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Citations de Viet Thanh Nguyen (254)


Notre société était une kleptocratie de tout premier ordre, où l'Etat faisait de son mieux pour voler les Américains, où le citoyen lambda faisait de son mieux pour voler l'Etat, et où les pires d'entre nous faisaient de leur mieux pour se voler les uns les autres. Malgré ma solidarité avec mes compatriotes en exil, je ne pouvais pas m'empêcher de penser aussi que notre pays renaissait, maintenant que les diverses couches de corruption étrangère étaient détruites par les flammes de la révolution. Au lieu de rembourser des impôts, la révolution redistribuerait les richesses mal acquises, en vertu de la philosophie du plus pour les pauvres. Ce que les pauvres feraient de la charité socialiste les regardait.
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"La cohérence imbécile est le spectre des petits esprits". Rien de ce qu'a écrit Emerson ne valait autant pour l'Amérique.
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Oeil pour oeil, sang pour sang, dis-je.
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Madame avait un abaque en guise de cerveau, la solidité d'un instructeur militaire et le corps d'une vierge malgré ses cinq enfants. Le tout sous une enveloppe extérieure qui incitait nos peintres formés aux Beaux-Arts à employer les tons les plus pastel et les pinceaux les plus épais. En un mot comme en cent, elle était la femme vietnamienne idéale.
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Si seule la poursuite du bonheur est promise à tous les américains , le malheur, lui, est garanti à beaucoup d'entre eux
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J'avais devant moi plusieurs spécimens représentatifs de l'espèce la plus dangereuse de tous les temps : le Blanc en costume-cravate
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Vous vous êtes souvent plaint de la durée de votre séjour, dit le commandant. Mais votre confession est le préalable nécessaire à votre guérison. Ce n'est pas ma faute s'il vous a fallu un an pour la rédiger, cette confession qui n'est même pas très bonne, à mon avis. Tout le monde, sauf vous, a avoué être un soldat fantoche, un laquais de l'impérialisme, une marionnette au cerveau lavé, un comprador colonisé ou un sbire déloyal. Quoi que vous pensiez de mes capacités intellectuelles, je sais que les autres me disent seulement ce que j'ai envie d'entendre. Vous, en revanche, vous refusez de me dire ce que j'ai envie d'entendre. Est-ce que ça fait de vous un homme très intelligent ou très bête ?
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On réussit parce qu'on comprend comment fonctionne le monde et ce qu'il faut faire. On échoue parce que les autres le comprennent mieux que nous.
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à sa grande surprise, le pantalon bombé par une liasse dollars inflationnistes, le GI (de 19 ans) découvrait que, dans ce monde idyllique, il n’était plus Clark Kent mais Superman.
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Ces hommes prenaient la poussière en attendant les aides sociales…tandis que leurs testicules se ratatinaient, consumés par ce cancer à métastases qu’on appelle l’assimilation.
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la créature la plus dangereuse de tous les temps : le Blanc en costume cravate
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Je gardais mon regard accroché au sien, tâche extrêmement difficile, étant donné la force gravitationnelle exercée par son décolleté…le décolleté séparait l’homme de la femme. Les hommes n’avaient pas l’équivalent sauf, peut-être, le seul type de décolleté dont se souciait vraiment la femme: l’ouverture d’un portefeuille bien garni.
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Nous nous étions choisis comme les trois mousquetaires
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Aidé par Superman notre petit pays ne produisait plus beaucoup de riz, d’hévéa ou d’étain…(mais) chaque année une récolte exceptionnelle de prostituées, des filles (n’ayant) jamais dansé ne serait-ce qu’un rock avant que les maquereaux qu’on appelait cow-boy collent des cache-tétons sur leurs seins tremblants de campagnardes et les poussent sur l’estrade.
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Au bord de la piste de danse était installé l’Auteur, en train de bavarder avec le Comédien, cependant que Violet flirtait avec l’Idole à la même table. Le Comédien incarnait le capitaine Will Shamus ; l’Idole campait le sergent Jay Bellamy. Alors que le premier avait commencé sa longue carrière off Broadway, le second était un chanteur qui avait connu une gloire soudaine grâce à un tube pop pour adolescents si mielleux que j’avais mal aux dents rien qu’à l’entendre. Le Sanctuaire était son tout premier rôle au cinéma. Il avait prouvé sa détermination en tondant sa coiffure évanescente, si prisée des jeunes filles, pour en faire une brosse de GI, puis en se soumettant à l’entraînement militaire qu’exigeait son rôle avec l’enthousiasme d’un pensionnaire sexuellement refoulé. Renversé dans son siège en rotin, portant un tee-shirt blanc et un pantalon de toile, exhibant ses chevilles parfaites parce qu’il portait ses chaussures bateau pieds nus, il était la fraîcheur même, malgré le climat tropical. Voilà pourquoi il était une Idole : la célébrité était son atmosphère naturelle. D’après la rumeur, il ne s’entendait pas bien avec le Comédien, acteur puissance mille, qui on seulement restait tout le temps dans son personnage, mais gardait son uniforme jour et nuit. Son treillis et ses rangers étaient les mêmes que ceux qu’il avait portés trois jours plus tôt, quand il était arrivé et devenu, peut-être, le premier acteur de l’Histoire à exiger une minitente au lieu d’une caravane climatisée. Puisque les soldats du front ne se douchaient et ne se rasaient pas, il avait décidé de les imiter, si bien qu’il commençait à sentir la ricotta un peu rance.
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Mes journées consistaient à m’assurer que les figurants savaient où étaient les costumes et quand se diriger vers leurs scènes, que leurs besoins alimentaires étaient satisfaits, qu’ils recevaient chaque semaine leur dollar journalier et que les rôles pour lesquels ils étaient requis étaient bien attribués. La plupart de ces rôles relevaient de la catégorie des civils (c’est-à-dire Peut-être Innocents mais Aussi Peut-être Vietcongs et Donc Peut-être Futurs Tués Parce Que Innocents ou Parce Que Vietcongs). Comme la majorité des figurants connaissaient déjà bien ce rôle, ils n’avaient pas besoin que je les motive pour avoir la psychologie juste de celui qui sera peut-être pulvérisé, démembré ou simplement abattu.
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Les slogans étaient des costumes vides posés sur le cadavre d'une idée
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Nous étions des personnes déplacées, mais c'était le temps, plus que l'espace, qui nous définissait. Si la distance qui nous séparait de notre pays perdue était grande mais finie, le nombre d'années qu'il nous faudrait pour réduire cette distance était, lui, potentiellement infini. Moyennant quoi, pour les déplacés, la grande question était toujours celle du temps, Quand pourrais-je y retourner ?
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Depuis le jour où je me suis mis dans le crâne que je n'avais rien oublié du tout, que je connaissais bien ma culture, qui est américaine, et ma langue, qui est l'anglais, je me sens comme une espionne dans le bureau de cet homme. En apparence, je suis la vieille Mme Mori, pauvre créature qui a perdu ses racines. Mais derrière, je suis Sofia et nous n'avez pas intérêt à m'emmerder.
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Ayant répondu à la question du commissaire, nous nous retrouvons confrontés à d’autres questions, universelles, intemporelles, qui ne s’épuisent jamais. Que font ceux qui luttent contre le pouvoir une fois qu’ils ont pris le pouvoir ? Que fait le révolutionnaire une fois que la révolution a triomphé ? Pourquoi ceux qui réclament l’indépendance et la liberté prennent-ils l’indépendance et la liberté des autres ? Et est-ce bien ou mal de ne croire, comme apparemment tant d ‘autres autour de nous, en rien ? A ces questions, nous ne pouvons répondre qu’en notre nom. Notre vie et notre mort nous ont toujours appris à compatir avec les plus indésirables parmi les indésirables. Ainsi aimantée par l’expérience, notre boussole indique constamment ceux qui souffrent.

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