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Critiques de Violaine Huisman (168)
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Fugitive parce que reine

Un livre particulier, sélection des "68 premières fois" : la maternité en question.



Faut-il être soi-même bien dans sa peau pour être mère ? Ce roman autobiographique certainement, est difficile émotionnellement tant le quotidien est décrit crûment.



Quels événements ont été vécus par cette mère, Catherine, pour qu'elle soit si tyrannique, aucune faiblesse possible à Violaine, 10 ans. Pourtant, Violaine et sa grande soeur Elsa, vont redoubler d'amour pour cette mère fantasque, toxique, perdue, soutenue par des substances chimiques diverses, internée à plusieurs reprises.



Elles veulent tellement être aimées. La description en parallèle de la descente aux enfers de Catherine et de la destruction du mur de Berlin, montre l'ampleur de la dépression, la déflagration. Les enfants sont spectatrices, observatrices sans moyens de contrer la maladie. Violaine aimera passionnément cette mère despotique qui jalouse sa beauté.



Catherine aurait aimé que ces filles ne traversent pas un "désert d'amour" mais ne vainc pas ses démons, les transportent depuis l'enfance et finit par user sa vie qu'elle veut finir comme une reine.



Un roman difficile sur la maltraitance psychologique. Ce besoin irrépressible des enfants de trouver l'amour malgré tout. L'écriture tantôt élégante, tantôt grossière, précise, de Violaine Huisman est directe, comme un uppercut. l'histoire est saisissante.



Violaine Huisman livre une histoire d'amour incroyable. Elle fait de sa mère la Reine de son coeur.



Cela a été une lecture difficile, inconfortable qui bouscule. Décidément, j'ai un peu de mal avec l'autobiographie, le témoignage, trop souvent douloureux.

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Fugitive parce que reine

Les mots risquent de me manquer cette fois.

Je suis renversée.

Là, sur le bas-côté.

Cette mère qui roulait trop vite, je l’ai prise de plein fouet.

Des échos, des fantômes. J’ai rarement été à ce point traversée par un livre.

Violaine Huisman signe son premier roman, son histoire.



Une mère maniaco-dépressive qui manipule de sa beauté les hommes comme les femmes.

Une mère imprévisible.

Les mensonges.



Une mère à l’enfance terrible. Un enchaînement de mauvais choix, des hommes qui n’auront de cesse de la trahir. Un amour passionné, violent, libéré et pourtant asphyxié. Asphyxiant.



Une maman trop occupée à tenter d’être aimée par son Roi.

Une maman qui dansait telle une étoile, telle une Reine. Une maman que l’on vénérait malgré la violence. Malgré les crises. Malgré les coups.



S’inventer des rituels de peur que les lumières ne s’éteignent. Une maman. Présence que l’on étreint, que l’on vénère plus que tout.



Une sœur aînée qui prend les coups pour sa cadette.

S’aimer autant que l’on se déteste. « Je suis mère mais je suis aussi une femme. »



La culpabilité d’enfants qui ne peuvent pas comprendre et qui pourtant perçoivent tout. Leur égoïsme. La douleur. La détresse mais aussi l’injustice, l’anormal.



Une maman fugitive. Une maman en éclats. Une maman que l’on surveille pour qu’elle ne s’enfuit pas.

Et cette douleur de vivre. Cette angoisse. L’âme abîmée. Flagellée.

Cette maman à qui les hommes appartiennent. La toute puissante, le règne suprême.



Cette éternelle amoureuse dont l’histoire terrible se murmure.

Un père, une mère, un amour en foutoir. Un amour fou. Sans le vouloir.

C’est l’histoire d’une femme, d’une mère qui perd peu à peu les pédales.



Écrire.



Nous sommes témoins de tout. L’édifice. Les rêves. L’effondrement.

Ses écarts, qui trahissent la voix de la petite fille qui prend le dessus sur le texte et ses souvenirs.

Une langue érudite, grossière, émouvante et poétique.
Lien : https://loupbouquin.com/2018..
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Fugitive parce que reine

Pour moi, ce premier roman de Violaine Huisman est le dernier que je dois lire dans le cadre de la sélection hiver 2018 des 68 premières Fois.

Le titre, Fugitive parce que reine, m’a tout de suite intriguée ; son sens m’échappait, sa construction me gênait sans que je m’explique pourquoi : causalité bancale, verbe omis... ?



Ce roman est le récit à la première personne d’une femme dont la mère souffrait de « schizophrénie, mythomanie, kleptomanie, alcoolisme, tour à tour neurasthénie et hystérie ». La narratrice raconte son enfance avec sa sœur de deux ans son aînée, les sautes d’humeur de leur mère, ses moments de force et d’euphorie, sa fragilité et ses défaillances, sa dépendance aux médicaments... Cette description du quotidien, le portrait de cette femme tantôt attendrissante, souvent diabolique deviennent vite dérangeants. Ce que vivent les deux fillettes est une tragédie au sens classique qui provoque horreur et pitié.

Quand, à la p. 81, nous apprenons le prénom de la narratrice, Violaine, la tension monte d’un cran car le récit prend une dimension autobiographique difficilement soutenable. Puis le nom de la mère, Catherine Cremnitz, est enfin prononcé p. 183 et le portrait de femme prend alors sens : Violaine Huysman nous raconte sa propre mère, décédée en 2009, dans un récit haletant, mêlant la passion amoureuse de ses parents, les excès en tout genre (sexe, drogues, médicaments), l’angoisse quotidienne et un véritable travail sur le langage...

Le sujet est difficile : comment expliquer la maladie psychiatrique à des enfants ? Comment se faire une idée claire de ce type de maladie quand on est enfant ? C’est « irreprésentable », peut-être encore plus difficile dans ce milieu de « grands bourgeois » où tout se joue dans une forme de paraître...



L’écriture est soutenue, travaillée, esthétique, riche d’une intertextualité évidente ou en filigrane qui me parle avec Apollinaire ou Baudelaire par exemple ; soudain cela devient grossier, insultant quand il s’agit de retranscrire les mots de la mère. C’est assez brut aussi, sans filtre, mais non dépourvu d’humour et de dérision, sans pathos excessif surtout. L’auteure a un réel souci du détail pour décrire les intérieurs, les ambiances et les situations ; l’effet de réel est indéniable.

Le récit de la première partie est à l’image de la personnalité et du délire de la mère : pas de découpage, pas de chapitre mais une litanie entrecoupée de pauses. Ce n’est pas ennuyeux, mais oppressant comme une « mélopée », « une écriture représentative d’un vécu paradoxal » pour reprendre les mots qui caractérisent l’écriture de la mère dans son propre roman. La seconde partie est purement biographique, dans une narration omnisciente qui semble trancher avec ce qui précède ; le contraste est comme une respiration, ce changement de registre et de tonalité est reposant, du moins à prime abord, car rapidement, le récit revient à une déclinaison des mêmes thèmes avec les mêmes mots, le même style : « folle vie de luxe et de luxure ». Le lecteur relit la même histoire : seul varie le point de vue. Le JE de la fille reprend la parole puisque la troisième partie commence avec l’annonce de la mort de la mère.

Une clé de lecture est souvent mise en avant avec le personnage mythique de Médée, très beau personnage de femme, mais extrêmement controversé ; C’est une femme savante, mais aussi une sorcière et surtout une infanticide car, abandonnée par Jason, elle se venge en assassinant ses deux enfants. Cette référence laisse planer une menace et l’entretient.

La littérature et l’écriture sont aussi présentes et servent de fils conducteurs, par le biais du livre de la mère, Saxifrage, du poème de la petite fille librement inspiré d’Apollinaire et enfin de ce roman.



Voilà une lecture difficile pour moi, que j’ai mis plusieurs jours à mener jusqu’au bout et que je qualifierai de « sulfureuse » et même de toxique. Selon la formule consacrée, ce roman ne laisse pas indifférent(e).

Je respecte la catharsis de l’écriture mais ce roman n’est pas pour moi : la rencontre n’a pas eu lieu.

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Les monuments de Paris

Dans un récit où l"on sent presque à chaque ligne le poids de sa généalogie, Violaine Huisman huitième enfant de Denis Huisman, nous relate d' une écriture fine et sensible une grande partie de la vie son père. Ecrivain, philosophe et homme d'affaire, personnage iconoclaste et attachant; elle nous conte avec beaucoup de pudeur les derniers jours de son père, décédé peu après le confinement.

En remontant le fil de son histoire, Violaine Huisman part à la recherche d'une figure emblématique de sa famille: Georges Huisman, grand-père de l’autrice. Haut fonctionnaire, proche du ministre Jean Zay., il obtient en 1934 la direction générale des Beaux-arts. À ce titre, il aide à la diffusion du cinéma en France et contribue à la création du festival de Cannes en 1939. Il supervise l'évacuation des objets et œuvres d'art des musées parisiens vers la province avant d'être révoqué en 1940.

Les monuments de Paris retrace avec émotion les heures sombres et lumineuses d'une famille à travers l'Histoire.

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Les monuments de Paris

Un homme, un personnage de roman?

Non un père aimé qui renaît de ses cendres sous la plume de sa fille Violaine Huisman.



Philosophe, enseignant, homme d’affaires, le portrait nous est livré sans concessions et est loin d’être plaisant.

Le regard d’une fille sous le regard d’un nonagénaire aux multiples destins qu’elle accompagne dans les derniers moments de sa vie.



Trouver le fil de ce qu’il fut, de ce qu’il vécut, de ce qu’il perçut, ressentit et dit ou ne dit pas.

Les chemins sont de traverse pour la fille qui tente de comprendre en s’immisçant dans une vie, pas n’importe laquelle, celle de ce père, une personnalité multiple.



Remontant les années, l’enfance et l’adolescence sont liées à un autre nom, celui de Georges Huisman, le grand-père, directeur général des Beaux-Arts, conseiller d’État, secrétaire général de l’Élysée (président : Paul Doumer). L’époque du front populaire (Léon Blum, Jean Zay, etc…), l’ambition d’ouverture à la culture, des noms : Erlanger et la rancune familiale notamment concernant le festival de Cannes dont Georges Huisman (qui en fut quelques années le président après-guerre) eut l’idée (avec d’autres). Les péripéties au Palais du festival avec les plaques commémoratives sont pitoyables.





C’est l’histoire et l’Histoire d’une époque qui se déroulent sous nos yeux jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Depuis l’organisation de l’évacuation des oeuvres d’art en province jusqu’à l’épisode du Massilia puis le retour en France, les mesures abjectes prises par Vichy pour les juifs (judaité à la fois présente et absente dans cette famille) et la descente aux enfers de la famille Huisman en cette période, tout est évoqué.



L’après-guerre, la société change, évolue et oublie parfois ceux qui ont aidé à la construire. D’autres noms surgissent et occupent le devant de la politique.



Les relations privées et amoureuses des deux hommes défilent avec son cortège habituel.

Rien n’est caché, jusqu’à l’hygiène douteuse du père et certains comportements …



La dernière partie du livre nous ramène au contemporain et au vécu de l’auteure elle-même. Miroir et mise en abyme.



Un livre qui bouscule, étonne, choque parfois et donne le « la » d’une époque, d’un milieu, d’êtres excessifs et se termine par une délicate déclaration d’amour d’une fille à son père.





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Fugitive parce que reine

Je suis touchée en plein coeur par ce magnifique roman de Violaine Huisman. Elle est lauréate du prix Françoise Sagan et du prix Marie-Claire 2018 et j'ai eu la chance de la rencontrer. C'est ce qu'on appelle une belle personne et elle sait merveilleusement bien parler d'amour. D'abord celui qu'elle porte à sa mère mais pas seulement. Il y a le rapport aux autres, à sa soeur, à son père, à ses grands-parents et au-delà de la famille. Tout dans ce livre raisonne en moi, même si je n'ai pas une mère maniaco-dépressive.

Avec une construction en trois parties qui permet de donner du rythme à la lecture, Violaine Huisman écrit l'histoire de sa mère, femme hors norme et danseuse déjantée à laquelle on s'attache malgré son parcours chaotique qui l'amènera au suicide. Car le portrait de cette grande amoureuse est sans concession.

J'ai tellement aimé que j'ai lu le livre et écouté l'audio en même temps parce que c'est Violaine Huisman qui lit à voix haute de sa belle voix grave qui fait vibrer le lecteur.

Elle parle juste et je suis encore sous le charme.



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Fugitive parce que reine

Ce livre est une incroyable déclaration d'une fille à sa mère, une mère incroyablement imparfaite et égoïste, une mère malade et dépressive, une mère absente car internée à plusieurs reprises, une mère présente et floue à la fois, une mère exubérante et vivant dans la démesure, une mère incroyablement folle d'amour pour ses deux filles.



Ce premier roman est une sacrée bombe, extrêmement bien écrit, bouleversant et dérangeant à la fois, qui m'a émue, et qui va m'accompagner je pense pendant quelques temps.



CHALLENGE DES 50 OBJETS

CHALLENGE MULTI-DÉFIS 2019
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Les monuments de Paris

Les monuments de Paris sont ce père et ce grand-père qui ont marqué l’histoire de leurs personnalités hors du commun.

Le premier, Denis, était un philosophe autodidacte, un brillant businessman, un homme à femmes, un monstre engendré par les trente glorieuses qui a pu susciter l’adoration autant que la détestation, et dont notre époque n’aurait fait qu’une bouchée (« L’outrance, le trop, le toujours plus, l’hubris a été ton mode opératoire, ton équilibre »). Un homme dont la richesse corrompt la générosité (« J’aurais voulu son amour immatériel, je l’aurais voulu pur, j’aurai voulu lui prouver à quel point j’étais désintéressée, insensibles aux transactions qui régissaient les liens qu’il tissait autour de lui »).

Le second, Georges, cet « esthète sincère », ce « petit juif parti de rien », est devenu un homme d’état. On lui doit la création du Festival de Cannes, le sauvetage épique des trésors du musée du Louvre ou l’audacieuse promotion des artistes avant-gardistes (« L’État mécène, pour faire son métier, devrait avoir trois budgets : celui de la charité, celui de la nouveauté et celui de la beauté »). Contemporain de Jean Zay et de Léon Blum, il fut, comme eux, humilié. Ce récit est aussi une manière de réhabiliter sa mémoire.

À la limite de l’hagiographie, ce livre est à la fois émouvant et instructif. On sent que l’auteure a une tendresse particulière pour son grand-père. L’admiration pour son père est mesurée, et pour cause, elle ne lui a jamais pardonné d’avoir négligé sa mère, bipolaire et merveilleuse, « Fugitive parce que reine » - titre du roman que j’avais préféré à celui-ci, moins enlevé, et confus par endroits.

Bilan : 🌹

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Fugitive parce que reine

"Fugitive parce que reine" est une déclaration d'amour de deux filles, Elsa et Violaine, à leur maman Catherine.



Cette autobiographie est divisée en deux (voire trois) parties:

* Violaine, narratrice, nous raconte son enfance avec ses joies, ses peurs, ses déceptions,..

*L'auteure nous dit qui est Catherine, nous résume sa vie imprégnée de blessures (enfant née d'un viol, non désirée, hospitalisée plusieurs années et privée de mère, son handicap, la maladie mentale,...)

* Violaine redevient narratrice



Certes, l'éducation donnée par Catherine à ses filles sort des sentiers battus. Les filles sont confrontées à la maladie de leur mère, la maniaco-dépression. Violences, alcool, médicaments,.... font partie de leur quotidien. La vie menée est très rocambolesque, tout est dans l'excès: les fêtes, la conduite automobile, l'amour de la maman, la relation de la mère avec ses filles,... mais n'est-ce pas le syndrome de la maladie. Maladie avec des hauts très hauts et des bas très bas. Très jeunes, Elsa et Violaine comprennent qu'elles doivent protéger leur mère.

Le lecteur est choqué par certaines scènes de violence, de maltraitance vis-à-vis des filles, des animaux, des scènes de sexe dont les enfants peuvent être témoins,...

Quoique la maman fasse, elle garde l'amour indéfectible de ses filles. Catherine aime aussi ses filles mal, sans doute, mais elle les aime et elle se bat pour vivre au quotidien, vivre pour ses filles.



Que penser de ce livre qui est choquant, malsain à bien des égards mais où domine, selon moi, l'amour entre deux filles et leur mère. Amour étouffant, chaotique,... mais amour quand même.

Elsa et Violaine aiment leur mère telle qu'elle est, alors, même si cela nous choque, ne jugeons pas. Cette mère, avec toutes ses casseroles, ne fait-elle pas comme elle peut avec les moyens qu'elle a? Car, on a l'impression que toutes les trois ne peuvent compter que sur elles-mêmes, elles semblent bien seules dans leur vie peu rassurante.



Violaine nous dresse le portrait d'une mère, d'une femme flamboyante, excessive, battante même si.......



Je ne vous conseillerai pas ce livre car il est tellement personnel. C'est à vous de faire le choix de le lire ou pas.

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Fugitive parce que reine

Un titre étrange emprunté à Marcel Proust pour dire une femme très singulière prise dans les tourments de ses passions et de ses humeurs.

Une femme fantasque et libre, violente, amoureuse, souffrante et néanmoins mère instinctive est au cœur de ce récit.

Il s’agit de la mère de l’auteure dont elle nous dit dès les premières pages qu’elle est maniaco-dépressive.

Dans un récit en trois temps, très vif, Violaine Huisman rend un hommage vibrant à sa mère dont le côté solaire éclaire cette histoire, qui, si elle devait se résumer aux faits, paraitrait plutôt sombre.

La première partie est à hauteur d’enfant. Il y est question de « maman », vu à travers les yeux de la petite Violaine à laquelle rien n’est épargné des comportements peu conventionnels de ses deux parents, ce qui donne lieu à un quotidien chaotique et souvent perturbé.

Dans la seconde partie, le point de vue narratif change, l’auteure reconstitue la vie de sa mère, elle cherche dans sa biographie les éléments explicatifs, elle nous montre la petite fille malade, la jeune femme volontaire et entreprenante, aimée , aimante , amante, puis l’ascension sociale avec la rencontre avec cet homme plus âgé, cultivé, et riche ( père de l’auteure) qui va, par son propre déséquilibre, aggraver le sien.

Dans la troisième partie, c’est le temps de l’arrachement. La mère que ses deux filles ( Violaine a une sœur) ont essayé de tenir en vie choisit de tirer sa révérence et l’auteure revient sur ce moment précis où il faut traverser la peine immense et insondable tout en résolvant des problèmes pratico-pratiques.

Beaucoup de déséquilibres mais beaucoup d’amour dans cette histoire de vie un livre touchant, qui aide à se défaire des visions normatives et étriquées de la famille.

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Fugitive parce que reine

J'abandonne.

Pour de bonnes raisons.

C'est de mon enfance dont il s'agit, j'ai eu la même "mère".

Alcoolique, violente, maniaco-dépressive, folle.

C'est magnifiquement écrit mais ça me replonge trop dans mes cauchemars.

Je pleure depuis que je l'ai commencé.

Dommage, je le laisse à regret, mais il faut que je me protège, j'ai une famille, je n'ai pas le droit d'être si perturbée par un livre.

Et puis j'ai la détestable impression de regarder par le trou de la serrure.

Je suis injuste car je n'ai mis que 2 étoiles, mais que mettre d'autre ?

Désolée Mme Huisman, votre livre me bouleverse trop.
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Fugitive parce que reine

Je ne retrouve pas mon ébauche de chronique ce qui pourrait être un acte manqué tant ma réticence est évidente.

Je n'aime pas l'étalage autobiographique de la vie du père ou de la mère, ou des deux. C'est trop personnel, trop intime. Cela me gêne. Je n'aime pas le voyeurisme.

De ce fait, je n'ai pas été touchée : pas d'empathie, pas d'émotion. Je trouvais malsain.

La dernière page tournée, me restait un malaise persistant et un ressentiment contre l'auteur.

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Fugitive parce que reine



Pour un premier roman , c’est une réussite,et je serai attentive à la sortie du second.

C’est en elle que V.Huisman a puisé toute la force nécessaire pour décrire sans concessions, son enfance en compagnie de sa sœur Elsa et l’amour inépuisable porté à leur mère tout autant que l’intensité de celui reçu.

Elles ont toutes deux vécu dans un milieu très aisé, ce qui malgré ce qui va suivre les a protégées des services sociaux qui auraient pu les séparer. Je m’explique.

Leur mère,Catherine, née dans les années 50 a passé dans sa jeunesse de nombreuses années en milieu hospitalier, elle voulait danser, et avec son énergie incroyable malgré une légère boiterie, elle parviendra à jalonner sa vie en ouvrant des écoles de danse.

Le gros problème est que Catherine est bipolaire comme on le dit maintenant , et ses crises iront de mal en pis malgré la naissance de deux filles adorées .

Cette jeune femme est d’une incroyable beauté, aimera beaucoup et souvent ,changera de classe sociale, et c’est avec un homme fortuné qu’elle aura ses filles; elles sont follement aimées par leurs parents mais les crises qui sont souvent provoquées par la maladie de leur mère viendront à bout de toute vie dite normale. Parce que Catherine est extravagante certes,mange ses filles de baisers et les traite de salopes dans l’heure qui suit, mais garde toujours le sens d’une liberté qui lui échappe. En fait en 30 ans elle aura changé 7 fois de nom. Devenues adultes, ayant quitté tôt leur « nid », Elsa et Violaine se sentiront toujours responsables de leur maman et son décès ne mettra pas un point final au si grand amour qu’elles ont partagé.

Bien sur, on pense à D.de Vigan, à J.Levy qui ont aussi parlé de leur mère ; ici, c’est un ton différent, les mots arrivent dans un registre dur, certaines scènes sont pénibles, c’est Violaine qui raconte, et j’ai souvent pensé à cette phrase : »Ne me secouez pas je suis pleine de larmes ».

Un roman difficile à abandonner.
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Fugitive parce que reine

Sensation de mal être, envie de refermer ce livre à chaque page.

Que ça soit la première partie, où l'enfant parle de sa Maman; de la façon dont elle crie, injurie voire maltraite ses enfants parce qu'elle est maniaco-dépressive ou la seconde où on en apprend sur l'enfance de la Maman ( première tentative de suicide à 7 ans...), je me sentais super mal.



Une lecture dérangeante.



Magnifique premier roman, impressionnant. Mais trop difficile à lire pour ma part;



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Rose désert

Ce deuxième roman de Violaine Huisman est aussi réussi que le premier et c'est peu dire. J'ai adoré ce "Rose désert" qui entre en résonance avec mon passé parce que j'ai fait la route du Maroc au Sénégal dans ma jeunesse.

Violaine Huisman continue sur la lancée de "Fugitive parce reine" qui raconte l'histoire de sa mère maniaco-dépressive, en proposant un nouveau roman d'autofiction. Il commence quand Violaine, la narratrice, est en Mauritanie d'où elle compte retrouver sa mère qui vit au Sénégal. Pourtant, elle avait décidé de la quitter, de s'éloigner, en allant vivre à New York où elle se considère comme une réfugiée affective. Mais elle a fait le voyage de New-York au Maroc pour fêter les 30 ans de sa grande soeur chérie et va poursuivre sa route. Pourquoi traverser le Sahara ? C'est la question qu'on lui pose pour tenter de la dissuader parce que c'est dangereux, surtout pour une jeune fille seule. C'est pourtant ce que décide Violaine pour se redresser d'une rupture qui l'anéantie. Il n'y a pas de remède miracle contre les chagrins d'amour alors pourquoi pas celui celui-là.

À Nouakchott, un Stetson sur la tête et une cigarette au bec, elle va rencontrer Serge un coopérant qui porte le prénom de son grand-père et qui va jouer les protecteurs. Elle en a besoin car elle est assez insouciante. Il l'accompagnera jusqu'à Saint-Louis au Sénégal où elle retrouvera le compagnon de sa mère qu'ils rejoindront à Dakar.

En fait, elle se remémore tout cela maintenant que sa mère s'est suicidée. Elle revient en arrière sur ses amours, ses chagrins, ses choix, comme des flash-back.

Ce n'est peut-être pas très élégant comme expression dans une critique littéraire mais « ça me parle », c'est ce que j'ai envie de dire quand je lis Violaine Huisman.

Et puis, le voyage comme fil conducteur de sa vie qu'elle construit sur des amours douloureux mais qu'elle réussi à prendre en main est une idée qui me séduit, tout comme son écriture.





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Fugitive parce que reine

Difficile et inconfortable de parler de ce roman, qui d'ailleurs n'en est pas vraiment un, plutôt un long cri d'amour adressé par l'auteur à sa mère disparue. Amour fervent et inconditionnel d'une fille et de sa sœur envers une femme, hors normes à bien des égards, dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle est ... vraiment très spéciale !

Compte tenu de l'état d'esprit du lecteur, cet ouvrage semblera sinistre, lumineux ou les deux à la fois....

Sinistre, car, Catherine, dès les premières pages, apparaît comme une mère irresponsable, incapable d'éduquer ses deux filles et néfaste pour les deux enfants. Sans concession aucune, Violaine Huisman décrit une femme désaxée, violente, vulgaire, insultant ses filles de la façon la plus grossière, puis les câlinant avec passion. Dans les deux cas, elle manifeste une outrance tellement excessive que l'on n'est pas surpris d'apprendre son internement en hôpital psychiatrique !

Mais incontestablement lumineux aussi, oui, car le parcours de Catherine est ensuite évoqué avec amour par l'auteur. On y découvre une enfant, fruit d'un viol, non désirée, mal aimée, abandonnée de longs mois dans une unité hospitalière, frappée de quelle maladie ?, on l'ignore. Cette petite fille au parcours chaotique manifeste très jeune des dons pour la danse, et malgré un handicap sévère, forge, non brise son corps, pour en obtenir ce qu'il faut afin d'atteindre son rêve de devenir danseuse. Cette détermination force le respect, et du coup met le lecteur en empathie avec cette jeune femme qui va, au fil des ans, brûler sa vie à toutes les tentations, se frotter à tous les excès et s'adonner passionnément à son rôle de mère !

Cette existence fiévreuse nous est contée de manière éblouissante ! Violaine Huisman, dans ce premier roman, ou plutôt cette biographie, envoûte le lecteur grâce à une prose magnifique, débordant de fougue, de vie. Ecrit avec passion, avec précision également, bousculant les codes de langage avec un naturel confondant pour épouser les logorrhées maternelles hystériques, ce texte fiévreux, magistralement servi par la plume débordant d'intelligence, d'efficacité, de beauté de l'auteur, merveilleusement contrôlé par une jeune femme qui maîtrise admirablement une langue d'une richesse et d'une originalité stupéfiantes subjugue par sa longue coulée de phrases enchanteresses.

Mais quelle magie pouvait donc dégager cette femme pour inspirer à ses filles cet amour absolu, passionnément retranscrit, dont l'intensité imprègne ces pages, leur conférant une puissance telle que le lecteur en reste confondu.

"maman chérie que j'aime à la folie pour toute la vie - et pour l'éternité du monde entier." ressassent en choeur les deux gamines, puis les deux adultes éternellement aimantes qu'elles deviendront.

Un récit très dérangeant et absolument fascinant.
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Fugitive parce que reine

Violaine avait 10 ans quand sa mère a été internée de force, tirée de sa maison de vacances, camisole au corps. A travers ce récit, elle retrace son enfance, celle de sa mère, essayant de trouver un sens à cet épisode tragique et à la vie mouvementée qui s’en est suivie. Elle nous confie d’abord en vrac des scènes de son enfance, la séparation de ses parents, le remariage de sa mère, la découverte de leur véritable grand-père, les vacances en Corrèze, la séparation d’avec Ducon, les visites régulières des pompiers… Puis elle nous reconstitue minutieusement la vie de sa mère, de sa naissance non désirée à cet internement forcé, ce parcours chaotique expliquant tout ou presque, les extravagances, les excès, la liberté érigée comme principe de vie, la force et la faiblesse de cette femme qui ne vivait pas à moitié.



Difficile pour moi d’entrer dans cette lecture. La première partie du livre n’a pas su me parler, je n’ai pas accroché avec ces longues phrases interminables, ces digressions incompréhensibles, ce sentiment d’urgence qui montrait que l’auteure se débarrassait là d’un bagage devenu trop lourd à porter. Elle en dit beaucoup, elle tourne autour du pot, sans jamais vraiment rentrer dans le détail de cet évènement tragique. Je n’ai pas été touchée par cette première partie, j’ai trouvé l’humour maladroit, je n’ai pas ressenti l’amour inconditionnel de cette fille pour sa mère. Sujet trop sensible peut-être, je n’ai pas pu prendre de la distance pour apprécier le côté littéraire du récit.



J’allais abandonner ma lecture, quand la seconde partie s’est annoncée – et là, tout a changé. C’est là que Violaine rend vraiment hommage à sa mère, en restituant son histoire, en explorant ses forces et ses failles, en allant au plus profond de ses sentiments contradictoires, en révélant la femme plus que la mère maniaco-dépressive. C’est bien raconté, avec un style plus mesuré, plus poli que dans la première partie : on admire Catherine, on l’envie, on comprend là toute la suite. Les deux dernières parties du récit m’ont véritablement touchée, mon coeur s’est serré vers la fin quand l’auteure a évoqué les derniers moments de sa mère et les efforts incroyables faits par ses filles pour accéder à ses dernières volontés. C’est une superbe leçon de vie que l’histoire de cette femme qui s’est brûlé les ailes à vouloir vivre trop intensément.



Une jolie découverte, en demi-teinte pour moi, mais je suis contente d’être allée au bout et d’avoir pu découvrir cette histoire.
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Fugitive parce que reine

Fugitive parce que reine est un livre que l’on reçoit en plein cœur et en pleine face avec une violence inouïe. Catherine est une mère borderline, maniaco-dépressive, ce qui l’amène à avoir une personnalité hors norme qui ne laisse pas le lecteur indifférent. Cette souffrance insupportable qu’elle porte en elle la rend imprévisible. Violaine Huisman fait des retours en arrière pour comprendre la complexité de sa mère. C’est une mère terrifiante et en même temps vibrante de sensualité et d’amour.

« Elle n’aurait jamais repoussé nos câlineries, nous pouvions la cajoler toute la nuit quand l’envie nous prenait de la rejoindre dans son lit, quand nous ne voulions pas dormir seules, ses bras étaient toujours grands ouverts, prêts à nous enlacer de toutes leurs forces pour l’éternité du monde entier ».

Certains passages auraient été trop crus et bien trop durs sans l’humour de Catherine, les phrases et les mots justes de Violaine H m’ont fait sourire bien des fois. On ne s’ennuie jamais en lisant ce livre, on est vite pris par les mailles du filet de la folie des grandeurs de Catherine. On veut savoir jusqu’où elle peut encore aller. Catherine est une femme divine, à éblouir et éblouissante, elle n’a pas le sourire mystérieux des Korès qui ne nous livre rien de ce qui se passe dans leurs têtes de marbre. Bien au contraire, Catherine explose, elle crie ses amours, ses désamours, elle clame ses désespoirs, affirme ses certitudes.

« Les vagues l’emportaient trop loin, trop haut et trop bas. Il aurait fallu qu’elle s’accommode d’une onde quand son cœur ne s’attachait qu’à des lames de fond ».

Elle est de toute évidence tourmentée et hantée par son passé. Des blessures aigües lui donnent envie de hurler, ses hurlements meurent au fond d’elle et réapparaissent violemment au dehors sur les êtres qu’elle chérit le plus au monde, ses deux filles. Elle les aime à en crever.

« Le foyer de maman était un âtre, elle y faisait feu de tout bois pourvu qu’y règnent l’ardeur des sentiments, la chaleur brûlante de sa foi en l’âme humaine ».

Violaine H ne nous laisse aucun moment de répit, on est pris dans l’engrenage de la tourmente, elle nous emmène par son écriture vers d’autres cieux et vers les profondeurs du Styx.

L’observation, l’humour, l’analyse profonde de la psychologie des émotions sont les moyens dont Violaine H a usé pour nous conter l’amour d’une mère pour ses filles et l’amour inconditionnel des filles pour leur mère.

J’ai été ballotée, trimballée, bousculée comme un bouchon sur l’océan avec ce roman. Un très grand roman avec une plume d’une grande intensité. C’est un livre que je ne suis pas prête d’oublier.


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Fugitive parce que reine

Premier grand coup de cœur 2018 avec Fugitive parce que reine de Violaine Huisman.



Il est question d’une mère et ses deux filles, de leur immense amour.

Ce roman a le génie de sa construction. Pour raconter sa mère, l’auteur ne commence ni par le début ni par la fin, mais par le milieu, c’est-à-dire sa mère comme elle l’a connue, jugée, aimée et détestée avant de la comprendre.



L’auteur nous livre cela dans une première partie, son enfance brutale, chaotique, le récit autobiographique de sa propre enfance, autour d’une mère que l’on dit d’emblée «malade» ou « maniaco-dépressive », un père qui leur rend visite le soir, irréprochable, intouchable, LE père, celui qui a l’argent, celui qui reste calme, celui qui mène sa vie. Une mère qui fait des crises, internée, une mère dont on vide les cendriers, une mère qui raconte des choses que l’on ne voudrait pas entendre, une mère fantasque dont on a honte et fière en même temps auprès des copines. Une mère que l’on aime, infiniment.

Et puis il y a une sœur aînée, qui nous tient les doigts pour s’endormir. Une sœur avec qui l’on partage cette mère un peu spéciale. Cette soeur qui ne quitte pas le roman, cet autre témoin de cette enfance si peu ordinaire.



Deuxième partie, on passe de l’autobiographie de Violaine à la biographie de Catherine, la mère. Et là tout s’éclaire. Catherine a eu mille vies avant d’avoir ses filles. Catherine danseuse, Catherine pauvre, Catherine différente aussi. Qui ne finit pas «maniacodépressif » avec un passé aussi surchargé ? Qui ne revendique pas sa liberté de femme, d’épouse, de mère après une enfance à l’hôpital, une mère distante, un père pervers, un mari excessif ? Six noms différents ?



Dans la troisième partie, Violaine devenue adulte reprend la narration, elle a le recul sur l’histoire et nous aussi, on fait désormais partie de l’histoire. Le roman se referme sur notre âme bouleversée.



C’est l’histoire sublime d’une femme extra-ordinaire dont la beauté n’avait d’égale que l’immense amour qu’elle portait en elle.

L’écriture est splendide, fluide, percutante, bouleversante.

Magnifique premier roman !!


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Les monuments de Paris

Ce livre promettait de beaux moments : des événements et personnages historiques, une quête familiale, un dialogue père-fille au crépuscule d'une vie. Malheureusement, La lecture du roman fut une longue traversée du désert : lassante, fatigante, décevante.

Outre des longueurs, un usage parfois pédant du vocabulaire et un récit souvent sur le mode "scènes de la vie bourgeoise" frisant la caricature, le dispositif narratif pose un très gros problème. En effet, l'omniprésence de la narratrice (qui parle à la première personne) et le dialogue avec son père qu'elle impose dès les premières lignes (elle s'adresse exclusivement à lui) exclut totalement le lecteur du récit. On a alors l'impression d'assister par effraction à une discussion privée très ennuyeuse, faite de souvenirs, de références et de remarques ne présentant qu'un intérêt très relatif.

En littérature, les souvenirs sont rarement intéressants. C'est le style qui rend leur récit passionnant.
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