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Citations de Véronique Mougin (309)


Plus je fréquentais les riches, plus j’aimais les pauvres.
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Le poulailler de Margery, commande sur mesure au menuisier de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ressemblait au palais de Barbie Princesse version chêne massif. Quant aux gallinacés qui y habitaient, ils étaient hollandais et de collection, même pedigree que les tableaux de maîtres. Visuellement, c’etait Spécial : les cocottes avaient la moumoute du yéti sur le dos et le chignon de la Pompadour. Elles auraient pu défiler pour la haute couture.
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Dès que les invités furent partis, Madame se précipita dans la cuisine pour me débriefer dans le genre brutal. Trop lent, trop amateur, trop épicé ce riz, mais qu'était-ce que ce riz, enfin ?
- Du riz sauvage de Camargue, expliquai-je, l'un des meilleurs de...
-C'est vous la sauvage ! Je vous interdis de me répondre, un employé, ça se tait et ça exécute.
Elle jeta le paquet de riz par terre. Je lui faisais honte. Jamais la saucière ne devait toucher la table, seuls les bougnoules ajoutaient du piment dans le bouillon et il fallait énoncer bien distinctement "Madame est servie", elle ne me payait pas pour chuchoter. La bouche de la princesse était déformée par la colère et ma déception à la hauteur de la sienne :
je pensais entrer au service de mamie Nova, j'avais débarqué chez tatie Danielle.
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Tu ne peux pas exclure que ton oncle ait réellement une maladie de l’intestin, Tomi. Il existe un microbe qui assèche les viscères, ça te fait comme un papyrus à l’intérieur. Je le sais, je l’ai lu.
Ca c’est Serena. Capable de placer viscères et papyrus dans la même phrase.
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Pour me donner du courage j’ecoutais Jazz sur le piste de mademoiselle Chausson avant qu’elle n’arrive.
- ça ne vous dérange pas que je remette radio Notre-Dame, Madame Benoît ? Me demanda-t-elle très poliment un jour où elle arriva en avance.
Elle se justifia ainsi :
- la musique de negres, très peu pour moi.
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Je voulais juste qu'elle arrête de parler.
- Et pourquoi ? Pourquoi elle aurait dû se taire ? Si personne ne parle d'eux, qui s'en rappellera ?
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La religion, j'ai remarqué, ça finasse, ça emberlificote tout à l'extrême avec des milliards de règles auxquelles il n'y a jamais rien à comprendre, au final c'est comme ça parce que c'est comme ça, ça m'agace.
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Les homosexuels portent un triangle rose. Les opposants au régime nazi en ont un rouge. Nous, un jaune. Si tu as la malchance d'être à la fois juif, résistant et homosexuel, ton triangle ne ressemble plus à rien, ni ton espérance de vie.
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J'aimerais bien explorer le monde, moi. C'est la faute au cinéma. Il te fourre des merveilles sous le nez, sur le grand écran des canyons vertigineux et des cactus géants, des plaines infinies décoiffées par le vent, tu cavalcades là-dedans pendant deux heures et quand la séance est finie, tu es censé retourner gentiment à la maison. C'est sadique.
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Le seul problème du bonheur, c’est la peur.
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Jamais je n'aurais imaginé qu'ils soient aussi nombreux à nous haïr. C'est simple : ils sortent de partout, comme si une digue avait rompu. Leur nom c'est "les antisémites" mais les copains et moi on les appelle les connards.
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C’est le paradoxe du grand âge : on existe moins, même si on sait davantage.
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J'aime bien discuter avec Hugo, même quand je suis au fond du trou. Surtout quand je suis au fond du trou, en vérité. C'est sans doute ça, un ami : quelqu'un qui parle quand il le faut et qui le reste du temps ferme sa gueule.
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Je m'appelle Tomas. Tomas Kiss. J'ai 16 ans. Je n'ai plus de famille mais dix-huit oeufs, une veste d'homme, un vrai couteau et quatre certitudes : je n'aurai plus jamais peur. Je n'aurai plus jamais faim. Je n'aurai plus jamais de poux. Plus jamais je ne serai un sale petit juif.
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La religion, j'ai remarqué, ça finasse, ça emberlificote tout à l'extrême avec des milliards de règles auxquelles il n'y a jamais rien à comprendre, au final c'est comme ça parce que c'est comme ça, ça m'agace.
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- Ca va aller.
C'est son expression préférée depuis qu'on est arrivés. Il le dit et le répète comme si tous les ennuis allaient rebondir dessus. J'ai du mal à comprendre ce qui va aller, exactement, puisque Matyas s'est pris une balle dans la tête, que maman et Gaby sont restés là-bas, je ne sais pas vraiment ce qui pourrait bien se passer vu qu'ici on est enfermés, affamés, insultés, étiquetés comme des paquets, battus comme des tapis, obligés de chier devant tout le monde et de dormir à plusieurs sur des planches dans une cabane en bois, alors quoi papa, qu'est-ce qui va aller exactement, hein, vas-y, étonne-moi, quelle bonne surprise nous réserve Buchenwald ?
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Je n'ai jamais vu un endroit pareil. Personne n'en a jamais vu, ni même pensé, imaginé ou cauchemardé. C'est un sorte de prison, en bien pire. Un camp de travail, sauf que le travail en question te tue. Un asile de fous tenu par les porcs les plus sadiques que la terre ait portés. Un cauchemar de boue et de planches posé sur une jolie petite colline arborée.
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Une fois seulement j'aimerais le revoir, pour lui demander, en avoir le cœur net, peut-on vraiment vider sa mémoire comme un sac et dans ce cas, où se réfugient nos fantômes ?
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La vérité : la guerre continue, dedans. Le camp nous brûle encore et cette masse bouillante, les visions, les odeurs, la lave dévorante qui remonte, il nous faut y replonger pour la combattre avec les armes que personne n’a pu nous enlever, il nous faut la filtrer, la canaliser, la soumettre au moule rigide et gelé des mots, aplatir les mots dans les pages et les pages dans le livre qui dira ce qu’on a vécu, puis ranger notre douleur refroidie sur l’étagère. Il n’y a pas d’autre issue qu’écrire pour éteindre l’incendie.
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Pour supporter d'être nanti, il faut un équilibre hors du commun. En effet, la richesse est le terreau préféré des névroses. Elle les multiplie comme des petits pains . Elle leur donne les moyens de s'épanouir et aplanir les garde-fous. Elle pose un coin dangereux dans les cerveaux déjà fissurés. Au moindre coup de marteau , tout craque. Au final, il n'y a rien de plus proche d'un hôpital psychiatrique qu'un hôtel particulier.
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