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Le Livre de Poche (01/01/1964)
3.57/5   14 notes
Résumé :
Juan Gallardo, jeune torero d'à peine vingt ans, se fait un nom en tuant des taureaux avec une témérité jamais vue, au mépris des règles de l'art. Tête brûlée aux solides appétits, le héros de Blasco Ibáñez est prêt à tout pour conserver le sentiment de puissance que donnent fortune et renommée. Avec amertume, il découvrira la fragilité de son triomphe.
Blasco Ibáñez est l'un des premiers à décrire, avec une grande simplicité, la brève existence d 'une idole... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique

Blasco Ibañez , journaliste , écrivain et homme politique , décrit ici avec justesse le monde des corridas et cela sans aucune concession , son approche démontre les réelles motivations de tout le petit monde qui vit et gravite autour de ces courses de taureaux . Les bas instincts des spectateurs avides de morts ( que ce soit celles des bêtes ou celles des hommes ) , les manigances financières de ceux qui organisent les spectacles , le cinéma de " respectabilité " incarné par les représentants du pouvoir ( présidents des arènes ) , tout cela est expliqué sans fard et fort précisément .
Les aficionados seront déçus de voir révélés les dessous peu glorieux de ce monde auréolé de légendes et souvent enrobé de considérations artistiques . Les combats de gladiateurs étaient de la même veine et je pense que les participants étaient rarement volontaires , pas plus que ne le sont les taureaux .
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Arènes sanglantes est l'histoire de l'essor, du triomphe et de la fin d'un toréador. L'action se déroule à Séville, et commence dans une famille pauvre.

Le monde, la ville, la rue, tout est rythmé par l'incontournable tauromachie comme si ce sport était indispensable à la vie de chacun.

Comme aujourd'hui un sportif de haut niveau, le héros, presque malgré lui se retrouve propulsé au rang d'être adulé, vers lequel chacun projette ses espoirs, ses rêves, mais aussi ses frustrations et ses limites.

Avec sa magnifique plume, l'auteur de Quatre cavaliers de l'Apocalypse nous fait descendre sur le sable ensanglanté des arènes dd Séville.

Un grand plongeon dans l'humanité inhumaine de notre incarnation.


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Blasco Ibáñez a infiltré les milieux de la tauromachie pour en montrer la face sombre. Rien n'est épargné au lecteur : les manigances, les trahisons, le pouvoir des forts sur les faibles, la toute-puissance de l'argent, la corruption, et l'immense boucherie plébiscitée par des arènes garnies d'êtres humains (?) assoiffés de sang. Une ferveur quasi religieuse, malsaine, qui rappelle les jeux du cirque, si prisés par le peuple romain.
Juan Gallardo, le héros d'Arènes sanglantes, est lui-même issu du milieu pauvre de Séville, et c'est grâce à son talent de torero adulé par les aficionados qu'il s'élève, au point d'étaler sa fortune avec autant d'insolence que de naïveté. Mais le destin est cruel et les aficionados sont ingrats : ils ne pardonnent pas la moindre maladresse, le moindre échec. Gallardo devra vivre sa descente aux enfers après avoir tutoyé les étoiles !
Existe-t-il un avocat suffisamment talentueux pour défendre la corrida après une telle lecture ? Oui, me dira-t-on, car la corrida est un Art, et elle fait partie à ce titre du patrimoine culturel espagnol.
Je préfère laisser la parole à Francis Cabrel, et avec lui renouer avec l'humanité :
"Je les entends rire comme je râle
Je les vois danser comme je succombe
Je pensais pas qu'on puisse autant
S'amuser autour d'une tombe
Est-ce que ce monde est sérieux?"

A lire pour s'indigner, et pour la qualité d'écriture de ce roman hyperréaliste, précis comme un documentaire, et ponctué de magistrales séquences dramatiques.
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ARÈNES SANGLANTES de V. BLASCO IBAÑEZ
Juan Gallardo est un jeune garçon originaire de Séville, fasciné par les taureaux et la tauromachie. Issu d'un milieu pauvre il y voit la possibilité de s'en sortir. Audacieux et brillant il ne tardera pas à recueillir les suffrages des aficionados et à devenir une vedette, un toréro aimé et adulé. L'argent coule désormais à flots, Juan peu aider sa mère et il peut désormais sortir avec une femme de la bourgeoisie… mais la gloire est éphémère, la moindre blessure ou faiblesse dans l'arène peut tout remettre en cause, alors Juan dans son habit de lumière va prendre tous les risques pour rester au sommet.
C'est une critique tout azimut du monde de la tauromachie à laquelle se livre BLASCO IBAÑEZ, tant sur le plan économique, politique et humain, mais c'est aussi et peut être surtout une critique d'un » star système « naissant dans ce qu'il a de passager, de clinquant et de superficiel.
V. BLASCO IBAÑEZ est un journaliste et romancier espagnol né en 1868, mort en 1928, il a produit une vingtaine de romans. Il était violemment anticlérical, républicain et proche en style de Zola.
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Ce livre m'a beaucoup impressionné par son côté cru et sans concession. La corrida comme elle est vraiment, une boucherie abominable qui broie les bêtes comme les hommes. Blasco Ibanez montre comment la tauromachie attire les jeunes hommes pauvres qui rêvent d'accéder au mode de vie de la bourgeoisie.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Cependant le taureau, après avoir couru encore un peu en boitant, s’était arrêté, afin de moins souffrir. Alors Gallardo prit une autre épée et vint se placer devant la bête, avec l’intention de procéder au descabello. Il appuya le bout de la lame entre les deux cornes, tout en agitant le chiffon avec la main gauche, pour obtenir que l’animal baissât le mufle jusqu’à terre ; et, d’un coup de poignet, il poussa l’épée. Mais le taureau, piqué, secoua la tête et rejeta l’arme.
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Comme toutes les fois qu’il y avait course de taureaux, Juan Gallardo déjeuna de bonne heure. Il mangea une simple tranche de viande rôtie, sans boire une seule goutte de vin : car il fallait être en pleine possession de
son sang-froid. Il prit deux tasses de café noir très fort, et, après avoir allumé un cigare énorme, il resta là, les coudes sur la table et la mâchoire appuyée sur les mains, regardant avec des yeux somnolents les personnes qui,
peu à peu, arrivaient dans la salle à manger.

Depuis quelques années, c’est-à-dire depuis qu’on lui avait donné l’alternative au cirque de Madrid, il venait loger à cet hôtel de la rue d’Alcalá, où les patrons le traitaient comme s’il avait été de la famille, où les garçons de salle, les portiers, les marmitons et les vieilles servantes l’adoraient comme une des gloires de l’établissement. C’était là aussi qu’à la suite de deux blessures il avait passé de longues journées enveloppé de linges, dans une atmosphère chargée d’iodoforme et de fumée de tabac ; mais ce fâcheux souvenir ne l’affectait guère. Avec sa superstition de Méridional exposé à des dangers continuels, il croyait que cet hôtel était de bon augure et que, logé là, il n’aurait à redouter aucun accident grave : peut- être quelqu’un des moindres risques de la profession, par exemple une déchirure dans le costume ou dans la peau, mais non le désastre de tomber pour ne plus se relever,comme cela était advenu à des camarades dont le souvenir troublait ses instants les plus heureux.
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r troublait ses instants les plus heureux.
Les jours de course, après avoir déjeuné de bonne
heure, l’espada s’attardait volontiers dans la salle à manger
et s’amusait à observer le mouvement des voyageurs,
étrangers ou provinciaux venus de loin, qui d’abord
passaient à côté de lui sans le regarder, puis se retournaient curieusement, lorsqu’ils avaient appris des garçons
que ce bel homme à la face rasée et aux yeux noirs, vêtu
en fils de famille, c’était Juan Gallardo, celui que tout le
monde appelait familièrement «le Gallardo2
», l’illustre
matador. Il trouvait là, jusqu’au moment de se rendre aux
arènes, une distraction à sa pénible attente. Comme le
temps était long !
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Gallardo, comme si son corps eût conservé l’âcre
relent de la misère où s’était passée sa jeunesse, se parfumait avec une scandaleuse prodigalité. Ses ennemis se
moquaient de ce garçon athlétique, qui fleurait bon
comme une courtisane. Quant à ses amis, ils souriaient de
cette faiblesse ; mais quelquefois ils étaient obligés de
détourner le nez, parce que les trop violents effluves leur
soulevaient le cœur. Toute une parfumerie l’accompagnait
dans ses voyages, et les essences les plus féminines embaumaient sa personne, lorsqu’il s’avançait dans l’arène, parmi
les chevaux morts, au milieu des entrailles répandues et
des bouses mêlées de sang. Quelques cocottes enthousiastes, dont il avait fait la connaissance au cours d’une
tournée dans la France méridionale, lui avaient enseigné le
secret de certaines mixtures extraordinaires. Mais rien
n’était comparable au parfum de la lettre, à ce parfum fort
et suave, mystérieux et subtil, le même dont se parfumait
la femme qui lui avait écrit, un bizarre, exquis et indéfinissable parfum qui semblait émané d’une chair aristocratique et qu’il appelait « odeur de dame ».
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Entre les doigts de pied, Garabato introduisit de
petites touffes de coton. Puis, sur la plante et sur le coude-pied, il étendit des plaques de cette molle enveloppe,
et, tirant sur les bandes, il commença de les rouler en
spirales serrées, comme celles qu’on voit aux momies
égyptiennes. Ensuite il prit les aiguilles qu’il portait tout
enfilées sur sa manche, et il cousit soigneusement les
extrémités des bandes.
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