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Citations de Vicente Blasco Ibáñez (26)


L’éternel mécontentement des hommes était deviné par Rafael. Il enviait ceux qui circulaient dans la cour, considérant leur situation comme une des pus désirables; et ceux-la enviaient les gens du dehors, qui jouissaient de la liberté; et les passants peut-être étaient eux aussi mécontents de leur sort, et ambitionnaient, qui sait quoi ?... Alors que la liberté est si bonne !... Ils méritaient d’être prisonniers.

[La condamnée]
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Cependant le taureau, après avoir couru encore un peu en boitant, s’était arrêté, afin de moins souffrir. Alors Gallardo prit une autre épée et vint se placer devant la bête, avec l’intention de procéder au descabello. Il appuya le bout de la lame entre les deux cornes, tout en agitant le chiffon avec la main gauche, pour obtenir que l’animal baissât le mufle jusqu’à terre ; et, d’un coup de poignet, il poussa l’épée. Mais le taureau, piqué, secoua la tête et rejeta l’arme.
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Tonet se mit au travail avec l'ardeur momentanée des êtres de peu de volonté.
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Catalina répondait aux questions de son compagnon avec la timidité d’une demoiselle chrétienne, pieusement élevée, qui devine le but caché sous la galanterie banale du langage. Cet homme venait pour elle, et son père était le premier à souscrire à ses désirs. Affaire conclue ! Le prétendant était un Febrer ; elle allait lui répondre : oui ! Elle se rappelait ses années de pensionnat, où elle était entourée de fillettes moins riches qu’elle, qui profitaient de toutes les occasions pour la taquiner, poussées par la jalousie et par la haine que leur avaient inculquées leurs parents. Elle était la chueta ! Elle n’avait d’amies que parmi les petites filles de sa race, et encore celles-ci, désireuses de se mettre bien avec l’ennemi, se trahissaient mutuellement, sans énergie ni esprit de solidarité pour la défense commune. À l’heure de la sortie, les chuetas partaient les premières, sur l’invitation des religieuses, pour éviter les insultes et les attaques des autres élèves, dans la rue. Même les bonnes qui accompagnaient les fillettes se battaient, adoptant les haines et les préjugés de leurs maîtres. Il en était de même dans les écoles de garçons : les chuetas sortaient d’abord pour éviter les coups de pierre ou de courroies des « vieux chrétiens ».
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Vicente Blasco Ibáñez
Il n'était pas encore nuit close que déjà la nouvelle du meurtre , éclatant comme un coup de canon , s'était répandue jusqu'aux extrémités de la plaine .
Avez-vous jamais vu le geste hypocrite et le silence joyeux avec lequel un peuple accueille la mort du gouvernant qui l'opprime ? Eh bien , ce fut ainsi que la huerta pleura la mort de l'usurier . Tous devinrent dans cette affaire la main du père Barret , mais aucun ne parla . les chaumières lui auraient ouvert volontiers leurs plus mystérieuses cachettes , les femmes l'auraient recelé sous leurs jupons .
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L'indulgence à l'égard de ceux qui ont voulu délibérément le mal est une complicité. Celui qui pardonne à l'assassin trahit la victime. Il est bon que la guerre dévore ses enfants, et, quand on a tiré l'épée, on doit périr par l'épée.
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Celui qui pardonne a l' assassin trahit la victime.
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De Cullera à Sagonte, dans toute la plaine de Valence, il n'y avait ni bourg ni village ou il ne fût connu.
Aux premiers sons de sa musette, les enfants accouraient au galop, les commères s'appelaient les unes les autres d'un air joyeux, les hommes quittaient le cabaret.
Et lui, les joues gonflées, le regards vague perdu dans les airs, il jouait sans relâche, au milieu des applaudissements qu'il accueillait avec une indifférence d'idole. Sa vieille musette toute fendillée, partageait avec lui l'admiration générale : lorsqu'elle ne roulait pas dans les paillers ou sous les tables de buvette, on la voyait toujours sous son aisselle comme un membre nouveau, crée par la nature dans un accès de mélomanie.

[Dimoni]
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Lorsqu'il avait fait la connaissance de sa femme , il était garçon meunier dans les environs de Sagunto . Il travaillait comme un loup ( c'était son mot ) pour qu'on ne manquât de rien à la maison ; et dieu le récompensait de son labeur en lui donnant un enfant chaque année : de belles créatures qui semblaient naître avec toutes leurs dents , à en juger par la hâte qu'elles avaient de renoncer au sein maternel pour demander du pain depuis le matin jusqu'au soir . Conclusion : il lui fallut quitter le moulin et se faire charretier, afin d'augmenter un peu son salaire .
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Le 7 juillet 1914, Jules Desnoyers, le jeune « peintre d’âmes », comme on l’appelait dans les salons cosmopolites du quartier de l’Étoile, –
beaucoup plus célèbre toutefois pour la grâce avec laquelle il dansait le tango que pour la sûreté de son dessin et pour la richesse de sa palette, – s’embarqua à Buenos-Aires sur le Kœnig Frederic-August, paquebot de Hambourg, afin de rentrer à Paris. Lorsque le paquebot s’éloigna de la terre, le monde était parfaitement tranquille. Au Mexique, il est vrai, les blancs et les métis s’exterminaient entre eux, pour empêcher les gens de s’imaginer
que l’homme est un animal dont la paix détruit les instincts combatifs. Mais sur tout le reste de la planète les peuples montraient une sagesse exemplaire. Dans le transatlantique même, les passagers, de nationalités très diverses, formaient un petit monde qui avait l’air d’être un fragment de la civilisation future offert comme échantillon à l’époque présente, une ébauche de cette société idéale où il n’y aurait plus ni frontières, ni antagonismes de races.
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Il devait être féru d'amour, le père Sento, pour violer ainsi toutes les coutumes. Avait-on jamais vu un homme si riche, possédant le quart de la contrée avec plus de cent outres de vin dans sa cave, cinq mules a l’écurie, épouser une fille qui, dans son enfance, maraudait dans les jardins ou travaillait chez les bourgeois pour sa nourriture !

[Le second mariage du père Sento]
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Comme toutes les fois qu’il y avait course de taureaux, Juan Gallardo déjeuna de bonne heure. Il mangea une simple tranche de viande rôtie, sans boire une seule goutte de vin : car il fallait être en pleine possession de
son sang-froid. Il prit deux tasses de café noir très fort, et, après avoir allumé un cigare énorme, il resta là, les coudes sur la table et la mâchoire appuyée sur les mains, regardant avec des yeux somnolents les personnes qui,
peu à peu, arrivaient dans la salle à manger.

Depuis quelques années, c’est-à-dire depuis qu’on lui avait donné l’alternative au cirque de Madrid, il venait loger à cet hôtel de la rue d’Alcalá, où les patrons le traitaient comme s’il avait été de la famille, où les garçons de salle, les portiers, les marmitons et les vieilles servantes l’adoraient comme une des gloires de l’établissement. C’était là aussi qu’à la suite de deux blessures il avait passé de longues journées enveloppé de linges, dans une atmosphère chargée d’iodoforme et de fumée de tabac ; mais ce fâcheux souvenir ne l’affectait guère. Avec sa superstition de Méridional exposé à des dangers continuels, il croyait que cet hôtel était de bon augure et que, logé là, il n’aurait à redouter aucun accident grave : peut- être quelqu’un des moindres risques de la profession, par exemple une déchirure dans le costume ou dans la peau, mais non le désastre de tomber pour ne plus se relever,comme cela était advenu à des camarades dont le souvenir troublait ses instants les plus heureux.
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Vicente Blasco Ibáñez
« Ceux qui m'appellent le Zola espagnol montrent qu'il ne connaissent ni Zola ni moi... Tout chez Zola en littérature est réflexion ; moi, je suis un impulsif. S'il arrivait au résultat final par perforation, moi je procède par explosion, avec bruit et violence. »
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Dans l'édition de 1938 ( Nelson et Calmann-Lévy éditeurs ) : Ce livre intitulé " La barraca " ( titre d'origine ) paru chez Fernando Fé éditeur en 1899 précise : Aux environs de Valencia , on appelait " Barracas " , de petites maisons rurales , construites en bois et en argile , couvertes en chaume et soigneusement blanchies à la chaux , qu'habitaient les fermiers éparpillés dans la " huerta " - La huerta ( jardin ) était la vaste plaine très fertile qui s'étendait sur les deux rives du fleuve Turia ou Guadalaviar . Elle était sillonnée par d'innombrables canaux d'irrigation .
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Ce fut alors qu’une nuit, au sortir du cercle, à cette heure avancée où l’insomnie nerveuse fait voir la réalité avec une netteté singulière, un ami de Febrer lui suggéra une idée ; il lui conseilla d’épouser la fille de Benito Valls, le riche chueta (c’est le nom méprisant qu’on donne à Majorque aux descendants des Juifs convertis). Benito Valls aimait beaucoup Jaime. Souvent il était intervenu spontanément dans ses affaires, le sauvant de périls imminents, autant par sympathie pour sa personne que par respect pour son nom. Malade, il n’avait qu’une héritière, sa fille Catalina. Celle-ci avait voulu prendre le voile, quand elle était encore toute jeune ; mais avec sa vingtième année, il lui était venu un goût très vif pour le monde, et elle s’attendrissait sur les malheurs de Febrer, lorsqu’on en parlait devant elle.
Jaime recula d’abord devant cette proposition, aussi stupéfait que devait l’être Mado Antonia. Épouser une chueta !... Puis peu à peu ses répugnances se dissipèrent, à mesure que croissaient ses embarras d’argent... Pourquoi pas, après tout ? La fille de Valls était la plus riche héritière de l’île et les questions de race n’ont rien à faire avec l’argent.
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Jaime, surpris, prêta plus d’attention aux paroles de Pép. Celui-ci s’exprimait avec une certaine timidité, et s’embrouillait dans ses explications : « Les amandiers faisaient la principale richesse de Can Mallorquí. L’année précédente, la récolte avait été bonne, et cette année, elle promettait de n’être pas mauvaise. On vendait les amandes un bon prix aux patrons de barques, qui les transportaient à Palma et à Barcelone. Il avait planté d’amandiers presque toute sa propriété ; maintenant il songeait à défricher et à épierrer certaines terres appartenant à don Jaime, pour y faire pousser du blé, ce qu’il fallait pour sa famille, pas davantage.
Febrer ne cacha point son étonnement. Quelles pouvaient bien être ces terres-là ?... Il possédait donc encore quelque chose à Iviça ?...
Pép sourit. Ce n’étaient pas précisément des terres, mais il y avait un promontoire rocheux, avançant sur la mer, et l’on pouvait fort bien l’utiliser, du côté opposé, en construisant sur la pente des terrasses en étage, pour la culture. C’était au sommet de cette falaise que se trouvait la tour du Pirate. Le señor devait certainement se la rappeler... Une tour fortifiée, datant de l’époque des corsaires. Tout gamin, don Jaime y avait grimpé plus d’une fois, proférant des cris de guerre, et lançant à l’assaut une armée imaginaire.
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Jaime Febrer se leva à neuf heures du matin. Mado Antonia , qui l’avait vu naître, servante pleine de respect pour son illustre famille, se contentait d’aller et de venir depuis une heure dans la chambre, pour tâcher de l’éveiller. Jugeant insuffisante la lumière qui pénétrait par l’imposte d’une large fenêtre, elle ouvrit les vantaux de bois vermoulu où les vitres manquaient. Puis elle tira les rideaux de damas rouge, galonné d’or, qui, en forme de tente, enveloppaient le vaste lit, antique et majestueux, où avaient vu le jour, s’étaient reproduites et éteintes, plusieurs générations de Febrer.
La veille, en rentrant du cercle, Jaime avait instamment recommandé à Mado Antonia de le réveiller de bonne heure, car il était invité à déjeuner à Valldemosa. Allons, debout !
C’était une splendide matinée de printemps. Dans le jardin, les oiseaux pépiaient en chœur, sur les branches fleuries, balancées par brise, qui venait de la mer voisine, par-dessus le mur.
La domestique, voyant que monsieur s’était enfin décidé à quitter le lit, se dirigea vers la cuisine. Jaime Febrer se mit à circuler dans la pièce, devant la fenêtre ouverte, que partageait en deux parties une mince colonnette.
Il s’était endormi tard, inquiet et nerveux, en songeant à l’importance de la démarche qu’il allait entreprendre le lendemain matin. Pour secouer la torpeur que laisse un sommeil trop court, il rechercha avidement la réconfortante caresse de l’eau froide. En se lavant dans sa pauvre petite cuvette d’étudiant, Febrer jeta sur elle un regard plein de tristesse. Quelle misère ! Il manquait des commodités les plus rudimentaires, dans cette demeure seigneuriale. La pauvreté se manifestait à chaque pas dans ces salons, dont l’aspect rappelait à Jaime les splendides décors qu’il avait vus dans certains théâtres, au cours de ses voyages à travers l’Europe.

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Entre les doigts de pied, Garabato introduisit de
petites touffes de coton. Puis, sur la plante et sur le coude-pied, il étendit des plaques de cette molle enveloppe,
et, tirant sur les bandes, il commença de les rouler en
spirales serrées, comme celles qu’on voit aux momies
égyptiennes. Ensuite il prit les aiguilles qu’il portait tout
enfilées sur sa manche, et il cousit soigneusement les
extrémités des bandes.
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r troublait ses instants les plus heureux.
Les jours de course, après avoir déjeuné de bonne
heure, l’espada s’attardait volontiers dans la salle à manger
et s’amusait à observer le mouvement des voyageurs,
étrangers ou provinciaux venus de loin, qui d’abord
passaient à côté de lui sans le regarder, puis se retournaient curieusement, lorsqu’ils avaient appris des garçons
que ce bel homme à la face rasée et aux yeux noirs, vêtu
en fils de famille, c’était Juan Gallardo, celui que tout le
monde appelait familièrement «le Gallardo2
», l’illustre
matador. Il trouvait là, jusqu’au moment de se rendre aux
arènes, une distraction à sa pénible attente. Comme le
temps était long !
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Soudain, approchant la tête d'un geste brusque et violent, elle parut vouloir le mordre... Ses yeux, agrandis et mouillés de larmes, semblaient lointains, très lointains. Peut-être ne distinguaient-ils même pas le marin... Sa bouche, tremblante, chercha la bouche d'Ulysse, s'empara d'elle, et l'attira de ses lèvres.
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