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Critiques de William Melvin Kelley (83)
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Un autre tambour

1957. Une petite ville imaginaire, au plus profond du Sud américain, connaît soudain l'exode spontané de toute sa population noire, soit un tiers de ses habitants. Médusés, les blancs observent ce départ massif, déclenché semble-t-il par un certain Tucker Caliban, descendant d'un esclave demeuré dans la légende pour son incoercible refus de la soumission. Tandis que les souvenirs des temps anciens reviennent aux mémoires, chacun réagit en fonction de son vécu, de ses sensibilités politiques et raciales, de ses inquiétudes quant à l'avenir, avec violence pour la majorité, avec un certain bonheur pour quelques-uns, qui avaient un jour rêvé d’un monde plus juste et plus égalitaire entre les communautés noire et blanche.





Cette fable, écrite en 1962 par un Afro-américain, a évidemment une grande portée symbolique : alors que rien ni personne, pas même les organisations politiques noires, ne semblent alors capables de faire reculer la ségrégation raciale, cette histoire fait entendre un autre tambour, celui que chacun est libre d'écouter individuellement au fond de lui-même, pour oser sortir des rangs et agir spontanément, à la mesure de ses moyens. A partir d’un terrible constat d’échec collectif, l’auteur construit un formidable et magnifique message d’espoir, convaincu que le changement pourra venir des multiples petites initiatives individuelles, si modestes soit-elles : ce sont elles qui finiront par modifier la société.





Dotée par ailleurs de grandes qualités littéraires, à commencer par une puissance d'évocation toute cinématographique et un indéniable talent de conteur, cette œuvre engagée appelle chacun à se comporter en homme libre, droit dans ses bottes et fidèle à lui-même, quand, autour, tout n’est qu’aliénation, raciale, ou autre d’ailleurs...


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Un autre tambour

Prenez un Etat imaginaire des Etats-Unis, coincé là tout en bas entre Alabama et Mississippi. Voilà, vous situez géographiquement.

Prenez un événement tout aussi imaginaire qui se déroule dans ce même Etat en 1957, à savoir le soudain départ de toute la population noire vers le nord, pour toujours. Vous situez maintenant l'époque et le contexte racial.

Observez alors le départ des "nègres" à travers le regard abasourdi des Blancs. Un exode sans crier gare, apparemment déclenché par les agissements insensés de Tucker Caliban, un jeune fermier noir qui, en quelques heures, épand du sel sur son champ, abat son cheval et sa vache, met le feu à sa maison et quitte les lieux sans mot dire, avec sa femme enceinte. Sous la véranda de l'épicerie locale, les Blancs assistent à ce départ massif, spontané et silencieux, et se perdent en conjectures. D'autres voix s'élèvent alors du passé pour poser les jalons d'une explication. Ce sont principalement celles de la famille (blanche) Willson, dont un membre a autrefois acheté l'Africain, ancêtre de Tucker, à un négrier. Jusqu'à ce jour de 1957, les Willson ont été liés aux Caliban. Après l'abolition de l'esclavage, ces derniers ont continué à travailler pour leurs anciens maîtres, jusqu'à ce que Tucker s'en détache définitivement en leur achetant un lopin de terre pour le cultiver pour son propre compte. On observe, sur quatre générations, un long processus d'émancipation, en suivant en parallèle les Willson de plus en plus progressistes au fil du temps, et les Caliban, passant de l'esclavage à la liberté, au fil de ce même temps. Mais cette liberté gagnée ne suffira pas à éviter le départ de Tucker, ni les regrets de Dewey Willson, qui aurait pu aider à faire progresser les esprits si seulement il y avait mis un peu plus d'engagement et de courage. Mais au final l'un reste sur place et l'autre avance, mettant en oeuvre sa propre conception de la liberté, hors de la politique et des mouvements pour les droits civiques.



Je dois avouer que ce roman m'a laissée perplexe. Remarqué à sa publication en 1962 pour l'originalité de son sujet (le point de vue des Blancs décrit par un Noir, en pleine ségrégation raciale), par la jeunesse de son auteur (un premier roman, en plus), propose-t-il une solution radicale au racisme, le départ des Noirs vers des régions plus libérales ? Pour moi, la raison de cet exode impulsif reste confuse. Plus clair est le message qui passe à travers les mots de Thoreau, en exergue : écouter et suivre la musique de notre propre tambour intérieur même (et surtout) si elle est différente de celle des autres.



En partenariat avec les Editions Delcourt grâce au Picabo River Book Club.

#PicaboRiverBookClub
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Jazz à l'âme

Ludlow Washington nait aveugle dans un monde qui ne pardonne aucune faiblesse, celui des « nègres » du Sud des Etats unis. Aussi son père le place dans une institution dès l’âge de cinq ans afin qu’il ne soit pas une charge supplémentaire à l’économie familiale défaillante et précaire du foyer. Aucun état d’âme quand il est question de survie. Mal grès l’hostilité du milieu pénitentiaire dans lequel il grandit (brimades, punitions, sévices), l’établissement va lui offrir la chance de révéler son immense talent de musicien de jazz et de pouvoir échapper à la misère, avec la force d’un caractère brut, éprouvé par le milieu hostile dans lequel il a grandi.

Toute son existence Ludlow va garder cet abandon, cet état orphelin sciemment provoqué, comme une marque écrite au fer rouge sur son âme. C’est ce qui va lui imposer d’avoir toujours une distance avec les autres, afin de ne plus jamais être la victime du rejet de l’autre. Il n’a pas le choix, il doit avancer dans la vie mal grès tous les handicapes dont sa destinée l’a accablé. Il y a là l’explication à sa faible empathie envers les autres. Il garde tout au long de sa vie un rempart élevé pour faire face à toute entreprise belliqueuse envers sa personne. Et comme la musique est la seule amie qui lui offrira de l’espoir, il y sacrifiera tout, y compris l’ébauche d’une famille qu’il a songé un temps construire, cette démarche tenant plus de l’expérience que de l’aboutissement.

Il connaitra l’amour mais aussi ses écueils, parce qu’il est ce qu’il est…

William Melvin Kelley s’est projeté dans cet orphelin, jazzman de génie. Son épouse Aiki écrit : « Il a sondé les profondeurs de son âme pour donner vie à Ludlow Washington. » Le roman nait en 1965, en même temps que sa fille, écrit entre Rome, l’Espagne et Paris parce qu’il fuit la ségrégation qui fait rage aux États-Unis. Il dépasse l’éternel procès du clivage entre blancs et noirs. Il est un message adressé aux générations montantes, qui acclame le travail et la persévérance comme remède à la pauvreté et aux accidents de la vie. Il montre que partie de rien et même moins que ça, puisque le peu qu’avait Ludlow, une famille, on le lui retire, qu’il y a toujours la possibilité de s’en sortir.

« Jazz à l’âme » est une fabuleuse histoire qui ne fait pas de concessions et qui ouvre sur des horizons chantant, pour autant que la vie y consente. Il aurait pu s’agir d’une histoire où la haine y aurait trouvé place, il n’en est rien. L’auteur a su adroitement éviter l’écueil des clichés raciaux pour ne promouvoir que l’histoire d’un homme et de sa réussite dans un milieu hostile.

Merci aux éditions Delcourt et à masse critique de Babelio pour m’avoir permis de découvrir cet auteur et cette histoire pleine d’espoir et d’humanité.

Traduction d’Éric Moreau.

Editions Delcourt, 247 pages.

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Jazz à l'âme

Dans l’excellent Jazz à l’âme de William Melvin Kelley, c’est une triple peine pour notre héros.



Ludlow Washington est né aveugle, pauvre et noir dans le sud des États-Unis. Pour lui offrir une chance de survivre et d’avoir un métier son père va l’abandonner dans une institution. Il deviendra un pianiste talentueux. A seize ans, il est embauché dans un orchestre.



William Melvin Kelley met toute son empathie à nous faire découvrir le monde à travers les sensations et les questionnements de Ludlow. D’un seul coup, après dix ans à l’écart de la société sans autre amie que sa musique. Il découvre les femmes, se demande ce qu’est un noir et porte en lui une peur du rejet et une colère latente qui finira par s’exprimer.



Incapable de donner ce qu’il n’a pas reçu, il quittera sa première femme et sa petite fille pour jouer dans un orchestre à Harlem . Il deviendra célèbre, tombera amoureux d’une jeune femme blanche, qui n’assumera pas et le quittera. Complètement détruit, il finira par trouver sa voie.



Ce roman offre un très beau portrait psychologique, une belle restitution d’Harlem, de ses orchestres de jazz et de cet amour de la musique que tous partageaient.



Je tiens à remercier les éditions 10/18 pour ce roman qui me tentait tant.



#Jazz à l’âme#NetGalleyFrance

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Un autre tambour

Il y a des thèmes sur lesquels on pourrait croire avoir tout vu, ou plutôt, tout lu. La ségrégation aux États-Unis en est un, à en juger par les oeuvres de (liste non exhaustive…) William Faulkner, Harper Lee, Paul Beatty, Carson McCullers, Toni Morrison, Joël Norst, Richard Powers ou encore Greg Iles.



Paru en 1962 aux États-Unis, mais aujourd'hui seulement en version française, Un autre tambour de William Melvin Kelley -traduit par Lisa Rosenbaum- trouve cependant toute sa place dans cette histoire (toujours en cours…) de la lutte pour l'égalité raciale en Amérique. L'originalité du récit, l'angle choisi pour le relater mais aussi la force de l'écriture de Kelley en font un grand livre, étonnamment mâture pour un jeune auteur de 24 ans.



Un autre tambour est une fable ou un conte, qui voit l'ensemble de la population noire de Sutton, une petite ville imaginaire du « deep south » des États-Unis, quitter en masse la ville ; du jour au lendemain ; dans un même et incompréhensible élan ; sous les yeux médusés et incrédules des spectateurs blancs. « Get up, stand up… » aurait dit Bob, mais à Sutton, celui qui s'est levé, c'est Tucker Caliban, probablement et paradoxalement le noir qui semblait le plus « intégré » à la population blanche de Sutton.



Cette fable, Kelley prend le parti de nous la raconter via le prisme de cette population blanche, d'abord comme au spectacle, puis frappée d'incompréhension pour un phénomène qui la dépasse. À cette incompréhension, il oppose la longue maturation de cette volonté de libération de la population noire. À travers le récit de la vie locale sur trois générations et les témoignages de ses habitants, cette maturation prend sens pour le lecteur qui en saisit peu à peu les origines et la cohérence.



Un autre tambour, c'est aussi un roman engagé, comparant la destinée de David Willson, qui aurait pu changer les choses et le cours de sa vie par la même occasion, à celle de Tucker Caliban, qui a mis en oeuvre les conditions du changement. L'histoire du résigné et de ses regrets, face à celui qui ose suivre la petite musique que lui seul entend, porteuse d'espoirs et de fierté. Ensemble, tout aurait pourtant été plus simple, plus rapide, plus prometteur…



« Quand un homme ne marche pas du même pas que ses compagnons, c'est peut-être parce qu'il entend battre un autre tambour. » À l'invitation de Thoreau, William Melvin Kelley nous appelle avec force à suivre la petite musique différente des autres tambours. Un livre marquant et bigrement réussi !
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Jazz à l'âme

J’avoue que les mots du New-York Times apposés sur la première de couverture m’ont poussée à lire ce titre, plus que le résumé lui-même et ses références au jazz et à la scène new-yorkaise. En effet, je suis toujours gênée quand la musique prend une part essentielle dans une œuvre car je trouve alors bien souvent le roman incomplet : mon imagination débordante me permet de saisir les personnages et les lieux, mais je me sens orpheline d’une bande-son que j’ai du mal à reconstituer. Jazz à l’âme n’a pas dérogé à la règle. La musique envahit les pages mais peine, malheureusement, à émerger de l’ensemble. Je me suis donc focalisée sur le personnage principal, Ludlow Washington, et la richesse de son monde intérieur. C’est, je dois bien le reconnaître, un personnage assez fascinant, porteur de messages forts, en raison de sa couleur de peau et de sa cécité, et tout en complexité. J’ai apprécié suivre son parcours même si je regrette que l’on s’attarde si peu sur les premières années de sa vie, notamment son abandon et son séjour dans une institution pour jeunes aveugles dans laquelle les nombreuses brimades subies ne l’empêchent pas de devenir un petit prodige de la musique. Son évolution professionnelle et ses échecs amoureux, intimement liés, trouvent en effet leur source dans cette enfance si rapidement évoquée. En somme, une lecture intéressante et pas désagréable mais on est très loin d’un roman coup de cœur.


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Jazz à l'âme

Le titre. C'est le titre qui m'a d'abord attiré : le jazz comme une obsession. Ludlow commence difficilement la vie : aveugle de naissance, noir dans un Sud encore épidermique, et abandonné par ses parents dans un pensionnat. Il va pourtant se révéler un musicien hors pair jusqu'à jouer pour des pointures du jazz. Il deviendra aussi minutieux, talentueux, qu'inversement sa vie privée est un naufrage. Il n'est pas tant question de la vie d'un noir, aveugle de surcroît, dans la société que celle d'un artiste qui ne trouve pas sa place dans la vie "normale", lui faisant prendre des décisions insensées. Les artistes sont souvent des êtres à part, fragiles, hors sol, notre W.M. Kelley le décrit ici efficacement. Ce ne sera pas un coup de coeur mais juste un bon voyage jazzy.
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Un autre tambour

Quelle finesse d'analyse, quel style maitrisé, quelle acuité, quel talent Monsieur William Melvin Kelley !



Un autre tambour est son premier livre, écrit à seulement 24 ans, et il y a de quoi rester béat d'admiration devant tant de maturité sur la compréhension de la nature humaine. Sans manichéisme et tout en subtilité il nous fait voir au travers du regard de ses personnages - des Blancs - pourquoi Tucker, un jeune fermier noir, anéantit tout : ses bêtes, ses champs et sa maison pour quitter Sutton, petite ville du Sud profond où sévit toujours en 1957 une ségrégation raciale nauséabonde et ancrée comme étant dans l'ordre des choses. Tucker bouleversera cet "ordre" et sèmera avec lui le départ de tous les Noirs et les questions de tous les Blancs qui pensent pouvoir très bien se passer d'eux...



J'ai pris énormément de plaisir à lire Un autre tambour qui est un kaléidoscope d'une histoire polyphonique.

Une histoire qui est aussi l'Histoire de la question raciale des Etats-Unis où liberté et dignité n'étaient pas accordées à ceux qui pourtant ont érigé ce pays. Un pays qui n'a jamais accordé de place à ses propres citoyens noirs, considérés non comme des étrangers, mais pis, déconsidérés jusqu'à n'être que des Nègres. Et comme le disait James Baldwin "Si je ne suis pas un nègre, ici, et que vous l'avez inventé, alors vous devez trouver pourquoi. Et l'avenir du pays dépend de cela, de si oui ou non le pays est capable de se poser cette question."

Et ce livre fait précisément écho à cette question.

Question tristement actuelle. Encore.



"Le géant oublié de la littérature américaine" peut-on lire sur la couverture. Et pour une fois il ne s'agit pas d'un vain effet d'annonce.

William Melvin Kelley est un grand écrivain à découvrir, assurément.
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Un autre tambour

UN AUTRE TAMBOUR de William Melvin Kelley

Traduit par Lisa Rosenbaum



Éditions Delcourt



UN AUTRE TAMBOUR a été publié pour la première fois en 1962 aux USA puis, après avoir fait scandale, il est tombé aux oubliettes... Mais tel le phénix qui resurgit de ses cendres, il a été réédité en 2019 par les génialissimes éditions Delcourt.



L'histoire se déroule en 1957 dans un état fictif du sud des états-unis. Tucker Caliban, descendant d’un esclave rebelle, quitte la ville après avoir volontairement détruit la totalité de ses biens. Ce départ sert d'exemple à toute la population noire qui partira à son tour en laissant les blancs s'interroger sur l'énigme de cet exode massif.



L'originalité de ce livre est d'être raconté uniquement par les personnages blancs qui assistent à cette "migration". Des blancs bien incapables de comprendre ce soudain refus des afro-américains de continuer à vivre dans des conditions de subordination.

Voilà donc ce qui choqua tant le lecteur blanc et "bien pensant" américain lors de la parution initiale de ce roman : comment un auteur d'origine africaine osait-il penser à la place des blancs ? Car c'est bien connu, ce qui est permis aux blancs est interdit aux auteurs dont la peau est plus foncée... intolérance quand tu nous tient !



Pour en revenir au phénix, un de ses pouvoirs est de lire dans le cœur des hommes et de débusquer ceux dont les intentions sont impures... Et c'est bien ce que fait William Melvin Kelley en décrivant une Amérique blanche qui tient fermement à sa (soi-disant) supériorité morale blanche et sur ce qui en découle : l’hostilité raciale ! Mais il attire également notre attention sur le lien entre l'oppression et la bigoterie.



Ce livre nous propose une étude sans faille de la psyché sud-américaine blanche à l'aube du mouvement des droits civiques et il délivre un message très négatif sur l'évolution des mentalités. 60 ans plus tard, il est toujours d'actualité et, comme c'est un grand livre intemporel, on peut parfaitement le transposer à d'autres crises bien réelles d'aujourd'hui.



Pour en finir avec le phénix, son origine remonterait à l’Egypte antique et serait liée au dieu solaire Râ... Râ étant représenté par un faucon surmonté d’un disque solaire. Et si ce n'est pas un soleil couchant que l'on retrouve sur la couverture, qu'est-ce que c'est ?



UN AUTRE TAMBOUR de William Melvin kelley est un livre essentiel qu'il faut absolument avoir lu au moins une fois dans sa vie.



Je remercie les éditions Delcourt ainsi que le Picabo River Book Club pour cette lecture.
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Jazz à l'âme

Avec deux musiciens dans la famille dont un guitariste de jazz, je ne pouvais qu'être tentée par la réédition du roman de William Melvin Kelley.

Jazz à l'âme, c'est l'histoire de Ludlow Washington, trompettiste noire américain, aveugle de surcroît.

Laissé dans une institution spécialisée à l'âge de cinq ans, il y apprend la musique et se découvre vite du talent.

À sa sortie, il intègre un petit orchestre de bar où il joue quelque temps avant de partir rejoindre la chanteuse Inès Cunningham à New-York et de se produire sur les scènes avant-gardistes.

Hanté par son enfance volée et ses déboires sentimentaux, conscient de la ségrégation latente qui règne dans les milieux qu'il fréquente, il finit par perdre pieds, victime de désordres psychiques.



Comment vous dire ?...



Malgré la pertinence du propos qui est de dénoncer une double marginalisation du personnage, en tant que Noir d'abord, qu'aveugle ensuite, je sors déçue de cette lecture.

Vaguement conscient que ses échecs amoureux sont à imputer à son origine et/ou à son handicap, Ludlow éprouve un malaise grandissant qui lui ôte toute confiance en lui.

Peut-on dire alors qu'il ne vit que pour son instrument ?

Je n'ai pas eu ce sentiment..

Il sait que c'est son talent qui lui permet d'exister, d'attirer les regards et il en use mais à aucun moment je ne l'ai senti "habité" par sa musique.

À cause de cela peut-être, je ne suis pas parvenue à m'attacher à lui et son obsession à vouloir à tout bout de champ coucher sa compagne sous lui m'a vite agacée.

Bien sûr, on parle ici des errements d'une âme meurtrie, d'une recherche d'identité compliquée par le handicap mais le mot "survol" s'est imposé à mon esprit tout au long de ma lecture, comme si l'auteur avait renoncé à fouiller trop profonfément dans le désordre intérieur du personnage.



La postface du roman, rédigée par l'épouse de l'auteur, est par contre une remarquable et originale déclaration d'amour à l'oeuvre et traduit toute l'admiration que sa femme éprouve pour l'écrivain décédé en 2017.
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Dem

Dem autrement dit "them" : eux, les Blancs. Voilà comment comprendre ce titre de William Melvin Kelley; titre qui m'évoque "Blues for Mister Charlie" (un livre de James Baldwin), autre surnom de l'homme blanc...



Le nœud de l'histoire aborde donc immanquablement la question raciale aux États-Unis. Les préjugés qui ont nourri la haine entre les deux camps et gangrénés leurs rapports.



Nous sommes dans les années 60 et Mitchell est un homme marié et père d'un enfant. L'auteur s'attaque de manière assez caustique à cette image idéale de la famille blanche à la prétendue morale irréprochable telle que la société américaine aimait à donner. Mais le vernis s'écaille, la belle vitrine se fend et laisse paraitre des côtés moins reluisants.

Il faut malheureusement attendre les deux tiers du livre pour qu'à mon sens l'histoire prenne son tour de force, lorsque sa femme, Tam accouche de faux jumeaux, l'un blanc, l'autre noir...

C'est là que véritablement cette satire sociale tire son épingle du jeu et prend toute sa dimension percutante.



Même si l'auteur reste très agréable à lire, j'ai regretté quelque peu que le thème principal annoncé en quatrième de couverture ne soit intervenu ainsi qu'à la fin du livre...

Néanmoins, je reste tout à fait convaincue du talent et de la maturité de cet auteur sur ses réflexions quant aux rapports humains et plus spécifiquement sur cette éternelle verrue du racisme qui enlaidit l'Amérique.



Mes chaleureux remerciements à Babelio pour l'envoi de ce livre via l'opération Masse critique et aux éditions La Croisée.
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Jazz à l'âme

Ludlow Washington est un musicien de Jazz talentueux parce qu'il n'avait d'autre choix. C'était son ticket pour la survie. Né aveugle, c'est à cinq ans que son père le confie à une sinistre institution où il endurera brimades et mauvais traitements, afin qu'il apprenne la musique et ne devienne jamais mendiant. C'est dans cette solitude infinie que l'on devine que le jeune Ludlow se construit autour de la musique. A seize ans, il est "racheté" par un chef d'orchestre avec l'obligation de lui appartenir pour les deux années qui suivent sous peine de retourner dans l'enfer de l'institution...

Ludlow ne s'est donc jamais appartenu, et a dû avancer malgré tout en marche vers son destin.



Ludlow, jeune Noir au Sud des États-Unis dans les années ségrégationnistes, aveugle et complètement cabossé par la vie, l'auteur aurait pu facilement tomber dans le pathos et nous le faire prendre en pitié. Mais Ludlow peut être plutôt mordant, froid, calculateur, lâche. C'est un personnage rugueux qui peut aussi être aimant et vulnérable, touchant dans sa recherche perpétuelle de trouver sa place quelque-part en ce monde qui a semblé ne pas vouloir de lui.



William Melvin Kelley est un écrivain comparé à James Baldwin (sacré compliment !) et je rejoins cet avis pour son habilité à décliner l'humanité de ses personnages dans toute la palette de leur complexité. Il ne tombe pas dans la facilité de vouloir nous les faire aimer. Il nous les montre avec leurs failles, leurs paradoxes, leur noirceur, autant que dans leur lumière et leur beauté, ce qui les anime, leur donne vie. A traits fins, il dessine les sentiments entre homme et femme, entre Noirs et Blancs, et la société qui décide trop souvent comment penser ou agir.



Si "Un autre tambour" m'avait particulièrement enchantée et que "Jazz à l'âme" n'atteint pas pour moi les mêmes sommets, il reste que je suis totalement charmée par cet écrivain de talent. Talent malheureusement peu reconnu de son vivant; une injustice qui tend à se réparer un peu avec la réédition de ses romans que bien sûr je ne manquerai pas de lire.
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Jazz à l'âme

"Arrête ton char mon pote. On me la fait pas, à moi. Ça s'entendait dans ton jeu. Le dernier morceau, tu l'as pas joué, t'as sauté dedans à pieds joints et tu l'as piétiné à mort. "



Parce que, dans l'institut pour aveugles où son père l'a abandonné à 5 ans on apprend aux enfants à jouer d'un instrument de musique, d'abord le piano pour tous puis le saxo pour l'un, le trombone pour l'autre, etc, Ludlow Washington a pu développer son fabuleux talent en la matière.



Suffisamment pour que Bud Rodney, chef d'orchestre noir, vienne ni plus ni moins l'acheter au directeur de l'institut et l'embarque à 16 ans pour New Marsails où le gamin va jouer, soir après soir, au Café Boone.

Il appartiendra à Bud Rodney jusqu'à ses 18 ans, n'en déplaise à ceux qui voudraient lui proposer de venir jouer dans leur formation, comme la star Inez Cunningham.



Nombreux sont ceux qui répètent à Ludlow qu'il est doué, très doué.



Rodney, Inez Cunningham, son ami Otis Hardie, le tromboniste de l'orchestre, le lui ont dit, mais il n'en croit rien.



Le son qu'il recherche, qu'il travaille, qui lui échappe souvent, n'est que la réplique sur son instrument de ce qu'il a entendu par d'autres au piano, au saxo, au trombone, affirme-t-il.



Ludlow n'a pas appris grand-chose d'autre à l'institut. Les relations sociales, les relations entre hommes et femmes, les relations entre Noirs et Blancs n'ont pas fait partie de son éducation, qui s'est limitée aux maltraitances, à l'obéissance à un autre enfant affirmant qu'il était son maître, et à la musique.



Le monde n'est pas plus tendre pour Ludlow, musicien aveugle et noir, que pour son pote Hardie, musicien noir et voyant. Mais Ludlow a moins de souplesse ; Hardie a appris, lui, à faire avec ce qui l'entoure, et à ne pas se frapper pour un oui ou pour un non.



Et puis Ludlow ne comprend pas vraiment la singularité de son talent, qui le rend si particulier et doit être préservé.



Ludlow va souffrir.

Ludlow va avoir le coeur brisé.

Ludlow va tomber.

Ludlow va devoir apprendre à se relever.



C'est la lente, longue et douloureuse route vers la connaissance de soi, du monde dans lequel il vit et de la place qu'il doit y prendre, que William Melvin Kelley expose dans ces pages.

Et ça fait mal.



Les mots râpent et écorchent au passage.



William Melvin Kelley joue clair sa partition, de la sourdine au fortissimo, de la petite musique d'un bonheur fragile aux fausses notes tonitruantes des incompréhensions avec les femmes, de la ségrégation et de l'exploitation de son talent par d'autres auxquelles Ludlow doit faire face.



William Melvin Kelley n'est pas complaisant, il montre son personnage tel qu'il est, avec ses travers, des motivations qui ne sont pas brillantes, des décisions prises en dépit du bon sens.

Ça frappe vite et dur, comment Ludlow peut-il s'en sortir ?

Ludlow va-t-il s'en sortir ?





La puissance de l'écriture et la grande sincérité de l'auteur incitent à le souhaiter pour son personnage, jusqu'à la dernière ligne, jusqu'au dernier mot, sur tous les chemins parcourus.



Et sans savoir, jamais, de quel instrument au juste joue Ludlow…

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Un autre tambour

1964 : Civil Rights Act sont signés en juillet

1962: William Melvin Kinley , noir américain, signe et publie son premier roman Un autre tambour , il a 24 ans

1957: un village (fictif)de l'Extrême sud des Etats-Unis," bordé au nord par le Tennessee, à l'est par l'Alabama, au sud parle Golfe du Mexique, à l'ouest par le Mississippi"c'est ainsi que l'auteur nous situe Sutton à quelques kilomètres du port de New Marsails, sur le golfe du Mexique.

Des blancs sous la véranda de Thomason regardent incrédules défiler tous les noirs de la ville, une valise ou un baluchon à la main ils attendent le bus et quittent la ville...

Pourquoi à cet instant précis ce mouvement d'exode a t'il commencé? Qui a pris la décision? qui a décidé pour lui entrainant les autres ? ...

Un roman surprenant, écrit il y a bientôt 60 ans, par un jeune auteur afro-américain qui choisit de laisser la parole aux blancs , ce sont eux qui racontent, qui essaient de comprendre, pour certains ce sera l'occasion d'une remise en question , pour d'autres l'occasion "ultime""de perdurer dans leurs convictions.

Un roman intemporel à découvrir.

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Un autre tambour



William Melvin Kelley a écrit le livre : « Un autre tambour » (« A Different Drummer »), en 1962 (aux États-Unis) - a tout juste 23 ans.



Longtemps oublié, le livre a été redécouvert 55 ans plus tard par la jounaliste américaine influente Katryn Schulz qui a inspiré le bandeau de son journal « New Yorker » "Le géant oublié de la littérature américaine » "



Fort de ce slogan choc, on trouve enfin en France dans une version « relue et actualisé , et publié en France par les Éditions Delcourt en 2019.



Le récit raconte l''histoire de Tucker Caliban, celle de ses Ancêtres, le récit de son départ, le récit d'une bourgade dépeuplée de tous ses habitants Noirs du jour au lendemain



Une fable terrible racontée par le regard de la population blanche, un livre choc mature et profond sur un si jeune auteur.. à redécouvrir sans l'once d'une hésitation !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un autre tambour

Péter un plomb, décider d'effacer toute trace de son existence et partir : voilà la décision d'un jeune fermier noir dans le deep south imaginaire de l'auteur. Ce départ mènera à l'exode spontané de toute la population noire de la ville, laissant les blancs spectateurs désabusés d'une société ségrégationniste désormais dépourvu de couleur. Un récit de 1962 politiquement visionnaire pour son époque.
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Un autre tambour

"Roman novateur pour l’époque, autant par sa forme, dépassant les limites d’un récit réaliste, que par son fond, retracer l’histoire d’une communauté opprimée, en creux, à travers les voix des oppresseurs, il avait été encensé à sa sortie aux États-Unis avant de sombrer dans l’oubli. Si dans l’introduction à la réédition anglaise, on peut lire que «beaucoup de lecteurs blancs ne voulaient pas d’un écrivain noir qui leur dise ce qu’ils pensaient », il n’en reste pas moins que William Melvin Kelley, acclamé par les militants des droits civiques en 1962, a disparu de lui-même, refusant de vivre dans un pays qui avait assassiné coup sur coup Malcom X, Martin Luther King et John Kennedy. (...) L’auteur n’est plus, donc. Il n’a pas assisté à la réhabilitation de son œuvre. Reste son roman choral déclinant les teintes de l’oppression, aussi bien sous les formes de la haine, de la cupidité et de la colère que de celles de l’incompréhension, du renoncement, de la mauvaise conscience et du désespoir, qui a suivi l’abolition de l’esclavage. Reste une ode magistrale à la rébellion."

Kits Hilaire (Extrait) in DM
Lien : https://doublemarge.com/un-a..
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Un autre tambour

On redécouvre, enfin c'est mon cas, William Melvin Kelley (1937-2017). Le géant oublié des lettres américaines, écrit 10-18, grande maison du livre s'il en est, qui m'a fait connaitre bien des talents. Après Jazz à l'âme, chroniqué il y a peu, voici Un autre tambour, le premier roman de Kelley (1962). Les deux titres font référence à la musique, mais aussi à 'action, le tambour ayant une consonnance guerrière. Et ces deux beaux romans battent en effet au rythme des pulsations, comme un quartet de jazz, allant à l'essentiel. J'ai pensé au cinéma de John Cassavetes.



Dans une ville du Sud, ce sud de Faulkner, de Caldwell, de Flannery O'Connor, sur lequel on a déjà tant lu, en juin 1957, Tucker, jeune fermier noir, empoisonne sa propre terre, abat son bétail et brûle sa maison. A sa suite toute la population noire quitte la ville. Les blancs de la véranda, réunis comme tous les jours, n'en croient pas meurs yeux. Faut-il se réjouir de cet exode? A travers quelques personnages, notamment la famille Willson, les aristocrates descendants dun général de la Confédération, Kelley nous plonge dans quelques dizaines d'années de cetet histoire du Sud, si douloureux, victime de tant d'incompréhension.



On y rencontre pourtant pas mal de bonnes volontés. Une amitié entre un noir et un blanc y est esquissée, battue en brèche par le climat en ces années cinquante. Kelley écrit comme dans une mouvance Richard Wright ou James Baldwin, écrivains "politiques" réfugiés en France un certain temps.Lui-même a quitté l'Amérique assez longtemps, vécu à Paris et Rome, s'est établi un moment en Jamaïque. Cependant Un autre tambour n'est pas un livre pamphlet et s'apparente plutôt à une fable où Tucker Caliban, descendant d'esclave, devient celui par qui le scandale arrive. Le roman évite le manichéisme, souvent une plaie dans ce genre d'ouvrages.Tucker agit, silencieux, avec un air de Bartleby, le scribe d'Herman Melville, qui préférerait ne pas le faire. C'est assez impressionnant, Tucker décidant, un jour, de cesser le travail de la terre. Go North Young Man.



Le livre doit son titre à une très belle citation de Thoreau. Si un homme ne marche pas au pas de ses camarades, c'est qu'il entend le son d'un autre tambour. Une phrase qui sonne comme une ébauche de liberté, une majesté.



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Un autre tambour

Certains suivent la musique, quelque soit le rythme, le tempo, que l’air leur plaise ou pas et d’autres entendent un autre tambour et suivent cette musique qui résonne au plus profond d’eux-mêmes.



Ne cherchez pas la petite ville de Sutton, sachez juste qu’elle est nichée dans le Sud Profond, que nous sommes en 1957 et que la ségrégation raciale n’est pas considérée comme un gros mot chez ces Blancs.



D’ailleurs, les Blancs racontent encore la légende de cet esclave Noir qui refusa de se soumettre et qui en fit voir de toutes les couleurs à l’homme qui l’acheta.



Au fait, ils ne travaillent pas tous ces hommes Blancs qui se rassemblent pour discuter sous le porche d’une véranda ?



Tucker Caliban, descendant de cet esclave qui ne se soumit qu’après une longue cavale semble avoir entendu le son d’une autre musique car il décide de saler son champ, de tuer ses deux bêtes, de foutre le feu à sa maison et de foutre le camp.



Consternation et stupeur chez nos WASP qui discutent ferment sur le perron de la véranda. Le lendemain, c’est toute la population Noire qui fiche le camp de Sutton…



Ce roman choral nous offrira différents points de vue des Blancs et nous en apprendra un peu plus sur les mœurs de la petite ville de Sutton. Rassurez-vous, pas de violences physiques faites à la population Noire, juste de la ségrégation ordinaire, tellement ordinaire que les Blancs ne s’en rendent pas compte. Mais le mal est là et les blessures toujours à vif.



Ceci n’est pas un énième livre sur le racisme et la ségrégation, il est plus que ça… Il prend le problème par un autre côté en nous contant la fable de l’exode massif d’une partie de la population d’une petite ville, du jour au lendemain, et de ces Blancs qui ne comprennent pas le pourquoi.



Paru en 1962 aux États-Unis, ce roman n’a pas vieilli puisque certaines personnes voudraient en voir détaler d’autres et vous savez comme qu’au moindre problème de société, les "qu’ils rentrent dans leur pays" fusent un peu partout (mais comment rentrer dans son pays quand on y est déjà ??).



Une prof que je détestais avait dit une chose intelligente que je n’ai jamais oubliée au sujet des étrangers : ce sont avant tout des consommateurs !! En plus de faire les sales boulots qu’on ne veut plus faire, ils consomment et font tourner les magasins, donc l’économie.



L’épicier Noir de Sutton est parti, les Blancs crient hourra car ainsi, l’autre épicier, le Blanc, aura plus de clients… Mais non crétin puisque un tiers de ta population de consommateurs s’en vont avec lui.



L’un ou l’autre personnage Blanc sera un peu plus éclairé que les autres, mais sa voix se perdra dans la cacophonie des langues de putes des autres. Que l’on soit en 1957 ou en 2020 ne changent rien, les cerveaux n’ont pas reçu la lumière.



Le final de ce roman engagé est tout simplement bouleversant…



Un roman fort, un roman coup de poing écrit par un auteur Noir très jeune, qui fut salué lors de la parution de son roman puis a sombré dans l’oubli. Heureusement qu’on l’a traduit et publié en France car il vaut vraiment la peine qu’on le lise.



PS : en espérant qu’on n’intente pas un procès post-mortem à l’auteur parce qu’il s’est mis dans la peau de Blancs alors qu’il était Noir… Vu comment les mentalités tournent ces derniers temps, je suis souvent étonnée de l’imbécillité de certains, de leur culot, de leur audace et me demande encore pourquoi on les laisse faire…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un autre tambour

Le Sud des USA, une vague ville et des noirs qui font des choses étranges ...



Le premier , sème du sel sur sa terre, tue ses animaux, brûle sa ferme et s'en va . Bientôt toute la population noire part, laissant les blancs perplexes entre eux.



Action étonnante qui va être éclairée par différents protagonistes, qui racontent chacun une partie des évènements survenus avant. Cette mosaïque prend forme peu à peu et nous dévoile les raisons d'un tel bouleversement.



C'est un beau roman, qui agrippe son lecteur et le promène d'anecdote en vérité vers un raisonnement de bien plus profond qu'on n'aurait pu le croire au départ.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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