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Citations de Vanessa Bamberger (265)


Tandis qu’elle cherchait le tube, elle se laissa aller à la rêverie. L’organique et le minéral, l’inoffensif et le toxique ne pouvaient se dissocier. L’un se nourrissait de l’autre, tels les vivants et les morts, tels l’algue et le rocher.
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La nature fait toujours mieux que l’homme. Elle n’est jamais sournoise, jamais sadique.
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Quand son frère avait disparu à l'âge de 14 ans, Marion en avait 7. Elle aurait dû se rappeler son sourire, ses yeux, sa voix. Mais non, rien. Elle ne pouvait pas colmater cette lacune-là. Elle s'était contentée de ce que lui racontait sa mère, sans chercher à restaurer elle-même l'image de son frère. Ce désir ne lui était pas venu, jusqu'à l'effet étrange que le tableau avait produit sur elle . L'effet révélateur.
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La plupart des gens ignoraient que les forêts sous-marines étaient des puits de carbone aussi puissants que les forêts terrestres. Or, les algues ne prospéraient que dans les eaux froides. La moindre hausse de température coupait leur cycle de vie. Les premiers signes alarmants étaient déjà là, visibles. Les champs de laminaires régressaient le long des rivages. Il fallait à tout prix les préserver, car les grandes algues brunes avaient un pouvoir unique, celui de fixer l’iode contenu dans l’eau de mer et de le rejeter dans l’atmosphère sous la forme de composés chimiques volatiles.
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La toute-puissance d’une mère n’est jamais aussi efficace que lorsqu’elle se montre vulnérable.
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Elle passa le bout de l’index sur le voilier. Se pouvait-il qu’il fût un repeint ? Par le passé, il arrivait que les restaurateurs ajoutent de leur main des éléments censés mettre les tableaux au goût du jour et en augmenter la valeur marchande. Marion ne se serait jamais autorisée à remodeler la courbe d’une silhouette, ni à reconstituer un visage raté, encore moins à imaginer un détail. Un bon restaurateur s’efface. Il s’adapte au style et aux textures d’une manière « illusionniste », invisible ou presque. Sa main ne peut jamais être reconnue. Son intervention se doit d’être la moins invasive possible, la plus réversible aussi, pour qu’un jour quelqu’un puisse facilement, muni d’un léger solvant, effacer tout son travail. Cette idée ne la dérangeait pas, bien au contraire.
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Les heures avaient filé. Marion habitait peu à peu le tableau, fruit de la collaboration entre Jan Brueghel le Jeune, pour le paysage, et de Pierre Paul Rubens, pour les figures. La touche des peintres, leur expression devenaient siennes. Elle circulait autour des deux personnages, dans le jardin extraordinairement détaillé, comme si elle parcourait les planches d’un botaniste. Héritier d’une lignée de maîtres flamands, Jan Brueghel le Jeune était célébré pour ses compositions florales et végétales. Marion s’émerveillait de la multitude de plantes que ce « Christ jardinier » lui offrait. Un buissonnement d’une beauté saisissante, dans lequel elle avançait de millimètre en millimètre, éblouie par la délicatesse des tulipes, la finesse du géranium, la minutie des asperges.
De loin, la précision du jardin paraissait inouïe, d’un réalisme presque clinique, mais à la loupe, elle s’apercevait que l’artiste avait peint les légumes et les fleurs avec une liberté extraordinaire. Le dévernissage serait très délicat.
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Cette île de malheur lui avait pris son fils. La colonie de vacances s'était changée en piège mortel.
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"On ne tire rien de bon de ces îliens", disait Edith. En repensant aux paroles de sa mère, Marion n'arrivait pas à décider si elle lui en voulait de l'avoir conditionnée à penser le pire des habitants de Batz ou si c'était l'atmosphère dans la pièce, réellement effrayante, qui semblait crédibiliser ses dires. Elle choisit de maudire intérieurement ce Marcel qui lui avait joué un tour en l'envoyant chez les dingues de l'île.
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A côté de Paul, elle avait opéré sa lunaison : une course dans le ciel, de l'ombre à la lumière, de la nouvelle à la pleine lune.
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Ils étaient arrivés à bon port. A présent, ils savait tout de leurs traumatismes familiaux, ces brisants contre lesquels, faute de les connaître, on ne peut que se fracasser.
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La culpabilité qu’elle éprouvait à son égard l’empêcherait toujours d’accepter sa disparition. Elle restait le tombeau de son fils.
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L’inconscient joue de ces tours, parfois.
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La cruauté ne se transmet pas. La jalousie entre frères et sœurs est un sentiment naturel qui dégénère parfois. Surtout quand rien ne l’arrête.
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La toute-puissance d’une mère n’est jamais aussi efficace que quand elle se montre vulnérable.
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On a toujours quelque chose qu’on ne voudrait pas qu’on nous prenne.
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Sur cette île ni proche ni lointaine, ni exotique ni ordinaire.
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On ne peut rien contre la lumière des morts, elle aveugle.
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On ne voulait pas vivre à Lacalm mais on voulait y mourir. Entre les paysans d’ici et les cafetiers de Paris, la liste d’attente était peut-être longue. J’imaginais qu’en Aubrac, même la terre du cimetière s’avérait chère et disputée. Parmi ceux dont réduirait le corps et jetterait les ossements à la fosse commune, certains s’étaient probablement battus toute leur vie pour conserver leur parcelle, tout cela pour en être expropriés à leur mort. On pouvait donc vous exiler du cimetière.
(p43)
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Lui non plus n'est pas le père idéal pour son fils, lui aussi fait ce qu'il peut. Parce qu'il sait ce qui est bien pour Romain. L'espace d'une seconde, une idée désagréable lui traverse l'esprit. Et s'il ne savait pas? Mais il la chasse aussitôt. Bien sûr qu'il sait.
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