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Critiques de Violaine Huisman (168)
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Fugitive parce que reine

Au départ, j'ai eu peur de tomber sur un ouvrage à la mode, celui des autrices qui écrivent sur leur mère. Et bien, ce fut un choc. Passé l'incipit flamboyant, les passages décrivant à la fois l'amour fou, passionné d'une mère pour ses filles, mais aussi sa violence, sa démesure, j'ai lu avec avidité ce roman au rythme effréné, comme une danse, avec ses longues phrases au vocabulaire étoffé, aux descriptions de la maladie mentale, de l'amour, du sexe, du désespoir, de la confusion.



Violaine Huisman dresse ici le portrait complexe d'une femme de son temps, dévorée entre ses ambitions et le monde qui l'entoure, les faux-semblants, les illusions, l'aliénation féminine. L'émotion est aussi présente, on ressent à travers les lignes ce trop-plein d'amour, ce déchirement de l'autrice envers sa propre mère.



Un très beau roman, puissant.
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Rose désert

Violaine Huisman est une auteure française. Depuis 20 ans, elle vit à New York où elle organise des festivals et événements littéraires. Je n’ai pas (encore) lu son premier bouquin, autobiographique, intitulé « Fugitive parce que reine ». Je vais vous parler ici de Rose Désert.



La première partie raconte l’histoire de Violaine, qui, à la suite d’une déception amoureuse, décide de faire un voyage fou dans le désert, du Maroc au Sénégal. C’est pas rien comme voyage, n’est-ce pas ! Et pourtant, préparation : zéro. Organisation : zéro. On a rapidement le sentiment que l’unique but de ce voyage est de se confronter au danger, de se faire peur, de se faire mal.



Le récit est ponctué des rencontres que Violaine fait durant son périple mais également des souvenirs de sa relation passée.



Dans la deuxième partie, on entre encore beaucoup plus dans l’intimité de Violaine. Violaine fait part de ses blessures et traumatisme. Une enfance et une adolescence plutôt chaotiques. Un père calme et riche. Une mère hystérique et dépressive mais qu’elle aime énormément.



Tout au long du récit, Violaine revisite ses rapports aux hommes, à l’amour, et bien sûr au sexe. Le sexe est omniprésent. La poésie aussi. J’ai trouvé l’écriture érotique mais brutale. C’est une lecture surprenante, voire déstabilisante. La nette frontière entre la première et la deuxième partie du récit m’a tout d'abord désorientée. Ensuite, j’ai compris que tout était lié... L'amour et tout ce que ça comporte est bien souvent initié avec le schéma maternel...



On sent le besoin de l’auteur d’écrire à tout prix. Ce qu’elle livre est touchant. C’est pourquoi je vous invite à découvrir ce bouquin si vous en avez l’occasion. Pour ma part, j’ai ajouté « Fugitive parce que reine » à ma liste à lire !

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Rose désert

Fugitive parce que reine. Peut-être vous souvenez-vous de ce titre poétique et magnifique emprunté à Proust. C’était celui du premier livre de Violaine Huisman dont la lecture m’avait littéralement saisie aux tripes et au coeur. De ces textes qui par le rythme de leurs phrases et la violence de ce qu’ils dépeignent vous empoignent sans ménagement pour vous laisser, une fois le point final posé, le souffle coupé, groggy, entre stupeur et éblouissement.



Au terme de ce texte tempétueux qui faisait le portrait d’une mère hors-cadre n’ayant trouvé la paix qu'en faisant le choix de la mort, on restait sur une interrogation. Comment est-il possible de se construire avec une telle histoire ?



Dix-huit mois plus tard, Violaine Huisman nous apporte sa réponse.

Avec la même force, la même acuité de regard, la même sincérité, la même capacité à mettre de la distance avec ce qui lui est le plus intime, elle observe la jeune fille puis la jeune femme qu'a enfantée cette mère.



Et ce que l'on n'avait pu qu’entrapercevoir, ce que l'on avait été réduit à imaginer, à redouter, nous explose ici en pleine face.

Violaine ne nous épargne rien et, surtout, ne s'épargne rien. A l’instar de sa mère, elle évoque sans retenue et sans fausse pudeur sa sexualité et le chaos de ses premières expériences sentimentales. Comment une adolescente peut-elle aborder cela quand sa propre mère lui présente une image idéalisée à l’excès de la première fois et lui intime d'attendre sa majorité, tout en exposant sa propre vie sexuelle dans les moindres détails et jusqu’aux plus scabreux ? Comment considérer et approcher les hommes lorsque ceux de sa famille sont au mieux absents - il y aurait beaucoup à dire sur la figure paternelle dans ce livre - au pire, des agresseurs ? Et comment devenir mère à son tour ?



Malgré l’intensité de la douleur causée par l’irrémédiable absence et le sentiment de culpabilité, Violaine est-elle parvenue à une forme d’équilibre et d’apaisement, lui permettant de fonder son identité de femme et sa propre image de la maternité ?

Quoi qu’il en soit, le chemin aura été semé d'expériences périlleuses la menant parfois au bord du gouffre, à l'image de ce voyage à travers l'Afrique effectué pour retrouver sa mère, fil rouge de ce récit, mais surtout métaphore de son cheminement intérieur. Privée de cadres et de repères, elle aura au moins pu compter sur la littérature, omniprésente, pour l’aider souvent à trouver un cap et l’empêcher de complètement se perdre.



Est-il besoin de le dire ? Ce second livre de Violaine Huisman m'a à nouveau foudroyée. La fille bouleverse et émeut autant que la mère.

Dans le parfait sillage de Fugitive, parce que reine, ce second livre me semble d'une écriture plus aboutie et plus maîtrisée encore, sans rien perdre de son intensité ni de son énergie. Violaine Huisman confirme magnifiquement son talent !






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Rose désert

Après mon énorme coup de coeur pour Fugitive parce que reine, le précédent roman de Violaine Huisman, je me devais de lire celui-ci.



On retrouve dans Rose désert, le style et les formules qui font la force du précédent avec ces phrases percutantes qui disent tant de choses en peu de mot, cela reste donc un vrai plaisir de lecture. Néanmoins j'ai trouvé ce livre un peu brouillon et inabouti. Violaine Huisman nous y raconte encore une fois sa propre histoire, de son adolescence à une période difficile où elle part sur un coup de tête en Afrique sans trop savoir ce qu'elle vient y chercher. La construction est calquée sur Fugitive parce que reine, avec une première partie racontant au présent ce drôle de voyage en Afrique et une seconde partie en forme de retour arrière qui dévoile au lecteur la succession d'événements qui l'a amenée là. Même si le procédé reste original, l'effet de surprise n'est plus là et j'ai été un peu déçue de ces trames jumelles. L'auteur revient aussi sur plusieurs événements déjà évoqués dans le précédent roman, accentuant cet effet de répétition. Quelques passages m'ont semblé moins intéressants et un peu longuets et le tout reste un peu bancal, on a parfois du mal à voir où Violaine Huisman veut en venir.



Malgré ces réserves, j'ai quand même apprécié ce livre pour son honnêteté et la franchise de l'auteur et surtout sa manière de se mettre à nu en quelques phrases et de nous faire partager ses sentiments de manière très juste. Certains passages, notamment ceux sur l'Afrique, sont particulièrement bien vus, loin de tous les clichés habituels. Et l'ensemble reste très attachant, on a envie d'en savoir plus sur cette drôle de famille et d'accompagner l'auteur dans sa quête pour se retrouver.



A recommander donc, mais plutôt pour ceux qui ont déjà lu Fugitive parce que reine et qui ont envie de partager encore un peu l'univers de l'auteur.
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Rose désert

Parmi les retrouvailles manquées de cette dernière rentrée, il y a ce roman.



J'avais été totalement envoûtée par la plume de Violaine Huisman avec le magnifique et touchant Fugitive parce que reine. Mais ici, je suis restée sur le bas côté de ce récit introspectif.



Je n'ai pas été emportée par son voyage en Mauritanie, cette fuite dans le désert que Violaine effectue à la suite d'une rupture amoureuse. Je me suis égarée dans l’enchevêtrement de ses souvenirs qu'elle évoque de manière décousue.



Mon intérêt s'est évaporé au fil des pages et a laissé la place à l'ennui. Je n'ai malheureusement pas retrouvé la force des mots de son premier roman mais plutôt un sentiment de redondance.
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Fugitive parce que reine

Que serait le roman français contemporain sans la figure de la mère ? Quel(le) écrivain(e)n'a pas écrit sur celle qui donna lui donna la vie, souvent pas mal de névroses ( remarque applicable au père s'il y a, bien entendu) et donc le terreau nécessaire pour stimuler l'inspiration littéraire ? Quel(e) auteur(e) n'a pas eu une maman toxique, trop aimante, hystérique, diabolique, incestueuse, ... ? Combien lisons-nous par an de ces portraits revanchards ou amoureux dédiés à celles qui nous ont donné le sein, le biberon ou rien du tout ? "Trop !" diront certains.

Cependant, régulièrement, sont offerts à notre curiosité des romans montrant l'inépuisabilité de ce thème si banal. " Fugitive parce que reine " rejoint les rangs bien fournis de ce genre mais dès les premières lignes accroche le lecteur, signe que l'on peut encore surprendre. Il faut dire qu'ici la mère est bien gratinée. En plus d'être très belle femme, elle cumule quelques particularités qui rendent la vie auprès d'elle moins anodine que chez le voisin. Oubliez le train-train habituel de la famille papa/maman/enfants/déjeuner/dîner/coucher et (surprise!) vacances à La Baule ! Catherine ( c'est son prénom) possède le caractère bien trempé de celles pour qui la vie se dévore. Egocentrique, nymphomane, vulgaire, neurasthénique, cyclothymique, névrosée, kleptomane, alcoolique, dépensière, ultra aimante, ... et j'en passe, toute une panoplie de défauts qui rendent aux yeux des enfants extérieurs le personnage tellement plus sympa que la mère en serre-tête penchée sur les devoirs du soir et surveillant d'un œil la pizza qui dégèle et de l'autre un texto d'Hervé ( chut...c'est l'amant du moment).

La première partie du livre, compilation de faits bruts arrivés durant l'enfance de l'auteure, séduit d'emblée par une écriture maîtrisée qui sait magnifier ce flot narratif sans réelle temporalité. Le portrait qui se dessine, sans concession, surprend, étonne, passionne. Et dès que le lecteur commence à se dire : " Ca va être comme cela jusqu'à la fin ? Ca va finir par me lasser...", hop, la première partie se termine pour embrayer sur une partie plus classique, façon biographie sur cette cette femme vraiment peu ordinaire. Le rythme rapide emprunté fait que les pages se tournent sans que l'on s'en aperçoive. On commence à sentir poindre le souffle de l'excuse, le parcours sinueux amenant la compréhension et nous donne à ressentir l'amour de ces filles pour cette mère qui, bien qu'ayant contracté un mariage dans la grande bourgeoisie parisienne, n'a pas eu un vie si facile.

Le livre se conclura par une troisième partie plus lacrymale, sur le vide de son absence qu'il faudra que l'auteure affronte désormais.

On referme ce roman intrigué, assez abasourdi par ce récit. Cette plongée à l'intérieur d'une grande bourgeoisie déjantée, bien réelle ( on peut en retrouver la traçabilité sur le net, aucun nom n'ayant été changé) suinte d'amour malgré un portrait sans concession.

Encore une fois, on s'aperçoit que malgré la banalité du sujet, il existe toujours des auteurs pour le colorer de façon originale et prenante. La belle écriture inspirée de Violaine Huisman nous prouve que le thème de la mère est décidément inépuisable ...et continuera à nous passionner jusqu'à la nuit des temps ( sauf si les progrès de la société libérale dirige l'élevage de nos futurs enfants sur un modèle batterie).
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Fugitive parce que reine

« Maman était une force de la nature et elle avait une patience très limitée pour les jérémiades de gamines douillettes. Nos plaies, elle les désinfectait à l’alcool à 90 °, le Mercurochrome apparemment était pour les enfants gâtés. Et puis il y avait l’éther, dans ce flacon d’un bleu céruléen comme la sphère vespérale. Cette couleur était la sienne, cette profondeur du bleu sombre où se perd le coup de poing lancé contre Dieu.»

Ce roman raconte l’amour illimité de deux sœurs pour une mère fantasque, insaisissable et possédée. Au cours du roman, l'auteur relate leur coexistence à toutes les 3, faites de manque, de douleurs, d'amour et revient aussi sur la vie, la jeunesse de leur mère, qui n'a pas eu d'enfance heureuse.

Ce roman est très particulier, je n'ai pas aimé du tout.. Je ne suis pas arrivée à percer les intrigues, les enjeux et je l'ai trouvé très long...
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Fugitive parce que reine

Dès les premières pages, on plonge dans l’intimité d’Elsa et Violaine, deux sœurs malmenées par une mère psychologiquement instable, mais profondément aimante. Violaine Huisman, l’auteure raconte de sa plume de grande qualité, touchante et fluide, ce quotidien complexe, sans jugement, comme on pose un constat, un résumé de vie, tel quel, brut, sans fioriture, avec la douceur des beaux instants et la crudité des violences. L’amour suinte à chaque page et, malgré les défaillances et les excès, malgré l’exposition d’une intimité qui parfois heurte – sommes-nous des voyeurs ? Quelle part de chaque histoire doit-elle demeurer secrète, privée ? – la vulnérabilité des protagonistes nous saute au visage, nous serre les tripes et nous bouleverse.

Catherine, cette mère border-line, maniaco-dépressive, Violaine nous livre son histoire, dans la seconde partie de son roman. Elle l’humanise par le récit d’une enfance brisée et d’une construction vacillante. C’est une femme éprise de liberté entravée par un besoin éperdu d’amour et de reconnaissance. Elle poursuit de futiles bonheurs, se détruit, chaque jour davantage, s’accroche aux illusions, creusant le lit de sa folie. Ses excès s’intensifient au point de perdre pied, au détriment de ses filles ; ses filles qu’elle aime plus que tout, mais qu’elle oublie parfois, qu’elle élève sans limite, à coup de stilnox* et lexomil*, d’insultes et de baisers.

« La vérité d’une vie n’est jamais que la fiction au gré de laquelle on la construit. »

Violaine Huisman rend un puissant hommage à cette mère imparfaite. Elle tempère les évènements, explique, raconte et surtout évoque l’amour passionné des filles à une mère et d’une mère à ses filles.

Un premier écrit personnel magistral.

Une plume magnifique
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Fugitive parce que reine

Rouler sur les trottoirs pour éviter les embouteillages, fumer à en faire déborder les cendriers, s'habiller de Dior dans les diners et jurer comme un charretier, traiter ses filles de salopes après tout le mal que je me suis donné pour vous pour l'instant d'après les embrasser en leur jurant un amour éternel, tandis que le père se contente d'un rôle à éclipses, voilà ce qu'est Catherine, la mère de Violaine, dix ans, et de sa sœur de deux ans son aînée. On suit donc l'enfance chaotique des deux sœurs élevées par une mère qualifiée de "maniacodépressive", une enfance brutale où l'amour maternel est aussi passionnel que celui qu'elle a voué à ses maris successifs, puis, dans une deuxième partie, la vie de Catherine racontée par Violaine. Issue d'un milieu populaire, victime d'une grave maladie et hospitalisée jusqu'à ses cinq ans, Catherine est devenue danseuse malgré sa jambe plus courte que l'autre, capable malgré sa patte folle d'exécuter parfaitement les 32 tours fouettés du Lac des Cygnes au milieu du salon, et doit à sa beauté d'avoir pu pénétrer le monde des affaires et de l'argent, dont elle a adopté une partie des codes sans jamais oublier ses jurons.



Ce récit, que l’on suppose amplement autobiographique, fait le portrait d’une femme excessive dans tous les sens, dans sa beauté, dans son comportement, borderline, psychologiquement fragile et ensuite perturbée. Il est également un hommage d’une fille à sa mère, dont elle ne condamne jamais les excès, une mère qui a aimé ses filles, parfois trop, parfois mal, "cet amour qui la faisait nous appeler, quand nous n’étions pas des petites connes ou des salopes ou des pétasses, mes chéries adorées que j’aime à la folie, cet amour la fit vivre autant qu’elle le put.", capable de donner du Lexomil ou du Stilnox à ses filles de dix et douze ans et de les couvrir de baisers.



En retour, ses filles lui vouent un amour absolu et ce sont elles qui font la ramener à la vie. Jamais de ressentiment, en témoigne leur tristesse à sa mort. Et même une forte empathie. Dans le pathétique des obsèques, auxquelles n’assiste aucun des amis de Catherine, ni le père, et la cérémonie de dispersion des cendres - qu'elles ont dissimulées dans des boîtes à thé Kusmi -, au large de Dakar, on sent là encore cette volonté des deux sœurs de rendre hommage jusqu’au bout à leur mère.



Enfin, à travers ce récit, se pose une question sur l'identité féminine : peut-on être femme et mère en même temps, où faut-il choisir ? L’une n’exclut-elle pas l’autre ? La question est là à travers trois générations : Jacqueline, la mère de Catherine, une femme plutôt passive, gagne-petit, devenue mère bien trop tôt ; Catherine, dont l’enfance traumatisante a dû contribuer à sa folie, femme fatale éprise de liberté mais aussi soumise aux fantasmes de son mari, mère aimante et dépassée, parfois violente ; enfin Violaine, émancipée, grandie à la fin du récit mais meurtrie et sans enfant, qui à la mort de sa mère a l'âge de celle-ci lorsqu'elle est devenue mère…



Une citation qui je pense résume bien le personnage : "Maman était une des plus belles femmes que la Terre ait portées, disaient tous ceux qui l’avaient connue au paroxysme de sa splendeur, et sa beauté lui fut au moins aussi fatale qu’elle le fut aux hommes et aux femmes qui succombèrent à sa séduction."



Un roman magnifique et riche, porté par une langue somptueuse, aux phrases longues et balancées, aux alexandrins en prose ("Nous étions consciencieuses, nous étions travailleuses" p.33), qui sait sur la même page faire la place à une certaine drôlerie, par exemple lors des disputes entre les parents, lorsque le père lui dit : "Tu me pourris la vie ! Il fallait entendre son gémissement torturé, son couinement supplicié. On aurait dit un violon tzigane sur ampli électrique. Le lendemain, il revenait se faire pourrir la vie encore un coup.", et laisser s'exprimer le franc parler de Catherine ou de son père, lorsqu'il raconte à ses deux petites filles médusées qu'à son retour de prison "il lui fallait de la chatte" (p.94).



Le père n'est pas venu aux obsèques. Violaine fait part de sa tristesse : "Juste cette fois, je voulais qu'il reprenne sa place auprès d'elle, juste une dernière fois, qu'il redevienne le roi auprès de notre reine. Mais sa reine lui avait échappé depuis longtemps déjà. Et la fugitive ne reviendrait pas." Une reine à la couronne trop lourde et à la patte folle, fugitive parce reine. Dire que c'est un premier roman !


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Fugitive parce que reine

Un livre qui ne laisse pas indifférent et que je ne suis pas prête d’oublier.

Un beau témoignage d’amour. Un livre vrai sans fioritures... moi-même ayant eu une mère bipolaire j’ai tourné le dos d’emblée à ce livre...



Puis il m’est revenu comme un boomerang par le biais d’une amie...



Moment très fort de lecture, très beau témoignage et une belle prouesse littéraire.



Violaine Huisman et sa sœur ont hérité d’une force incroyable, on se demande comment elles n’ont pas été emportées par le naufrage de leur mère... et à cette question à peine pensée... d’emblée vous êtes éclaboussé violemment par cet amour maternel indéfectible malgré la violence de la tempête.



Et on est touché par cette mère bipolaire et cabossée que la vie a rudoyée... On y trouve la maladie durant la petite enfance et plus tard, la difficulté d’être mère, l'art, la différence de castes, la fragilité de la jeunesse, la beauté, les hommes, et le sexe et l’argent y tiennent aussi leur place avec des choix pas toujours heureux mais toujours guidés par un besoin de liberté absolue, insatiable et souvent destructrice car sans limite.



Oui tous les ingrédients d’une héroïne de son époque... et tous les éléments pour un film.

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Fugitive parce que reine

Fugitive parce que reine. Rien que le titre devrait suffire à vous pousser à ouvrir les pages de ce livre. Il y a tellement de promesse dans ces 4 mots empruntés à un certain Jean-Paul Sartre qu'ils en sont presque une oeuvre à eux tout seul.  J'ai fait rouler ses 4 mots dans ma bouche comme une friandise pendant des semaines avant d'ouvrir le livre retardant ainsi le moment de la découverte pour sentir l'impatience m'envahir. Fugitive parce que reine est un livre qu'on lit en apnée, le souffle coupé par la violence de l'écriture, subjugué par la folie, dévastée par l'amour.

Au début de ma lecture j'ai commencé par cocher quelques pages pour noter quelques citations j'ai bien vite compris mon erreur il aurait fallu copier le livre en entier. Je ne résiste pas pour autant à vous en livrer un passage :



"Et je m’occupe, figure-toi connard, je m'occupe de tes filles par exemple au cas où tu ne serais pas au courant, bien que je n'ai pas leur garde, bien qu'on m'accorde l'aumône de les garder sous mon toit ! Tu veux savoir à quoi je passe mes journées, c'est ça ? Tu veux que je te fasse le déroulé minute par minute ? Mais même les prisonniers ont de plages de liberté où on leur fout la paix ! Je n'ai de comptes à rendre à personne, à aucun d'entre vous, vous m'entendez ? Je ne répondrais pas à vos questions abusives, je ne répondrai pas au harcèlement perpétuel. Je fais ce que je veux, c'est clair ? Je suis majeure et vaccinée et je vous dis merde, tous autant que vous êtes ! Je vais finir par me barrer si ça continue.  Le jour où je me bousillerai, vous irez encore vous demander comment c'est possible, mais pourquoi donc ? Je suis humaine, vous pouvez vous mettre ça dans le crâne une bonne fois pour tourtes ? Je suis un misérable être humain, comme tout le monde, j'ai des failles, des faiblesses, et oui, même des envies parfois, et là j'ai vraiment, mais vraiment envie que vous me foutiez la paix !"



Des failles elle en a, cette mère qu'une folie incendiaire habite, elle n'a même que ça. Elle en a tellement qu'on se dit que si les services sociaux avaient mis le quart d’un doigt de pied dans son foyer elle en aurait retiré fissa les deux gamines. Et pourtant, pourtant ce n'est pas le ressentiment qui habite ses filles, ce n'est pas la voix d'une enfant maltraitée qui ose enfin s'élever pour dire un foyer dysfonctionnel. C'est une voix de petite fille qui crie son amour à sa mère.  Alors quoi ? Le syndrome de Stockholm ? Peut-être, ou pas. Parce que ce qui sauve cette mère qui roule sur les trottoirs, trimbale une armoire à pharmacie dans ses poches, picole comme pas deux et jouit d'une sexualité débridée c'est l'amour, le charisme sûrement un peu aussi mais surtout l'amour. C'est l'amour qu'elle porte à ses filles qui la sauve, cette amour qui est parfois la seule chose qui est resté à la surface quand tout foutait le camp. 

Fugitive parce que reine est un très bel hommage à une mère qui fut aussi une femme qu'une folie sauvage habitait. Une séductrice qui séduisit hommes comme femmes, qui aima avec fougue mais jamais la bonne personne ou pas assez longtemps ou pas assez ou trop allez savoir...
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Fugitive parce que reine

C’est l’histoire d’une maladie qui brise le corps et le cerveau : la maniaco-dépression. C’est surtout l’histoire d’un amour absolu, sans aucune barrière, d’une fille pour sa mère fendillée.

Dans la première partie de son roman, Violaine nous raconte Catherine avec la pureté de son regard d’enfant, tandis que dans la seconde elle choisit un mode plus linéaire pour nous révéler la vie de sa mère, tentant d’éclairer les failles et les blancs qui parsèment son histoire. Et peu à peu, l’image derrière le puzzle apparaît, les blancs sont peuplés, les interrogations trouvent des réponses et les fêlures s’expliquent, effarantes.

Catherine est terriblement imparfaite, toujours extrême, parfois dangereuse. Catherine hurle, Catherine insulte ses filles, Catherine boit, Catherine fait n’importe quoi. C’est une exaltée, une incontrôlable reine, sans cesse dans l’exagération, le spectaculaire, le sublime. De page en page, de catastrophe en catastrophe, Catherine reste toujours cette femme excessive, effrontée et libre.

Des sujets très durs sont abordés qui nous bousculent et nous heurtent. C’est une lecture douloureuse, âpre et éprouvante, mais portée par une écriture d’une maîtrise affolante. Si les premières pages m’ont aussitôt fait penser au superbe "Rien ne s’oppose à la nuit" de Delphine de Vigan, Violaine Huisman me l’a rapidement fait oublier tant sa plume est singulière, parfois cocasse, impertinente, toujours ensorcelante.

Ses mots, Violaine nous les crache au visage : crus, poivrés et rugueux. Ses phrases s’étirent, élancées, échauffées, jusqu’au craquement. C’est un vrai coup de foudre que j’ai vécu pour cette écriture, à la fois brute et raffinée, colorée, irrévérencieuse, mais aussi pour la femme qui transparaît derrière ces mots.

C’est un roman dérangeant qui plonge le lecteur dans un profond malaise, mais Violaine a suffisamment de talent pour enrober ce malaise et le rendre plus délicat et plus onctueux. Au-delà de la découverte d’une histoire familiale bouleversée par les drames et la maladie, ce roman est pour moi la découverte d’une plume magnétique, précise, envoûtante, écorchée.

C’est un portrait qui mêle le sordide à la grandeur, la beauté à la disgrâce. Mais finalement, même le laid, Violaine le rend beau. C’est le roman d’un amour fou, un amour désaxé, violent, parfois sinistre. Mais un amour qui pardonne tout, qui endure, accepte et protège. Un immense merci aux éditions Folio sans qui je serais passée à côté de ce magnifique roman.
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Fugitive parce que reine

Un roman violent, tourbillonnant, ivre de vie.

Un hommage vibrant, à l’amour indéfectible d’une fille à sa mère. Un pardon peut être ? Une réparation pour cette petite fille ayant grandi dans la violence et la déstructuration.

Un petit rappel à « Rien de s’oppose à la nuit » de Delphine de Vigan, mais avec une plume bien plus fine et acérée.

Une description minutieuse et très juste de la bipolarité. Des mots authentiques face à cette folie. Un rythme enivrant, un livre intelligent émouvant et triste.

L’histoire d’une survie malgré une enfance abimée et violentée.

L’histoire de la reproduction aussi, des maltraitances sans fins qui perdurent dans nos sociétés, malgré l’envie parfois de changement. De cette grand-mère victime de viol qui n’arriva jamais à pardonner à sa fille d’être la mais qui aima ces petites filles profondément.

Celle qui sera source d’équilibre pour les plus petites quand elle fut la source de déséquilibre de leur mère.

L’amour toujours qui transgresse et transforme. Une vie à part, fantasque, loin de la vie ordinaire et ces impossibilités d’excès, une vie qui aurait été beaucoup plus tragique sans l’adoucissement qu’apporte l’argent.

Un espoir aussi, car rien ne semble perdu à la lecture de ce livre. Malgré nos empêchements, nos manquements, nos excès de parents pouvant parfois abimer, l’amour semble quand même pouvoir se hisser et rendre positive la vie.



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Fugitive parce que reine

Mal à l'aise pour parler de ce roman admirablement écrit. Mal à l'aise car j'en reconnais toutes les qualités littéraires, indiscutables, mais je n'ai pas su l'aimer. Et ce n'est pas le roman lui-même qui est en cause, mais le moment de ma lecture. Celle-ci est venue à la suite de la découverte de trois autres romans sur le même sujet : l'amour incandescent pour une mère, défaillante, fugitive, disparue, alcoolique, malade, aimante, secrète... (liste non exhaustive). Et là, j'ai eu comme une grande lassitude. Et là je n'ai pu m'empêcher de comparer. Et "Fugitive parce que reine" n'est pas celui que je préfère, loin de là ! Paradoxal, me direz-vous, puisque j'en reconnais et en admire les qualités littéraires. Certes, mais, en ce qui me concerne, ces qualités-là justement ont bloqué toute émotion. Comme si la beauté de l'écriture me demeurait froide et étrangère. Trop visiblement "apprêtée" en quelque sorte. Vraiment je n'ai pas "accroché" du tout. Mais ce n'est que mon ressenti sauvage, si je puis dire, entièrement coupé de toute analyse et de toute objectivité !
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Fugitive parce que reine

Dans ce premier roman autobiographique Violaine Huisman commence par raconter le séisme qui a bouleversé sa vie le jour de la chute du mur de Berlin en 1989. Ce jour là, Violaine a dix ans et sa mère Catherine est internée brutalement, rien n'est dit à Violaine et à Elsa sa sœur de douze ans si ce n'est que leur mère est maniaco-dépressive. Les fillettes sont recueillies chez des amis, "leurs familles de substitution, leurs familles en kit, à monter soi-même".



Catherine, une femme de la haute bourgeoisie d'une époustouflante beauté, vivait avec ses deux filles, séparée de son mari qui leur rendait visite tous les soirs pour leur raconter sa vie "Maman et papa n'avaient que faire de nos désirs ou de nos besoins dans le cérémonial qu'ils avaient établi. Nous étions les instruments de leur jeu", un père qui voyait ses filles comme sa cour en admiration devant lui... Catherine, une femme excentrique à l'impressionnante consommation de médicaments et d'alcool, une femme qui n'avait que faire des conventions et qui menait une vie sexuelle débridée laissant ses petites filles assister au défilé d'amants tous plus bizarres les uns que les autres, une femme aux multiples troubles du comportement...

Violaine et Elsa ont été élevées sans règles ni limites dans la crainte permanente de ne pas retrouver leur mère vivante au réveil ou en rentrant de l'école. Les petites filles ont grandi trop vite, mêlées aux problèmes des adultes, mais ont développé un magnifique lien entre elles, elles ont vécu des moments d'angoisse mais aussi de magnifiques moments de gaieté avec leur mère fantasque et surtout elles ont porté le pouvoir fantastique de maintenir leur mère en vie dans une impressionnante inversion des rôles mère/filles.



Dans la seconde partie de son roman Violaine Huisman annonce vouloir rendre son humanité à sa mère en devenant la narratrice de l'histoire de sa mère, son texte devient alors une biographie de sa mère qui nous permet de mieux comprendre Catherine. On découvre alors son histoire et celle de sa mère Jacqueline et c'est alors le portrait de trois générations de femmes qui apparaissent avec Violaine, Catherine et sa mère Jacqueline. On comprend alors les failles et les blessures d'enfance de Catherine ,écorchée vive, en apprenant les carences affectives dans sa tendre enfance, on comprend mieux les fondements de sa personnalité et de son mal être caché derrière "sa folle vie de luxe et de luxure".



Dans la dernière partie Violaine Huisman reprend le récit à la première personne pour relater le décès de sa mère.



C'est l'histoire d'un amour fou que nous raconte Violaine Huisman "Maman et ma sœur s'aimaient comme des sauvages, elles se seraient entretuées pour se le prouver", du besoin pathologique de preuves d'amour d'une mère et d'un amour inconditionnel de deux enfants pour une mère défaillante, d'une vie passée à s'aimer à la folie et à "s'embrasser avec ivresse". "Non il n'y a rien de normal dans cette famille, mais il y a de l'amour à revendre."



J'ai aimé ce roman autant pour son fond que pour sa forme. La construction du récit est très habile, d'abord témoignage d'une drôle de vie, il devient une biographie de sa mère que l'auteure rédige avec une réelle mise à distance. Une construction tellement habile qu'à la fin de la biographie de sa mère j'ai eu envie de relire la première partie. La dernière partie sur la mort de Catherine est sublimée par l'insertion du poème que Violaine a écrit à sa mère lors de son hospitalisation brutale lorsqu'elle avait dix ans. "Maman, Maman, Toi qui m'aimes tant, Pourquoi partir sans me prévenir..."

L'écriture est tout aussi magnifique que le titre, Violaine Huisman accomplit la prouesse de mêler à son écriture très élégante des éléments de langage de sa mère qui avait son franc parler haut en couleurs.

J'ai lu d'une traite l'histoire de cette femme certes libre mais surtout en proie à une terrible souffrance. J'ai aimé cette histoire d'un amour inconditionnel de deux filles envers une mère vécue comme leur héroïne, histoire où très certainement l'auteure mêle le vrai et le faux. Un bel hymne à la vie et à l'amour.

Violaine Huisman, une auteur à suivre !
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Fugitive parce que reine

Un très beau roman d'amour entre une mère et ses filles. Une mère "décalée", fantasque, éprise de liberté.



Dans la première partie,  une petite fille nous raconte la vie avec sa soeur et sa mère. Les mariages, les divorces, les coups de folie, les emportements et les actes d'amour pour ses enfants, tout y est narré. Souvent, on s'interroge, on s'indigne de certains comportements qui frôle l'irresponsabilité.



Dans la seconde partie, on découvre l'histoire de cette mère, son enfance, ses parents, sa passion et son désir fou d'anticonformisme dans un monde qui ne sera pas toujours le sien.



On comprend ce qui, peut-être, explique ce comportement si différent, choquant peut être parfois. On découvre comment c'est construit la vie de cette femme, de cette mère.



J'aime ce portrait sans concessions ni artifices d'une mère, d'une femme et des fragilités qui ont fait ce qu'elle est. Il y a quelque chose de très fort qui se dégage de ce roman. Au delà de la "folie", il y a l'amour.
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Fugitive parce que reine

Un amour maternel fou, passionnel, toxique, inconditionnel, étouffant, immuable.



Si, au cours de la première partie, je me suis souvent dit « Olala les pauvres gamines. », « Olala, comment se construire après avoir eu une mère si illuminée, extrême, lunatique ? » , la seconde partie m’a fait ressentir tout autre chose envers Catherine, cette femme trimballée par la vie, mal née, mal aimée, mal grandie, mal écoutée voire muselée.

Une étrange tendresse, beaucoup de compassion, et énormément de sympathie pour cette femme certes bancale, certes souffrante, sans aucun doute excessive dans toutes ses émotions.

Démesurée dans la tristesse comme dans l’allégresse, qui aime violemment et éperdument ses filles, leur père volage, et son père malgré tout.



L’histoire aurait-elle été la même à une autre époque ? Aurait-on davantage écouté ce qu’elle avait à dire, ce qui la brisait, ce qui la torturait ?

C’est un livre sur la relation absolue entre une mère et ses filles, qui frise parfois le délire, mais ô combien magnifiquement écrit par sa cadette, l'autrice, Violaine Huisman.

Et je ne pense pas oublier Catherine de sitôt.
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Fugitive parce que reine



Dans ce premier roman autobiographique, Violaine Huisman raconte son enfance et sa vie de jeune femme, en parallèle de celles de sa mère, fantasque, solaire, furieuse, déraisonnable, malade. L'histoire, construite en trois parties, emporte le lecteur dans le quotidien décousu de cette famille, d’abord à travers les yeux d’enfant de l’auteur et de sa grande sœur, puis directement raconté par la voix de femme de leur mère.

Chaque page alterne entre l'intensité des moments joyeux et l'impossibilité du quotidien, entre l'amour fou et la sensation de chute. Ce livre, que j’ai beaucoup aimé, m'a d’ailleurs fait penser au roman d'Olivier Bourdaut ''en attendant Bojangles'' dans son thème et son format. Malgré la tristesse et la sensation de désordre, de gâchis, l'amour et la joie triomphent. Superbe lecture!
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Fugitive parce que reine



Le premier de Violaine Huissman, un roman autobiographique, un roman de femme, écrit pour une autre femme, plébiscité par des femmes (prix Marie-claire mais aussi prix Françoise Sagan) ça raconte l'amour inconditionnel liant une mère à ses filles, malgré ses fêlures & sa défaillance !



C'est en feuilletant ce bouquin que l'on prend conscience du poids des mots... Violaine est crue , elle est directe, elle va tout de go ! Et ne ménage pas ses mots ! Aucun cérémonial ! Elle conte, relate, retrace son enfance, leurs vies, sa sœur Elsa & elle, au contact de cette mère, Ô combien originale, extravagante, têtue, déséquilibrée, dépressive !

Il y a quelque chose de dérangeant, quelque chose qui ne colle pas à l'image qu'on se fait de "la mamma".

Catherine est avant tout femme. Elle gueule sur ses filles, oublie de les ramener de l'école, se tape des hommes, des femmes, les deux a la fois, fume, boit, se drogue & conduit comme un chauffard ! Cette mère est une calamité, une force de la nature ! Le tout Détaillé dans trois parties.



C'est tellement puissant, qu'on n'en peut plus de cette femme excessive, mais on s y attache & on l'aime ! Parce qu'il n'y a pas de mode d'emploi pour être maman, parce qu'on fait toutes comme on peut ! Parce que, outre sa détresse, elle aime Elsa & Violaine d'un amour infini.

J'ai eu envie de serrer Catherine contre moi, mais j'ai aussi eu envie de détaler. Une ambivalence bien traduite !



C'est assez brut, sans aucune pudeur, un vocabulaire riche & choisi mêlant des expressions d’une grossièreté saisissante ! Qu'il est pénible d'avoir mal à l'être ! Bref c'est beau, tragique, scabreux & surtout Humain !
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Rose désert

Je me suis totalement égarée dans ce livre.

Il ressemble pour moi à un véritable chaos.

Autant j'avais apprécié "fugitive parce que reine", autant celui ci, je suis visiblement passée totalement à côté.

Je me suis accrochée, pourtant maintes fois tentée de l'abandonner.

J'ai cherché des avis un peu partout, je ne suis tombée que sur des avis élogieux ou des qualificatifs que je n'ai absolument pas retrouvés en le lisant.

Je trouvais l'idée de ce départ dans le désert après une rupture amoureuse intéressante, un moyen de faire le point, sur tout. Je n'ai rien compris... rien trouvé...

Ce livre a été pour moi un vrai labyrinthe, où seule la partie qui nous ramène à " fugitive parce que reine" m'a de nouveau conquise.

L'écriture est pour moi un "avortement", je n'y ai trouvé aucune poésie.

Quant au fait qu'il y ait selon certains, des passages pornographiques alors là, je cherche encore, certes, il est question de sexualité dans certains passages... mais pornographie?

cela n'a en soit pas d'importance, sauf que je suis surprise de trouver des avis similaires, avec ce même mot? Dont la portée n'est pas sans importance.

Je m'interroge.

J'ai donc aimé le 1er et non celui ci, alors que la totalité des lecteurs ont autant apprécié l'un que l'autre...

Je vais attendre vos réactions avec intérêt et l'avis de ma fille qui me l'a offert et qui avait également adoré le 1er.

On ne peut pas tout aimer et être sensible à tout.
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