AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.39/5 (sur 27 notes)

Né(e) : 1990
Biographie :

Yaya Diomandé, né en 1990, vit à Abidjan. Après deux brevets de technicien supérieur en Transport Logistique et en Finance Comptabilité et une maîtrise en Droit Privé à l'université Félix Houphouët Boigny de Cocody, il a travaillé comme interprète avant de créer un journal en ligne.
Abobo Marley, son premier roman, est le premier lauréat du prix Voix d’Afriques.

Ajouter des informations
Bibliographie de Yaya Diomandé   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
À la maison, ma mère était déçue. J’étais son fils, son premier fils, l’aîné de ses cinq enfants. Mon père l’insulta. C’était elle qui m’encourageait selon lui à aller me promener sous le soleil au lieu d’étudier. Maintenant, c’était fini. Il n’avait pas les moyens de payer ma scolarité dans une école privée. « Tu es une mauvaise femme. Regarde ton premier fils, c’est l’exemple identique de ton père. Vous êtes tous idiots dans ta famille. Ton enfant a refusé d’aller à l’école et tu l’as encouragé sur la mauvaise voie. Je devrais épouser une deuxième femme sinon ma descendance ne sera qu’une bande de fainéants. Je ne nourris pas les paresseux. Tu vas apprendre un métier ou vous quittez ma maison, ta mère et toi. » Tous les voisins de la cour commune avaient entendu les injures à l’endroit de ma pauvre mère.
Commenter  J’apprécie          40
À la fin de l’année scolaire, je passai quand même dans la classe supérieure. Pendant les vacances, je continuai mon grouillement, ma petite occupation. À quoi servait cet argent ? C’était une petite épargne pour ma mère et cela nous permettait aussi d’acheter des pâtes et des omelettes.
Commenter  J’apprécie          20
Chaque soir, après le travail, j’allais au grin des Benguistes. Le grin, c’est une place publique où les jeunes gens se retrouvent autour d’une tasse de thé. Je les écoutais. Ils nous parlaient de cet El Dorado, ce paradis sur terre. Ils ne cessaient de décrire avec fierté ces grandes villes dans lesquelles ils vivaient, Paris, Londres, Madrid, New York, ces grands monuments qu’ils avaient eu la chance de voir : la tour Eiffel, la statue de la Liberté… Je me plaisais à écouter ceux que je voyais comme des modèles, des idoles. J’imaginais la facilité avec laquelle ils s’enrichissaient dans les pays des Blancs.
Commenter  J’apprécie          10
Pour mieux me connaître, il faut revenir plusieurs années en arrière. Je suis le premier fils d’une famille d’une demi-douzaine d’enfants. Nous habitions à Abobo, la commune la plus dangereuse d’Abidjan, et à Marley, le quartier le moins sûr de cette commune. J’ai dû quitter l’école en CM2. L’école n’a jamais été la priorité chez nous les Dioulas. Ma famille vient du nord de la Côte d’Ivoire. Les ressortissants de cette partie du pays, ignorée par l’État, accordent peu d’importance à l’école. Il est difficile, voire impossible d’avancer dans les études dans de telles conditions.
Commenter  J’apprécie          10
Bizarrement, dans mon pays, à cette même époque, un concept régnait royalement : « Quand on n’a pas son père dans une entreprise, on ne peut pas espérer y travailler. Seul le fils du docteur peut être infirmier et le fils du magistrat, avocat. » Moi, fils de pauvre commerçant, qu’est-ce je pouvais espérer ? Je craignais déjà de me perdre dans ce « régime héréditaire », dit transparent. On nous disait aussi que seuls les hommes formés à l’étranger pourraient travailler au pays. Je n’en savais pas grand-chose, j’avalais juste cette vérité.
Commenter  J’apprécie          10
Sur son lit d’hôpital ma mère me promit de guérir si et seulement si je renonçais à tous ces vices. Elle me parlait comme si elle avait le pouvoir de se guérir seule. Sur le champ, je lui promis de renoncer à toutes ces activités « souillées ». Comme un miracle, à la grande surprise de tous, j’abandonnai cette activité de gnan-boro pour faire plaisir, une fois au moins, à ma mère. J’ouvris un magasin de vente de pièces détachées d’automobiles à la casse d’Abidjan.
Commenter  J’apprécie          10
J’avais dix ans. Le quartier, mon quartier, avait été gagné par les idées de travail et d’argent. Il fallait avoir de l’argent à tout prix. Les garçons de mon âge ne cessaient d’en parler. Certains séchaient les cours pour cirer les chaussures au Port autonome d’Abidjan. Je trouvais que mes amis gagnaient une fortune, même si en réalité leur gain quotidien était maigre. Et l’idée de faire comme eux me tentait.
Commenter  J’apprécie          10
Eh Moussa ! Pourquoi tu n’es pas allé à l’école ? Qu’est-ce qui t’a empêché de me faire honneur ? Eh Moussa ! À cause de toi, je souffre. Ton père m’a insulté devant tout le monde. Mon âme brûle, mon cœur saigne. Tu es mon premier fils et ton comportement n’est pas exemplaire. Tu es ma honte, Moussa. Ton père dit qu’il ne va plus payer tes études alors que je n’ai rien. Comment allons-nous faire maintenant ? »
Commenter  J’apprécie          10
Je faisais tout cela sous l’œil absent de ma mère. Elle sortait très tôt pour répondre aux exigences de son commerce et ne rentrait qu’après le coucher du soleil. C’était pareil pour mon père qui quittait la maison après la prière de l’aube pour gérer son magasin à la casse. Leur seule préoccupation était de savoir si nous avions bien mangé et surtout si nous avions bien prié.
Commenter  J’apprécie          10
Chaque week-end et chaque mercredi, j’ai commencé à les accompagner au port et dans les cités universitaires.
En rentrant ils me donnaient quelques pièces d’argent. Au port, je me sentais un peu inutile, je ne faisais que suivre mes camarades. Mais dans les différentes cités universitaires, surtout à la cité Rouge à Cocody, nous cirions les chaussures, lavions les toilettes.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Yaya Diomandé (38)Voir plus

Quiz Voir plus

Vendredi ou La Vie sauvage

Tout au début, Robinson est accompagné par un perroquet

vrai
faux

7 questions
1057 lecteurs ont répondu
Thème : Vendredi ou La Vie sauvage de Michel TournierCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..