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3.79/5 (sur 49 notes)

Nationalité : Portugal
Né(e) à : Henrique de Carvalho, Angola , le 25/09/1971
Biographie :

Valter Hugo Mãe, de son vrai nom Valter Hugo Lemos, est diplômé en droit et en littérature contemporaine portugaise.

Poète, musicien et performer, il écrit également des critiques artistiques et littéraires pour plusieurs magazines portugais.

En 2007, Valter Hugo Mãe reçu le Prix Saramago pour son premier roman et en 2012, le prix Portugal Telecom pour son dernier roman.

Il vit actuellement au Portugal.

Source : http://www.editions-metailie.com
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Vidéo de
Valter Hugo Mãe - L'Apocalypse des travailleurs .
A l'occasion du Festival de Manosque 2013, rencontre avec Valter Hugo Mãe "L'Apocalypse des travailleurs" aux éditions Métailié. Traduit du portugais par Daniel Schramm. http://www.mollat.com/livres/mae-valter-hugo-apocalypse-des-travailleurs-9782864249320.html Notes de Musique : 01 Pursuit of Happiness - Free Music Archive

Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Un homme arriva à l'âge de quarante ans et assuma la tristesse de ne pas avoir d'enfant. Il s'appelait Crisostomo.
Il était seul, il n'avait pas eu de chance en amour et il avait le sentiment qu'il lui manquait la moitié de tout, comme s'il n'avait eu que la moitié des yeux, la moitié du coeur et la moitié des jambes, la moitié de la maison et des couverts, la moitié des jours, la moitié des mots pour pouvoir s'expliquer auprès des gens. (...)
Il se voyait à moitié dans son miroir parce qu'il se voyait sans personne à ses côtés. (...)
A l'intérieur de lui c'était l'infini, et peu ou rien de ce qu'il contenait ne lui servait de bonheur. A l'intérieur de l'homme l'homme tombait .(p. 13)
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Il pensait que l'enfant était l'héritage. L'enfant était ce qui restait au monde comme la continuité de quelque chose que l'on n'avait pas pu faire avant ni d'aucune façon. (...)
Le vieil Alfredo, qui n'avait peut-être été qu'un idiot, voulait que le garçon ait la bouche remplie de leurs noms et qu'il perpétue leur souvenir. Parce qu'il y avait une tristesse insupportable à permettre qu'un amour aussi fort disparût sans témoin. Comme s'il n'avait servi à rien. (p. 67)
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Il commençait toutes ses phrases en disant : tu sais , mon fils. C'était ce qu'il avait le plus besoin de dire. Il voulait dire mon fils, comme si en prononçant ces mots il avait le pouvoir de donner la vie à quelqu'un, (p. 13)
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ai as glórias do salazar, eram tão grandes as pontes e longas as estradas, eram tão bonitas as criancinhas a fazerem desporto e a cantarem letrinhas patrióticas. parecíamos um grande cenário de legos, pobrezinhos mas tão lavadinhos por dentro e por fora, a obedecer. divirtam-se, gentes da minha terra, não é desgraça ser pobre, punha-se a amália a dizer, que numa casa portuguesa há pão e vinho e um conforto pobrezinho e fartura de carinho, e ela que ia a frança comprar vestidos onde se vestiam as estrelas de cinema americano e se embonecava de jóias e até tinha visto o brasil e a espanha, servia para que a amássemos e fôssemos pensando que estávamos todos tão bem ali metidos, éramos todos tão boas pessoas, tão bons homens, realmente. e eu, de facto, ainda adoro a amália e ouço-a quase a chorar. se for preciso e se tivesse de escolher um só português para entrar no paraíso, talvez quisesse que fosse ela, para eternizar de verdade aquela voz, a maior voz da desgraça e do engano dos portugueses. pena não haver paraíso, já não haver amália e ter havido e sobrar para aí tanta desgraça e engano.

[ah, les gloires de salazar, nos ponts étaient vastes, longues nos routes, et tellement beaux tous ces petits enfants à pratiquer du sport et à pousser la chansonnette patriotique. nous ressemblions à un grand décor de legos, petits pauvrets cependant tout proprets à l’intérieur comme à l’extérieur, en train d’obéir. amusez-vous, gens de ce pays, il n’y a pas de mal à être pauvre, disait amália, et que dans une maison portugaise il y aura toujours du pain et du vin et un petit intérieur confortable, quoique tout pauvret, et abondance de câlins, et elle qui allait en france s’acheter des robes là où s’habillaient les stars de cinéma américain et se pouponnait dans ses bijoux, qui avait même visité le brésil et l’espagne, elle servait à se faire aimer par nous tous, et aussi pour que nous pensions nous retrouver au bon endroit et au bon moment, de si braves gens, des hommes si bien, réellement. et moi, en fait, je continue à vénérer amália et à l’écouter au bord des larmes. s’il était besoin et si j’avais à choisir un seul portugais pour rentrer au paradis, peut-être voudrais-je alors que ce fût elle, afin d’éterniser d’une fois pour toutes cette voix-là, la plus grande voix du malheur et du leurre des portugais. dommage qu’il n’y ait pas de paradis, qu’il n’y ait plus amália et qu’il y en ait eu autant et qu'il en reste encore, du malheur et du leurre.]
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não foi culpa do padre, nem da igreja e nem de deus. foi só o triste acaso de sermos miseráveis num país de miséria que não esperava de nós mais do que o brio e o sacrifício mudo. havíamos sacrificado o nosso primeiro filho, e saído com duas moedas no bolso que pagariam quatro ou cinco sopas e nos deixariam para o resto do mês à deriva da sorte. começaram os outros a benzer-se e a rezar e levaram-me para uma cadeira onde me estenderam o crucifixo que tínhamos sobre a cómoda, e esperaram que deus, ou o peter pan, entrasse na minha vida com explicações perfeitas sobre o que sucedera. esperaram que a vida se prezasse ainda, feita de dor e aprendizagem, feita de dor e esperança, feita de dor e de cidadania, feita de dor e futuro, feita de dor e deus e salazar.
[ ce ne fut pas la faute au curé, ni à l’église ou à dieu. ce ne fut que le funeste hasard d’être misérables dans un pays de misère qui n’attendait autre chose de nous que du courage et un sacrifice muet. nous avions sacrifié notre premier enfant et nous nous en étions sortis avec deux sous empochés, à peine suffisants pour payer quatre ou cinq assiettes de soupe, nous laissant ensuite livrés à notre sort pour le restant du mois. les autres ont commencé à se signer et à prier et m’ont emmené jusqu’à une chaise où l’on m’a tendu le crucifix posé sur notre commode, et ils ont espéré que dieu, ou peter pan, surgirait dans ma vie avec toutes les explications nécessaires à ce qui venait de se produire. ils ont espéré que la vie vaudrait encore la peine, faite de douleur et apprentissage, faite de douleur et espérance, faite de douleur et de citoyenneté, faite de douleur et futur, faite de douleur et dieu et salazar.]
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Elle s'était réveillée vide, sans personne à l'intérieur d'elle, et à présent elle se sentait remplie par l'idée qu'il était en fait impossible d'oublier l'amour. Parce que l'amour était l'attente et elle , qui n'avait plus rien, ne faisait rien d'autre qu'attendre. Isaura savait qu'elle aimait quelqu'un qui viendrait, elle aimait l'abstraction de quelqu'un à venir. Elle attendait l'avenir, et attendre était une manière d'aimer. (p. 59)
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et des rêves érotiques, lui demandait monsieur ferreira. rien, répondait-elle. je ne fais que des rêves désagréables, dans lesquels vous venez me dire, encore une fois, que je suis une ignorante, et que si ce n'était vous, je mourrais et irais au ciel sans savoir qui était mozart, ou goya, ou proust.
tu es une femme de ménage, lui disait son amie,à moins que ces hommes aient inventé le cif senteur marine je ne crois pas qu'ils te rendent plus heureuse. ils me rendent plus triste, je sais, mais ils ont toujours été persuadés que l'oeuvre qu'ils ont laissée me rendrait plus heureuse. ne pense pas à ça, ma fille, travaille et avance. ne pense pas. et s'il faut que je pense plus tard, quand je serais aux portes du paradis, pour pouvoir entrer et avoir tout à justifier. les portes du paradis n'existent pas, il n'y a que des nuages et des chaises longues. eh oui. je dois convaincre mes rêves de cela, que la vie est suffisamment difficile pour qu'on exige pas que nous soyons responsables de ce que nous en faisons .
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Le bonheur c’est d’être ce que l’on peut être.
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Il décida qu'il sortirait dans la rue pour dire à tous qu'il était un père à la recherche d'un enfant. Il voulait savoir si quelqu'un connaissait un enfant seul. Il disait aux gens qu'il vivait dans le quartier des pêcheurs, puisqu'il était un pêcheur, il disait qu'il n'avait pas eu de chance en amour, mais que les amours ratées ne détruisaient pas pour autant l'avenir. Crisostomo pensait que peut-être dans le village quelqu'un l'attendrait, quelqu'un qui serait la moitié de tout ce qui lui manquait. Et peu importait qu'on le trouve idiot, il n'éprouvait pas de honte et ses rêves étaient si puissants que chaque empêchement ne représentait qu'un petit retard, en aucun cas un renoncement ou l'acceptation de sa folie.
Il pensait que lorsqu'on rêve si puissamment la réalité en tire un enseignement. (p. 15)
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Pour elle, les livres avaient des griffes et des dents aiguisées et mangeaient gloutonnement ceux qui les lisaient. Le feu dans la cheminée prenait avec les pages arrachées et mon père, qui était un lecteur, avait beaucoup lu et savait plus de choses que quiconque, ne réagissait pas. Les pages des livres brûlaient comme si elles avaient pu emporter avec elles les histoires dont elles ne voulaient plus se souvenir. Ma tante disait que le feu, où qu'il se trouve, était lui aussi la bouche de dieu. Parce que ce qu'il consumait entrait dans une dimension parallèle. Se dématérialisait. Devenait insondable.Je trouvais que ce feu n'était pas un amphitryon.Il était assurément la bouche du diable.La bonne femme se mettait en colère.
Le feu était la chaude main de dieu. Etendue au dessus de nous par sa générosité.Le feu était un amphitryon. Il consumait les livres comme si dieu les lisait. Et dieu jugerait chaque phrase.Les écrivains auraient de sérieux comptes à régler avec dieu, parce qu'ils avaient osé laisser les idées les plus dangereuses au service des mal préparés, des ingénus, des rêveurs, de ceux qui se tromperaient quelle que soit la décision qu'ils prendraient face aux questions les plus élémentaires. Dieu jugerait chaque texte, chaque souvenir, et tous les écrivains seraient triturés entre ses doigts pour tomber comme de la poussière dans l'oubli de l'enfer. Il ne nous revenait rien d'autre que faire le ménage, organiser, obéir.Je pensais que ne pas lire était comme fermer les yeux, boucher les oreilles,perdre le sens. Les gens qui ne lisaient pas n'avaient pas de sens. Ils vivaient comme s'ils ne voyaient pas, n'entendaient pas, ne parlaient pas.Ils ne savaient même pas le goût des pommes de terre. Seuls les livres expliquaient le monde.Les gens qui ne lisent pas s'effacent de la surface de la terre.
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