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Citations de Vincent Hein (36)


Des gangs de grand-mères hautes comme trois pommes, pauvres à fendre l'âme, puisque leur retraite -- quand elles en ont --- n'équivaut plus à rien, font la manche sur les parkings des grands supermarchés ou proposent, pliées en équerre, de pousser les caddies des clients en échange de leur ticket de caisse. Elles le revendront sitôt après, pour presque rien, à des salariés débrouillards et dégagés de tout scrupule. Ils se les feront rembourser en note de frais qu'ils reviendront ici en partie dépenser. Rien ne se perd, tout se transforme dans la grande chaîne alimentaire des hypers.
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Rien n'était plus puéril qu'une guerre.
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La démocratie américaine ne fonctionnait plus que sur le cours du dollar et l'opinion publique, qu'il fallait savoir contrôler. Jim l'avait compris lui aussi et ils partageaient tous deux cette même vision des choses. Une de leurs dernières conversations avait porté sur les chars M41, alors qu'ils étaient inadaptés à la jungle du Vietnam, l'état-major en commandait. Chacun savait que cela dopait l'économie et permettait la réélection des sénateurs, qui voulaient maintenir l'emploi dans leur région. On envoyait des enfants à peine sortis du lycée se faire tuer ou tuer d'autres enfants au bout du monde afin que leurs pères aux États-Unis conservent leur boulot et continuent à payer les traites d'une maison qui n'appartiendrait jamais qu'à leur banque.
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J'ai abandonné le volume quelque part sur une étagère. J'ai eu tort. J'aurais dû poursuivre. J'aurais compris plus loin, lorsque Nicholson oblige ses hommes blessés ou malades à travailler sur le chantier, ou, tout à la fin du roman, lorsque l'officier d'un commando britannique chargé par les services secrets alliés de dynamiter le pont donne l'ordre de tirer sur ses propres troupes, qu'il souhaitait nous dire dans une synthèse très subtilement amenée qu'aucune civilisation n'a, comparée aux autres, plus ou moins de dispositions à la barbarie.
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Les enfants jouaient ensemble près des tambours, des djembés et des balafons et lorsque les danseurs dans arrivèrent sur leurs échasses, je me souviens, cette fois encore d'avoir eu peur. Je trouvais leurs masques monstrueux, leurs acrobaties terrifiantes et leurs cris inhumains. Oui, c'était proprement terrifiant, et pourtant nous restions là car ces visages de bois, ces gestes et la violence de ces mouvements nous renvoyaient à une gamme de sentiments grimaçants que nous partagions depuis longtemps. Tout cela était au contraire très humain. Nous comprenions ces danses car elles étaient déjà en nous. Tout était là. Elles avaient été inscrites. Elles représentaient à elles seules le spectacle complexe, universel et ravageur de notre espèce. Nous les avions perçues comme un héritage et elles nous rappelaient à travers les forces sensuelles et mémorielles de l'art nos vies, nos amours, nos guerres, nos peurs et nos peurs originelles.
P.118-119
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L'Afrique, c'était aussi le lieu du bouleversement de l'esprit et celui de l'apprentissage de nouvelles sensations. Le dégoût, la peur et la violence, par exemple, prenaient ici d'autres formes. Ils étaient moins insidieux, policés et finalement beaucoup plus enthousiasmant qu'en Europe. Ils venaient des éléments et de la nature, du ciel, de corps et de la terre.
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Ici, l'horizon de ma vie s'en était trouvé élargi. Mieux, ce pays m'en ouvrait d'autres. Des neufs, des adjuvants et des salubres. Il me donnait le goût de l'ailleurs - ce concept taillé, certes, comme un costume trop grand mais dans les poches duquel s'emportent deux malles cabine - et ce sentiment très complexe, fascinant, doux-amer, d'être toujours un étranger chez soi.
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19 juin 2006
39,4 degrés Celsius ont été enregistrés hier en pleine journée sur la place Tian'anmen. Si la température devait atteindre 40 degrés nous n'en serions jamais informés, car elle représente le seuil au-delà duquel le gouvernement autorise les ouvriers à ne pas travailler.
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« Comme elle [l'auteur Ella Maillart], je suis sans désir de retour, ne souhaitant que retenir ce que m'apportent ces journées un peu godardiennes, échevelées, et ce sentiment de ne plus être capable de concevoir ma vie autrement. »
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« Il est difficile d'écrire en Chine, de structurer son texte comme on pourrait le faire partout ailleurs. Tout est réellement surprenant, rocambolesque, indiscipliné, tout est si étrangement établi, tellement elliptique, que votre regard, vos sens tout entiers, sont sans cesse sollicités et qu'il n'est jamais aisé de concentrer son esprit sur une chose à la fois. On se perd en pensées, on s'égare, on rêve de fatras, et la forme littéraire qu'il convient le mieux reste sans doute leur poésie courte et vaporeuse, seule capable de coller à ce joli désordre. »
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9 février 2005

Message de vœux chinois reçu sur ma boîte mail :
Que les puces d'un millier de chiens galeux infestent les fesses de celui qui te gâcherait une seule seconde de ton année 2005 et que les bras de cet abruti deviennent trop courts pour qu'il puisse se les gratter.
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28 mars 2005

Je suis invité à dîner avec d'autres chez un couple un peu prout-prout de Pékin. Leur appartement est grand et aménagé avec le meilleur goût.
Elle est chinoise, très belle, très élégante, mais visiblement ne tient pas le vin : "Les Français puent, nous dit-elle, c'est pour ça qu'ils sont aussi forts en création de parfums ... " Lui est français et mort de honte.
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28 mars 2005

Je suis invité à dîner avec d'autres chez un couple un peu prout-prout de Pékin. Leur appartement est grand et aménagé avec le meilleur goût.
Elle est chinoise, très belle, très élégante, mais visiblement ne tient pas le vin : "Les Français puent, nous dit-elle, c'est pour ça qu'ils sont aussi forts en création de parfums ... " Lui est français et mort de honte.
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9 février 2005

Message de vœux chinois reçu sur ma boîte mail :
Que les puces d'un millier de chiens galeux infestent les fesses de celui qui te gâcherait une seule seconde de ton année 2005 et que les bras de cet abruti deviennent trop courts pour qu'il puisse se les gratter.
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A côté de moi est assise une femme âgée au visage couperosé et maillé comme une carte routière. Du menton ou de la lèvre du bas, plusieurs itinéraires s'offrent s'offrent à celui qui voudrait se rendre au front. Elle porte sur les genoux un panier d’œufs cuits dans le thé, qui donne à la coquille une jolie teinte vert amande, et qu'elle s'en va vendre un peu plus loin. Elle sent le son et quelque chose qui ressemble à la luzerne fraîchement coupée. Ses mains tremblent doucement, elle me regarde autant qu'elle peut et je la trouve jolie. Peut-être un peu engoncée tout de même au fond du col de sa veste molletonnée. Elle répond immédiatement à mon sourire par un sourire très doux, puis avec l'index trace sur la paume de sa main trois ou quatre caractères que je ne comprends pas. Je m'en veux d'être aussi "bouché" et d'avoir tant de mal à retenir cette langue. Elle me sourit de nouveau et dans ses yeux j'ai maintenant l'impression de lire un "ça ne fait rien...". Puis elle m'offre un de ses œufs, un gros, qu'elle astique sur sa manche, comme si j'avais six ans et qu'il fallait me consoler.
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C'est une figure, M. Zhou. Petit, chauve, une tête sans cou, bouffie d'alcool et posée sur des épaules aussi larges qu'une commode, il règne sur ce quartier - dans lequel il est né-, en tyranneau atrabilaire, gueulard, exaspéré par un rien.
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