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Citations de Ursula K. Le Guin (1085)


J'étais encore incapable de voir les êtres de cette planète comme ils se voient eux-mêmes. Je m'y efforçais, mais sans réussir à autre chose qu'à voir en chaque habitant d'abord un homme, ensuite une femme, également gêné de le ranger dans l'une ou l'autre de ces catégories, si étrangères à sa nature et si essentielles à la mienne.
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Les Géthéniens pourraient faire rouler leurs véhicules plus rapidement, mais ils n'en éprouvent pas le besoin. Si on leur demande la raison, ils répliquent : "Pourquoi aller plus vite ?". A l'inverse, si l'on demande à un Terrien quel besoin il a de rouler si vite, il répondra : "Pourquoi pas ?"...Les Terriens ont tendance à penser qu'il leur faut aller de l'avant, réaliser des progrès. Les gens de Nivôse, qui vivent toujours en l'an I, ont le sentiment qu'il importe moins d'aller plus loin que d'être là.
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L'inconnu, ce qui n'est pas prédit, ce qui n'est pas prouvé, voilà sur quoi la vie est assise. L'ignorance est le fondement de la pensée. L'absence de preuve est le fondement de l'action. S'il était prouvé qu'il n'est point de Dieu, il n'y aurait pas de religion. (...). Mais tout aussi bien, s'il était prouvé qu'il existe un Dieu, il n'y aurait pas de religion...Dites-moi, Genry, que sait-on de certain, de prévisible, d'inéluctable...la seule chose sûre sur votre avenir et sur le mien ?
- Je sais que nous mourrons.
- Oui. Il n'est vraiment qu'une seule question à laquelle nous puissions répondre, et nous connaissons déjà la réponse...Ce qui seul rend la vie possible, c'est cette incertitude permanente, intolérable : ne pas savoir ce qui vous attend.
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Les noms ne leur suffisent pas, il leur faut des étiquettes — qui comptent davantage que l'objet étiqueté.

Chapitre 6 : Nu pour l'exil.
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Eh bien, dit lentement Épervier, il est parfois des passions qui, au plus fort de leur printemps, rencontrent un destin funeste, la mort. Et parce qu'elles finissent en beauté, les harpistes en font des chansons et les poètes des contes : l'amour qui échappe au poids des ans. Tel était l'amour entre le jeune roi et Elfarranne. Tel était ton amour, Hara. Il n'était pas plus grand que celui de Morred, mais le sien était-il plus grand que le tien ?
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C’était toute une ville : de la fumée montait en fines volutes de maisons éloignées, et le vents apportait des voix aiguës d’enfants. C’était une ville et au-dessous d’elle s’étendait les abysses.
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Ce sont là des discours de sorcier, qui font paraître grandes les choses en employant de grands mots.
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Attends s’éveilla. La mer baignait dans la chaleur dorée de midi, une infinité d’eau sous une lumière infinie.
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Il est difficile d’en être sûr. Cette terre est depuis longtemps rebelle et peuplée de pirates, et écouter un marchand du Sud, c’est écouter un menteur, comme dit le proverbe. Pourtant, l’histoire est toujours la même […].
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Derrière lui, à quinze pas environ, sous les arbres à l’autre bout de la pelouse centrale, se tenait un homme, ou du moins c’est ce qu’il semblait ; il était difficile d’en être certain dans les alternances d’ombre et de chaude lumière. Sans doute y avait-il bien un homme, vêtu de blanc, immobile. Tandis que le jeune garçon contemplait la fontaine, lui-même contemplait le jeune garçon. Il n’y avait pas un bruit, pas un mouvement, rien que le jeu des feuilles et celui de l’eau, avec son chant incessant.
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Certaines fois seulement, au cours des longues soirées de juillet, en contemplant les montagnes à l’ouest, sèches et ocres dans les derniers reflets du soleil couchant, elle pensait à un feu qui avait brûlé dans un âtre, autrefois, avec la même clarté jaune.
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Mais Ged finissait souvent par murmurer les mots qu’Ogion lui avait soufflés dans les contreforts de la Montagne de Gont, un jour d’automne bien lointain : « Pour entendre, il faut être silencieux… » Et il observait alors le silence, et méditait pendant des heures en contemplant inlassablement les flots qui s’ouvraient devant la barque.
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Il ne l’avait jamais répété, mais ses mots étaient restés gravés dans la mémoire de Ged.
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La plupart des jeunes Anarrestis considéraient comme honteux le fait d'être malade : c'était là le résultat de la prophylaxie très efficace de leur société, et peut-être aussi d'une confusion née d'une utilisation analogique des mots « sain » et « malade ». Ils considéraient la maladie comme un crime, bien qu'involontaire. Se soumettre à l'impulsion criminelle, la reconnaître en prenant des calmants, était immoral. Ils craignaient les pilules et les calmants. En mûrissant, la plupart d'entre eux changeaient d'avis. La douleur devenait pire que la honte.
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UN TRAITÉ DES PRATIQUES
provenant de la bibliothèque d'instruction de la heyimas adobe rouge de Sinshan

Le plus extrinsèque : des pratiques rudes, froides, faibles amènent un corps mort. Les pratiques de la chasse et de guerre exigent patience, vigilance, attention aux détails, maîtrise, esprit de compétition, expérience, une imagination sans éclat, un esprit sec. Abattre les animaux et tuer les plantes pour se nourrir sont des pratiques qui exigent patience, vigilance, attention aux détails, présence d'esprit et grand soin. Le tueur court un grand danger. Si l'image du don de l'autre est perdue, l'esprit du tueur est perdu ; si l'image de la souffrance est perdue, le tueur est perdu. L'image de la souffrance de l'autre est le centre du sentiment d'humanité. Quand, par négligence ou par bêtise, la mise à mort est pratiquée avec cruauté, ceci dépasse dépasse l'extérieur et ne peut jamais en aucune façon être amené à l'intérieur. [...]
Le plus intrinsèque : des pratiques chaudes, fortes, brillantes, raffinées amènent les choses vivantes et la diversité, la complexité, le pouvoir et la beauté des choses. Une imagination brillante, un esprit clair, chaleur, bonne volonté, magnanimité, grâce et facilité sont nécessaires dans les pratiques du jardinage, de l'agriculture, pour partager la nourriture, s'occuper des animaux, soigner, entourer de soins, guérir et réconforter, les arts visant à faire régner l'ordre et la propreté là ou les gens vivent et travaillent, tous les exercices agréables, les arts visant à fabriquer des objets beaux et utiles, et tous les arts et pratiques de la musique, du langage, de l'écriture et de la lecture silencieuse ou à haute voix.
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L'AUTEUR AU MATIN DANS LA MAISON D'EN GAUT DE LA COLLINE A SINSHAN de Femme Ourson

Ceux qui veulent se battre, qu'ils fument du tabac,
Ceux qui veulent s'exalter, qu'ils boivent de l'eau-de-vie,
Ceux qui veulent s'isoler, qu'ils fument du cannabis,
Ceux qu'ils veulent deviser, qu'ils boivent du vin,
Je ne veux rien de tout ça en ce moment.
Tôt le matin je respire l'air et bois de l'eau,
car je veux la clarté et le silence
et une mince ligne de mots sur la page blanche
tracée autour de ma pensée dans la clarté et le silence.
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Il ne perçoit pas le temps comme une direction, encore moins un progrès, mais un paysage dans lequel on peut aller dans n'importe quel sens, ou nulle part. Il spatialise le temps. Ce n'est pas une flèche, ni une rivière, mais une maison, la maison dans laquelle il vit. On peut y passer de pièce en pièce, et revenir. Pour en sortir, il suffit d'ouvrir la porte.
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Le cœur des êtres humains a battu longtemps avant qu'ils ne comprennent pourquoi.
(L'histoire des Sobies)
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Les habitants de la vallée ne concevaient pas que ces actes dont ils voyaient et ressentaient tant de preuves dans leur monde - la désolation permanente de vastes régions à cause de largage de substances radioactives ou toxiques, la détérioration génétique permanente dont ils souffraient le plus directement sous forme de stérilité, mortinatalité et maladies congénitales - n'eussent pas été voulus. A leurs yeux, la gent humaine n'agissait pas au hasard. Les accidents arrivaient aux gens, mais ce que les gens faisaient, ils en étaient responsables. Donc ces choses que la gent humaine avait fait au monde n'avaient pu être que des actes malfaisants voulus et conscients, servant les desseins de l'incompréhension, de la peur et de la cupidité. Les gens qui avait agi ainsi avaient mal agi en connaissance de cause. Ils avaient eu la tête de travers.
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Nous devons apprendre ce que nous pouvons, mais veiller à ce que notre connaissance ne ferme pas le cercle, éliminant le vide, au point de nous faire oublier que ce que nous ne savons pas reste sans fin, sans limite ni fond, et que cette connaissance ne doit pas méconnaître l'ignorance qui va de pair avec elle. Ce que l'on voit d'un seul œil manque de perspective.
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