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Citations de Vassilis Alexakis (191)


Les langues vous rendent l’intérêt que vous leur portez. Elles ne vous racontent des histoires que pour vous encourager à dire les vôtres. Comment aurais-je pu écrire en français si la langue ne m’avait pas accepté tel que je suis ?
Les mots étrangers ont du cœur. Ils sont émus par la plus modeste phrase que vous écrivez dans leur langue, et tant pis si elle est pleine de fautes.
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"Ce quartier n'est pas un endroit, ai-je pensé, c'est une époque. je traverse une époque." J'ai ressenti une douleur inexplicable en voyant une collégienne d'une douzaine d'année, avec un tas de livres sous le bras, en train d'ouvrir la porte de sa maison. Je suis passé à coté de mon ancienne école primaire. Le mur qui protège la cour de récréation a été surélevé, il est haut de quatre mètres. J'ai entendu les cris des enfants. Soudain un ballon de basket est passé par dessus le mur et a atterri presque devant moi. Il a rebondi sur le capot d'une voiture puis au milieu de la chaussée et s'est arrêté devant l'entrée d'un immeuble. Il n'y avait personne dans la rue. J'ai ramassé le ballon et d'un coup de pied je l'ai expédié dans la cour. Aux cris des enfants j'ai deviné que le jeu avait repris. "je suis venu pour vous renvoyer le ballon", ai-je pensé.
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Mon père ,lui, ne fréquente pas beaucoup les églises parce qu'elles le dépriment. Leur clientèle, plutôt âgée dans l'ensemble, lui donne des idées noires. Peut-être considère-t-il les églises comme des succursales de l'au-delà.
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Quand ai-je couru pour la dernière fois ? Il me semble que c'était à Tinos, je ne me rappelle pas avoir jamais couru à Athènes. Je songe à la vieille ruelle sinueuse bordée d'échoppes qui monte vers l'église de l'Annonciation. Ai-je vraiment bousculé une femme et failli renverser une corbeille pleine de flacons en plastique ? On le vend aux pèlerins qui y recueillent l'eau de la source jaillissant sous le sanctuaire. Cette eau aussi à la réputation d'être miraculeuse. Il est vrai qu'elle ne tarit pas, ce qui, dans une île relativement aride, constitue déjà un petit miracle.
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-Alors, comment va la Grèce ?
- Le tiers de la population, trois millions et demi de personnes, vit en-dessous du seuil de pauvreté. Il existe bien sûr des pays encore plus miséreux : le cas de la Grèce est cependant particulier dans la mesure où on la tient pour responsable de sa détresse. Elle est le seul pays pauvre que personne ne plaint. On l'accuse au contraire dans toutes les langues d'avoir eu la folie des grandeurs, d'avoir abusé des fonds européens, d'avoir trafiqué ses statistiques pour accéder à la zone euro. La Grèce n'a plus qu'un seul visage, celui de ses fautes. p201
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Les clochards se souviennent toujours de leur première nuit passée à la rue. Il paraît qu’elle est terrible. Elle dure toute leur vie.
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Le téléphone entre timidement dans notre vie. Il est heureux qu'il ait tardé à se manifester, sans cela toutes ces lettres n'existeraient pas. Le retour au passé serait impossible. Voilà le tort que nous a fait le téléphone, il a désarmé notre mémoire.
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Comment en sommes-nous arrivés à parler des femmes ? Il s'est souvenu d'un grand amour qu'il avait vécu des années auparavant.
- Notre liaison s'est achevée tristement, a-t-il conclu. Elle est partie en me disant « Il faut m'oublier ».
Il avait perdu son sourire. Il s'est tu un moment, penché sur son plat auquel il n'avait pas touché. Je suis certain qu'il n'aurait rien ajouté d'autre à propos de ce drame si je n'avais pas eu la bonne idée de lui poser cette question:
- Et toi, qu'est-ce que tu lui as répondu ?
- Je lui ai dit: « Je t'oublierai tous les jours », a-t-il ajouté d'une voix éteinte.
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La société athénienne est exubérante. Elle parle sans cesse, elle exprime intensément ses sentiments, ses points de vue, elle éclate de rire pour un rien, elle mange avec boulimie, elle est toujours disposée à faire la fête comme si le lendemain n'était pas un jour ouvrable et elle a, naturellement, tout le temps besoin de voir du monde. Elle est plus amusante que la société parisienne, perpétuellement préoccupée par l'heure et incapable d'oublier ses obligations. Il n'y a pas beaucoup d'horloges dans les endroits publics à Athènes. Je crois que la société parisienne se fait une certaine idée de l'avenir et qu'elle travaille fiévreusement dans l'espoir de la réaliser. Les Athéniens préfèrent s'occuper du présent. Ils s'emploient à le façonner à leur guise. Ils vivent avec entrain, justement parce qu'ils n'attendent pas grand-chose de l'avenir.
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Je me demande ce que faisaient les gens après l'amour, avant l'invention de la cigarette .
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J'ai profité de sa présence pour lui demander si les journées des petits enfants sont plus courtes ou plus longues que les nôtres.
- Plus courtes, je pense. La vie surprend continuellement les enfants. "T'as vu ça ?" disent-ils sans cesse à leurs parents. Ils vivent dans un conte de fées. Ils ne sont pas encre lassés de voir le jour se lever. Oui, je pense que le temps passe bien plus vite pour eux que pour nous, qui ne voyons plus rien." p194
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Ce ne sont pas les linguistes qui font évoluer la langue, mais la rue. Les petits loubards ont davantage contribué à son enrichissement que les universitaires. Les mots qu’ils créent ont tant de succès auprès des couches populaires et des étudiants qu’ils sont sans cesse obligés de mettre au point de nouveaux langages secrets.
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Le français ne me rappelait aucun mauvais souvenir. J’étais d’autant plus à l’aise dans le roman de la langue française qu’elle compte énormément de mots grecs. Mais ce n’est pas longtemps supportable d’écrire dans une langue que votre mère ne comprend pas, qui n’a pas les mêmes souvenirs que vous.
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J'écris pour avoir des nouvelles de moi.

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Les auteurs qui s’inspirent de l’histoire ne font pas du roman mais du secrétariat !
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Le plus bel hommage qu'on puisse rendre à un défunt a été imaginé à mon avis par certains aborigènes d'Australie. Lorsque leur chef meurt, ils suppriment un mot, ils l´effacent définitivement de leur langue.
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Toutes les langues nous apprennent que nous avons des racines un peu partout;
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Aucun peuple ne peut légitimement tirer vanité de sa langue car aucune n'est la création d'un seul peuple;
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Je suis fasciné par l'idée que les romans ont une influence sur la vie, qu'ils peuvent constituer le point de départ d'histoires véritables qui à leur tour deviendront des livres. J'imagine qu'il y a une sorte d'échange entre la littérature et la vie, et que chacune rend à l'autre ce qu'elle lui doit. Si j'ai la chance de rencontrer Eckermann, je lui demanderai son avis sur cette question.
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Je me suis souvenu de l'admiration que vouait Macriyannis, ce général presque illettré de la guerre de l'Indépendance, aux statues antiques : "Ne les vendez pas aux étrangers, disait-il à ses camarades, c'est pour ces statues que nous avons combattu."
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