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Critiques de William Melvin Kelley (83)
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Jazz à l'âme

Magnifique livre. Il nous transporte aux États-Unis dans les cabarets de jazz.



Ludlow est un personnage touchant auquel on s´attache beaucoup.



Sur fond de ségrégation raciale, ce livre raconte le parcours troublant d´un jeune enfant noire.



Pour seule porte de sortie, le jazz... et l´amour dans tout cela ?



Ce livre poignant est à lire absolument.



Bonne lecture
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Un autre tambour

L’ouvrage plonge le lecteur dans une petite village du Sud américain étouffant et poussiéreux des années 50 et ce en pleine ségrégation.



Plusieurs personnages sont les clefs d’une énigme que l’auteur tisse au fil du récit : Tucker Caliban, ce petit fermier pauvre et noir, qui abandonne tout avec sa famille, les Willson (père, mère, fils et fille) qui ont été son employeur mais aussi des proches de sa famille, le révérend Bradshaw qui tente de comprendre pourquoi Tucker Caliban a quitté sa ferme et provoqué parallèlement (à moins que ce soit Bradshaw lui-même ?) la migration totale des Noirs de l’État vers le Nord.



La migration des Noirs incarne un des axes de l’ouvrage les plus fascinants à lire : tels des zombis, ils défilent tout au long du récit sans que personne ne puisse les arrêter.



Parallèlement, l’histoire de la dynastie Caliban est aussi fascinante, démarrant dès le début du récit avec le premier ancêtre arrivé par un bateau négrier et qui meurt en luttant contre les esclavagistes après avoir laissé un bébé.



Le roman est nerveux, intense, saisissant des portraits et des vies un peu dans le style de Mon nom est Rouge d’Orhan Pamuk, mais manque le chapitre sur la narration par Tucker Caliban pour comprendre le fond de sa pensée.



W. M. Kelley fait une réussite de ce roman qui semble moquer avec une profonde ironie la bonté de certains Blancs et la cruauté d’autres. Le style est simple, clair, variant entre la description et la narration par plusieurs personnages.



L’ensemble donne l’impression étourdissante d’avoir suivi un film détonant sur la ségrégation qu’aurait pu tourner un Tarantino avec de l’humour, de la violence, et du grotesque.



Un ouvrage de très grande qualité et une très belle découverte.

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Un autre tambour

Encore un livre fort sur la ségrégation ! Un livre choral, extrêmement bien construit dans lequel on s'immerge complètement. J'ai particulièrement apprécié la découverte de cet état imaginaire et cette migration qui prédit un bouleversement catastrophique pour les blancs. Les personnages sont charismatiques avec leurs secrets bien enfouis. La fin m'a un peu surpris et désolé !
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Dem

Roman américain des années 60, il évoque la ségrégation feutrée de la société américaine à travers un couple middle- class.

La quatrième de couverture est vraiment problématique; elle raconte quasi-l'intégralité du roman, ce qui forcément gâche un peu la lecture.

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Jazz à l'âme

Découverte de William Melvin Kelley, remis apparemment en lumière après son décès en 2017 par un article de New Yorker qui évoquait le "géant oublié de la littérature américaine".

J'ai en tout cas dévoré ce roman qui suit Ludlow Washington, petit garçon aveugle placé en institution et qui va faire de son talent pour la musique le vecteur de son succès futur. Mais son enfance est là qui le handicape plus que sa cécité et lui font cumuler les échecs amoureux.

La chute est longue, dure.

Ludlow comprend enfin beaucoup de choses et repart seul.

C'est un formidable roman sur l'Amérique, sur un homme en proie à ses démons, sur l'amour, sur la paternité, sur le handicap, sur la société blanche et noire de l'époque.

Et c'est formidable.
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Jazz à l'âme

J'avais beaucoup aimé "Un autre tambour", mais là, c'est bien au delà.

Je rédige mon impression à la centième page. L'univers est captivant. Le jazz bien sûr, mais plus encore les premiers pas dans la lumière d un musicien démuni. Sa découverte des autres, de la vie, du désir.

presque envie d'en rester à la 100e pour ne pas être déçu. Non, vivement la suite du récit.
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Dem

Un homme blanc de classe moyenne aux Etats-Unis dans les années soixante. Il gagne bien sa vie, habite dans un bel appartement, a une jolie épouse et un jeune enfant. Il passe son temps à admirer ou envier ses collègues (y compris les plus virilistes et déviants) et à craindre les "Noirs" - cette population singulière qui lui semble particulièrement menaçante.

Un événement va faire voler en éclat le joli récit qu'il se fait de sa vie : sa femme accouche de jumeaux. L'un est blanc comme lui et l'autre noir comme l'amant de sa femme.

.

Punaise, quel bouquin barré ! Tout part en sucette dès le début et le malaise ne disparait jamais plus.

Entre le collègue vétéran complètement psychopathe, la veulerie du personnage principal, la violence de ses rapports aux Noirs (qui ne sont jamais que fantasmés et là pour être utilisés ou manœuvrés) et le désenchantement et la lucidité de son épouse c'est une classe moyenne blanche bien répugnante qui est racontée.

Tout est glauque sauf les scènes dans les appartements des Noirs où la musique, les substances illicites et la danse accordent un peu de joie, de chaleur et de répit illusoire dans ce récit.
Lien : https://luparju.com
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Jazz à l'âme

Jazz à l'âme c'est l'histoire de Ludlow Washington, un homme doué pour la musique qui va partir à la conquête de la scène New Yorkaise. Malgré ce talent inouï, il va être mis à part à cause de sa cécité & de sa couleur de peau.



C'est une histoire très intéressante sur l'ascension de ce musicien de jazz aveugle dont la musique ne va pas réussir à combler tous les manques.

Le personnage de Ludlow est complexe, écorché. C'est lui le seul point d'orgue du roman : du sommet de la gloire à la tragédie.



Jazz à l'âme nous offre la possibilité de voir un aperçu du monde du jazz (peut-être pas assez à mon goût) & des musiciens noirs.



Une lecture intéressante, pas désagréable qui m'a permis de découvrir William Melvin Kelley considéré comme l'un des plus grands écrivains afro américain de son temps.

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Jazz à l'âme

Le titre. C'est le titre qui m'a d'abord attiré : le jazz comme une obsession. Ludlow commence difficilement la vie : aveugle de naissance, noir dans un Sud encore épidermique, et abandonné par ses parents dans un pensionnat. Il va pourtant se révéler un musicien hors pair jusqu'à jouer pour des pointures du jazz. Il deviendra aussi minutieux, talentueux, qu'inversement sa vie privée est un naufrage. Il n'est pas tant question de la vie d'un noir, aveugle de surcroît, dans la société que celle d'un artiste qui ne trouve pas sa place dans la vie "normale", lui faisant prendre des décisions insensées. Les artistes sont souvent des êtres à part, fragiles, hors sol, notre W.M. Kelley le décrit ici efficacement. Ce ne sera pas un coup de coeur mais juste un bon voyage jazzy.
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Dem

Merci à Masse critique et aux éditions La Croisée pour m'avoir fait découvrir William Melvin Kelley. Malheureusement, difficile pour moi de faire abstraction du fait que ce roman a été écrit il y a plusieurs dizaines d'années, ou plus exactement, il fallait que je me le rappelle, sans quoi je n'aurais pas dépassé la dixième page, lorsque Mitchell rappelle à sa femme que coucher avec lui est "son boulot", cet élément revient d'ailleurs fréquemment, me causant une poussée d'urticaire et de grincements de dents.

Les relations avec les autres sont à l'avenant malheureusement, Mitchell est soit méchant gratuitement, soit lâche et peureux, sa réaction dépendra du sexe de la personne en face. Ce n'est pas un personnage auquel on s'attache, ce qui a rendu ma lecture plus difficile car j'apprécie de ressentir plus d'émotions.

Même l'affaire des jumeaux (je ne dévoile rien car elle est mise en avant en 4ème de couverture) est vraiment intéressante mais elle arrive tard dans la lecture et est finalement trop rapidement réglée, j'en attendais plus de rebondissements car il y avait de la matière.

Pour équilibrer mon avis : j'ai trouvé l'humour second degré très réussi, c'est rare de se moquer ainsi de son personnage principal. Le personnage de Calvin sort également du lot. Je l'ai lu en quelques heures et la fin est joliment amenée.

Merci

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Jazz à l'âme

Dans l’excellent Jazz à l’âme de William Melvin Kelley, c’est une triple peine pour notre héros.



Ludlow Washington est né aveugle, pauvre et noir dans le sud des États-Unis. Pour lui offrir une chance de survivre et d’avoir un métier son père va l’abandonner dans une institution. Il deviendra un pianiste talentueux. A seize ans, il est embauché dans un orchestre.



William Melvin Kelley met toute son empathie à nous faire découvrir le monde à travers les sensations et les questionnements de Ludlow. D’un seul coup, après dix ans à l’écart de la société sans autre amie que sa musique. Il découvre les femmes, se demande ce qu’est un noir et porte en lui une peur du rejet et une colère latente qui finira par s’exprimer.



Incapable de donner ce qu’il n’a pas reçu, il quittera sa première femme et sa petite fille pour jouer dans un orchestre à Harlem . Il deviendra célèbre, tombera amoureux d’une jeune femme blanche, qui n’assumera pas et le quittera. Complètement détruit, il finira par trouver sa voie.



Ce roman offre un très beau portrait psychologique, une belle restitution d’Harlem, de ses orchestres de jazz et de cet amour de la musique que tous partageaient.



Je tiens à remercier les éditions 10/18 pour ce roman qui me tentait tant.



#Jazz à l’âme#NetGalleyFrance

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Danseurs sur le rivage

Avant toute chose, je tiens à remercier Babelio et les éditions La Croisée pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique qui m'ont permis de découvrir William Melvin Kelley.

Et quelle découverte ce fut ! J'ai particulièrement apprécié le fait que, bien que certaines nouvelles soient indépendantes les unes des autres, de nombreuses nouvelles soient liées entre elles et nous permettent de suivre différents membres de deux familles, concept littéraire que je n'avais encore jamais rencontré.

Je suis toujours hésitante quand il s'agit d'ouvrir un recueil de nouvelles car c'est un genre que j'ai souvent du mal à pleinement apprécier. Il me semble toujours que je passe à côté de quelque chose, que le puzzle n'est pas complet. Cela n'a pas du tout été le cas avec Danseurs sur le rivage car la faculté de William Melvin Kelley à faire le portrait de ses personnages et à les placer dans un contexte précis en un rien de temps est tout bonnement époustouflante. Dès la toute première nouvelle, "Le seul homme de Liberty Street", j'ai su que j'avais entre les mains une pépite.

D'une histoire courte à une autre, on passe du tragique au comique avec toujours, en toile de fond, la condition des Afro-Américains dépeinte avec authenticité et réalisme.

Une vraie belle découverte qui me donne envie de découvrir d'autres œuvres de William Melvin Kelley.
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Danseurs sur le rivage

Masse Critique Babelio, merci encore, que de découvertes. Et de redécouvertes. Notamment William Melvin Kelley que je viens de lire pour la troisième fois, dont deux grace à vous. Seul recueil de nouvelles de l'auteur, Danseurs sur le rivage, publié au début des sixties, se compose de seize textes courts sur la vie de familles noires américaines moyennes. Ce sont des nouvelles reliées, les personnages se retrouvant dans chaque histoire. Chose importante, l'humour n'en est pas absent et nous ne sommes pas dans une littérature strictement militante. Cela n'empêche pas ces scènes d'en dire beaucoup sur la société américaine de l'époque. En voici quelques-unes. Comme dans tout recueil elles peuvent être assez inégales.



Je l'ai expliqué dans mes deux chroniques précédentes sur Kelley (Jazz à l'âme, Un autre tambour), il y a quelque chose de musical dans ses textes, un rythme, une pulsation, un swing, un choeur gospel, que sais-je. Et pas mal d'émotion. Un de mes préférés est Pas tout à fait Lena Horne, gentille querelle de deux vieux amis déclinant, et dont l'unique divertissement est de compter les plaques minéralogiques des voitures sur leur pas de porte. Engueulades et attendrissements.



Une autre semble avoir été inspirée par le classique shanty (chant de marin) Drunken sailor. Un marin ivre rêve d'un bordel et d'une fille couleur de miel et longues jambes de danseuse. Concrétisera-t-il? Connie est l'une des plus veilles histoires au monde. Enceinte, sait-elle seulement quelle décision prendre? Aucun misérabilisme, seulement une sorte de conseil de famille dans lequel chacun a ses bonnes raisons.



Pleurez pour moi clot le livre. Peut-être la nouvelle qui me touche le plus. Cela ne vous surprendra pas. Wallace Bedlow quitte son Sud pour rejoindre son frère à New York. Working hard. Mais Oncle Wallace, c'est raconté par son neveu Carlyle, est un géant sensible et un chanteur guitariste de folk, de blues, Kelley reste assez évasif. Le hasard en fera une vedette. Brièvement il réunira Blancs et Noirs en une farandole magique. Carnegie Hall, rien que ça. J'entendais Oncle Wallace chanter plus fort que jamais. Les gens se ruaient vers lui, pleurant et souriant comme des fidèles qui tombent en transe dans une église. On aurait dit qu'ils étaient tous sur la scène pour tâcher de l'approcher assez pour le toucher, lui serrer la main, l'étreindre, et même l'embrasser. Et puis la chanson s'est arrêtée.
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Dem

Dem autrement dit "them" : eux, les Blancs. Voilà comment comprendre ce titre de William Melvin Kelley; titre qui m'évoque "Blues for Mister Charlie" (un livre de James Baldwin), autre surnom de l'homme blanc...



Le nœud de l'histoire aborde donc immanquablement la question raciale aux États-Unis. Les préjugés qui ont nourri la haine entre les deux camps et gangrénés leurs rapports.



Nous sommes dans les années 60 et Mitchell est un homme marié et père d'un enfant. L'auteur s'attaque de manière assez caustique à cette image idéale de la famille blanche à la prétendue morale irréprochable telle que la société américaine aimait à donner. Mais le vernis s'écaille, la belle vitrine se fend et laisse paraitre des côtés moins reluisants.

Il faut malheureusement attendre les deux tiers du livre pour qu'à mon sens l'histoire prenne son tour de force, lorsque sa femme, Tam accouche de faux jumeaux, l'un blanc, l'autre noir...

C'est là que véritablement cette satire sociale tire son épingle du jeu et prend toute sa dimension percutante.



Même si l'auteur reste très agréable à lire, j'ai regretté quelque peu que le thème principal annoncé en quatrième de couverture ne soit intervenu ainsi qu'à la fin du livre...

Néanmoins, je reste tout à fait convaincue du talent et de la maturité de cet auteur sur ses réflexions quant aux rapports humains et plus spécifiquement sur cette éternelle verrue du racisme qui enlaidit l'Amérique.



Mes chaleureux remerciements à Babelio pour l'envoi de ce livre via l'opération Masse critique et aux éditions La Croisée.
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Danseurs sur le rivage

La Croisée continue son travail de ré-édition de l’œuvre de William Melvin Kelley, entamé avec la parution de « Un autre tambour » .



« Danseurs sur le rivage » est un recueil de seize nouvelles publié à l’origine en 1964; des nouvelles interconnectées. Si certaines sont complètement indépendantes, la majorité de ces histoires peuvent être considérées comme des vignettes décrivant des événements qui ont eu lieu dans l'histoire de deux familles afro-américaines - les Dunford et les Bedlow. Chacune de ces vignettes centre un personnage particulier et décrit des événements qui ont eu lieu à différents moments de l’histoire familiale. Les personnages vous deviennent vaguement familiers. Je me suis retrouvé à dire des trucs comme: « lui, ce doit être le frère aîné ». On y découvre leurs luttes, leurs chagrins, leurs amours, le racisme subi.



J’ai été impressionnée par la rapidité avec laquelle l’auteur dessine ses personnages et les émotions, dites ou non dites. J'ai apprécié et cru en chaque histoire. Je suis incapable d’en choisir une seule. C’est un tout, de qualité et d’intérêt égal. J'ai souvent souhaité qu’elles soient plus longues parce que l'intrigue et les protagonistes sont à chaque fois très intéressants.



Et puis il y a cette écriture simple, évidente mais juste et accomplie. Ce n’est pas pour rien que le New Yorker l’a surnommé« Le géant oublié de la littérature américaine ».



Traduit par Michelle Herpe-Voslinsky
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Dem

New-York dans les années soixante et les déboires d'un couple de la classe moyenne ... Et quels déboires , la dame met au monde des jumeaux, un blanc un noir, pas d'autre explication que d'avoir couché avec un homme...noir , on a le droit bien sûr mais pas facile à assumer socialement .



Les détours et contours pour trouver une sortie honorable à la situation sont assez drôles mais ce n'est pas le seul point qui est mis à nu dans ce roman. On est très loin de l'égalité homme/femme et la place des celles-ci est peu de chose . Les relations blancs/noirs ne sont guère mieux. Ce n'est pas pour autant que l'homme blanc et riche bien installé dans la société est plus heureux, balloté d'une norme à une autre il a bien du mal à savoir ce qu'il veut.



Ce roman n'a pas la force de "Un autre tambour" du même auteur, la construction est un peu confuse mais la férocité de l'éclairage posé sur les personnages vaut la lecture .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Jazz à l'âme

Ludlow Washington, abandonné enfant dans un institut pour aveugles, devient musicien dans un orchestre. Entre jazz et vie amoureuse, le jeune homme trace son chemin au coeur d’une Amérique en proie à la ségrégation raciale.



J’ai lu ce livre grâce à NetGalley, merci aux éditions 10/18 pour cette lecture.



Ce livre est un classique de la littérature afro-américaine contemporaine, pourtant je n’en avais jamais entendu parler avant de le voir au catalogue de NetGalley… Quel dommage de l’avoir découvert seulement maintenant!



Ce qui m’a d’abord attirée dans ce roman, c’est qu’on allait parler musique, sujet que je trouve passionnant, mais qui est rarement traité de façon convaincante en littérature à mon avis. De ce point de vue, j’ai un un peu déçue, car j’ai trouvé que cet aspect restait assez en retrait, au profit de la vie amoureuse du personnage principal. Ce qui m’amène à un autre point négatif: Ludlow m’a perdue en route, lorsqu’il lui vient le fantasme d’éveiller le désir d’une femme en la frappant…



Heureusement il y avait également des points positifs dans cette lecture. Ce qui concerne la musique, même si le sujet n’était pas assez présent pour mon goût, est très intéressant. J’avoue être assez ignare concernant le jazz, ce que j’ai appris avec ce livre était passionnant. D’autre part, l’aspect historique, même s’il est abordé seulement à travers le quotidien du personnage, détermine l’ambiance. Ludlow étant aveugle, les questions qu’il se pose sur les problèmes raciaux et la ségrégation prennent une forme originale. Au fil du temps, il évolue dans son rapport aux autres et dans sa perception de ces questions.



Une lecture très intéressante malgré ses défauts, je regrette malgré tout qu’on ne s’attarde pas davantage sur ce qui tourne autour de la musique.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Jazz à l'âme

Ludlow Washington est un musicien de Jazz talentueux parce qu'il n'avait d'autre choix. C'était son ticket pour la survie. Né aveugle, c'est à cinq ans que son père le confie à une sinistre institution où il endurera brimades et mauvais traitements, afin qu'il apprenne la musique et ne devienne jamais mendiant. C'est dans cette solitude infinie que l'on devine que le jeune Ludlow se construit autour de la musique. A seize ans, il est "racheté" par un chef d'orchestre avec l'obligation de lui appartenir pour les deux années qui suivent sous peine de retourner dans l'enfer de l'institution...

Ludlow ne s'est donc jamais appartenu, et a dû avancer malgré tout en marche vers son destin.



Ludlow, jeune Noir au Sud des États-Unis dans les années ségrégationnistes, aveugle et complètement cabossé par la vie, l'auteur aurait pu facilement tomber dans le pathos et nous le faire prendre en pitié. Mais Ludlow peut être plutôt mordant, froid, calculateur, lâche. C'est un personnage rugueux qui peut aussi être aimant et vulnérable, touchant dans sa recherche perpétuelle de trouver sa place quelque-part en ce monde qui a semblé ne pas vouloir de lui.



William Melvin Kelley est un écrivain comparé à James Baldwin (sacré compliment !) et je rejoins cet avis pour son habilité à décliner l'humanité de ses personnages dans toute la palette de leur complexité. Il ne tombe pas dans la facilité de vouloir nous les faire aimer. Il nous les montre avec leurs failles, leurs paradoxes, leur noirceur, autant que dans leur lumière et leur beauté, ce qui les anime, leur donne vie. A traits fins, il dessine les sentiments entre homme et femme, entre Noirs et Blancs, et la société qui décide trop souvent comment penser ou agir.



Si "Un autre tambour" m'avait particulièrement enchantée et que "Jazz à l'âme" n'atteint pas pour moi les mêmes sommets, il reste que je suis totalement charmée par cet écrivain de talent. Talent malheureusement peu reconnu de son vivant; une injustice qui tend à se réparer un peu avec la réédition de ses romans que bien sûr je ne manquerai pas de lire.
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Jazz à l'âme

Non voyant de naissance, Ludlow Washington est confié dès son plus jeune âge à un foyer spécialisé dans lequel, entre brimades et humiliations, de ses camarades comme des adultes, il apprend à jouer, avec virtuosité, de la musique. Dès ses 16 ans, il est engagé pour ses talents par Bud Rodney, enfin « engagé » est un grand mot : le chef d’orchestre l’achète au foyer, et le jeune homme sera sa propriété jusqu’à ses 18 ans. Ludlow découvre ainsi le monde dans le Sud ségrégationniste des Etats-Unis, le jazz et l’amour devenant les deux moteurs de son existence. Jusqu’à sa liberté accordée à l’âge dévolu, grâce à laquelle son univers, fait de voyages et de rencontres déterminantes, va encore s’étoffer, humainement comme musicalement, pour le meilleur comme pour le pire.



Alors qu’il raconte l’histoire d’un homme qui connaît une double exclusion, empreinte, forcément de pathos – au sens originel -, William Melvin Kelley fait le choix, bienvenu, de la sincérité, plus que de l’empathie, pour son personnage. Ainsi, Ludlow nous est décrit dans toute son humanité, avec ses nombreux défauts, comme ses nombreuses qualités, au-delà de sa condition première. Il est un personnage riche, dont l’on suit l’existence avec beaucoup d’intérêt, de ses débuts tonitruants dans le Sud, jusqu’au dénouement, inattendu, de sa carrière, en passant par l’acmé new-yorkais, chaque étape de cette existence donnant lieu à une rencontre amoureuse décisive, qui aura, à chaque fois, une influence, bénéfique ou néfaste, sur notre personnage. Et l’on suit, dans le sillage de Ludlow, avec tout autant d’intérêt, l’évolution du jazz dans les années 30-40, à travers une galerie de personnages, parfois tout aussi décisifs pour lui.



Je remercie les éditions 10/18 et NetGalley de m’avoir permis de découvrir la version poche de ce roman.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Jazz à l'âme

Ludlow, un petit garçon aveugle de 5 ans, est vendu par son père à une institution spécialisée. C'est là qu'il a appris la musique. De toute façon il n'avait pas le choix, c'était ça ou faire la manche. Et puis il a été à nouveau vendu à un orchestre.

La musique, il est doué pour la musique et c'est ce qui le sauve. Mais la musique ne peut pas tout contre les blessures infligées par la société et par son enfance meurtrie.



C'est le portrait d'un homme blessé que dresse William Melvin Kelley. On regarde grandir ce petit garçon, se construire, évoluer. La vie est rude, la chance lui sourit en musique, mais l'oubli en amour. Ses démons le rattrapent.



Le roman est découpé en six parties. Chacune d'elle débute par un résumé sous forme d'extrait d'interview de quelques lignes de Ludlow. Je trouve ces résumés aussi important que le texte lui même. Ils permettent une certaine fluidité dans le texte.



D'ou mon bémol, ce récit est court, trop court peut-être et donc pas assez approndie, à mon goût, sur des sujets important comme la ségrégation, la musique, le jazz, l'orphelinat. J'ai eu l'impression de tout survoler. J'aurai aimé plus, beaucoup plus.



Il m'a manqué un petit quelque chose pour être totalement conquise par ce roman. J'avoue être restée sur ma faim même si j'en ai beaucoup apprécié la lecture.
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