’appartement que ces derniers occupaient.



Le thème m’a immédiatement attirée. Ce qui pourrait paraître plat à première vue, et qui le serait sans doute pour certains lecteurs, me fascine dans le sens où cette manière de conter les habitudes me transporte instantanément dans un ailleurs serein, très pacifique, dépourvu de toute agressivité. Une espèce de bulle à l’abri du bouillonnement perpétuel de la ville de Tokyo. Et c’est précisément la présence de cette atmosphère si particulière, de ce microcosme qui jouxte « tout le reste » que je prends plaisir à lire.



Le quotidien a toute son importance. La maison, dont il est beaucoup question ici, également. Le foyer, les relations familiales, amicales doivent être choyés semble nous rappeler l’écrivaine de ce court roman qui remet en perspective les priorités.



Pour celles et ceux qui lisent régulièrement mes chroniques, vous avez certainement saisi que la littérature japonaise, que j’ai découverte il y a peu finalement, m’apporte beaucoup ces derniers temps. Les écrivains que j’ai lus ont une façon très personnelle de narrer la vie de leurs personnages de telle sorte que j’ai parfois l’impression d’être entre rêve et réalité. J’aime la singularité qui se dégage des ces œuvres, la manière de traiter l’individualité dans un pays culturellement riche, extraordinaire paradoxe entre traditions et modernité.
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Jardin de printemps

Des amis m'ont offert JARDIN DE PRINTEMPS, de Tomoka SHIBASAKI, dont je ne sais rien. Merci, merci à son traducteur comme aux éditions Philippe Picquier (et à mes amis, bien sûr) pour cette découverte d'un trésor !



Le coeur de l'histoire, c'est une maison bleu clair construite en 1964, l'année des J.O. de Tokyo, dans le style occidental, entourée d'une clôture blanche aux motifs en écailles de poisson. Seul l'étage est visible de la rue. Un balcon, un vitrail au décor d'iris, un autre représentant des libellules rouges stylisées. « Au premier abord, le bâtiment exprimait clairement à la fois un style et une époque, mais quand on le regardait plus longuement, on avait l'impression que tout cela, le toit, les murs, les vitraux, la clôture, le portail, les fenêtres n'était qu'un assemblage d'éléments disparates. »



Qu'importe. Nishi, dessinatrice de mangas installée tout près, est tombée amoureuse de cette maison après l'avoir vue dans un recueil de photographies – « Jardin de printemps » – publié vingt ans auparavant et mettant en scène le couple qui l'habitait. Fascination qui déteint sur son voisin, Tarô. Ils mettront tout en oeuvre pour pénétrer, à n'importe quel prix, jusqu'à la pièce la plus étrange de toutes, la salle de bain, photographiée en couleur : « Les murs, le sol montraient un dégradé en mosaïque allant du jaune au vert. On aurait dit une forêt, mais il y avait quelque chose d'une vague aussi. »



Dépourvue de tout sens de l'orientation, j'ai peiné, au début, sur les descriptions de rues, de murs mitoyens, les mentions de points cardinaux. Finalement, ayant décidé d'ignorer cette cartographie précise, je suis tombée sous le charme.



Cette lecture m'a parfois rappelé celle des romans d'Andreï Kourkov (Le Pingouin, etc.) : un quotidien banal pour les protagonistes, mais très dépaysant lorsqu'on ne connaît pas les pays concernés. Par ex., l'immeuble où habite Tarô comprend huit appartements, désignés chacun par un signe du zodiaque : Sanglier, Chien, Coq, Singe, Mouton, Cheval, Serpent, Dragon. La locataire de l'appartement du Serpent est donc Mme Serpent. L'immeuble est promis à la démolition, comme sans doute la maison bleu clair : Cheval, Mouton, Coq sont partis avant la fin du mois de mai. Les aliments japonais sont cités simplement, en italique. Un collègue de Tarô, marié à une fille unique qui porte un nom rare, a pris le nom de sa femme, et il aime tellement sa nouvelle identité qu'il a fait refaire toutes ses cartes de visite. Dans les dernières pages, Mme Serpent étend sa lessive, indigo et vert foncé. « A part le Serpent et le Sanglier, les six autres appartements étaient vides ».





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Jardin de printemps

"Il faisait maintenant une chaleur moite, il ouvrait plus souvent la fenêtre du balcon. Non seulement la moustiquaire était déchirée sur le côté, mais elle sortait tout le temps de son rail. Il essaya de réparer la déchirure, et évidemment, elle sauta de son rail. Ca le gonfla tellement qu'il se demanda s'il n'allait pas plutôt s'en passer, mais à ce moment-là il remarqua une sorte de caillou rond coincé sur le côté droit du rail. Il s'accroupit pour mieux voir : c'était un vase. Un vase tout rond, d'un à deux centimètres, grand comme le bout du doigt."





Voici un bel exemple de ce qu'on peut trouver dans ce récit. Les réflexions de Tarô autour de ce minuscule vase coincé dans la porte durent 2 pages… Ce vase minuscule se révèlera finalement être une urne de guêpe potière eumenes micado. C'était pour moi très révélateur de tout ce que j'ai lu dans ce roman : des détails, des futilités, des milliers de choses du quotidien qui n'ont pas réussi à m'emporter. Je me suis terriblement ennuyée.



L'histoire tourne autour de trois derniers habitants d'un immeuble destiné à être démoli et d'une maison bleue qui attire leurs regards, mobilise leurs souvenirs et stimule leur imagination. Tarô et Nishi, deux des trois derniers habitants du View Palace Saeki III, tournent autour de la maison, imaginent la vie de ses anciens habitants, comparent ce qu'ils en voient avec les photographies d'un livre datant de quelques années, à l'époque où elle était occupée par ces anciens propriétaires, des artistes.



Le roman compte 140 pages, qui m'ont parues bien longues ! Je n'y ai pas non plus trouvé de poésie, une beauté de l'écriture qui aurait pu sauver le livre. Quant au dénouement… je ne pense pas avoir tout bien saisi… à moins qu'il n'y ai rien eu de particulier à comprendre.



Bref, je ne vais pas m'éterniser, ce récit n'était pas pour moi.


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Jardin de printemps

Tarô loge dans un immeuble voué à la destruction. Un à un ses voisins quittent le lieu. Tarô fait alors la connaissance d'une de ses voisines qui résiste et passe ses heures à observer une maison située dans leur rue, fascinée et aimantée par ce lieu. Elle possède un livre de photographies ayant été prises dans cette maison, et rêve d'entrer dans les lieux pour admirer la décor.



Dans un style léger, comme aérien, Tomoka Shibasaki évoque une atmosphère douce et frôlant l'inutilité du quotidien. Les êtres s'attachent à des chimères, à des images glacées d'un livre photo dans lequel un couple d'acteur se met en scène. Ils sont comme déconnectés de la réalité, dans une période transitoire, un âge indécis. Des êtres solitaires qui se frôlent.



Ce que j'ai moins aimé : Jardin de printemps possède le charme discret des romans japonais qui suggèrent plus qu'ils n'assènent... Cette discrétion diffuse peut laisser le lecteur indécis, interloqué par la légèreté de l'histoire et des propos. Un roman qui risque de s'évaporer rapidement de ma mémoire...
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Jardin de printemps

Concernant la couverture, je la trouve jolie avec cette construction en bois et cet érable japonais vert. J'aime bien cette impression de tranquillité et de calme. Cela donne une couverture reposante.



Concernant la plume de Tomoka Shibasaki, je l'ai trouvée plutôt agréable et fluide, même si j'ai cependant été un peu gênée par les passages du passé au présent sans réelle raison. J'ai aussi été un peu déçue de ne pas retrouver la poésie si particulière à la littérature japonaise.



Ce roman est un roman à deux voix, celle de Tarô et celle de Nishi. Une troisième s'ajoute à la fin.



Tarô est un ancien coiffeur, divorcé, un peu indolent, qui n'aime pas ce qui est un tant soit peu pénible, ce qui fait qu'il repousse souvent de faire les choses par manque d'envie et de motivation. Disons-le carrément, il est plutôt terne et n'a aucun charisme ! Ce qui fait que je n'ai pas trop accroché à son personnage.

Il vit dans un immeuble aux appartements portant les noms des animaux du zodiaque chinois, qui va prochainement être démoli. Ne connaissant pas ses voisins, il les surnomme par le nom de leur appartement. Nous avons ainsi madame Serpent et madame Dragon.



Un jour, il voit madame Dragon à son balcon et remarque qu'elle scrute avec insistance une maison inoccupée jouxtant leur immeuble. C'est une belle maison bleue, avec des vitraux, un ranma, un très beau jardin...



Nishi (alias madame Dragon) est mangaka (de mémoire) et est un personnage un peu plus pétillant, même si elle ne vit presque plus qu'exclusivement pour cette maison bleue qui hante ses pensées à chaque minute qui passe. Elle est un peu plus intéressante que son homologue masculin, malgré son obsédante obsession.



Alors qu'ils finissent par faire connaissance par le biais de madame Serpent, Tarô va vite s'apercevoir que la jeune femme fait une fixation sur cette maison qu'elle observe constamment et dont elle fait le tour tous les jours. Elle n'a qu'une seule envie : pouvoir y entrer.



Ils vont finir par se lier d'amitié et Nishi va lui raconter comment a commencé sa passion pour cette maison, via un livre de photos, Jardin de printemps. Tarô aussi va finir par être contaminé par la curiosité et l'attrait de cette maison. Il va même finir par l'aider dans ses tentatives.



Ce livre est un roman contemplatif, c'est à dire sans réels rebondissements ou péripéties. On y parle beaucoup d'architecture, surtout de celle de la fameuse maison. Un peu de la faune et de la flore également. Il y a aussi beaucoup de détails du quotidien, des réflexions qui n'amènent pas toujours à grand chose et qui n'ont pas forcément un réel intérêt. Attention, cela n'est que mon point de vue personnel.



Je n'ai pas saisi le but de ce livre, son intérêt réel. Il ne s'y passe pas grand chose, à part l'attrait de cette maison pour les deux protagonistes. Il n'y a pas de leçon de morale non plus. Pas d'histoire d'amour. Juste celle de cette maison bleue.



En résumé, je ne peux pas dire que je n'ai pas apprécié ma lecture, mais pas non plus que je l'ai aimée. Le personnage de Tarô est relativement plat et ne m'a pas amenée à m'attacher à lui. Il m'a manqué quelque chose pour que ce roman contemplatif suscite un réel intérêt. Il se lit vite, heureusement.
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Jardin de printemps

Je vais devoir, pour une fois, ne pas être très enthousiaste envers un roman japonais. Comme l’a écrit Beaumarchais, et comme un journal bien connu l’a choisi comme devise, sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloges flatteurs, alors abordons ce texte.



La quatrième de couverture est peut-être à l’origine de ma déconvenue. On y parle d’un livre de photographies et d’une maison, puis de locataires. Le lecteur potentiel en déduit que l’on y raconte l’histoire d’une maison, des gens qui s’y succèdent, des changements qui ‘y produisent… Mais il n’en est rien.



Nous faisons la connaissance de Tarô, personnage principal du roman. Lui même se définit comme « un glandeur ». Et il le prouve tout au long des 153 pages de ce pensum où l’on attend vainement qu’il se passe quelque chose. L’histoire, si tant est qu’il y en ait une, tient en peu de mots : deux locataires (Tarô et Mme Serpent) restent dans un immeuble qui va être démoli après leur départ. À côté de l’immeuble, il y a une maison qui a abrité dans le passé un couple d’artistes, qui y ont réalisé un album photo remarqué à l’époque. Au début du roman une jeune femme, Nishi, fait aussi partie des locataires. Le lecteur pense qu’il va se passer quelque chose entre elle et Tarô. Non, elle déménage. Tarô glande et regarde le ciel. Le lecteur a l’impression persistante de partager son ennui (si c’était le but de l’auteur, il est pleinement atteint).



L’éditeur parle d’un roman « amical et rêveur », mais il n’y a aucun rêve. Tout y est désespérément plat. On tourne les pages « amicalement », dans l’espoir que quelque chose arrive… le seul « événement, l’entrée dans la maison précédemment abandonnée, est expédié en quelques pages… 



Au final, donc, une certaine déception, attisée par le fait que l’auteur écrit très bien, que ses phrases sont bien construites, que le travail de narration est bon, seulement voilà : à mon sens, il manque une histoire. 



Comment, dès lors, puis-je recommander ce roman, et surtout à qui ? Une fois que l’on a passé l’écueil de la quatrième de couverture plutôt mensongère, peut-être plaira-t-il aux lecteurs qui apprécient une littérature contemplative, une certaine délétion du récit. Que je sois passé à côté de ce roman n’implique pas qu’il soit mauvais, mais que ma propre sensibilité ne s’accorde pas avec ce texte. Ce ne sera pas obligatoirement, et c’est heureux, le cas pour tout le monde !


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