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Critiques de Ulrich Beck (10)
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La société du risque : Sur la voie d'une autr..

A lire précisément dans ce contexte du coronavirus, comme alternative au flot médiatique et pour suspendre son absorption.
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La société du risque : Sur la voie d'une autr..

Pour Ulrich Beck, la société de classes à fait place à la société du risque. La première opposait les riches et les pauvres et raisonnait sur le « j'ai faim ! » ; elle avait pour objectif de donner l'aisance à tout le monde. La société du risque raisonne sur le « J'ai peur ! », étend les conséquences des risques à toute la population et vise à éviter à chacun le pire. Elle crée volontairement du risque et l'institutionnalise : le risque donne ainsi naissance à de nouvelles économies (lutter contre la pollution, filière de retraitement du nucléiare, laboratoires de contrôle, etc), sans chercher à l'éliminer. L'auteur s'appuie sur la manière dont les données scientifiques sont utilisées, à l'insu même des scientifiques, dont la bonne foi n'est pas nécessairement à remettre en cause, mais bien plutôt l'illusion de la société de croire ces données objectives et impartiales sous prétexte qu'elles sont scientifiques. La science contribue donc à soutenir la société du risque.

A titre d'exemples des critiques émises par l'auteur se trouve le fait que les chiffres (de la concentration de produits nocifs notamment) sont établis sans tests chez l'être humain, sans données sociales et biologiques sur les capacités d'absorption des populations (selon l'âge, le sexe, les lieux de vie, les habitudes de consommation...) et indépendamment de l'exposition à d'autres substances (qui peuvent annuler ou renforcer les effets d'une première substance). En autorisant des niveaux limites et en instituant des systèmes de type "payeur-polleur", la société trahit son institutionnalisation du risque. Il s'ensuit une société incontrôlable et apolitique du fait que les paramètres de l'évolution de la communauté ne sont plus que pseudo-scientifiques et éliminent toute composante sociale, y compris les hypothèses qui mènent à favoriser le suivi des paramètres d'un risque plutôt que d'autres.
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La société du risque : Sur la voie d'une autr..

Excellent livre de sociologie facile à lire et comprendre. L'auteur développe des thèses et des possibilités, des projections en 1986, sur l'évolution de la société (rapport à la médecine, égalité hommes-femmes, rapport au travail, à la cellule familiale,etc). De façon époustouflante, quasiment toutes ses projections se sont réalisées ou se réalisent (télétravail, fin des bureaux, tension entre individualisation et traditions, médecine toute puissante et sans contre-pouvoir,etc). A lire absolument !
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La société du risque : Sur la voie d'une autr..

Un ouvrage ambitieux, tres documenté et argumenté qui date un peu mais qui conserve une surprenante actualité car ses theses et theories pourraient etre transferes à notre actualité sans aucuns soucis.Je vous conseille fortement de decouvrir cet auteur car le livre est une vraie reussite !
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Non à l'Europe allemande

Cette Europe allemande que refuse l'auteur est celle de sa compatriote Merkiavel. Comme le penseur italien, Merkiavel tire les ficelles des situations qui se présentent (fortuna) et ne prend une décision que lorsque la situation tourne à son avantage (virtu). Merkiavélique, la chancelière l'est parce qu'elle n'userait de la position hégémonique que prend l'Allemagne en Europe aujourd'hui que pour satisfaire de basiques besoins électoraux et nationaux, et ce, au besoins, sans soucis de l'honnêteté intellectuelle : "il est possible de faire aujourd'hui l'exact contraire de ce qu'on a annoncé hier si cela multiplie les chances de gagner la prochaine élection nationale". Merkiavel tient un double langage et n'utilise pas sa force pour la solidarité, mais pour un projet égocentrique. Pourtant, Merkiavel est en partie prisonnière de sa situation. Premièrement, elle n'y est pour rien si l'Allemagne est aujourd'hui si forte, c'est une situation qui est avérée et dont elle ne fait que profiter. Deuxièmement, cette situation d'une Allemagne forte aurait des répercussions complexes sur la population allemande. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le pays cherche une légitimité internationale et se "calibre" par rapport à l'Europe. Depuis 70 ans, être un bon allemand, c'est être un bon européen. le fait que l'Allemagne soit aujourd'hui forte signifierait donc qu'elle est parvenue à être une "bonne européenne" et que son modèle n'est plus hérité du "plus jamais ça", mais atteint une valeur universelle. Ce qui est bon pour l'Allemagne est bon pour l'Europe. Bien loin de porter un jugement dominateur sur l'Europe, les Allemands éprouveraient un sentiment de devoir, une responsabilité d'enseigner à l'Europe comment se réaliser, après avoir vécu ces dernières décennies sous l'humiliation des quolibets qui lui rappelait son passé pénible. En outre, Merkiavel ne serait finalement pas pire que les autres dirigeants européens qui n'ont pas davantage le "sens de l'Europe" que la chancelière : chacun ne pense qu'aux élections et, pour ce faire, il suffit de "bien passer" dans son pays. le projet européen n'intéresse personne. La question se pose de savoir combien de temps encore l'Europe peut tenir sans projet, tiraillée par la somme des intérêts contraires des gouvernements nationaux, niant la démocratie et se jouant des populations... la solution ne serait pas une énième réforme constitutionnelle, mais un sursaut participatif de la population, la faveur d'une cohésion et d'une solidarité européenne, qu'un pacte social européen inspiré de Rousseau aiderait à créer. Il comprendrait une meilleure défense des libertés, une protection sociale européenne. Afin de créer cet esprit de cohésion sans lequel tout projet européen est voué à l'échec, Beck propose un programme amenant tout européen à passer une année de volontariat social au bénéfice de l'Europe dans un Etat membre différent du sien dans le but d'apprendre à voir avec d'autres yeux (http://evs4all.eu/fr/manifeste/). Quel serait l'Etat qui, aujourd'hui, serait à même d'impulser ce contrat social ? le seul qui le puisse est le plus riche et le plus puissant puisque les autres sont sous perfusion. Cela nécessite que Merkiavel développe un peu son "sens de l'Europe"...





Le principal attrait du pamphlet est bien sûr la déclinaison sur tous les modes des travers de Merkiavel et l'invention truculente de ce mot-valise... par un universitaire internationalement reconnu allemand ! Mais au-delà, on est marqué par les exemples présentés par l'auteur pour soutenir son propos et par sa capacité à révéler - puisque c'est son point de vue - l'autoritarisme et la brutalité d'un projet européen qui, démarré pour contrôler la menace allemande, serait aujourd'hui devenu une sorte de "despotisme économique postmoderne" . La réflexion ne dérive jamais vers un nationalisme faussement inquiet ou une fausse modestie mal placée, ce qui était pourtant un risque dans ce type de propos (à l'image d'un fréquent "nous français devons faire notre mea culpa, mais nous sommes un peu au-dessus tout de même"). Au contraire, nul nationalisme, nul complaisance, l'idée avance et se développe, appuyé sur la notion de "société du risque développée ailleurs par le même auteur. Beck n'est pas le seul à repérer dans le projet européen un manque de participation des sociétés civiles davantage qu'un manque de démocratie institutionnelle. On pourrait objecter à l'auteur qu'en n'évoquant qu'un seul projet favorisant cette participation, il amenuise la portée générale de son constat en une promotion quasi personnelle...
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Non à l'Europe allemande

Cet essai collectif est un pavé dans la mare, qui prétend concilier un engagement socialiste et internationaliste avec un appel à la subversion des institutions européennes existantes. Au-delà de ce parti pris assumé, les analyses qu’il contient interpellent toutes les gauches quant à leurs stratégies de sortie de crise.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Qu'est-ce que le cosmopolitisme ?

Ulrich Beck tente très maladroitement de définir le cosmopolitisme. Comment proposer un renouvellement philosophique en omettant de mentionner les Stoïques ou bien Kant ?! Bien que son objet soit de proposer une optique pour les sciences sociales il semble dessiner simplement les contours de la mondialisation. Les catégorisations qu'il propose seraient intérressantes si lui-même les respectait au cours de sa démonstration.
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Pour un empire européen

"Pour un Empire européen" (titre allemand original : "das kosmopolitische Europa") est le troisième volet du triptyque entamé par "Pouvoir et contre-pouvoir à l'ère de la mondialisation" et continué par "qu'est-ce que le cosmopolitisme". Il en représente en quelque sorte une synthèse, auquel Ulrich Beck et Edgar Grande ajoutent des éléments de l'ouvrage plus ancien de Beck : "la société du risque".



Tandis qu'un Etat a des frontières fermées et vise à l'homogénéisation intérieure, un empire se définit par des frontières mobiles et une intégration de la diversité culturelle et ethnique. Là où l'empire européen est d'une nouvelle modernité, c'est que, contrairement à tous ceux qui ont existé jusqu'à la seconde guerre mondiale, les flux financiers ne sont pas centripètes, mais centrifuges (les fonds de cohésion vont aux Etats périphériques plus pauvres) et plus on se rapproche du centre, plus les efforts de partage de souveraineté sont importants (là où la capitale de l'Empire représentait le siège du pouvoir souverain autrefois). En outre, l'Europe n'a pas d'empereur mais un pouvoir multiniveau et distribué.

Cette analogie mise à part avec l'Empire, les auteurs défendent l'idée que la seule voie possible pour l'Europe est cosmopolitique. La formation d'un Etat européen est à la fois impossible et non souhaitable (car un Etat ne peut répondre seul aux enjeux du monde, ce qu'ont montré les Etats-Unis qui s'embourbent en Irak - le texte date de 2004), mais surtout, seule la conception d'une articulation de la différence et de l'égalité culturelle peut permettre une cohésion à une échelle internationale. L'ouvrage décrit les manifestation sociologiques du cosmopolitisme, les changements opérés par l'avènement de risques mondiaux (écologie, terrorisme, finance) et, en conséquence, les justifications d'un modèle cosmopolitique pour l'Europe. Sa mise en place passerait par une "rentrée" sur la scène mondiale de l'Europe, qui s'est habituée à s'en tenir à l'écart depuis les débuts de la guerre froide, ce qui serait rendu possible si l'Europe passait un peu plus de temps à s'occuper du monde qu'à s'occuper d'elle-même. Ensuite, l'opinion publique mondiale étant déjà formée, il ne suffirait plus que de la libérer et de trouver les modalités organisationnelles (décrites) pour faire advenir un modèle d'organisation social moderne et adapté à la mondialisation qui, loin de se maintenir dans une opposition nation-supranation, la dépasse au contraire.



A mon sens, ce travail est de loin le plus convaincant de la trilogie, sans doute car il emprunte beaucoup, en les synthétisant, les conclusions des deux premiers ouvrages. Les justifications sociologiques d'un modèle cosmopolitique de l'Europe sont très clairement présentées et invitent à un approfondissement (quelles sont les personnalités politiques qui défendent une telle vision, comment mettre en relief les modalités de sa mise en place, quelle serait l'opinion des populations...).
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Pouvoir et contre-pouvoir à l'ère de la mondial..

La mondialisation renforce les grandes entreprises qui échappent au contrôle des Etats. Mais ceux qui combattent la mondialisation la renforcent et, malgré eux, défendent leurs intérêts réciproques. En effet, ils proposent de combattre la mondialisation par l'instauration de valeurs universelles (éthique, écologie, politique mondiale) et proposent des mécanismes qui renforcent les autres acteurs de la mondialisation (ainsi les ONG en défendant la taxation des transactions financières font-elles le jeu des Etats dont les recettes augmenteraient pas ce biais). La mondialisation est donc un phénomène inévitable.

A l'ère de la mondialisation, les Etats n'agissent plus par choix mais par nécessité. Ceux-ci représentent un risque de dérive despotique et de déni de démocratie en instaurant des politiques d'urgence et de la peur (celle du terrorisme, celle des délocalisations, etc) qui justifient un renforcement de la surveillance (Patriot Act) et l'engagement militaire sans l'opinion des populations (guerres en Irak). Ainsi, en l'absence d'autorité mondiale, ce sont les Etats qui décident, seuls, selon les objectifs qu'ils suivent, subjectivement, qui sont leurs ennemis et quelle région du monde ils doivent déstabiliser. le 11 septembre nous a pourtant appris que l'insécurité dans un point du globe peut créer l'insécurité à un autre point. C'est l'opinion publique qui serait le contre-pouvoir de la mondialisation, au travers de l'action des ONG et l'institution d'un parlement mondial pour relayer l'opinion des citoyens. La condition est que cette opinion mondiale s'accorde à défendre les droits de l'homme et associe étroitement cette lutte avec l'exercice de la démocratie. Ainsi, nous créerions une société cosmopolitique.





Sur le fond, on regrette que ces propositions ne soient pas davantage étayées par un raisonnement normatif mais découlent d'un long verbiage dont les références se limitent à une liste d'auteurs en début de chaque chapitre dont l'auteur dit s'être inspiré. Les conclusions ressemblent donc à une opinion plutôt qu'à une démonstration ce qui leur fait perdre une grande part de leur force de conviction. On regrette que ces notions ne soient pas rapprochées d'une organisation qui existe déjà et qui, comme par hasard, reprend la forme préconisée par Beck : l'Europe, qui, avec le parlement international (le seul dans le monde ?) de l'Union européenne, une défense pugnace des droits de l'homme et des libertés fondamentales (le Conseil de l'Europe, la commission de l'Ue, les processus d'adhésion à l'Ue) et un tribunal que les citoyens peuvent saisir (la CEDH), a très exactement l'organisation souhaitée par Beck. En outre, on regrette encore que, parlant de cosmopolitisme et d'une organisation politique mondiale, Beck ne puise ses réflexions que chez des auteurs allemands (Arendt, Marx, Weber, Habermas, Kant, etc.), américains et anglophones (innombrables), mais... pas chez des européens, pas chez les francophones et pas chez des français ! (Il est tout de même accordé que Goethe qui "le premier" évoque le cosmopolitisme traduit un article d'un journal français...) Beck pris en flagrant délit de nationalisme cosmopolitique ?

Par ailleurs, on ne peut pas dire que la concision soit la qualité principale de Beck : il étale son discours sur près de six cents pages, et donne l'impression qu'il en aurait dit autant en cinquante. D'ailleurs, il a dû se rendre compte de ce travers puisque dans sa préface, il engage le lecteur à commencer la lecture par les deux derniers chapitres... qui sont effectivement suffisants - m'a-t-il semblé - pour appréhender sa pensée...
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Non à l'Europe allemande

A partir d'une bonne analyse de l'Union européenne, le sociologue allemand Ulrich Beck envisage un avenir plus européen.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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