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Critiques de Xavier-Marie Bonnot (342)
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Place du Paradis

Le prologue s'ouvre le 21 juillet 2022 lors des funérailles de Marie Rouart, jeune femme française radicalisée partie en Syrie aux côtés de son mari djihadiste combattant de l'Etat islamique. Emprisonnée en France quelques mois avant sa mort, sa seule condition pour collaborer avec la justice est de parler à un photographe de guerre, Pierre Déjean, rencontré en 2017 à Raqqa lors de sa première arrestation par des soldats kurdes.



« Le passé, l'histoire, le tintamarre des siècles et la fanfare des erreurs, ça pèse sur la vie de tout son poids. On met longtemps à le comprendre, mais on n'y échappe pas. Ça commence par un grand basculement. Le moment où tout devient concret, la ligne de partage du temps qui sépare l'avant et l'après, et rien n'est plus pareil, dans la marche du siècle comme dans le cœur. Les destins, il leur faut toujours un prologue, quelque chose qui enclenche. Un déclic minuscule, un truc de trois fois rien, parfois un Big Bang, et ensuite le monde se dilate, loin, très loin. On plante le décor et on craque une allumette. Et toute l'existence prend feu. »



Grâce à une construction narrative très habile, posant au bon moment les analepses éclairant le passé, on va découvrir les parcours croisés de Marie et Pierre ainsi que leurs relations dans le chaos de Raqqa.



Xavier-Marie Bonnot convoque le sujet sensible de la radicalisation et du terrorisme. Il le fait avec beaucoup de doigté, trouvant la bonne distance pour ne pas asséner des explications tranchées mais laisser le lecteur se questionner intelligemment. Il ne juge pas Marie, ne l'absout pas non plus, mais permet factuellement de comprendre le processus qui l'a conduit à choisir Daesh, avec toutes les zones de gris qui entourent les responsabilités individuelle et collective à l’œuvre dans tout acte.



Plus que Marie, c'est le personnage du photographe que j'ai trouvé passionnant. Pierre qui malgré tout ce qu'il a vu de l'horreur du monde lors de ses voyages en Syrie, chérit la complexité et les nuances. Dans cette bataille contre Daesh et le fondamentalisme religieux, il connaît son camp, mais pour autant, il veut continuer à montrer par ses photographies ce que le « camp du Bien » refuse de montrer, la part d'humanité du « camp du Mal », invisible au niveau collectif mais visible au niveau individuel. Il continue à avoir de l'empathie pour tout être en souffrance, quel que soit son camp.



Et c'est d'autant plus fort que derrière les portraits sensibles de Pierre et Marie, l'arrière-plan historico-géopolitique résonne puissamment en nous, tant on a encore en tête des images marquantes qui accompagnent, sans excès de pathos, les remarquables scènes décrivant le quotidien de Raqqa sous emprise de Daesh, la bataille de Raqqa ou encore le procès des attentats de 2015 avec Salah Abdeslam dont les retranscriptions accompagnent la deuxième moitié du récit.



Un roman grave et intense, équilibré, qui jamais ne caricature et toujours cherche à aller au-delà des clichés.

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La vallée des ombres

Après avoir terminé le lecture des " coeurs déchiquetés " , l'excellent roman noir de le Corre , je m'étais promis de faire "plus léger " , de mettre mon cerveau " à la diète " , comme on peut le faire pour son appareil digestif au lendemain d'un jour de fête . J'ai donc décidé de m'offrir un voyage plus serein dans le village de Pierrefeu , près de Grenoble . Plus serein , pas sûr. J'aurais dû me méfier , mieux observer la couverture du roman , elle m'aurait sans doute mis en garde .....

Ce village , c'est la nature , avec la pêche à la truite sur la Romanche, près d'un très joli petit pont ....Et c'est à peu près tout . Ah si , l'usine crache encore quelques volutes de fumée, et le bruit donne encore un semblant de vie à une vallée qui retient de moins en moins ses jeunes , plus attirés par la ville et sa vie " facile " mais bien dangereuse . Un village qui se meurt , tout comme Roger Vasseur , un ancien vrai syndicaliste respecté et craint de tous les patrons . Un homme d'un autre temps, à la vie bien remplie , dédiée aux autres , certes , mais elle aussi pleine de mystérieuses zones d'ombre.. C'est dans ce village que revient René Vasseur , le fils , engagé dans la Légion vingt ans plus tôt, et qui rentre au pays , en des lieux où planent trop de malheurs , trop de non-dits , de rancoeurs , de haines viscérales tellement ancrées dans les mémoires et les chairs ....et même son amour parti en lambeaux avec son départ .

Des le début, l'atmosphère est lourde , pesante , oppressante . Les mots sont rares , secs , violents , et l'on se rend vite compte que , non , le temps n'a rien effacé. Rien n'est oublié . Tout doit se payer . La tension est palpable à chaque page , pas de répit . Des phrases percutantes , courtes , efficaces .

Dans la tête de René, le présent et le passé se confondent dans une " tête perturbée " par une grave blessure , ses mains qui ont donné la mort....

Et puis , il y a Rémy, Brahim, Samia , Marie , les Lestrade père et fils , braves gens ou salauds....dont je ne vous parlerai pas , bien entendu , Xavier-Marie Bonnot le faisant tellement mieux , pour notre plus grand plaisir d'amateurs de romans noirs...Je ne connaissais pas cet auteur mais c'est promis , dès que j'aurai quitté cette vallée, je me précipiterai dans la première librairie venue pour le retrouver...

En attendant , je vais emprunter un " livre de princesses " à ma petite fille adorée . Elle me racontera une belle histoire , j'en ai vraiment besoin.
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L'enfant et le dictateur

Voici un livre documentaire qui conte l'histoire vraie de Marion née sous la dictature de ce paranoïaque buté , qu'était Nicolae Ceausescu et son arrogante épouse Hélène aux diplômes inventés ..... qui ont placé la Roumanie dans le camp peu enviable des pires régimes ayant rabaissé l'humanité !

Je me souviens avec précision de l'exécution, en direct , à la télévision, en decembre 1989, de celui qui se faisait appeler " le génie des Carpathes" ou le Danube de la pensée communiste " .-----les cris------un mur------les coups de feu-----une image terrible et fascinante d'horreur qui ne s'effacera pas des mémoires .....

Dans ce récit historique poignant et révélateur , ô combien soigné , bien écrit , divisé en chapitres qui précisent chaque étape , Marion nous livre son histoire: Abandonnée par sa mére alors qu'elle n'a pas encore un an, elle est placée dans un orphelinat de Ceausescu oú elle sera battue, affamée comme nombre d' enfants de là- bas,vivant dans la promiscuité , entassés, derrière les barreaux de leurs lits crasseux, oú une odeur indescriptible d'urine prenait à la gorge .....Au cours de ces années, Marion ne reçoit pas le moindre apprentissage.Elle n'apprend ni à lire ni à compter ......

Le dictateur interdit l'avortement, réprime durement la contraception et force les naissances: son but, peupler son pays au forceps ,d'une politique nataliste redoutable dont la formule " Si vous ne pouvez pas vous occuper des enfants, l'état s'en chargera" .qui en dit long sur ses intentions .



Marion aura l'immense chance d'être adoptée à l'âge de six ans par une famille de français originaires du Sud- Ouest, Edith et Robert.....elle sera choyée enfin.....

Mais le passé ne s'efface pas comme on renverse un château de sable ....cette révolution brève, très violente libérera sa terre natale et brisera des chaînes invisibles , à quel prix et pour quel avenir ?

Bucarest porte encore aujourd'hui les stigmates de la folie de cet homme ...

Marion désire renaître à tout prix, dans une quête d'identité vraie , intense, une libération de soi qui la poussera à rechercher ses parents biologiques à tout prix., afin de comprendre la perversion d'un régime totalitaire et s'ouvrir au drame de tous ces enfants sacrifiés.



Adulte , elle n'aura de cesse de retrouver ses racines !

Elle a cofondé l'association française des Orphelins de Roumanie .

C'est son premier écrit , ( Lu d'une traite ) aux côtés de l'écrivain et réalisateur Xavier- Marie Bonnot, aux éditions Belfond .

Un trés bel ouvrage historique , révélateur et instructif , que chacun pourrait lire !

Mais ce n'est que mon avis , bien sûr !
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Nefertari dream

Ce livre est rempli de tristesse et de tellement de vérités.



Rodolphe Cordier est un archéologue reconnu et passionné par les trésors que peuvent renfermer l'Égypte. Ses recherches vont le mener à découvrir une tombe et rencontrer Noah, une nubienne qui a fait ses études à Paris et qui, elle aussi, est sur la trace d'une Reine qui a vécu il y a plus de trois mille ans.

Elle va lui ouvrir les yeux sur la triste réalité qu'est l'Égypte. Car si l'Égypte est grande par sa renommée, son peuple est pauvre et maltraité.

Il y a aussi ce magasin "Nefertari Dream" qui est un attrape touristes avec sa vente d'antique en toc et qui pourtant marche très bien. Cette boutique est le pâle reflet de son pays : une image dorée avec des dessous cachés horribles.

Pendant ce temps, l'Égypte traverse une crise politique et le peuple se soulève contre leur président qui est un tyran. Amina, une amie de Noah, a toujours voulu aider les plus démunis et a fait carrière en temps que médecin mais elle est aussi devenue militante islamiste. Ses convictions l'amèneront sur des chemins très dangereux et l'éloigneront de son amie d'enfance, Noah.

La révolution coûtera chère...



L'auteur nous entraîne dans les souvenirs de Rodolphe Cordier. Nous sommes en 2015 et les attentats de Paris sont la madeleine de Proust de notre personnage qui vont le renvoyer à son passé douloureux, lors de la révolution égyptienne en 2011.

Au départ, nous avons Rodolphe et Noah qui évoluent chacun de leur côté.

Lui est un archéologue reconnu qui est à la recherche de la tombe de Nefertari. Les recherches prennent du temps car il n'est pas aisé de trouver des tombeaux et d'autant plus qui n'ont pas été pillés. Il ne s'attarde pas trop sur la pauvreté de ce pays et de ces habitants préférant se consacrer à ses recherches et à son objectif.

Elle est une jeune nubienne qui rêve d'être archéologue mais cela est très mal vu dans son pays. Cependant son père la soutien contrairement à son amie d'enfance Amina qui fait des études de médecine et passe du côté des militants islamistes depuis qu'elle a rencontré son mari.

Rodolphe et Noah vont être en contact grâce à la thèse que cette dernière doit réaliser. Entre eux ce sera une évidence autant sur le plan professionnel que sentimental. La découverte du tombeau de Hénout-mi-Rê sera la cerise sur le gâteau.

Nous allons remonter à l'époque de Ramses II et re-découvrir leurs coutumes et traditions. Les découvertes pharaoniques seront grandioses et j'ai apprécié me retrouver au coeur de la civilisation égyptienne.

Cependant face à toute cette beauté il y a la triste réalité. Un pays pauvre qui est tyrannisé par un dictateur et qui subit les pires horreurs. Car si nous aimons découvrir ces tombeaux, il faut tout de même se rappeler que nous pillons ces tombes et donc leur bien le plus précieux, seulement pour en acquérir leur richesse.

L'auteur prend l'exemple d'Amina qui finit dans une bien triste situation car elle se battait pour un pays démocratique et ne voulait plus vivre sous la tyrannie. Elle a subit des souffrances atroces et ceux qui lui ont fait ça ne seront jamais condamnés.

L'auteur a su jongler entre Égypte antique et Égypte actuelle qui sont deux faces totalement en opposition.



Je suis allée trois fois en Égypte car j'aime beaucoup ce pays et j'ai apprécié les gens que j'ai rencontré là-bas. Cependant je ne soupçonnais pas tant de douleurs.

Je remercie Babelio et sa masse critique ainsi que les éditions Pointillés Belfond pour la découverte de ce livre.


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L'enfant et le dictateur

Il est de ces livres qui emmènent le lecteur dans des territoires peu connus.

Marion nous livre son histoire d’orpheline de la dictature de Ceausescu, dernier dictateur communiste qui a organisé l’eugénisme à la roumaine. Victime de la politique nataliste du dictateur fou, et rescapée d’une mort certaine grâce à son adoption par un couple de français, Marion aura besoin de connaître son histoire, ses origines, de se retrouver.



Construit avec beaucoup d’intelligence et d’émotion, dans cette confession les mots provoquent tout à fait les douleurs qu’ils décrivent.

Ce témoignage contre la barbarie parle de chair et de misère humaine, d’horreurs commises contre des enfants, entassés comme des bestiaux dans des orphelinats dans des conditions inhumaines.

Marion a guéri, elle a eu la chance de pouvoir se reconstruire, d’être aimée.

Elle pense à tous ceux qui ne sont pas nés sous la même bonne étoile.



Merci à Masse critique et aux éditions Belfond pour m’avoir fait découvrir ce récit qui a sonné comme une réflexion sur les traumatismes et sur la notion du souvenir qui hante les mémoires.



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Nefertari dream

Entre les fantômes d'une Égypte aujourd'hui disparue mais qui génère toujours un immense intérêt et le spectre du terrorisme, Xavier-Marie Bonnot nous emmène des deux côtés du Nil.

La rive des morts avec la vallée des rois, les archéologues, Rodolphe et Noah, les artisans et la boutique "Néfertari Dream". En cherchant la tombe de Hénout-mi-Rê, femme et fille de Ramsès le Grand, Rodolphe qui ne vit que pour sa passion va rencontrer Noah, jeune étudiante qui lui fera découvrir l'Égypte des vivants et ses difficultés.

Sur la rive des vivants c'est le printemps égyptien sur la place Al-Tahrir au Caire. le peuple est dans la misère depuis très longtemps, l'afflux des touristes ne profite qu'à certains. La religion divise, Noah a des origines coptes et son amie Amina, musulmane qui rêve d'un monde meilleur vont se trouver aux prises avec l'intolérance religieuse.

Ingénieusement à travers chaque personnage, Xavier-Marie Bonnot nous fait découvrir une facette de l'Égypte. Une vue d'ensemble d'un pays en pleine tempête sans jugement. Une histoire bien écrite, sensible avec de très belles descriptions du paysage et de beaux moments comme la découverte de la tombe d'Hénout-mi-Rê. Un livre qui montre un passé qui étouffe le présent et qui m'a permis même si je ne l'approuve pas de comprendre la destruction des musées et des monuments.

Un grand merci aux éditions Belfond et à Babelio pour ce masse critique privilégiée



Challenge à travers l'histoire 2020

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Nefertari dream

Roman qui mélange présent, passé et histoire.

Rodolphe Cordier est un jeune archéologue français passionné par l'histoire Égyptienne, Ce pays regorgeant de trésors du passé.

Ses recherches vont l'amener à rencontrer Noah : Jeune égyptienne qui fait ses études à Paris en archéologie.

Noah amènera Rodolphe à voir l'Egypte d'un tout autre regard, d'une toute autre façon, celui du peuple et des habitants de ce pays.

Une vision plus radicale est amenée par le biais d'Amina : Amie d'enfance de Noah. Amina est militante islamiste.

Ce roman , sans jugement, avec la belle plume directe et claire de Xavier- Marie Bonnot nous invite à regarder l'Egypte, ses trésors enfouis, ses cultures, son histoire, ses croyances, ses religions, sa politique, à travers le regard de Rodolphe, Noah et Amina : Les personnages de ce beau et passionnant roman.

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Berlin Requiem

1954, Rodolphe Meister va diriger la Neuvième symphonie de Beethoven à la salle Pleyel, il arrive en avance pour sentir le public, l’apprivoiser. Succès total, ovation pour le jeune chef.



Le passé revient le hanter : Berlin, les dignitaires nazis qui se targuent de musique et veulent l’utiliser comme outil de propagande, tentant de manipuler pour ce faire le grand chef d’orchestre Wilhelm Furtwängler. Il a rencontré ce génie alors qu’il allait assister à une répétition, sa mère Christa étant une cantatrice réputée. Lorsque le Maître le hisse près du pupitre, Rodolphe remarque qu’il n’est pas à la bonne page de la partition lors de la pause, celui-ci lui explique que le chef doit connaître toute la partition par cœur. Rodolphe décide qu’il deviendra plus tard chef d’orchestre lui aussi.



Durant l’hiver 1932, Wilhelm Furtwängler, qui doit donner le soir-même en concert « le Requiem allemand et Première symphonie de Brahms est sommé de se présenter devant Hitler, déjà persuadé que la victoire aux élections ne lui échappera pas. Ce qui donne une entrevue d’anthologie entre les deux hommes !



Il pense que musique et politique n’ont rien à faire ensemble et que jamais Hitler ne sera élu, puis que cela ne durera pas, c’est impossible, les gens réfléchissent quand même ! Pourtant, il y a déjà des affiches partout, des agressions de personnes juives.



Il va tenter de tenir son cap quand même contre vents et marées, malgré les convocations de Goebbels, ou de Göring qui se détestent cordialement mais sont prêts à unir leurs forces pour intimider, menacer le Maître.



Rodolphe est alors âgé de huit ans, il est amoureux d’Eva, sa nurse, ouvertement pro-nazie, au grand dam de sa mère Christa, toujours en tournée, alors il faut bien lui faire payer ses absences. Elle a compris le danger, tout comme le Premier Violon qui s’exile à Paris. Goebbels tente de la séduire aussi mais, elle ne cède pas, alors il va lui dénicher un grand-père juif.



« Attendre sa mère, attendre sa voix à travers un combiné que retient un fil. Écouter la douceur de cette voix, rien que pour lui, et pas pour un public dans la pénombre. »



Rodolphe a une autre cause de souffrance, il ne sait pas qui est son père, Christa ayant eu plusieurs liaisons en même temps pour tromper l’angoisse, la solitude des tournées où elle a tendance à boire aussi. Autre source de grief.



On va revivre de l’intérieur la montée du nazisme, la prise du pouvoir, la nuit des longs couteaux, la nuit de cristal, à travers les yeux de Rodolphe et de Wilhelm Furtwängler …



Christa finit par choisir l’exil à Paris aussi mais la guerre arrive et plus personne n’est à l’abri, tandis que l’entreprise d’extermination des Juifs se met en place inexorablement, la bête immonde ne rampe plus…



Dans le prologue, l’auteur nous prévient que : « seuls, les personnages de Christa et Rodolphe Meister relèvent de la pure fiction, les autres appartenant à l’histoire la plus sombre de l’humanité, celle du Troisième Reich ». Mais Xavier-Marie Bonnot a su leur donner une telle puissance qu’on les sent aussi vivants que les personnages ayant réellement existé.



Une scène est particulièrement intense : les nazis obligent Furtwängler à jouer la Neuvième symphonie pour l’anniversaire d’Hitler alors que celui-ci ne vient pas et il doit s’exécuter devant une chaise vide !



J’ai retrouvé avec plaisir la plume de l’auteur, découvert avec « Les vagues reviennent toujours au rivage » qui m’avait beaucoup plu j’ai encore deux romans dans ma PAL : « Le tombeau d’Apollinaire » et « Néfertari dream »



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Plon qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur et ce livre,vous l’aurez compris est un immense coup de cœur et comme toujours dans ces cas-là, ma chronique me laisse insatisfaite; j’espère vous avoir convaincus que cette lecture est indispensable.



#BerlinRequiem #NetGalleyFrance
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Les vagues reviennent toujours au rivage

Dans ce livre nous retrouvons avec plaisir Michel de Palma, alias le Baron pour une enquête qui lui est très personnelle.

En effet, bien qu'il soit retraité, il n'hésite pas à se remettre au travail quand il apprend que son amour de jeunesse est retrouvée morte dans son appartement. C'était une belle femme qui se donnait corps et âme dans les missions humanitaire et la cause des réfugiés. Thalia Georguis était très mal vue par les activistes d'extrême droite.

Aidé par la plume sensible et engagée de Xavier-Marie Bonnot cette enquête met en lumière des sujets toujours d'actualité.

Je recommande cette lecture que j'ai beaucoup apprécié.

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L'enfant et le dictateur

« Faites des enfants, l'État s'en occupera. »

(et en fera commerce...)



Il se trouve que j'ai un souvenir très net de ce Noël 1989, où l'écran de télévision nous faisait vivre en direct l'actualité brûlante de la Roumanie et la fin expéditive de son triste dictateur. Autant dire que ce livre a fait immédiatement écho à mes souvenirs et à ma sidération face à la connaissance du terrorisme d'Etat maltraitant tout un peuple jusqu'aux plus humbles et plus petits.



Marion a eu de la chance. Elle a échappé aux orphelinats de Ceausescu et a été adoptée par un couple de français. Elle aussi a été happée par les images télévisuelles du pays de sa naissance. Elle qui a eu une enfance fracturée par l'abandon, une adolescence difficile en dépit de son famille adoptive aimante.



La quête des origines, jamais cachées par les parents français, devient une évidence et Marion fera ce parcours nécessaire. le récit est passionnant, donnant aussi la parole à l'entourage pour une complète compréhension des difficultés d'amour et d'éducation.



En marge du destin individuel extrêmement touchant et traité avec beaucoup de dignité, le contexte géopolitique est sidérant, indigne et révoltant.

Un témoignage nécessaire, le récit d'un travail sur soi qui met en lumière ce que les carences affectives et psychologiques peuvent provoquer comme dégâts sur la construction d'un individu.



(Un beau moment de lecture grâce à Masse critique et Belfond)

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La première empreinte

Premier livre de cet auteur pour moi. Direction Marseille, accent provençal perceptible même à l’écrit, expressions typiques et galerie de portraits assez bien réussis. Les calanques, la cité phocéenne sont un cadre finalement toujours assez propice (Je ne peux m’empêcher de penser à Izzo) aux polars et autres récits de meurtres. Les quartiers et alentours, parcourus au ralenti et tambour battant (paradoxe du Sud) par les flics de ce bouquin constituent un des intérêts de celui-ci : l'auteur semble essayer de transmettre une forme d’amour, sinon de nostalgie (Cette fois c’est Guédiguian) pour les lieux qu’il décrit non sans une certaine poésie.

On a donc un tueur inspiré par la préhistoire, ce qui donne l’occasion au flic aux méthodes à l'ancienne (et le lecteur par la même occasion) de se plonger dans cette discipline toujours fascinante. Le mélange d'universitaires, de mafieux, de psychopathes, de psychothérapeutes (bien que...) et de plongeurs forme un cocktail haut en couleurs et très dépaysant. J’avoue m’être laissé emboucané par cette histoire assez dégaine, par ce putain de flic, ce fada Michel De Palma . . .

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Les vagues reviennent toujours au rivage

On fait la connaissance de Thalia Georguis en 2017, alors qu’elle est médecin dans le camp de Moria à Lesbos. Elle y rencontre Amira, une jeune femme qui a fui la Syrie et qui est enfermée dans le silence après avoir subi un traumatisme sévère. Thalia a décidé de revenir en France car elle n’en peut plus, et refuse de s’habituer à l’inhumain selon sa propre expression.



« Bientôt je repars pour la France. J’en ai besoin. Parce que le malheur, j’ai fini par m’y habituer. Qu’on le veuille ou non, il y a une routine dans l’inhumain. »



Elle rentre avec Amira, direction Palerme mais un bateau affrété par les sympathisants de l’ultra-droite essaie de s’interposer par tous les moyens pour empêcher le radeau, d’arriver dans les eaux italiennes. Tous les moyens sont bons pour tuer des migrants.



Quelques temps plus tard, Thalia est retrouvée morte, après avoir avalé un bol contenant un mélange de poisons : datura, cigüe et opium. Le commissaire Anne Morracchini, accompagnée de Karim, conclut au suicide alors que l’appartement est propre, bien rangé, y compris la casserole qui a servi à préparer les ingrédients. Pas de traces d’ordinateur. Un manuscrit est trouvé sous le lit, qui raconte l’histoire d’Amira.



Le commandant de Palma, à la retraite, qui vit sur son bateau, à quai, et prend des cours de violon, va mener son enquête, car Thalia et lui ont eu une histoire d’amour, il a des années, et il sent bien que les choses ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît. Il va partir à la recherche d’Amira pour tenter de comprendre.



C’est la première fois que je rencontre le commandant de Palma, héros récurrent de Xavier-Marie Bonnot et j’ai tout de suite aimé ce personnage, sa ténacité, son courage aussi pour aller se frotter à tous ces nazillons de tout poil, qui ne pensent qu’à nettoyer le monde de ces migrants qu’ils haïssent. On a des meneurs, qui se réfèrent à la lutte de Sparte contre Athènes, avec des discours truffés d’éléments historiques remixés par leur soin.



Maintenant que j’ai découvert le commandant de Palma, Karim, et les autres membres du commissariat, la manière dont Xavier-Marie Bonnot parle de Marseille, la cité Phocéenne, les références à l’Antiquité, les évocations des philosophes, et toujours l’Histoire, entre autres, tout cela me donne envie de lire les précédentes enquêtes.



C’est une enquête passionnante et le suspense est savamment entretenu jusqu’aux dernières lignes.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond (qui me font confiance en me donnant accès à leurs publications) car j’ai découvert un superbe roman et un auteur que je ne connaissais que de nom jusqu’à présent.



#XavierMarieBonnot #NetGalleyFrance


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Place du Paradis

« Selon le Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme, 306 887 civils ont été tués en Syrie, entre le 1er mars 2011 et le 31 mars 2022, pour une population d’environ dix-neuf millions en 2018 »



Ces chiffres peuvent effrayer, et nous renvoie à ce lieu commun de l’absurdité de toute guerre, quels que soient les opposants. Mais lorsque le roman met en scène des personnages, fictifs ou non, des individualités confrontés aux souffrances, au deuil, à la folie, ces données prennent une autre dimension.



Le personnage principal hante le terrain de tous les dangers, mal abrité derrière le prisme de ses objectifs, mal protégé de l’horreur par le cadrage, et l’obsession de la photo dont le hors champ parle plus que ce qui apparait.



C’est à Raqqa qu’il croise le chemin de Marie, que rien ne destinait à revêtiri le voile et à prier cinq fois par jour un dieu dont elle vient de découvrir la toute-puissance.



Pas de pensée unique dans ce roman bouleversant, la parole est donnée à tous, combattants pour une cause dont ils ont hérités, ou choix difficiles à légitimer. Pas question non plus d’ignorer les conséquences à distance, les attentats qui nous ont endeuillés. On peut envisager une analyse simple, le mal face au bien, le noir et le blanc, mais l’une des forces de ce roman est justement de montrer que rien n’est limpide.





Le sujet a été souvent traité, mais rarement avec une telle lucidité et un tel impact émotionnel. Sans oublier la qualité remarquable de l’écriture.





320 pages Récamier 4 janvier 2024


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Les vagues reviennent toujours au rivage

Je ne connaissais pas cet auteur et je vais m'en tenir à ce titre, je crois. Il y avait quelque chose dans l'écriture, dans la narration qui m'énervait. Je ne saurais trop vous expliquer mais j'ai ressenti ça tout au long de ma lecture. Il ne faut pas mettre en scène le phénomène des immigrations clandestines et le sort malheureux des migrants vers les îles italiennes ou grecques grossièrement. Il ne faut pas que ce que nous voyons des camps ne soit que superficiel ou prétexte à une histoire banale. Et c'est ce que j'ai ressenti ici. Le sort de migrants est à mon avis trop poignant, trop dramatique pour qu'on ne l'effleure. Je n'ai ressenti qu'une empathie de surface de la part de l'auteur. Mais bon, c'est peut-être juste moi qui en demande trop.
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La dame de Pierre

Le roman a comme cadre la montagne près de Bourg d'Oisans.

Pierre Verdier,la petite quarantaine solitaire, est reconverti dans l'élevage de moutons après une carrière de guide interrompue. Une ascension qui devait se révéler importante pour sa réputation et sa carrière s'est très mal terminée.

Suzanne, sa sœur, un peu plus jeune, vit à Paris où elle exerce le métier de directrice de recherches médicales.

Elle vient passer quelques jours avec lui.

A son arrivée, elle lui paraît plus sombre que d'habitude et ses nuits sont peuplées de rêves où une jeune personne de son intimité crie au secours et pire.

Un drame va survenir et le récit se déroulera en deux grandes parties : une où Pierre sera tout à fait mis de côté bien qu'il découvre un des aspects de la vie personnelle de sa sœur au moment où il se rend à son domicile parisien avec la police et une autre où Pierre recherchera activement les auteurs du drame.

Un roman à la belle écriture, aux réflexions profondes mais noir de chez noir. Heureusement qu'il y a de la vie chez les brebis qui n'arrêtent pas d'agneler. J'ai trouvé cela bizarre au mois de novembre. Je croyais que les agneaux naissaient au printemps mais comme dit la bibliothécaire de mon village "Laissez-vous conduire par l'histoire".
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Le pays oublié du temps

Un vieil homme est retrouvé mort chez lui. C’était un célèbre médecin spécialiste de l’épilepsie, âgé de 96 ans. Petit problème : il a été assassiné d’une façon odieuse. Pourquoi ?

Xavier-Marie Bonnot nous emmène pour un voyage lointain avec ce polar qui se passe à Marseille de nos jours, mais nous embarque également pour une destination exotique et ancienne : La Papouasie Nouvelle-Guinée dans les années 30.



Cette enquête nous fait découvrir le monde des explorateurs, des ethnologues et de leurs trouvailles, ces objets énigmatiques et mystérieux qu’on retrouve dans les musées, notamment celui des Arts Premiers, à Paris.

L’auteur, originaire de Marseille, nous entraîne à sa suite sur le port et des différents quartiers de cette ville qu’il adore. Il nous permet également de nous plonger dans d’anciens récits de voyage passionnants, en compagnie d’amateurs d’art.

Le héros, un policier appelé Michel de Palma, dit Le Baron, est un personnage récurrent de l’auteur mais, n’ayant lu aucun autre titre de cette série, cela ne m’a pas gêné du tout pour la compréhension de l’histoire.



J’ai adoré cette histoire où l’ethnologie et les art premiers nous sont décrits et expliqués de façon simple et rendent l’enquête véritablement palpitante.

Des extraits de textes de Freud, Levi-Strauss ou Margaret Mead apportent des éléments de réflexion tout à fait appropriés à cette histoire originale et captivante.
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Des mots par la fenêtre

Un recueil de textes, presque tous écrits pour l'occasion, publié au bénéfice des hôpitaux ; cela ne se refuse pas !

C'est assez hétérogène : beaucoup de nouvelles, quelques poèmes, d'autres formes. La qualité est variable, mais l'urgence à publier cet ouvrage explique sans doute beaucoup d'inégalités littéraires...



Pour ma part, j'ai particulièrement apprécié quelques textes, dont :

- L'autre monde de Jim Fergus : en liberté dans son Amérique sauvage ;

- Sentence de Karine Gienel : mesurons notre chance de vivre en liberté, loin du "confinement" des traditions et religions ;

- À qui tu pense, Philo ? de Anne Icart : confiné dans son handicap, mais libre de rêver ;

- Lettre à mon inconnu de Yasmina Khadra : en recherche de l'autre ;

- Libre dans la jungle de Louison : le "déconfinement" vécu par un chimpanzé ;

- Le type le plus prévisible du Centre Commercial de Charlie Ménétrier McGrath : un temps d'enfermement peut-il rendre imprévisible ?



Un bon moment de lecture solidaire, sans ennui !

Recueil disponible uniquement en version numérique.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Nefertari dream

Nefertari Deam, c'est le nom d'un bazar situé au cœur de la "rive des morts", une échoppe qui vend du rêve aux touristes avec ses statuettes de pacotille et autres babioles clinquantes cédées pour quelques euros. C'est ici également que réside Rodolphe, un jeune archéologue passionné d'égyptologie. Son chemin va croiser celui de la belle Noah, une fille du pays qui prépare sa thèse en archéologie. Malgré les obstacles religieux et culturels, les deux jeunes gens vont s'éprendre l'un de l'autre, au mépris des interdits et des menaces permanentes qui rôdent autour d'eux. Nous sommes en 2011, la révolution gronde et le gouvernement autoritaire d'Hosni Moubarak vacille dangereusement. Entre pauvreté, dictature policière et montée de l'islamisme radical, le peuple saturé et asphyxié est au bord de l’explosion. Le destin des différents protagonistes de ce récit va se trouver bouleversé à jamais, au cœur de cette poudrière qui donna naissance au printemps Égyptien. Plus rien ne sera jamais comme avant...



Après nous avoir fait frissonner avec ses polars et remués avec des romans plus intimistes ou d'émouvants portraits romancés de grandes figures de la musique ou de la poésie, l'auteur quitte la France pour l'Egypte. Auteur protéiforme à la plume infatigable, Xavier-Marie Bonnot arrive encore à nous surprendre avec ce dépaysant roman qui fait voyager son lecteur sur les rives du Nil et l'entraîne dans les coulisses d'une révolution sanglante.

Naviguant simultanément entre les morts et les vivants sur les rives de l'Egypte antique et contemporaine, ce roman foisonnant d'événements tragiques et d'humanité nous plonge au cœur de la révolte d'un peuple au bord de l'implosion. Avec pour toile de fond historique le printemps Égyptien qui provoqua la chute d'Hosni Moubarak, l'auteur nous relate avec beaucoup de justesse, de sensibilité et de poésie l'histoire d'un amour interdit et explosif en plein cœur de cette révolution !

Du rêve à la réalité, Nefertari Dream est un roman bouleversant qui fait voyager son lecteur sur des terres arides et qui ne peut que l'interpeller !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Place du Paradis

"Nous n'avons pas d'avions pour vous bombarder comme vous nous bombardez. Nous avons des hommes qui aiment la mort comme vous aimez la vie."

[Extrait de l'éditorial de la revue Dar-al-Islam, "Qu'Allah maudisse la France", de janvier 2015]

"Des hommes qui aiment la mort comme vous aimez la vie" : quelle terrible expression ! Quelle violence, quelle haine dans ces quelques mots !

Une promesse de mort claire et glaçante.

Des hommes et des femmes qui aiment la mort : voilà le sujet de ce roman.

Un immense merci à Babelio et aux éditions Récamier grâce à qui j'ai eu la chance de lire cet ouvrage dans le cadre d'une rencontre marquante avec Xavier-Marie Bonnot.



Place du Paradis est une fiction. Mais combien de Fabien et Marie, partis en Syrie sous la plume de l'auteur, existent dans la vraie vie ?

Combien de gamins perdus adhèrent chaque année au discours djihadiste ?

Combien de paumés n'ont plus que cet idéal mortifère dans leur vie ?

Combien sont prêts à mourir ?



Ce livre fait froid dans le dos parce que c'est une fiction pas fictive du tout.

Le sujet du terrorisme fait peur : chacun sent qu'il peut en être victime à tout moment.

Le sujet de l'embrigadement fait peur : chacun a lu ou entendu des témoignages de parents dont un enfant est parti pour un voyage sans retour.



Tant de vies gâchées !

Comment en arrive-t-on là ?

Comment un jeune, qui a tout l'avenir devant lui, en vient à ne plus embrasser qu'un idéal de mort et de destruction ?

Le personnage de Marie est touchant et ne peut qu'émouvoir le lecteur. La jeune femme a ému Xavier-Marie Bonnot tandis qu'il écrivait, mais cela ne l'empêche pas de garder sa lucidité et d'affirmer clairement durant la rencontre : "Je sais que celui qui rejoint l'état islamique, c'est mon ennemi : je n'ai pas d'états d'âme par rapport à ça."

J'ai vraiment apprécié cette déclaration faite sans aucune hésitation, et je la partage entièrement.

Pour enfoncer le clou, il ajouta d'une voix toujours aussi assurée : "Difficile de ne pas avoir d'empathie, mais ces gens-là ne sont pas excusables. Ils ont vu Mohamed Merrah dans les médias, ils savent ce qui se passe en Syrie. Ils savent à quoi mène l'idéologie de l'état islamique."

C'est on ne peut plus clair, et ces propos font un bien fou, à l'heure où certains politiciens tergiversent, cherchent des excuses et refusent de nommer le réel.

Allez, une dernière petite citation : "Le Hamas ? ce sont des terroristes."

Merci monsieur Bonnot de rappeler ces évidences... qui ne sont pas évidentes pour tout le monde, hélas.



Cette fermeté dans les propos et les convictions n'empêche pas la réflexion, bien au contraire. Mais c'est une réflexion lucide.

En tant que parent, on ne peut pas rester insensible à toutes ces histoires que l'on peut lire ici ou là, on ne peut que compatir au désarroi de ceux dont les enfants sont partis, et on ne peut que s'interroger sur les raisons qui conduisent des jeunes sur ce chemin de mort.

Et se pose forcément la question essentielle de la prévention...



Xavier-Marie Bonnot maîtrise parfaitement son sujet, et la rencontre a été passionnante de bout en bout car il a parlé de son livre, bien sûr, mais aussi de tout le contexte géopolitique qu'il connaît sur le bout des doigts.

Je serais restée des heures à l'écouter !

Place du Paradis est très habilement construit et le lecteur avance petit à petit vers la compréhension d'une réalité complexe.

Très bien écrit, c'est un roman bouleversant, d'autant plus qu'il est ponctué d'extraits de témoignages faits lors du procès des attentats du 13 novembre 2015. Témoignages qui rappellent au lecteur que ce ne sont pas de doux rêveurs qui sont partis en Syrie mais bel et bien des assassins en puissance.

Place du Paradis est une lecture qui bouscule et prend aux tripes.

Une lecture que je ne suis pas près d'oublier !



La place du Paradis existe réellement, et Daesh l'a transformée en enfer.
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La dame de Pierre

« La montagne, ça vous gagne », dit un vieux slogan publicitaire. Les personnages du roman de Xavier-Marie Bonnot lui ont tout donné à cette montagne, et y ont beaucoup perdu au contraire…



Neige et glaciers, éblouissants. De quoi rendre fou. Vivre dans cet environnement montagneux, loin des grandes villes, en contact avec une nature majestueuse mais qui ne fait aucun cadeau, est le lot d’une bonne partie des personnages du roman. Des terriens, de ceux qui vivent proches de leur environnement, mais loin des leurs. Bref, ils préfèrent les congères à leurs congénères.



La dame de Pierre est un roman noir dans sa définition la plus noble. Imposant par son environnement, admirable par la manière dont les sentiments sont décrits, majestueux par la plume qui sert à raconter cette histoire.



Un récit de mort, bien sûr, mais pas que, oh non. Des thématiques fortes y sont déployées, entre amour, folie, dépassement de soi, ou encore acceptation de l’autre tel qu’il est.



Bonnot pousse ses personnages dans leurs derniers retranchements et nous plonge dans leurs esprits torturés par la vie. Un exploit que d’exprimer tant d’émotions contradictoires au travers de ces hommes et ces femmes qui sont tous des taiseux.



L’auteur ne cherche pas le sensationnalisme. De l’ordinaire surgit l’extraordinaire. Un roman sans énormes surprises, certes, mais qui est totalement en phase avec le genre d’histoires qui y est raconté (l’auteur est là pour nous parler de gens, pas pour faire des tours de passe-passe scénaristiques).



Un peu à la manière d’un Franck Bouysse dans son roman Grossir le ciel, Xavier-Marie Bonnot décrit bien les ingrédients qui conduisent au drame. De sa plume tantôt sèche, tantôt poétique, il raconte une histoire de « vrais » gens, qui pourrait paraître banale. Mais c’est tout le contraire, car il touche au cœur et aux tripes et nous rend proche de personnes qui n’ont rien de bien accueillant à la base.



Oui, c’est le bon mot : tout cela sonne vrai. Sonne juste, sonne humain. Loin de ces romans noirs qui ne mettent en avant que la noirceur du monde, Bonnot met en avant l’ambivalence entre lumière et ténèbres, avec intensité et humanité.



Par ces qualités-là, La dame de Pierre touche le lecteur profondément et avec une belle subtilité.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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