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Critiques de Vita Sackville-West (240)
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Paola

Vita Sackville-West prend l’eau



“The death of Noble Gadavary”, ou “Paola” en français, est un court roman ou longue nouvelle, paru en 1932.



L’écrivaine anglaise, dont la liaison avec Virginia Woolf servira d’inspiration au roman de cette dernière “Orlando”, a la réputation d’avoir la plume à fois sensuellement caressante et très aiguisée vis-à-vis de la haute société anglaise.



“je réalisai à quel point le ressentiment que l’on éprouve envers les liens familiaux est au moins aussi fort que ce qui les a construis.”



Dans cette histoire histoire de deuil, d’héritage, les personnages ressemblent plus ou moins à des morts-vivants. La lumière peu flatteuse que jette Sackville-West sur la famille ne nous est pas étrangère. Avec ses incapacités à communiquer, ses membres que le hasard du sang nous fait fréquenter toute notre existence sans jamais (vouloir) les connaître, qui nous paraissent un instant trop semblables que s’en est étouffant et la seconde d’après de parfaits étrangers.



Si l’ambiance est bien installée, l’intrigue est assez chétive, et le lecteur finit, dans cette métaphore aquatique assez mal venue de la dernière partie, submergé par une vague d’ennui et d’insignifiance… on doit reconnaitre à Vita Sackville-West un don pour nous emmener nul part avec grâce et ironie !



qu’en pensez-vous ?
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Au temps du roi Edouard

L’ère victorienne s’achève au tout début du vingtième siècle, avec le couronnement du roi Edouard VII en 1902 : encore très attachée aux sévères conventions de l’étiquette, l’aristocratie anglaise commence avec circonspection à sentir le souffle d’un vent nouveau, n’osant s’autoriser de libertés que soigneusement cachées derrière les apparences les plus traditionnellement respectables. Le jeune Sébastien, oscillant entre ordre ancien et émancipation moderne, se retrouve au coeur de déchirements sentimentaux où l’hypocrisie et la vanité pourraient bien l’emporter sur l’amour.





L’apprentissage de Sébastien n’est que le prétexte d’une virulente critique de la société édouardienne, que Vita Sackville-West connut durant son enfance : bien loin de se douter que l’ordre établi sera bientôt balayé par la première guerre mondiale, l’aristocratie britannique de l’époque s’accroche bec et ongles à la tradition, qui lui permet sans grande contrepartie de maintenir son prestige et ses privilèges, selon un mode de vie immuable hérité « du temps des Deux Roses ». L’auteur n’est pas tendre pour ses congénères et dénonce la mesquinerie quotidienne d’une coterie qui s’observe et dénigre impitoyablement le moindre travers derrière sourires et flatteries, la tartuferie morale d’adultères appliqués, envers et contre tout, à laisser sauve la façade de mariages respectables, tout comme l’hypocrisie sociale d’un paternalisme d’abord soucieux de préserver à son avantage une hiérarchie de classes inchangées depuis des siècles.





La plume acérée et sarcastique dessine les personnages et restitue leur contexte avec une précision et un réalisme qui donnent au lecteur l’impression d’évoluer dans leur quotidien. La lecture est fluide et passionnante, et amène à s’interroger sur la personnalité de l’écrivain : tandis que l’on est tenté d’imaginer Vita jeune se profiler sous les traits de Viola, la soeur de Sébastien, seule dans cette histoire à porter un regard lucide sur son milieu et à avoir le courage de s’affranchir de son hypocrisie, l’on ne peut également que sourire en se rappelant le conformisme social dont l’auteur fit preuve en menant sa vie amoureuse, homosexuelle et mouvementée, sous les apparences d’un mariage rangé.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Toute passion abolie

" Jusqu'à son terme, la vie réserve des surprises. "

Surtout si, comme Lady Slane, quatre-vingt-huit ans, vous décidez de vivre enfin comme vous en avez envie. Charmante, soumise, dévouée à son mari et ses enfants, elle a toujours obéi sans broncher, sans affirmer ses propres désirs. Alors sans hésiter, veuve après soixante-dix ans de vie commune, elle décide, à la surprise générale de ses descendants, de se retirer dans une modeste maison de la campagne anglaise avec pour seule compagnie sa vieille et fidèle servante française, et pour seul but la sérénité et la douceur d'évocation de ses souvenirs.



Progressivement, trois vieux messieurs, M. Bucktrout, M. Gosheron et M. FitzGeorge, son propriétaire, un artisan, et un amateur d'art admirateur secret de la lady dans sa jeunesse, complètent le tableau de sa nouvelle vie sociale. Vieux certes, mais délicieusement excentriques chacun à leur manière, ils l'aident à composer et apprécier sa nouvelle existence, conforme à ses envies de fin de vie.

Drôle et étonnant quatuor dont j'ai suivi avec grand plaisir les tribulations !



Semblant n'être au début qu'une délicieuse histoire so british au ton irrévérencieux et non dénuée d'humour, le récit progresse peu à peu vers une réflexion beaucoup plus poussée sur les choix de vie et leurs conséquences. Certes le roman est paru en 1931, son charme décalé et suranné est bien réel, mais il dévoile néanmoins un très beau portrait de femme au soir de son existence, remarquablement écrit et construit qui plus est.

Elle étonne, lady Slane, par sa réelle capacité à se révéler à un âge avancé, à choisir de vivre intensément jusqu'au bout, passant de l'activité de la jeunesse à l'introspection mature et plus sensible. Il n'est résolument jamais trop tard pour se réveiller, se réinventer et vivre selon ses aspirations les plus profondes : tel est bien le message de Vita Sackville-West, d'une étonnante modernité intemporelle finalement.
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Séducteurs en Equateur

Cette excellente petite nouvelle qui tient à peine en 90 pages contient la matière pour se transformer en un roman quatre fois plus long, avec ses 350 pages et ses chapitres qui auraient exploré dans le détail tous les arcanes de cette histoire.



Tel n'a pas été le choix de Vita Sackville-West qui a préféré un texte condensé qui parvient dans sa brièveté à traduire une variété d'actions, de sentiments,de suspense malgré l'annonce du dénouement dès la page 14.



C'est donc une oeuvre essentiellement artistique qui, de ce point de vue est tout à fait réussie. Ainsi, on a quatre personnages majeurs, une croisière en Méditerranée, avec de savantes descriptions de l'atmosphère sur le bateau, des mouvement, couleurs et aspects de la mer, un mariage en Egypte, un décès, une exhumation et une pendaison.



J'ai trouvé une dose sympathique d'humour, noir peut-être, dans ce récit où l'absurde côtoie le mystère, avec des développements intéressants sur la résignation, voire l'indifférence, de celui qui devient meurtrier malgré lui...



Pas d'Equateur, ni vraiment de séduction, comme peut le laisser croire le titre, hormis peut-être celle de la mort avec laquelle Lomax et Bellamy jouent à un jeu dangereux. Il est aussi question de lunettes colorées qui laissent sans doute entrevoir la vie et le monde à travers un prisme éloigné des conventions humaines.



Donc, belle lecture qui m' a fait découvrir une écrivaine vers laquelle je reviendrai sans doute.
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Toute passion abolie

Que dire ? Que dire, à part que Toute Passion Abolie m’a époustouflée… C’est une histoire tendre et touchante qui nous est racontée, et que c’est beau, que c’est gracieux ! Je ne pensais pas être autant éblouie par un si petit livre en le débutant, et pourtant, c'est arrivé.



Beaucoup de thématiques intéressantes sont abordées, notamment celle de la vie heureuse. En effet, l’héroïne du roman, Lady Slane, est âgée de 88 ans, et on regarde à travers ses yeux son passé – principalement ses regrets, ses peines, ses frustrations ; mais pas que, on découvre aussi de jolies rencontres, de beaux souvenirs, des rêves qui se réalisent enfin, des espoirs jamais éteints… L’auteure aborde également le sujet des conditions - très regrettables - de la femme à l’époque, et comme le prouve notamment la citation sur le mariage qui suit : « Comme les femmes font du tapage autour du mariage ! pensait-elle, mais qui les blâmerait, puisqu'il est la seule et unique grande histoire de leur vie ? N'est-ce pas pour ce rôle qu'elles ont été façonnées, habillées, déguisées, éduquées - si tant est qu'on puisse appeler cet apprentissage une éducation -, protégées, gardées à l'abri, couvées, parquées, réprimées, et tout cela pour que, le moment venu, on puisse les livrer, ou qu'elles puissent livrer leurs filles, au service de l'Homme ? » ; cette dernière représente exactement tout ce qui m’aurait terrorisée si j’avais vécu à cette époque, cette réduction de la femme à celle d’épouse et de mère, la soumission, l’absence totale de liberté et d’accomplissement personnel…



Je me suis vraiment identifiée à Lady Slane, et pourtant j’ai encore quelques bonnes dizaines d’années devant moi avant d’atteindre son âge, mais la lecture de ce livre m’a donné une leçon de sagesse incroyable, et que cela fait du bien ! Je trouve l’idée de Vita Sackville-West de mettre en scène une héroïne âgée très originale, et le fait de mêler à la fois introspection (qui se révèle complexe et profondément bouleversante) et vie quotidienne (dans toute sa banalité et sa futilité) offre un beau contraste qui révèle toute la grandeur du récit, ce qui aboutit à un portait très réussi. J’ai aimé aussi le cynisme dont fait preuve Lady Slane vis-à-vis de ses prétentieux et vénaux enfants au début du roman, et la soif de liberté qui l’anime la rend vraiment admirable et fascinante.

Et puis, il est tellement agréable de suivre la charmante et poétique écriture de l’auteure ! Je la trouve à la fois raffinée et puissante et je ne peux m’empêcher de remarquer qu’elle me trouble autant que celle de Virginia Woolf, ce qui n’est peut-être pas si étonnant que ça après tout.



Bref, pour résumer un peu le tout, je dirais que Toute Passion Abolie est une belle histoire qui arrive à mêler force et douceur, et à laquelle il serait dommage de passer à côté, en attendant de parvenir effectivement à l’âge où toute passion est abolie, mais où la vie prend enfin toute son importance.

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Toute passion abolie



Epouse aimante de l’ancien vice-roi des Indes, Lady Slane a toujours semblée soumise – reléguée comme un bagage qui suivait sans rechigner son mari. Désormais veuve à 88 ans, elle devient le centre d’attention de ses enfants qui voudraient décider ce qui sera le mieux pour elle – et surtout pour eux. Lady Slane va surprendre son entourage en choisissant enfin de vivre sa vie comme elle l’entend.



Cette liberté retrouvée lui permet de croiser trois hommes à la personnalité forte : son propriétaire, un artisan, et un excentrique collectionneur d’art.



Publié en 1931, ce court roman centré sur le statut des femmes à l’aube du XXème siècle m’a semblé être d’une certaine façon le pendant de Une Chambre à soi de son amie Virginia Woolf. Vita Sackville-West nous offre ici le portrait d’une femme qui se souvient comment ses rêves de jeunesse furent brisés en acceptant de se conformer à ce que sa famille, son époux, la société, attendaient d’elle. En parallèle, l’auteur nous invite à une réflexion sur la vieillesse, et grâce à la finesse des observations cette thématique m’a le plus touchée.









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Toute passion abolie

J’ai aimé ce roman d’une grande beauté élégiaque, le portrait en miroir de Lady Slane qui à 88 ans et à la mort de son hiératique époux, ancien vice-roi des Indes, entend bien vivre désormais comme elle l’entend. Loin de ses 6 enfants qui cherchent à l'enfermer pour son bien.



Lady Slane n’a qu’une envie à son âge, renouer avec son jardin intime et son moi le plus vrai et le plus naturel, la Deborah Lee de sa jeunesse.



Regrets et graines d'amertume sont des légers nuages à chasser dans le ciel bleu de la vieille Lady.

Un joli bouquet d'élixir de souvenirs et de douce euphorie l'attend contre toute attente dans sa nouvelle maison à Hampstead.



Devant la douceur d’un été finissant qui semble éternel, je suis tombée sous le charme suranné de l’écriture et du portrait en légères touches pétillantes de Lady Slane comme devant un tableau impressionniste.



Un très très joli coup de cœur !
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Le défi



Une île grecque, imaginée de toutes pièces par l'auteur, durant la guerre d'indépendance sert de décor dans lequel évoluent différents diplomates. le personnage principal Julian, fils d'un diplomate élevé selon les normes britanniques de l'époque dans le meilleur collège anglais, est amoureux de sa cousine Eve.



L'histoire qui se déroule dans un paysage de carton-pâte peut apparaître artificielle et futile pour qui ignore que ce roman à clefs est autobiographique.



L'activité professionnelle de Julian correspond en grande partie à celle qu'exerça l'époux de Vita Sackville-West, Harold Nicolson, un diplomate connu pour son engagement pour la cause de la Grèce. Les noms ne sont pas dus au hasard. Julian était le surnom que Vita Sackville-West s'était choisi lorsqu'elle se faisait passer pour un homme et l'auteur nous décrit ici sa passion pour Violet Trefusis. Les deux femmes avaient fui durant quelques mois l'Angleterre pour vivre leur amour. Cet événement créa un scandale. Vita Sackville-West accepta que le roman ne paraisse pas en Angleterre sous la pression de sa mère qui trouvait l'autoportrait trop évident. Il ne fut publié de manière posthume qu'en 1973 par son fils Nigel Nicolson.



Vita Sackville-West s'étale sur le contexte, les relations entre les différents personnages qui se révèlent tout à la fois attendues et factices. Dans une toute dernière partie, elle nous offre quelques belles pages sur l'amour, un amour fou qui lie temporairement Julian et Eve. Ces pages qui décrivent la passion partagée m'ont fait vibrer.



Plus de cent ans se sont écoulés depuis les événements relatés, et malgré ce que l'on peut en dire, ou croire que notre société occidentale moins moralisante se soit « libéralisée », je ne suis pas sûre que la situation ait beaucoup changé.





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L'héritier : Une histoire d'amour

L'amour, ça vous prend toujours par surprise, ça bouscule, vous trouble et vous transporte...sous d'autres cieux peut-être ...ça peut même faire d'un rat des villes, un rat des champs.



C'est un peu ce qui arrive à cet aristocrate anglais désargenté , qui travaille pour une compagnie d'assurance. Peregrine Chase, un pedigree prestigieux, n'est-ce pas, vient d'hériter d'une tante qu'il ne connaît pas, un domaine à la campagne. L'occasion lui est alors donné de découvrir son héritage avant sa mise en vente aux enchères.



Il tombe en amour des petits matins brumeux, de cette demeure désuète pleine d'histoire, des jeux de lumières et d'ombres, des paons que sa tante adorait. Il se balade dès l'aube par les chemins, rencontre les fermiers, cueille des fleurs, assiste blanc comme un linge, à la limite de la syncope, à la vente aux enchères...notre héros va-t-il devenir gentleman Farmer ?



Ce beau texte original qui parle avec une passion toute amoureuse de l'attachement à une maison, un lieu, une terre, est l'oeuvre d'une auteure britannique contemporaine de Virginia Woolf dont elle fut ...très proche, et des américains Henry James et Edith Wharton. Elle met dans ce texte sa douleur de ne pas avoir pu hériter du domaine de son père qu'elle adorait. A cette époque seuls les hommes d'un lignage pouvaient avoir de quelconques prétentions à une succession, les filles étaient évincées. Je suis d'accord avec vous, c'est totalement injuste .Vita Sackville-West s'éprit alors d'un autre domaine, qui fut alors son centre, sa vie quotidienne, ses racines et sa source d'inspirations .



Une histoire originale qui ne peut que toucher . J'ai beaucoup aimé ce texte...il laisse songeur.

Quoi planter sur mon balcon ? Des fraisiers ou des bégonias ..

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Au temps du roi Edouard

Quelle joie de replonger dans l’univers de Vita Sackville-West ! Après Toute Passion abolie, j’ai dévoré cette fois-ci Au Temps du roi Edouard !



Cette histoire nous plonge à nouveau en Angleterre, au début du XXème siècle, au « temps du Roi Edouard », et plus précisément, lorsque la société commence à évoluer. Nous suivons le jeune Sébastien, duc de Chevron, qui n’est pourtant pas très intéressé par la société et les réceptions « interminables » données par sa mère, Lucie. Sébastien, à la différence de son entourage, ne cherche donc pas à s’élever au-dessus de la société, mais au contraire, cherche un refuge pour se cacher et éviter de converser avec des personnes qui ne l’amusent guère… Le jeune homme se lie ainsi d’amitié avec Léonard Anquetil, un explorateur vivant en marge de la société, qui lui prédit alors un avenir tout tracé -celui d’un duc qui doit faire honneur à son rang ainsi qu’à sa famille-, tout en lui proposant de partir en exploration avec lui. Malheureusement, Sébastien est tombé amoureux d’une amie de sa mère, Lady Sylvia Roehampton, ce qui le conduit à refuser la proposition de son ami. Toutefois, en déclinant l’offre de Léonard Anquetil, Sébastien semble se condamner à ne pas échapper à ses obligations, et ainsi devenir prisonnier des us et coutumes de son époque…

Nous suivons également le destin paradoxal de la sœur de Sébastien, Viola, qui adopte une position tout à fait contraire, bien plus libre que celle de son frère. Ainsi, Viola refusera une vie imposée par son rang, et deviendra l’une des premières à se « moderniser ».



Vita Sackville-West nous dépeint avec une telle simplicité la société anglaise ! A de nombreuses reprises, j’ai eu l’impression de me retrouver en ce début de XXème siècle, contemplant les ornements des ladies, mais également, ne pouvant que constater la déchéance de ceux qui ne veulent pas répondre aux attentes des autres. J’ai été étonnée de voir à quel point l’honneur était indispensable (et même vital) à cette époque, la moindre erreur ne pouvant être pardonnée, ou bien, devant être payée par un sacrifice terrible. J’ai donc beaucoup aimé ce roman, ce qui ne peut que m’inciter à lire d’autres livres de Vita Sackville-West !



Ainsi, j’ai passé un excellent et très agréable moment de lecture, et je conseillerai à tous ce magnifique roman d’une romancière talentueuse et fascinante !



A lire !!

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Toute passion abolie

"Toute passion abolie" a été une excellente lecture ! J'ai vraiment aimé cette histoire -très originale mais pourtant charmante- dont le personnage principal est purement merveilleux ! Nous suivons le quotidien de Lady Slane, âgée de quatre-vingt huit ans, qui, à la mort (à l'âge de quatre vingt quatorze ans !) de son mari, le très célèbre Henry Holland mieux connu sous le nom de Lord Slane, ancien vice-roi des Indes, chevalier de la légion d'honneur et de toutes autres sortes de titres, décide de se retirer, à la surprise générale de ses six enfants, Herbert, Carrie, Charles, William, Kay et Edith, dans une petite maison située à Hampstead, dans le calme et la sérénité. Lady Slane peut ainsi s'installer, accompagnée de sa gouvernante et vieille amie Genoux, et va commencer une nouvelle vie palpitante : la vieille dame va alors se lier à son nouveau propriétaire, M. Bucktrout, ainsi qu'à l'électricien qui s'occupe de sa belle maison, M.Gosheron. Lady Slane se replonge alors dans ses souvenirs, en tant que jeune fille, Déborah Lee, puis lors de son mariage qu'elle n'a jamais souhaité où elle deviendra Déborah Holland ; Madame Slane nous apprend également ce qu'elle a ressenti tout au long de sa vie, ses espérances, ses doutes, ses joies et ses peines et se pose la question suivante : ai-je passé une vie heureuse ?

Enfin, dans la troisième partie, nous croisons M. FitzGeorge, un personnage vraiment essentiel puisqu'il sera le compagnon de Lady Slane pendant ses derniers jours et lui révelera un passé qui les a marqués...



Avec sa plume délicieuse, ses phrases poétiques et son talent incontestable, Vita Sackville-West signe là un magnifique roman, sans doute son plus connu et bien sûr l'un des plus jolis de son époque.



A lire !!

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Le Diable à Westease

Roger, jeune romancier auréolé de son passé d'officier lors de la deuxième guerre modiale, s'arrête à bord de sa Jaguar dans le paisible village anglais de Westease, et décide aussitôt d'y acheter quelque chose. Entouré de voisins tels qu'un pasteur, ( sa charmante et jolie fille..., son épouse acariatre), un vieux professeur et un artiste peintre connu, sa vie aurait pu ressembler à un long fleuve tranquille, sauf qu'il y a un meurtre...



Publié pour la première fois en Angleterre, en 1947 , il faudra attendre 2014 pour que ce roman arrive en France, traduit.

Aussi, il faut le replacer dans son contexte historique, être un peu indulgent quant à ses côtés désuets et surranés. Vita Sackeville- West n'est pas une auteure de romans policiers, (elle fût proche de Virginia Woolf). J'ai trouvé que ce roman était moins chargé en suspens, ou en perversité" que ceux de la grande Agatha, moins "technique" plus invraisemblable. Il est moins chargé en descriptions que ceux de Patricia Wentworth. On n'est moins immergés dans l'époque, (ce qui est un défaut pour moi, car c'est ce que je viens y chercher...)

Honnêtement jusqu'à la fin, je n'étais pas convaincue, mais un habile tour de passe-passe de l'auteure a fait que j'ai terminé ce roman avec le sourire, heureuse de m'être faite avoir comme une bleue...

Le jeune Roger est un brin agaçant... Il agit un peu sur un coup de tête en achetant cette maison, à moins que ce ne soit un coup de foudre... Les personnages sont ultra caricaturaux et sans épaisseur : la victime, la jolie jeune fille , le vieux professeur sage , le peintre antipathique... Des personnages qui se comptent sur les doigts de la main, les villageois, pauvres "péquenots" ne méritant pas de figurer même en tant que figurants... Seul le tenancier de l'auberge apporte ( au tout début), les renseignements au jeune homme, c'est comme si sa seule parole suffisait à présenter le village, ses habitants, les biens à vendre, les particularités des uns et des autres. Une fois qu'il a eut fait son "job", il est "jeté" par l'auteure , comme un kleenex !

Tous ces petits détails mis bout à bout, fait de ce roman, un objet plus pauvre que les romans des consoeurs et contemporaines de l'auteure, Christie et Wentworth.

L'histoire d'amour est comme le reste , expédiée et sans saveur, quand à l'histoire policière, elle est vraiment invraisemblable, jusqu'à ce que...

Seule la fin sauve ce roman, mais il me faut être honnête, il ne me marquera pas...

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Toute passion abolie



Un petit chef d'oeuvre! Ce délicieux roman m'a enchantée!



Le livre s'ouvre sur les pensées incisives et détachées de Lady Slane, face au cadavre de son mari, le comte de Slane, qui " s'était affaissé à la fin du repas, entraînant soudainement dans l'histoire tout le poids de ses quatre-vingt quatorze années ."



Puis ce sont les réflexions d'Edith, la cadette des enfants du comte, qui nous sont rapportées. Elle se sent différente et observe avec acuité les réactions de ses frères et soeurs, leur hypocrisie, leur mesquinerie.



Vient le moment jubilatoire de la réunion familiale, où doit se régler le sort de Lady Slane, que ses enfants ( sauf Edith, bien sûr ...) , engoncés dans leur sens du devoir, se voient prêts à prendre chez eux, chacun leur tour, sans même lui en avoir parlé.



La vieille mère de quatre-vingt huit ans, si docile, effacée, qui a toujours tenu à la perfection son rôle d'épouse d'un haut fonctionnaire, va cependant les stupéfier! Elle refuse avec douceur leur proposition, qui sonnait plutôt comme un ordre... Et elle leur annonce qu'elle a décidé de vivre seule, dans une maison, en location, à Hampsead.



Commence alors une nouvelle vie pour elle, libre et apaisée, entourée d'amis dévoués. Fermement, elle fait comprendre à ses enfants qu'il en sera ainsi. Elle peut enfin se consacrer à elle-même et évoquer sans nostalgie pesante son passé. Elle goûte alors avec bonheur, même si elle se sait proche de la mort,les petits plaisirs de la vie.



J'ai beaucoup apprécié sa volonté de terminer sa vie comme elle l'entend, de se détacher des conventions, de rêver à son aise, ce que le style tour à tour acéré et poétique de l'auteure rend très bien.



Toute passion abolie, " assise au soleil dans l'été finissant", elle peut désormais humer tranquillement l'odeur délicieuse des pêches mûres...



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L'héritier : Une histoire d'amour



Au décès de sa tante, Peregrine Chase, un petit scribouillard travaillant dans une agence d’assurances à Londres, se retrouve l’unique héritier d’un domaine. Il est rapidement pris en main par le notaire et convaincu de vendre le bien. Mais il tombe sous le charme de la campagne anglaise et de sa vie champêtre.



Vita Sackville West nous décrit admirablement le jardin, les sorties au petit matin pour voir le soleil se lever. Le portrait du notaire de province cherchant d’une certaine manière à déshériter son client fait probablement écho à des événements personnels. En effet, Vita Sackville West n’a jamais pu hériter du château familial selon la règle en vigueur : les biens ne peuvent se transmettre qu’à un héritier mâle. Suite à ce qu’elle a toujours considéré comme une injustice, elle a fait l’acquisition avec son époux du domaine de Sissinghurst pour lequel elle a aménagé de superbes jardins et notamment une des plus célèbres roseraies de roses anciennes.



Vita Sackville West nous offre ici un court roman plein de charme et de finesse.





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L'héritier : Une histoire d'amour

Un soir sur le quai du métro ou dans votre voiture, vous-êtes vous déjà senti totalement anonyme et insignifiant ? L’esprit écrasé par la fatigue, enserré par une foule de gens tout aussi épuisés, chacun retournant vers le repas du soir, puis la petite heure de liberté où l’on tentera (souvent vainement) de mobiliser ses dernières bribes d’énergie pour meubler un peu ce vide qu’on sent lentement nous envahir, contre lequel on lutte désespérément… Le soir. La fatigue. S’abrutir devant une émission de télévision serait si simple. La fatigue. Demain, une autre journée en tout point identique commence…



Et si quelque chose, brutalement, vous arrachait à ce quotidien. Que pour quelques jours vous découvriez un monde où chaque partie de votre être se sentirait en paix. A sa place. Quelques jours seulement. Est-ce que vous ne seriez pas envahi par le désir fou d’abandonner la petite vie que vous avez eu tant de mal à vous construire dans la société ? Rester là. Envers et contre tout. Tant pis pour le reste.



Peu importe.



Peu importe ce qu’il adviendra.



Mais nous sommes gens rationnels, n’est-ce pas ? Et pourtant, comme nous l’admirerions, celui qui sauterait ce pas !



Ce ne sera peut-être pas le plus jeune ou le plus fringant. Ce sera peut-être même le plus terne d’entre nous. Ce sera peut-être celui qui depuis tant d’année hante son bureau gris rempli de paperasse qu’il semble n’en être qu’un meuble, et qu’on ne le convie plus aux sorties entre collègues que pour la forme. Ce sera peut-être ce petit avoué en assurance de Peregrine Chase, le gringalet le plus insipide et le plus insignifiant que l’on puisse imaginer…



Un jour, il hérite d’un manoir. De longs couloirs où s’alignent les portraits de ses ancêtres. Des grandes cheminées et aux meubles anciens. Des jardins aux allées bordées de fleurs. Et quelque chose d’autre. Car certaines demeures ont une âme. Et la vie, soudain, renait dans cet être desséché.



Nous n’aurons pas la chance qu’a eu notre ami Peregrine Chase. Et quand bien même nous l’aurions… Aurions-nous son courage ? Nous sommes, amis, simplement condamnés à nous dessécher peu à peu parmi nos livres. Notre seul courage sera de résister tant que nous le pourrons à la fatigue avant de laisser nos esprits basculer dans le vide.
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Toute passion abolie

C'est une évidence pour ses enfants, Lady Slane n'est pas une femme de tête. Toute sa vie, elle a été « aimable et charmante » - entendez soumise, « un prolongement de son mari », se tenant prête à tout moment sur n'importe quel quai pour y être enregistrée comme un bagage. Mais à 88 ans, Lady Slane devient veuve et, toute passion abolie, décide de faire ce qu'elle veut au plus profond d'elle-même: se laisser aller, se laisser bercer par la brise, contempler sa vie, rêvasser. Questionner le fonctionnement de nos sociétés, rêver à une humanité plus belle, «libre désormais de croire en un monde de bonté et de lumière»:

«Elle avait parfois éprouvé la sensation de vivre dans une humanité plongée dans un monde d'illusions, embarquée dans des rêves à la fois dérisoires et dangereux. Ce système lui semblait être basé sur des conceptions fausses. le hasard seul avait fait que les hommes avaient pris l'or et non la pierre comme symbole de la réussite, qu'ils bâtissaient leur vie sur l'esprit de compétition et non sur la tendresse. Mais pourquoi n'était-il pas venu à l'esprit des habitants de la planète qu'elle tournerait beaucoup mieux tout simplement avec des pierres et de la tendresse?»



Il ne se passe pas grand chose dans ce roman puisque Lady Slane n'aspire à rien d'autre qu'une douce quiétude, et malgré cela c'est plutôt intéressant. Ça ne manque pas d'élégance et de jolies considérations sur les plaisirs de la vie contemplative, même si c'est peut-être un chouïa bavard quand même par moments.
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L'héritier : Une histoire d'amour

Quel charmant petit livre. Une si belle plume qui nous enchante et nous ensorcelle tout comme l'héritier de cette jolie demeure nichée au coeur de la nature. L'histoire ressemble à s'y méprendre à un conte. Elle en a les ingrédients, un fait improbable, les gentils qui veulent sauver la maison et les méchants qu'ils veulent la vendre pour récupérer les terres. Mais voilà que notre sauveur arrive : l'héritier ! Je ne peux vous raconter le déroulement et encore moins le dénouement du récit, il est court et il serait dommage de vous priver du final.

Tout ce que je peux vous souffler, c'est que tout comme cet homme on s'éprend de ce paysage, de cette demeure, de cette douce tranquillité, on reste sous le charme de ce paysage. En lisant nous sommes comme confondu dans ce tableau. On se promène faisant partie intégrante du décor. Et cet amour qui naît au fil des pages pour ces pierres, ces hommes terriens, cette sagesse soudain qui effleure cet homme humble sans aucun sentiment d'orgueil, si ce n'est celui d'apprécier cet environnement. Il ressent l'âme de la maison et bientôt il ne pourra s'en détacher. C'est un roman qui est à l'image de l'auteure elle-même puisqu'elle a durant sa vie sauvé des demeures. Elle a su par les mots retranscrire cet amour des maisons qui ont une âme.

Très belle découverte que je dois à Sylvaine que je remercie de tout coeur, je vais pouvoir approfondir mes lectures de cette auteure à la plume si charmante.

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L'héritier : Une histoire d'amour

Dans la chambre de Miss Chase, les rideaux sont tirés afin de laisser dans la pénombre, son corps sans vie reposer sur l'immense lit à baldaquin.

Les obsèques sont reportées d'une journée. Pérégrine Chase, le neveu et unique héritier, est navré de ne pas rejoindre au plus vite sa ville de Wolverhampton où l'attend son travail, pourtant pas très réjouissant, dans une compagnie d'assurances.

Au dehors, par delà les douves de Blackboys, le cri des paons qui peuplent le jardin et le soleil irisant leurs couleurs chatoyantes.

Mais pour l'un des notaires présents, le paon n'est qu'un « gros machin clinquant ». Inutile de s'y attarder et, avec brusquerie, sans détour ni aucune précaution d'usage liée aux circonstances du deuil, il amène immédiatement la discussion sur la succession de ce domaine et ses dépendances dont il veut se débarrasser rapidement. La piteuse gestion de la propriété par la tante trop charitable ne laisse pas trop de choix possibles et seule une vente de l'ensemble peut en effacer les dettes.

Notons ici, le côté un peu facétieux de l'auteure, qui vient égayer cet épisode de succession par l'introduction, aux côtés de ce notaire plutôt détestable, d'un associé reflétant son contraire dont « seul un sort malencontreux pouvait avoir jeté sa nature aimable et conciliante dans les régions mélancoliques de la loi. » Ce dernier enrobe ses paroles de sentimentalisme, semble réellement peiné par l'obligation de vendre un tel patrimoine et verserait presque une larme devant la pénibilité de la lecture du testament !



Une fois seul, délivré de la faconde des notaires, Mr Chase peut se retourner sur son existence plutôt anémique et ses maigres perspectives, et laisser errer son regard sur la façade qui se reflète dans « le calme verdâtre des douves », cette demeure ancestrale renvoyant sa parfaite architecture élisabéthaine si apaisante. La majesté de ce qui s'offre à ses yeux vient subitement bousculer ses certitudes.

Bien que timoré, gêné par la domesticité, se sentant comme un intrus, Pérégrine Chase s'attarde à Blackboys, remplissant les vases de tulipes, savourant la tranquillité d'une promenade dans le parc avec Thane, le lévrier.



Dans ce petit roman, l'élégance des phrases de Vita Sackville-West opère un charme en parfaite adéquation avec ce domaine aristocratique dont le manoir se fond au creux de ce vallon de la campagne anglaise. La profusion de paons parachève l'atmosphère royale dégagée par ces lieux dont la tranquillité, si enveloppante, gagne délicatement le lecteur.

La mise en vente suit son chemin, bien tracée par le notaire avide de mener à bien la liquidation du mobilier et la mise aux enchères des fermes, des terres et du manoir. Son côté mercantile, particulièrement développé et irritant, méprise ouvertement la campagne, les traditions ainsi que ceux qui montrent un attachement à leur lopin de terre.



Vita Sackville-West, lésée de l'héritage familial auquel elle ne pouvait prétendre étant de sexe féminin, a reporté son amour sur un château acquis avec son mari et nous lègue ici un petit joyau littéraire contemplatif, miroir de ses sentiments envers les veilles pierres et les jardins. Elle esquisse un monde ancien qui n'a pas besoin de changer pour être aimé, pleinement. Un coin de campagne, avec ses demeures séculaires, qui ne renvoie pas une image croupissante de sa stagnation mais la force et la plénitude d'une stabilité reposante.

D'une plume exquise, avec un personnage tout à fait insignifiant qu'elle réveille doucement, elle remplit ces quelques pages d'images simples, chaleureuses, apaisantes.

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Au temps du roi Edouard

« Au temps du roi Édouard » est le second roman de Vita Sackville-West que je lis. Il m’a tout autant séduite que le précédent (Toute passion abolie) et j’y ai retrouvé cet enveloppement de bonnes manières aristocratiques. A l’époque Victorienne, l’Angleterre compte de grands domaines châtelains où vivent des familles de haut rang aux titres de noblesse.

Le personnage principal est Sébastien, Duc de Chevron. Selon sa mère Lady Lucie, il a une personnalité complexe.

Sa rencontre avec Léonard Anquetil, ami de la famille à l’esprit explorateur, va bousculer Sébastien. Ce dernier a bien du mal à s’imaginer jalonner le chemin qu’il sent tout tracé devant lui. Un destin d’aristocrate où la comédie des masques bat son plein.

Sébastien, lui, désire une vie exempte de conventions qu’il n’hésite pas à braver en entretenant une liaison avec une jolie lady mariée qui pourrait de surcroit être sa mère.

L’auteure dresse un tableau ironique de cette famille et surtout de la société bourgeoise anglaise de l’époque.

Peut-on vraiment s’écarter de son rang en toute sérénité ? Pas forcément évident !

Une lecture très agréable qui m’a complètement plongée dans l’Angleterre du temps du roi Édouard.

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Toute passion abolie

Lady Slane vient de perdre son mari, ancien vice-roi des Indes. Ses enfants sont prêts à lui organiser sa vie. Mais à 88 ans, après avoir toujours été au service des autres, elle n'a plus l'intention de laisser les autres décider pour elle.

Alors elle recherche la petite maison de ses rêves pour vivre sa vie comme elle l'entend , loin de l'image qu'elle a toujours véhiculé.



Ce livre écrit en 1931 aurait presque pu être écrit aujourd'hui. Un plaisir!
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