Les mots risquent de me manquer cette fois.
Je suis renversée.
Là, sur le bas-côté.
Cette mère qui roulait trop vite, je l’ai prise de plein fouet.
Des échos, des fantômes. J’ai rarement été à ce point traversée par un livre.
Violaine Huisman signe son premier roman, son histoire.
Une mère maniaco-dépressive qui manipule de sa beauté les hommes comme les femmes.
Une mère imprévisible.
Les mensonges.
Une mère à l’enfance terrible. Un enchaînement de mauvais choix, des hommes qui n’auront de cesse de la trahir. Un amour passionné, violent, libéré et pourtant asphyxié. Asphyxiant.
Une maman trop occupée à tenter d’être aimée par son Roi.
Une maman qui dansait telle une étoile, telle une Reine. Une maman que l’on vénérait malgré la violence. Malgré les crises. Malgré les coups.
S’inventer des rituels de peur que les lumières ne s’éteignent. Une maman. Présence que l’on étreint, que l’on vénère plus que tout.
Une sœur aînée qui prend les coups pour sa cadette.
S’aimer autant que l’on se déteste. « Je suis mère mais je suis aussi une femme. »
La culpabilité d’enfants qui ne peuvent pas comprendre et qui pourtant perçoivent tout. Leur égoïsme. La douleur. La détresse mais aussi l’injustice, l’anormal.
Une maman fugitive. Une maman en éclats. Une maman que l’on surveille pour qu’elle ne s’enfuit pas.
Et cette douleur de vivre. Cette angoisse. L’âme abîmée. Flagellée.
Cette maman à qui les hommes appartiennent. La toute puissante, le règne suprême.
Cette éternelle amoureuse dont l’histoire terrible se murmure.
Un père, une mère, un amour en foutoir. Un amour fou. Sans le vouloir.
C’est l’histoire d’une femme, d’une mère qui perd peu à peu les pédales.
Écrire.
Nous sommes témoins de tout. L’édifice. Les rêves. L’effondrement.
Ses écarts, qui trahissent la voix de la petite fille qui prend le dessus sur le texte et ses souvenirs.
Une langue érudite, grossière, émouvante et poétique.
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