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Critiques de Vincent Zabus (379)
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Les Ombres

Un bureau d'immigration dans un pays lambda ("Le Grand Pays"). Un jeune garçon est interrogé par un individu désabusé. D'où vient-il ? Pourquoi a t-il quitté son pays ? Quelle est son histoire ? La tentation de mentir est grande pour "réussir l'entretien" et être accueilli en terre d'abondance. Mais les ombres qui hantent son esprit le rappellent aux dures épreuves de l'exil qu'il a endurées : contrairement à ce qu'il a voulu croire, ce qui importe en réalité, n'est pas l'endroit où l'on va mais bien l'endroit d'où l'on vient... Ses parents, ses compagnons d'exil et enfin sa petite sœur ne sont désormais plus que des fantômes dont la mémoire ne peut être entachée par le mensonge. Soit, le garçon dira la vérité. Mais cette vérité a un prix. Un lourd tribu payé pour tenter de trouver "une vie meilleure'...



Si au départ, Les Ombres a été écrit par Vincent Zabus pour le théâtre afin d'aborder la question de l'exil forcé des africains, elles ont pris une dimension nouvelle avec la collaboration de Hippolyte pour l'album : le scénario a été creusé et réécrit et somptueusement mis en images par le dessinateur. Jeux de couleurs, univers fantasmagorique, décors contrastés, personnages irréels, Hippolyte plonge le lecteur dans un rêve (ou cauchemar) éveillé où ombres et fantômes font irruption dans des situations bien réalistes. Les dessins enfantins qui évoqueront sûrement à certains les démons de la mythologie japonaise de Miyazaki dans Le Voyage de Chihiro, prêtent à cette BD des allures de fable cruelle qui dénonce sans détours les contradictions de nos sociétés modernes et notre impuissance à résoudre les problèmes qui en découlent...



Cet album, paru en octobre 2013, mettait déjà en exergue les exodes de populations liés aux guerres et aux conflits politiques. Aujourd'hui, en 2015, ces problématiques sont plus que jamais d'actualité : non seulement le nombre d'exilés ne cesse d'augmenter mais en plus leur pays d'origine est de plus en plus diversifié, preuve de la complexité du sujet. Donc, à tous ceux qui ignorent ces problématiques, Les Ombres rappellent la situation inextricable des exilés : de culpabilité en cas de conscience, les candidats à l'exode vivent de terribles souffrances bien susceptibles de les éloigner d'eux-même. Bien que les témoignages réels sur le sujet ne tarissent pas, ce qui touche dans cet album, c'est qu'il expose de façon singulière par ses personnages déshumanisés et anonymisés, une histoire malheureusement plus courante que l'on ne veut bien le reconnaître...



Récit touchant s'il en est, Les Ombres sont une belle réussite de collaboration : adapter une pièce de théâtre au travail d'illustration est un beau défi que les deux compères ont relevé avec talent. Tant par le sujet abordé que par le travail d'illustration (que j'apprécie particulièrement), ce duo gagnant nous livre là un album de belle facture qui saura sensibiliser au problème (ou pas d'ailleurs) les esprits les plus rétifs...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Pascale Bourgaux, grand reporter, tome 1 : ..

De belles couleurs, chatoyantes pour un album au sujet pourtant sur fond de conflit, de guerre.

Pascale Bourgaux nous entraîne à sa suite, sur les traces de Mamour Hasan, seigneur de guerre afghan. Avec ce reportage elle souhaite montrer toute l'ambiguïté, les paradoxes, les contradictions, les tiraillements, les difficultés de la société afghane. Résistants contre les russes, puis les Talibans, certains sont déçus par la démocratie et voient dans les nouveaux Talibans une solution. La corruption sévit à tous les étages de l'administration, et le seigneur de guerre semble le dernier rempart contre à la fois les Talibans et la corruption. Les occidentaux sont focalisés sur l'aide humanitaire alors que celle-ci est détournée, ou sur la burqa alors que pour les femmes afghanes elles-mêmes la survie est d'abord prioritaire et la burqa très secondaire. Les soldats de l'OTAN sont censés pacifier la région et former les afghans, mais leurs bavures sont passées sous silence.

C'est tout cela qui nous est livré dans cette bande dessinée, à défaut d'un reportage qui n'a jamais trouvé preneur...
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Les petites gens

Réaliste, parfois cruel mais toujours coloré, les petites gens retrace le quotidien de ces personnes qui existent au-delà du regard et de la connaissance. Un album hommage à ces êtres, emplis de tendresse et de sentiments, qui se croisent, se reconnaissent, parfois s'ignorent, se cherchent et s'apprivoisent. Un bel album, réchauffé par des couleurs intenses, entre jaune, orange et rouge. Une jolie découverte !
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et ..

Une fable nous dit le sous-titre, ce n’est pas faux. Romain, 11 ans, va bientôt quitter l’école primaire pour le collège … et son institutrice Sophie. Ce changement d’angoisse alors que son institutrice change, s’éloigne et se transforme. Peur d’un enfant fragile face à l’obésité morbide d’une adulte meurtrie alors que l’entourage se moque des deux. Alors il faut bien la force d’une fable pour voir au-delà des apparences.

Il s’agit aussi, on se constate rapidement, d’une très touchante histoire où l’altérité se taille une très belle part pour lutter contre tous les préjugés et apporter du réconfort aux autres lorsqu’ils vacillent.

La douceur des couleurs et du dessin est à l’aune des propos : un bijou. A mettre entre toutes les mains.

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Les Ombres

Les dessins très figuratifs, restituent avec puissance la noirceur du monde dans lequel vivent ceux qui fuient des pays en conflits ou pauvres, dans l'espoir d'une vie meilleure ailleurs.

Il ne sont pas "beaux", mais sont très en harmonie avec le propos.



Cet ouvrage dénonce les inégalités, la cruauté humaine, et l'égoïsme des pays européens, en rendant hommage au "courage" (est-ce le bon mot pour ceux qui n'ont pas le choix ?) de ces migrants qui n'y sont pas désirés.

Sans attendre la postface de Vincent Zébus, le lecteur comprend qu'il sait ce que certaines d'entre elles ont vécu et qu'il ressent leurs difficultés.



























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Le monde de Sophie, tome 1 : La philo de So..

C’était un plaisir de me replonger dans cette œuvre près de trente ans après avoir lu le roman. La mise en scène des propos philosophiques est dynamique et drôle avec ses personnages qui sortent des enveloppes, quand ce n’est pas Sophie qui se retrouve propulsée dans le passé. Le scénariste a par ailleurs actualisé certains exemples en faisant des liens avec des préoccupations d’aujourd’hui (Internet, les réseaux sociaux, la mondialisation, etc.).



« La première qualité du philosophe, c'est de s'étonner ». C’est ainsi que démarre l’initiation de la jeune Sophie à la philosophie. Se poser des questions, faire preuve de curiosité, prendre le temps de regarder autour de soi est primordial, d’autant que « le problème des humains, c’est qu’ils s’habituent à tout ». Penser autrement également, pour ne pas s’enfermer dans des schémas de pensée. J’ai adoré réviser les théories des philosophes grecs (Socrate, Platon, Aristote), d’autant qu’en images, elles sont plus faciles à visualiser (comme pour la théorie de l’atome expliquée avec des Lego : « Suivant la façon dont ils s’assemblent, ils peuvent varier de forme à l’infini »). Mon passage préféré est celui, très drôle, avec Diogène promenant son hareng. L’air de rien, il s’agit d’apprendre à « rester libre face au regard des autres », de résister au lieu de se conformer à leur désir.



Au bout d’un moment, on se rend compte que ces courants de pensée étaient résolument modernes... et qu’on a peu évolué depuis (« Ils n’ont rien inventé avec la pensée positive »). Et puis « c’est quand même étrange de penser qu’il y a très longtemps, des gens se sont posé les mêmes questions que nous aujourd’hui »…

La période médiévale m’a semblé nettement moins intéressante car très empreinte de christianisme (Saint Augustin, Saint Thomas d’Aquin…). Pendant toute cette période, les théologiens ont tenté de concilier religion et raison (ce qui est un peu aberrant).



La Renaissance ouvre une nouvelle représentation du monde dans laquelle « l’homme perd son statut privilégié au sein de la création » (ce qui déplaît bien sûr à l’Église). Les hommes s’attaquent à la nature et commencent à s’en rendre maîtres, « et quand on voit ce qui se passe aujourd’hui, ce n’est rien de dire que l’homme est allé beaucoup trop loin »! Quant à la période baroque, c’est une partie surtout historique.



Pendant ce temps, Sophie essaie de démasquer le mystérieux philosophe qui lui dépose toutes ces lettres instructives. Elle évoque également son père décédé quand elle était petite et dont le souvenir s’efface malgré elle.

L’album prend une tournure inattendue lorsque l’adolescente, cherchant « la vérité sur ce que nous sommes », réalise qu’elle est… un personnage de BD ! Dès lors, s’évertuant à sortir des cases pour conquérir sa liberté à être (dire / faire) ce qu’elle veut, elle nous prouve qu’elle a parfaitement intégré le discours philosophique : « Je veux prendre ma vie en main ».

Suite et fin dans le tome 2 !
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Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et ..

De l'autre côté de la rue, c'est le collège. Romain a 11 ans, bientôt 12 et ce passage piéton à traverser l'an prochain symbolise bien plus qu'un passage en sixième. Quitter son école, sa maitresse préférée, qui semble bien malheureuse. De retour des vacances de printemps, elle n'est plus la même. Grosse, énorme, elle peine à monter les escaliers de l'école.



Guidée par sa grande soeur, Romain va mener l'enquête pour comprendre, aider Mademoiselle Sophie, elle qui l'a tellement aidé par le passé. Il veut "chercher les nuances derrière les apparences" pour mieux la connaître. Mais lui aussi doit faire face à un bouleversement important: il devient un ado. Il le sait, il le sent, il est entrain de changer.



Je n'avais pas forcément prévu de lire cet album...Quelle erreur ! Heureusement que vos chroniques m'ont poussé à franchir le pas. Zabus nous propose un récit tout en finesse, tendresse et humanité. Alors que les sujets sont intimes et difficiles à aborder, Zabus touche juste grâce à un style poétique et intelligent.



Le dessin d'Hippolyte s'accorde parfaitement mais ce n'est pas une surprise car le duo n'en est pas à son coup d'essai. Les aquarelles sont magnifiques, aériennes. Les couleurs, entre luminosité et pénombre, sont douces. Et surtout le dessin montre le regard de Romain, jamais malsain, sur la situation de Mademoiselle Sophie.



Ce récit tout public est une brillante version moderne d'une fable que La Fontaine aurait pu écrire. Entre le jeune lion qui se lance dans le monde des adultes et l'hippopotame qui cache son mal-être, qui va aider l'autre ? Une lecture à ne surtout pas manquer !
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Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et ..

📚Mademoiselle Sophie, l'institutrice de Romain, est au plus mal.

Celle qui a toujours été aux côtés de ses élèves, joyeuse et dynamique, n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Ce corps qu'elle semblait assumer devient un poids et, contrairement à ses habitudes , elle s'isole chaque midi en s'enfermant dans la classe.

Romain aimerait sincèrement l'aider mais que faire quand on est juste un petit bonhomme de 11 ans ?



🖊Avec Mademoiselle Sophie, Vincent Zabus et Hippolyte mettent en scène une fable sociale entre un jeune garçon et son institutrice.



Hommage à un métier ô combien nécessaire, Mademoiselle Sophie nous parle aussi de notre relation à nous-même que l'on soit enfant ou adulte.

Hippolyte, pour l'occasion, simplifie à l'extrême son trait tout en privilégiant l'humanité de chacune de ses mises en scène.



Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et de l'hippopotame est joyeux, triste, réconfortant et par moment amère.

Complexe comme la vie en général.



Toutes nos chroniques sur : https://www.mtebc.fr/

🧔chronique complète : https://www.mtebc.fr/mademoiselle-sophie-zabus-hippolyte/

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Le monde de Sophie, tome 1 : La philo de So..

L'adaptation en bande dessinée du Monde de Sophie est agréable et plaisante à lire.



J'ai apprécié le graphisme et les immersions dans l'époque évoquée, ainsi que la rencontre avec les philosophes, qui permet de donner vie aux thématiques abordées.

J'ai toutefois été un peu déroutée par les passages saugrenus et impromptus d'une époque à l'autre, trop invraisemblable à mon goût, type conte fantastique.



Une bande dessinée à mettre dans les mains des enfants (voire d'adultes non-initiés) afin qu'ils puissent avoir une introduction à la philosophie, à ses grandes figures et leurs préceptes associés. Il serait d'ailleurs aisé de créer une frise chronologique en s'aidant de ce livre.

Le voyage de Sophie à travers les siècles devrait lui permettre d'apporter des réponses à certaines question et notamment de savoir qui elle est.

Se connaître soi et le monde qui nous entoure, deux principes essentiels qui sont le fil rouge de ce 1er tome.



Si vous vous attendez à un livre profond sur la philosophie, passez votre chemin. Le format impose par définition une approche brève et concise des préceptes.
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L'éveil

Cet album m'a été directement recommandé par ma libraire spécialisée en BD. Comme je suis assez souvent ses conseils, je l'ai directement acheté. C'est toujours un risque car on ne sait pas certain sur quoi on va tomber au juste et si cela va nous plaire.



Il faut dire que le récit commence assez bizarrement sur les angoisses d'un citadin solitaire en mal de vivre. Il est vrai qu'il y a plus réjouissant comme lecture surtout en ce moment où nos pires angoisses se sont bien réalisés à travers le monde. Triste époque.



L'action se situe en 2016 juste avant l'élection de Trump qui est évoqué et qui semble presque irréalisable tant l'avance de Clinton dans les sondages était un fait donné. Cependant, on découvrira que l'impensable peut parfois de réaliser avec les conséquences désastreuses que nous connaissons aujourd'hui. Bref, c'est basé sur les possibilités qu'une catastrophe puisse survenir dans nos vies à l'instar de cette grosse branche d'arbre qui s'abat juste à côté de notre principal protagoniste.



Il est question de la rencontre avec une jeune femme décalée qui fait une forme d'art social et militante à la manière d'un Banski pour faire bouger les lignes hors de la zone de confort ce qui va ébranler un peu les habitudes de notre héros. C'est tout le récit de ce parcours initiatique pour mettre fin à ses angoisses qui le hantent assez régulièrement. Évidemment, cela sera bénéfique au final.



C'est par moment assez loufoque et burlesque ce qui n'est jamais pour me plaire car je suis un peu à la recherche d'une cohérence dans l'esprit. On arrive mal à relier les actions les unes des autres parfois. Cependant, on comprend tout de même la ligne et la direction générale à savoir un éveil dans la vie parfois si dure. Bref, on pourra tomber sous le charme de cette histoire.
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Macaroni !

Très joli album sur les secrets d'une famille italienne dont le grand-père a immigré en Belgique pour nourrir sa famille. Les rapports de notre jeune héros avec son grand-père sont touchants. Les sentiments d'amertume du grand-père nous rappellent certaines situations et nous évoquent de nombreux souvenirs.
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Le village qui murmurait

Je tiens à remercier Babelio pour m'avoir fait découvrir cet album.

Alice vit dans un village où tout bruit est strictement interdit. Elle trouve cela absurde et veut comprendre mais personne ne veut l'aider. elle va devoir découvrir la vérité toute seule.

La première chose qui m'a frappée fut tout d'abord la beauté des illustrations. Rien que ça me donnait déjà envie de lire l'histoire à mes enfants. Mais le texte en lui-même est également une fable magnifique et poétique. Et avec un vocabulaire soutenu, ce qui est appréciable dans cette abondance d’œuvres qui prennent nos enfants pour des idiots. Une fois qu'on commence, on ne s'arrête plus. Mes enfants en on déjà fait une de leurs histoires préférées.
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Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et ..

Dans ce roman graphique jeunesse, nous suivons Romain, un petit garçon de 11 ans, qui s'inquiète beaucoup de voir sa maîtresse si triste, si grosse.



C'est une sorte de fable animalière autour de l'acceptation de soi : le fait de grandir pour Romain, tel un jeune lionceau, et le fait d'être grosse pour Madame Sophie, imagée en hippopotame. Si j'ai aimé le laïus final sur la solidarité inter-espèce, j'ai trouvé le propos de cette bande-dessinée parfois un peu maladroit même s'il illustre sincèrement l'innocence des enfants face aux comportements des adultes - tiens la maîtresse n'est pas qu'une maîtresse, il y a un être humain derrière - la grossophobie et les troubles alimentaires.



On reconnaît le style graphique et l'aspect un peu fantasque du personnage principal que les auteurs avaient déjà mis en scène dans leur bande-dessinée "Incroyable".

C'est globalement sympathique.
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Les Ombres

Ce titre est le parfait exemple du bienfait du challenge babelio (merci jamiK).

Sans ce dernier, je ne serai pas allé sur ce titre et je ne regrette pas d'avoir vécu cetle expérience de lecture.

Que cela soit par l'approche graphique du titre qui est une réelle proposition proche de l'onirisme, mais aussi par un scénario tellement proche de notre réalité.

Par la représentation des personnages, l'auteur évoque plusieurs générations, plusieurs peuples, plusieurs origines,... Mais il y a évidemment un propos fort, un message sur l'immigration, sur l'exil, sur le fait de quitter un foyer dans la peur et dans la violence.

Une réelle lecture coup de poing
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Autopsie d'un imposteur

J’attendais avec impatience cet album, conquis que j’avais été par le dessin de Thomas Campi découvert dans « les larmes du seigneur afghan ».



Une ambiance totalement différente ici. Chronique sociale, faux polar, expérience littéraire… ‘Autopsie d’un imposteur » est tout ça à la fois.

Le récit est original, sous forme de dialogue entre le narrateur et le héros, Louis, en quête d’affranchissement, d’ascenseur social dans la Belgique des années 50. Louis fait des études, il veut devenir avocat mais tout semble le ramener à sa condition sociale d’en bas… Comment quitter ce masque d’imposteur ?



L’ambiance graphique est magnifique… les couleurs, les atmosphères, les personnages, tout démontre le talent de Thomas Campi. Cette couv splendide et forte donne le ton d’un album impressionnant !



Au final, c’est un superbe album, une chronique noire et puissante portée par un dessin que je ne me lasse pas d’admirer !

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Macaroni !

Les vacances chez son grand-père, sans télé, obligé de sarcler, de biner, de manger des légumes, de se faire traiter de stupidino... c'est galère... Romeo aimerait être ailleurs. Même quand il noue une amitié avec la voisine, une petite blonde qui en sait long, bien plus long sur le grand-père de Romeo, il ailerait être loin. Surtout que le paternel de Romeo le parque chez le grand-père Ottavio parce que son couple bat de l'aile.



Mais la distance entre les générations va se résorber. Ottavio devient Nonno et le dialogue s'instaure. La mine, la guerre, les camps... Nonno raconte tout cela. Il se livre, difficilement, avec pudeur, cette pudeur des vieux, de ceux qui ont toujours peur de gêner.



Et puis, parmi les blessures du passé, il y a Giulia... qui lui a menti. Et ce sont 3 générations, grand-père, père et fils, qui reforment une famille.



Que les rapports humains sont difficiles, qu'ils sont beaux quand ils sont dépeints de la sorte.



A une époque où le migrant est honni, vomi, haï... il est sans nul doute opportun de se pencher sur l'attitude adoptée par rapport à l'immigration italienne. Les macaronis. Les "sales" macaronis qui venaient dans la mine chopper la silicose et d'autres maladies.



Car au niveau graphique, j'ai été en parfaite symbiose avec les codes et les choix des auteurs. Les couleurs franches, vives, brillantes. Le trait net sans fioritures, puis les ajouts en noirs, vaporeux, ombresques, fantômesques pour faire apparaître l'univers de la mine, Giulia, le train... dont on apprend la raison d'être en fin de volume.



C'est un beau livre, en tant qu'objet mais aussi pour son contenu, sur un sujet difficile, traité avec légèreté et pudeur, avec honnêteté et tendresse.
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Macaroni !

Roméo n'a pas le choix : il va passer quelques jours à Charleroi chez son grand-père, Ottavio Rossetto, un homme taciturne qu'il connaît à peine. Cet immigré italien a fui son pays pour rejoindre comme beaucoup d'autres ce qui devait être l'eldorado belge : la mine. Et aujourd'hui les souvenirs, les regrets, les secrets de ce vieil homme seul s'emmêlent.

Malgré la richesse des thèmes abordés : la transmission, la vieillesse, les regrets d'une vie, l'immigration…, cette BD n'a pas enthousiasmé l'ensemble du comité. Tous s'accordent pour dire que cette BD est de qualité mais certains l'ont trouvée trop « classique », les évènements étant trop attendus : le rapprochement du grand-père et de son petit-fils, le cochon appelé Mussolini… D'autres par contre ont été touchés par ce scénario et par le dessin.

PS : Ne zappez pas la préface d'Adamo, elle est émouvante. La postface éclaire aussi sur la genèse et la vie sinueuse de ce projet avant qu'il ne se concrétise en BD : les réécritures, les changements de formats et de dessinateur…


Lien : https://bibliotheque.brest-m..
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Incroyable !

On connaît les romans graphiques... Quand une BD s'étale en longueur, il est de bon ton de l'appeler "roman"... et fatalement vu qu'il est composé de dessins, c'est "graphique". Zabus et Hippolyte nous amènent une "poésie graphique"... Un concentré d'amour sur 200 pages... Arriver à concentrer quelque chose sur 200 pages... c'est un sacré tour de force.



Tout démarre d'une peau de banane, et cela se termine en eau de banane... Et au milieu, il y a Jean-Loup et son urne contenant les cendres de sa mère. Jean-Loup qui a besoin d'un sujet d'élocution et qui va aller demander au roi des Belges, Baudouin 1er. Pas facile évidemment d'avor une entrevue avec le roi. Mais Jean-Loup a ses entrées. Et de l'aide.



Il a dans sa poche une petite figurine représentant Baudouin lors de sa visite au Congo. Cette figurine chuinte un peu quand elle parle, mais ses conseils sont plutôt judicieux.



Le Big Bang... voilà un sujet intéressant. D'autant que l'idée du Big Bang est belge, fruit de la pensée d'un chanoine. Gerorges Lemaître, un proche d'Einstein.



Il vous vient sans doute un adjectif à la bouche... Incroyable. Incroyable que je m'en doute. Incroyable que nous pensions la même chose. Incroyable que la vie ait surgi. Incroyable, cette aventure sur une planète bleue dont nous pillons les ressources.



Ajoutez un humour typiquement belge, surréaliste, tout à fait débridé. Cela m'a fait penser aux BD de Fred dans les années 70 avec Philémon. Une BD bienvenue.



Incroyable est un concentré d'amour, de tendresse, d'empathie, d'ouverture d'esprit, d'espoir, d'opiniâtreté quand on suit Jean-Loup dans sa quête de vérité. Ne rien lâcher, aller de l'avant. Espérer. Vivre. Vivre est une expérience incroyable. Pourquoi se la gâcher avec des brouilles, des disputes, de mauvaises BD, des expériences négatives...? Alors, pour commencer à vivre du bon côté, lisez Incroyable... c'est ... incroyable.
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Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et ..

Quand j'ai vu cette BD sur les rayonnages de la bibliothèque, je l'ai emprunté sans même savoir si c'était une BD pour enfant ou pour adulte, j'ai juste complètement accroché au titre et à l'ambiance de la couverture.

Nous suivons Roman, 11 ans et demi, qui s'inquiète pour sa Maîtresse d'école, Madame Sophie. Madame Sophie, si gentille, madame Sophie qui, déjà fort grosse, a encore pris du poids après les vacances de printemps, madame Sophie qui a l'air d'aller si mal.

J'ai passé un très beau moment avec cette BD tendre et délicate sur la fin de l'enfance, les troubles alimentaires, les déceptions, l'acceptation de soi, les parents qui ne comprennent décidément rien et les grandes soeurs géniales.

Le dessin est très sympathique, doux et tout en rondeurs gracieuses.

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Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et ..

C’est finement interprété. Le sujet est délicat il faut le dire, et je suis juste impressionnée par la délicatesse avec laquelle le scénariste et le dessinateur aborde ce thème. Je l’ai relu, je ne savais plus si le mot grosse était employé et oui, il l’est, ce n’est pas une insulte, c’est une constatation, une constatation faite toute en douceur et en tendresse. Oui Mademoiselle Sophie est grosse, terriblement grosse, mais elle est aussi triste et cette tristesse qui transpire de son être, Romain va essayer de la comprendre, romain va grandir pour porter secours à son institutrice. Car c’est une injustice qui lui est faite à chaque moquerie de ses élèves. Madame Sophie ne mérite pas cela, et il va tout doucement faire tomber la carapace de son institutrice, c’est avec douceur et attention que Romain va nous faire dépasser les apparences pour mieux comprendre la détresse de Mademoiselle Sophie.

Je trouve que le scenario est poétique, de ces poésies qui nous font réfléchir.
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