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Critiques de Yves Michaud (24)
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La Philo 100 % ado

La philosophie, bête noire des étudiants en terminale littéraire, terreur de ses derniers concernant le coefficient élevé - c'est-à-dire 7 - au baccalauréat. Je n'échappe pas à la règle, et tremble d'avance de la terrible épreuve qui se profile à l'horizon. C'est pourquoi j'ai décidé d'emprunter ce petit livre sympathique à la médiathèque de mon village, pour pouvoir développer les grands thèmes philosophiques, élargir mon champs de réflexion et approfondir mes connaissances acquises précédemment.



Cet exemplaire philosophique est mis en page d'une manière tout à fait original, ludique, amusant, et en même temps attrayant. L'auteur a cherché à donner envie aux lecteurs de lire quelque chose difficilement digérable.



Le livre est découpé en plusieurs parties, traitant tous d'un thème différents, annoncée par une problématique globale, et illustré par une caricature loufoque. Première grande surprise lorsque j'ai commencé ma lecture : les thèmes du bouquin coïncident avec les sujets abordés en cours. La philo 100% ado semble avoir été écrit pour des étudiants en détresse, cherchant à tout prix une bouée de sauvetage pour éviter le naufrage.



Yves Michaud, professeur de philosophie dans la célèbre Sorbonne, se met en scène dans un dialogue qui annonce les grands sujets. Échangeant avec des élèves probablement novices en philosophie, il retranscrit mot pour mot la discussion, tout en laissant libre cours au lecteur de s'interroger lui-même sur les questions ou les détours menant au coeur principal du sujet. Ce préambule laisse une part d'autonomie au lecteur, et l'aide à répondre indirectement à une question posée, à s'interroger sur sa formulation et ses réponses.



Les pages qui suivent cette mise en bouche sont généralement construites autour de grands titres, développées méthodiquement, par idées et pensées. Bien que les exemples et les arguments ne soient que très peu fournies, les réponses sont perçues et comprises, tant le style d'écriture de notre cher professeur de philosophie est aisée à maîtriser. Dans ces quelques pages explicatives - bien trop courtes à mon goût, et trop peu frappantes - Yves Michaud y incorpore de célèbres citations, en parfaites adéquations avec les thèmes abordés, et de courtes biographies sur les philosophes cités.



Bien que très court, ce livre philosophique est bien garni, très clair et expliqué nettement. Les liens avec mon cours sont bien affichés, mais l'approfondissement que j'avais espéré n'a pas fonctionné. La philosophie n'est pas une matière qu'on peut apprendre en un clin d'oeil. C'est ce que j'ai compris une fois ce bouquin terminé : une sensation de vide, de néant, comme si la centaine de pages qui venaient de passer devant mes yeux n'avaient jamais été lues.

Mais pour une bonne méthode de questionnement, ce roman ouvre l'horizon de la mémoire traditionnelle à une méthode pratique efficace et rapide à réaliser.



Un livre philosophique parfait pour les terminales littéraires qui passent leur BAC. Je conseillerais de le lire deux fois pour s'ancrer plus nettement les grands axes dans notre esprit et comprendre toutes les nuances de l'auteur.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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La crise de l'art contemporain : Utopie, démo..

L'idée qui m'a frappée dans le livre d'Yves Michaud « La crise de l'art contemporain » : il dit que les peintres ne sont pas coupables de la misère de la peinture d'aujourd'hui.



C'est la production industrielle de l'image qui en est responsable, d'après lui.



Et il explique :



La numérisation permet la multiplication de chaque œuvre à l'infini sans l'abîmer, permet la montrer à des millions de gens.



Les images sont partout, qu'on zappe à notre gré , distraitement, avec désinvolture, et l'attitude des gens face à elles est tout autre que le recueillement et la réflexion de nos ancêtres devant une bonne peinture.



L'art devient une distraction.



L'art se dévalorise, en se démocratisant.



Alors, les peintres peignent pour distraire.



À quoi bon, si tout se zappe...



L.



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Critères esthétiques et jugement de goût

Critères esthétiques et jugement de goût est un guide d'orientation pour spectateurs perdus quelque part entre le relativisme permanent et la recherche d'absolu esthétique. En un mot et pour autant que ma mémoire ne me fasse pas défaut, Michaux cherche une voie médiane entre les positions théoriques extrêmes sur la nature du beau artistique, entre d'une part les postmodernes pour qui tout est art dès lors que le spectateur le perçoit comme art (jusqu'à la pose d''une cuvette de chiottes dans un musée, jusqu'au monochrome blanc sur fond blanc) et d'autre part ceux qui recherchent un beau objectif, kantien ou platonicien, caractérisé par des valeurs esthétiques universelles. Entre ces deux voies, se dessine la position brillante de Michaux qui qualifie le critère esthétique à travers l'émergence d'un langage sur l'art. Exemples à l'appui piochés dans le hip hop américain ou dans des compétitions hippiques (si si). Un remarquable essai esthétique.
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Humain, inhumain, trop humain

L'auteur suit à la trace l’œuvre de Peter Sloterdijk sur le thème des biotechnologies et de l'humanisme génétiquement modifié. Au fond, les pratiques humaines concourent quotidiennement à sélectionner dans le milieu professionnel, dans la société en général. Il y a des pratiques qui contribuent déjà à orienter la procréation, et depuis la brebis clonée Dolly, l'auteur fait d'ailleurs remarquer dans la 2ième partie, que les craintes liées au clonage humain semblent s'être estompées. Mais la 1ère partie du livre soulève peut-être des problèmes qui auraient été trop vite oubliés.

Dans l'évolution de notre société, l'auteur souligne notamment que les biopolitiques de (contrôle des naissances, etc..), ont laissé place à la privatisation de l'eugénisme, c'est-à-dire à l'accès progressif des individus aux biotechnologies permettant notamment d'orienter la procréation. Mais ce livre n'est pas le lieu pour des considérations éthiques autour du développement scientifique, industriel et commercial. Ce n'est pas non plus le lieu pour réfléchir à l'égalité des chances qui devraient permettre aux individus de faire des choix éclairés et d'accéder aux biotechnologies ne serait-ce qu'à des fins thérapeutiques. Non, la priorité de l'auteur est d'appeler « un appui extérieur » pour « montrer aux individus leur mesure » c'est-à-dire, comme on le verra tout le long du livre, pour garantir l'inhibition de leur « bestialité ». A défaut de s'enthousiasmer pour une telle vision de l'humanité, « agrégat d'individus » bipolaires inhibés/désinhibés, essayons de voir ce qui la sous-tend.

Il faut donc revenir au « théorème philosophique et anthropologique de base selon lequel l'homme lui-même est fondamentalement un produit et ne peut donc être compris que si l'on se penche dans un esprit analytique sur son mode de production…Il s'agit de penser une production sans auteur ».

Il y a certes matière à observer spécifiquement l'évolution de l'homme, alors que l'ouvrage de Darwin « de l'origine des espèces » se concentrait sur les espèces végétales et animales (en dehors de l'espèce humaine). Mais de là à affirmer que la théorie de l'évolution ne s'applique pas à l'homme est un pas qui est franchi dans ce livre, et cette position en entraîne d'autres de plus en plus scabreuses.

Alors si je ne suis pas spécialement engagé par l'Amicale darwinienne, je dirais en revanche, comme mon ami Colombo, qu'il faut mener l'enquête et que si nous sommes sur la bonne piste alors les indices vont venir dans un faisceau.

D'après ce livre, l’Évolution serait « le nouvel avatar de la divinité ». C'est un énorme contre-sens sur la révolution contenue dans la théorie de Darwin, puisque celle-ci consiste précisément à expliquer l'évolution des espèces dans les profondeurs du vivant, par l'expérience elle-même, « sans auteur » pour reprendre les termes de ce livre, sans aucun rapport avec une réalité absolue.

D'après ce livre, le mode de vie de l'homme est moins risqué qu'on ne pourrait s'y attendre s'il correspondait réellement au « darwinisme et au darwinisme social ». Donc, sauf à considérer que la sélection naturelle est entièrement fausse, l'homme est sorti d'un coup du règne animal (position intenable). De plus, l'auteur concède encore une sorte de validité à la politique du "darwinisme social" (suppression de la protection sociale pour assurer la procréation des plus aptes). On pensait pourtant impossible la confusion avec la théorie de Darwin. Enfin, l'auteur semble avoir oublié un thème principal du livre, à savoir l'appréhension des risques liés au mode de vie de l'homme intégrant précisément les nouvelles biotechnologies.

D'après ce livre, l'homme serait un animal dénaturé dont la bestialité se manifeste toutefois dès que les conditions de désinhibition le permettent. Pour comprendre comment cette position peut surgir ici, il faut regarder du côté du personnage principal, Heidegger avec son spécisme proclamé, car cette pensée sert de point de départ à la philosophie de Sloterdijk et aux commentaires de l'auteur.

Si on veut vraiment approfondir, il faudrait lire Sloterdijk sans le filtre et les commentaires de l'auteur de ce livre, car finalement il y a bien des concepts qui interpellent.

Exemple du concept de la sphère « utéro-technique » qui constitue pour l'homme un environnement entièrement adapté à ses dispositions et dans lequel il pourrait s'y reproduire de sorte qu'à la limite la sélection naturelle, donc la théorie de l'évolution ne jouerait plus du tout.

Exemple du concept d'« eurotaoisme », comme solution possible à la « mobilisation infinie » qui caractérise notre époque. Par une analyse qui n'est pas sans rappeler la théorie de Henri Bergson de la « double frénésie », Peter Sloterdijk voit deux mouvements opposés : « une pensée critique ne peut même plus en appeler à une autre mobilisation - elle doit être purement et simplement démobilisatrice…il faut que la pensée critique se fasse voie, tao, cheminement d'une sagesse retenue, retrait d'un non agir ».

J'ajoute personnellement que le taoïsme (dans sa version d'origine non religieuse) est une attitude qui invite à réfléchir avant d'agir, en prenant des renseignements (dans l'art de la guerre de Sun Tzu), pour ne pas agir ou alors seulement en accord avec la nature, avec le tout. C'est donc une attitude profondément pragmatique qui résout plutôt le dualisme mobilisateur/démobilisateur.

Si j'apporte cette précision c'est pour souligner que le taoïsme qui inspire Sloterdijk, ne peut pas être considéré sérieusement par l'auteur de ce livre, car celui-ci rejette le pragmatisme au prétexte qu'il « cadre trop bien avec notre obsession de la mobilisation des moyens ».

A l'opposé d'une méthode philosophique, le livre est du coup plongé dans une espèce de drame romantique où Nietzsche ne manque pas de faire quelques fulgurantes apparitions en attendant le dénouement final ou « stade ultime ek-statique » de Heidegger.
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Contre la bienveillance

Contre la bienveillance

Yves Michaud

Je tente de faire une synthèse de cet essai. Parfois, je reprends des expressions, voire des tronçons de phrase écrits par Michaud, sans les remanier vraiment. Le chapitre qui m’a le plus intéressée est le chapitre 4, les trois autres étant plutôt des diagnostics pertinents mais pas vraiment nouveaux.



Le réel, en matière de politique, n’a pas grand-chose à voir avec ce que l’on peut fantasmer à son sujet. Donc, traiter par la bienveillance toute attaque contre l’Etat est mortifère dans la mesure où celle-ci se fracasse contre le réel.

Le fondamentalisme religieux ne doit pas être traité par la bienveillance. Il n’est pas tolérable de laisser s’exprimer des anathèmes contre les mécréants ou des appels au meurtre. La puissance souveraine de la Nation ne doit pas être remise en question au nom de revendications individuelles ou d’une appartenance à un groupe. Les croyances religieuses doivent être renvoyées à la sphère de la liberté de conscience et doivent se conformer à une tolérance absolue à l’égard des autres croyances religieuses. Toute revendication quant à l’observance d’une loi religieuse doit obtenir une fin de non-recevoir. Par ailleurs, ce fondamentalisme religieux étant nourri par un sentiment diffus que la République ne respecte pas les principes qu’elle prétend porter, il est impératif de redonner du sens à la devise « liberté, égalité, fraternité »

Ainsi, les lois mémorielles doivent être abolies afin de ne pas empêcher la recherche critique ou la liberté d’expression. L’égalité aussi est mise à mal par une inégalité des chances et en cela, il est nécessaire de rendre toute sa place à l’instruction au sein de l’école, mais aussi, par le biais de la fiscalité, il s’agit de lutter contre les inégalités induites par l’héritage. Un impôt simplifié, progressif, sans niches fiscales, transparent, permet par ailleurs de réintroduire la notion de fraternité, par la solidarité.

Le populisme non plus ne doit pas être traité par la bienveillance. En effet, le populisme se nourrit de réalités qu’il est important de diagnostiquer afin de mieux les combattre. Notre société est actuellement gravement fracturée, le nier c’est favoriser le rejet du politique surtout sous la forme des partis de gouvernement.

La première des fractures est démographique : c’est une fracture entre les jeunes et les vieux qui repose à la fois sur les différentes manières de vivre, et notamment d’appréhender les nouvelles technologies, mais aussi sur le sentiment de déclassement qui anime la jeunesse qui sait que son sort est moins enviable que celui de ses prédécesseurs.

La seconde fracture a lieu entre les Français dits « de souche » et ceux qui sont issus de l’immigration, la plupart du temps, venus des anciennes colonies. Ces derniers, subissent certes le racisme, mais parfois, revendiquant un besoin de réparation, suite à ce passé colonial dont ils se sentent victimes, ont tendance à se crisper sur un enfermement communautaire, voire religieux et par conséquent s’installe un cercle vicieux aggravant le racisme.

La troisième fracture se situe entre les riches et les pauvres.

La quatrième fracture est éducative. Les chances ne sont pas égales à l’école et cette inégalité des chances est accentuée par l’origine sociale du fait que les parents des classes aisées connaissent les codes et savent quelles sont les filières porteuses d’avenir que leurs enfants doivent suivre.

La cinquième fracture est sécuritaire. L’insécurité n’est pas la même selon que l’on vient d’une cité ou que l’on habite un quartier résidentiel, voire une zone rurale. L’insécurité est un des leitmotivs des partis populistes : ceux-ci associent cette insécurité au laxisme de la justice, au confort supposé des prisons, à l’invasion des immigrés, aux étrangers tels que migrants ou Roms, aux terroristes. Cette sensation d’insécurité est naturellement renforcée par l’insécurité économique engendrée par les évolutions technologiques et les changements de modes de vie.

La sixième fracture est très française, et porte sur le statut : un monde sépare les emplois protégés et ceux exposés à la précarité.

La septième fracture est liée au temps de travail : certains travaillent beaucoup et sont sous pression permanente, d’autres travaillent peu, voire très peu.

Toutes ces fractures ont alimenté le populisme et au lieu de le combattre, les réponses « bienveillantes » ont consisté à tourner autour du problème, par le déni, la diabolisation, la posture –souvent de gauche- offusquée de « ceux qui ne mangent pas de ce pain-là », la posture –souvent à droite- du caméléon, s’appropriant les thèses populistes. A gauche, la réponse au populisme est surtout émotionnelle : on s’engage donc pour les pauvres, les laissés pour compte….on plonge dans la bienveillance, la sollicitude, voire même le fameux « care » préconisé par Martine Aubry. Pendant des années, la lutte contre le populisme s’est faite sur le terrain des tactiques politiciennes (alliances, promesses…)

Mais pour combattre le populisme il est plus judicieux d’envisager autrement la démocratie. En effet, il n’est pas possible qu’un parti qui représente 15% des votants ne soit pas du tout représenté. Il faut donc procéder à une réforme électorale de fond afin d’instituer la représentation proportionnelle. Il faut aussi arrêter le clivage systématique entre droite et gauche, donnant l’illusion que les grands sujets de préoccupation auraient un traitement différent selon que l’on est de gauche ou de droite. Ainsi, réduire les fractures sociales, tendre vers davantage d’égalité des chances, renouer avec la valeur travail, remettre en question les lourdeurs bureaucratiques, repenser l’éducation, redéfinir les réponses à apporter à la place des religions dans notre société, accueillir des réfugiés, réfléchir à la place de la France dans l’Europe…. Tous ces thèmes ne sont ni de droite ni de gauche et méritent des débats de fond et non des querelles de clocher. Il s’agit de mettre en place « une démocratie fonctionnant de manière non partisane avec la conscience que de nombreux problèmes ne peuvent être traités idéologiquement mais requièrent des accords ou des pactes de gouvernement »

En politique, la bienveillance n’a aucun sens. La « Realpolitik » oblige à analyser les faits et à sortir des mythes. La fin de la guerre froide avait fait espérer qu’un monde meilleur allait émerger par le commerce et que la justice internationale garantirait une paix éternelle. Ce n’est objectivement pas le cas. Il s’agit donc de sortir de l’idéalisme pour faire face au réel.

L’idéalisme politique se manifeste sous deux aspects, l’un, mondain, sous la forme des ONG, l’autre judiciaire, par les juristes militant en faveur d’un ordre cosmopolite. Ces deux formes sont légères ou caricaturales et ont le tort de ne pas s’appuyer sur la rationalité mais sur la bienveillance.

La caricature, c’est BHL et Kouchner, noyés dans le pathos. Tout est simplifié : les bons contre les méchants. On a affaire à un monde bipolaire…..les plus méchants étant systématiquement comparés à Hitler, le plus méchant du plus méchant…

Mais l’idéalisme cosmopolitique est inopérant parce que les crises les plus graves échappent toujours aux interventions internationales « bienveillantes ». Dans le meilleur des cas, les organisations internationales ne servent qu’à organiser des camps de réfugiés. Par ailleurs, la plupart du temps, les actions humanitaires sont détournées de leur objet par la corruption. Sur le plan juridique, c’est une mascarade puisque le Statut de Rome, instauré en 1998 et mettant en place la Cour pénale internationale n’a été ratifié que par 120 pays, ce qui ne concerne que 20% de la population mondiale.

De fait, le bilan de la politique internationale bienveillante est désastreux. La Somalie est depuis 20 ans dans une misère noire liée à une guerre civile sans fin. La Bosnie est devenue la tête de pont de l’Etat islamique en Europe. L’Iran, l’Irak, la Libye sont en plein chaos… En effet l’idéalisme politique ne tient pas compte des grands enjeux de l’Histoire. Il ne tient pas compte des organisations sociales : tribus, clans, ethnies, qui s’accordent mal avec la notion de démocratie. Il ne tient pas compte du clientélisme. Il ne tient compte ni de l’environnement, ni de la démographie.

Ainsi, il s’agit donc de mettre fin à l’angélisme politique : on ne fait pas de politique avec des bons sentiments. Il faut s’abstenir des ingérences, même humanitaires. Il faut rétablir des relations diplomatiques qui s’appuient sur une vraie connaissance des terrains, des cultures, des Histoires, des rapports de force, des inerties, des traditions.

Il faut donc mettre fin à l’aveuglement face à la réalité, se berçant d’illusions et de préjugés bienveillants compassionnels.

La vision compassionnelle du monde a deux noyaux : l’un moral et l’autre sentimental. D’un point de vue moral, il s’agit de soulager la souffrance et de pratiquer une bonne volonté universelle. L’autre noyau est sentimental : on se plaint, on pleurniche. Or, la politique ne peut être ni morale, ni sentimentale : la bienveillance compassionnelle empêche de voir le réel !

En réalité, la morale du soin, du « care » universalise le concept de dépendance aux dépens des complexités de la réalité. Tout rapporter à la vulnérabilité constitue une sorte de religion non pas de Dieu, mais de la Vie avec l’ oubli de la mort : on fait comme si le monde pouvait être sans drame, sans mort, sans destruction et on se berce de l’illusion que tout est soignable. Cette morale du soin a pour corollaire la généralisation de la plainte. L’homme vulnérable devient par conséquent l’homme assisté, assuré, inclus, couvert, protégé. Dans l’ambiance actuelle, la morale du soin ne supporte aucune critique. Pourtant, c’est grave de faire de cette morale du soin une politique car elle devient de la sorte une alternative à la justice sociale. Elle fait régresser l’idée d’une construction solide et rationnelle au profit de l’organisation d’une réponse aux besoins. Elle favorise la passivité. Quand tout le monde est vulnérable et mérite d’être soigné, en l’absence de Réparateur divin, on ne peut se tourner que vers l’Etat. Or, cela ne doit pas et ne peut pas être son rôle !







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Contre la bienveillance

Le titre ne signifie en aucune façon pour la malveillance. Cela signifie : bien voir ce qui est vraiment, ce qui se passe vraiment, en toute occasion, à propos de tout ; ne pas cesser de voir suite au fait que ce que l’on a à voir pourrait être interprété comme désobligeant voire agressif pour une personne ou un groupe. Yves Michaud est du côté du contrat social, c’est-à-dire du côté des renoncements personnels nécessaires pour vivre ensemble, dans un moment où certains citoyens pensent qu’ils ont tellement raison que la vie des autres leur appartient et qu’ils peuvent en disposer à leur guise.



Yves Michaud commence par donner sa méthode de pensée, ce qui est rare : l’empirisme, qui se décline en trois points : 1/ rien de ce qui est imaginable est impossible 2/ remonter les causes est insuffisant, l’important est de décrire 3/ il y a une différence absolue entre penser et sentir. Cet empirisme philosophique s’applique à trois faits, qui ont chacun un chapitre : le fondamentalisme religieux ; le populisme ; la Realpolitik. Un quatrième chapitre montre comment la « tyrannie des bons sentiments » nous empêche d’attraper les problèmes qui se posent à nous et de les comprendre.



Le fait du fondamentalisme religieux : Avec les attentats que nous avons subis, nous avons vu que notre démocratie, notre liberté de parole… n’était pas désirable pour certains de nos concitoyens. Nous nous trouvons dans une situation sensiblement proche de celle des guerres de religion du XVIème et XVIIème siècle : qui a la souveraineté de la vie politico-sociale ? Et qu'est-ce qui peut fonder cette souveraineté ? Certains de nos concitoyens placent la souveraineté en Dieu (Allah en fait) et tentent de casser la souveraineté populaire par les armes, alors que cette souveraineté populaire n’est plus guère pratiquée, c’est-à-dire défendue (dans les élections). C’est dans le contexte des guerres de religion que sont nées les théories du Contrat Social (il n’y a pas que Rousseau). Yves Michaud fait un résumé de ces philosophes du Contrat Social (p40) : Jean Bodin, Johannes Althusius, Hobbes, Locke, Spinoza, Jean-Jacques Rousseau. Il est nécessaire de rediscuter du contrat social et de ses engagements, de partager le même contrat et de se séparer de celles et ceux qui en veulent un autre (test d’adhésion au contrat social (p52), cérémonie d’entrée dans la citoyenneté, déchéance de nationalité (p58)). Les communautés qui ne mettent pas en cause ce contrat social ont droit à l’existence et voix au chapitre.



Les réponses qui font de l’identité un patrimoine, immobile, hors du temps, à préserver, sont des réponses erronées. Yves Michaud va jusqu’à donner des propositions qui relèvent d’un programme politique, notamment sur la fiscalité !



Le fait du populisme se caractérise par une forte abstention de citoyens qui « n'y croient plus » et par la montée de partis qui veulent en finir avec le système (en France le Front national et le Front de Gauche). Un certain nombre de fractures sociales pourraient contribuer à diminuer ce phénomène : fracture jeunes-vieux (avec une dimension électorale) ; fracture entre populations « de souche » et populations d'origine immigrée ; fracture entre les riches et les pauvres ; fracture éducative entre ceux qui sont formés et ceux qui ne le sont pas, avec la différence d'accès à l'emploi que cela crée ; fracture entre ceux qui sont soumis à l'insécurité(de par leur quartier d'habitation, les transports...) et ceux qui ne le sont pas ; et fracture plus spécifiquement française, ceux qui sont protégés (en gros les fonctionnaires) et ceux qui sont soumis à la précarité. Les partis « installés » réagissent au populisme par la négation, la diabolisation et l'autoglorification, son corolaire. A droite, on a essayé le caméléonisme... la tactique électorale est pratiquée des deux bords, les écologistes avec 5 à 8% des voix ont des ministres, tandis que l'extrême droite avec 18% n'a que deux députés. Il ne s'agit pas de souhaiter plus de députés FN, mais de voir qu'une telle distorsion éloigne nombre de citoyens de l'élection (une des dimensions du populisme).



Là aussi Yves Michaud propose quelquefois des solutions qui le placent dans l'arène dont il déconstruit les règles !



Dans Le fait de la Realpolitik, Yves Michaud commence par brosser un portrait intéressant de l'état de nombreux pays et des relations internationales (de la page 91 à la page 102) : progression du l'islamisme radical dans les pays arabes, avec soubresauts et retours en arrière, alors qu'on a cru voir une avancée de ces pays vers la démocratie... La mondialisation par le commerce ne fonctionne pas (crises à répétition) ; un droit international a commencé à se mettre en place avec la CPI, Cour Pénale internationale, qui reste opaque dans son fonctionnement et à laquelle nombre de grands pays n'ont pas souscrit (USA, Russie, Chine, Inde... etc.) ; l'Europe empile les institutions internes sans parvenir à résoudre ses problèmes... L'heure est à la Realpolitik, contraire de l'idéalisme. L'idéalisme politique passe par Grotius, par Kant : l'idéalisme kantien est le plus radical, qui imagine une paix perpétuelle dans un monde réalisant les fins morales de l'humanité. Notre politique idéaliste, qui vise à une judarisation des conflits internationaux fondée largement sur les Droits de l'Homme a des effets à court-terme de baume mais son bilan est désastreux sur le long terme (p120). Les différences culturelles restent, les Etats musulmans ont voté à l'ONU des Droits de l'Homme islamique qu'il faut lire, pour se rendre compte. La Réalpolitik qu'Yves Michaud appelle de ses vœux délaisserait l'ingérence, laisserait les conflits « locaux » aux acteurs locaux (chiites-sunnites, Iran-Arabie Saoudite, l'ingérence ayant fait la preuve de son incapacité à résoudre quoi que ce soit et même à calmer quoi que ce soit) et s'occuperait en revanche fermement de contenir le développement de l'Islam radical sur le sol européen... La Réalpolitik s'occuperait des conséquences de ses actions à long terme...



Contre la vision morale du monde, contre la bienveillance politique, l'auteur reprend beaucoup l'idée de Hegel : « L'esprit certain de lui-même : la moralité. » La vision compassionnelle du monde est morale et sentimentale. Elle renvoie la faute de la souffrance du monde au système, au gouvernement, jamais aux acteurs. Même les terroristes peuvent y être décrits comme vicitimes. La vulnérabilité devient l'universel qui nous rassemble, et le mot « care » (soin au sens classique) devient un maître-mot. Les faits s'effacent devant la plainte. Disparaît l'individu autonome, rationnel, votant... Nous sommes tous dans la dépendance d'un Etat, du libérralisme mondial, qui se comporte mal envers nous. Se constituent des communautés de belles âmes qui ont l'impression de lutter parce qu'elles partagent cettte vision.



Cette politisation du soin amène une diffraction des plaintes, exprimantsur un mode valorisé, la volonté d'expressions communautaires. Les élus visent des niches électorales et nous perdons tous la vision de nos affaires communes, notre Res publica.



Yves Michaud en appelle à la théorie de la justice de John Rawls, qui s'adresse à des individus responsables.



C'est un livre inégal. Yves Michaud a tendance à donner tort à tout le monde et à user de la moquerie et de la dérision à la façon d'un journaliste. Sa propre implication, surimplication on pourrait dire, le fait parler très près parfois des populistes qu'il critique. Sa vision philosophique, sa vision géopolitique sont remarquables, il apporte un grand nombre d'informations coordonnées : bien voir ce qui se passe, d'abord bien voir ce qui se passe.
Lien : http://www.agoravox.fr/actua..
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La crise de l'art contemporain : Utopie, démo..

La critique d’art n’est pas un long fleuve tranquille. Rarement on lit des critiques aussi virulentes de ses “chers confrèresˮ, indépendamment de la validité des arguments. Pour le modeste visiteur d’expositions et de galeries, plus rarement, une question “Pourquoi tant de haine ?ˮ. Cela fait, de loin, règlement de compte à Ok Corral, flingage entre coteries, clans et épiceries ! L’auteur passe plus de pages à démolir la concurrence qu’à présenter sa propre opinion qui vient bien tard et de manière presque sibylline, subliminale. On finit presque gêné de devoir partager son point de vue. Plus abscons que moi, tu peins !
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L'art, c'est bien fini

Pour autant que l'on parte à sa découverte voici un auteur qui prend le risque, réfléchi et en toute conscience de l'inconscience qui rayonne toujours plus instaurée depuis certains temps pas si lointains et qui se confortent de façon criante - et à dénoncer chose faite d'emblée ici - dans l'actualité dont s abreuve avec délectation la plupart des gens

il n'y a pas si longtemps l'on prénommait cela en un mot , dépassé de snobisme affiché consistant à s'émerveiller de merveilles ,. prêtant à discussion sur leur réelles potentialités

En bref et en résumé on s'attache avec intérêt à quelqu'un qui aurait pour propos de démontrer que

Le roi se promène dénudé

Cf la Fontaine

et que l'on s'obstine à habiller a ne pas voir comme tel .

A bon entendeur. .

Un livre à retenir qui vous retient
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Ceci n'est pas une tulipe

Quelques mois après l'inauguration très controversée du Bouquet de Tulipes, l'oeuvre monumentale de Jeff Koons, installé dans les jardins du Petit Palais à Paris, Yves Michaud revenait sur cette affaire pour en démonter les ressorts cachés.

L'auteur fait partie des opposants à ce projet et son essai est donc particulièrement critique. Il affirme tout d'abord que ces tulipes ne sont en réalité absolument pas des tulipes mais qu'une observation visuelle un peu attentive de la sculpture de Koons amène à conclure à une signification beaucoup plus obscène, tout à fait dans la continuité de beaucoup d'oeuvres scabreuses de l'artiste américain. Je crois en effet que Koons n'est probablement pas un gentil garçon candide et qu'il ne faut pas exclure une double lecture de ses tulipes mais le fait est que lorsqu'on regarde cet immense bouquet, eh bien, on voit quand même des fleurs, même si ce ne sont pas exactement des copies des tulipes que l'on trouve dans nos jardins.

Dans un deuxième temps, Michaud revient sur le processus de décision assez opaque qui a abouti à l'installation du bouquet à Paris. Son propos est de voir derrière ce projet une opération avant tout financière, au service d'intérêts d'acteurs puissants du monde de l'art, de l'industrie du luxe et des secteurs touristiques et immobiliers. C'est la partie la plus convaincante de son essai. Et on se demande bien ce qui a poussé la Mairie de Paris, politiquement à gauche, de s'engager sur un projet qui sent bon le dollar et les grosses fortunes.

Dans la suite de son livre, Michaud élargit le propos à une réflexion sur la place de l'art contemporain dans l'espace public urbain et de façon plus générale sur l'emprise du luxe sur la ville et ce qu'il appelle la touristification culturelle. Il finit par critiquer l'enlaidissement des villes et de Paris en particulier du fait d'une saturation et d'un remplissage excessif par les aménagements urbains de toutes sortes. Cette partie est peu convaincante. Certes le centre de Paris a connu ces dernières années une évolution qui peut amener à le qualifier de Disneyland de luxe. Mais le lien que tire Michaud entre le mal dont souffrent les centres villes et l'art placé dans l'espace public me semble peu évident.

Cet essai, facile à lire, est intéressant lorsqu'il parle de la sculpture de Koons et de ce qu'il entoure. Il l'est moins lorsqu'il s'éloigne de son sujet de départ pour dénoncer l'enlaidissement de Paris, opinion certes respectable mais tout à fait subjective.







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Contre la bienveillance

Le résumé résume très bien ce que l'on trouve dans cet essai.

Mais il ne dit pas (of course) quelle solution propose Yves Michaud. Certains pourraient redouter ou se réjouir qu'il adopte une attitude droitière et sécuritaire visant à partir en croisade contre "ceux de l'anti France". Non, Michaud les vilipende autant que les Imbéciles heureux qui croient que la division (appelée Diversité) est l'alpha et l'omega du Vivre ensemble bienveillant et pailleté dont nous constatons tous l'efficience au quotidien. Yves Michaud est un "contractualiste", c'est à dire qu'il base toute action politique (et non pas morale) sur sur le Contrat social, seul ciment - selon lui - capable de garantir le Bien commun (res publica ou Commonwealth). Et je suis plutôt d'accord.
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Contre la bienveillance

Un régal d’intelligence dans le diagnostic de la situation actuelle mais loin d’être réconfortante, hélas !
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L'art à l'état gazeux

Une forte critique de l’état de l’art contemporain aujourd’hui ! Un écrit qui met un bon pied dans la fourmilière. Un retard parfois ironique sur un commerce de plus en plus rentable. L’art contemporain selon l’auteur emprunterais de plus en plus les techniques du marketing. L’art doit être vendu et non contemplé. Immersion, performance, l’art devient spectacle.
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Contre la bienveillance

Les dogmes religieux enseignant les fondements des doctrines des lois universelles reliant la volonté créative forçant à l'empathie humaine, la bienveillance...On l'attend tous. La bienveillance? est-on encore capable de bienveillance? Alors que la mode est à la plume assassine anti-sociale des réseaux sociaux destructeurs d'empathie bienveillante. Comment se mettre dans la peau de celui qui reçoit la haine, sous les yeux de tous? La bienveillance de la communication est totalement détruite.
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Le nouveau luxe: Expériences, arrogance, auth..

Ça me fait du bien de lire autre chose de la fiction, parfois. Ici j'étais face à un bouquin de socio plutôt accessible et bien écrit.

J'ai donc lu et appris en même temps, ça ne m'a pas fait de mal.
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L'art à l'état gazeux

Tel un persan (le critique art) débarquant de perse (la partie du monde avant l’art contemporain) visitant le monde de l’art contemporain, Yves Michaux décrit l’avènement de l’art contemporain, d’un point de vue historique, ethnographique, sociologique, philosophique.

Tout d’abord en ce qui concerne ce nouvel état : « l’art à l’état gazeux ».

Il se caractérise du point de vue de sa production : par la disparition de l’œuvre en tant qu’objet remplacée par la pure expérience de l’art, le grand art est remplacé par un art reproduit à l’infini, par exemple : la musique mp3, le cinéma hollywoodien. En fait, nous baignons dans l’art.

Il se caractérise aussi du point de vue de sa réception : l’art fait vivre des expériences qui peuvent-être, par exemple : hypnotiques, des flashes, générant une ambiance. « S’il y avait une tendance générale à noter dans ce contexte, ce serait celle d’un effacement de la dimension du regard concentré (regarder quelque chose dans une relation à 2 pôles : regardeur-regardé) au profit d’une perception d’ambiance ou d’environnement qui enveloppe le visiteur lui-même dans l’ensemble du dispositif perceptif et perceptible. » (p.38).

Yves Michaux discute, ensuite, de la place de l’esthétique dans ce nouvel état de l’art. Il s’agit de se demander non plus : « qu’est-ce que l’art ? », mais : « Quand y a-t-il art ? », « Qu’est-ce que l’art fait ? » ou même : « Comment nous, regardeurs, faisons nous l’art ?» (p.110).

L’art procède d’une attitude désintéressée, l’art s’adresse à l’imagination plutôt qu’à la raison, au calcul. L’esthétique développée dans le champ de l’art dépasse alors son objet propre et rend compte par le biais de l’imagination d’expériences de la nature, de la science.

L’art n’est pas immuable il rend compte des perceptions des sociétés humaines, de leur mode d’existence. Il ne se comprend qu’avec son environnement, l’état des techniques, l’histoire…

A partir du concept d’esthétique, concept inventé par Baumgarten, Yves Michaux étudie chacun des caractères de l’expérience esthétique. Il peut s’agir d’émotions, d’expériences esthétiques guidées par une médiation, d’attitude face à l’œuvre : être cool, être là.

Pour comprendre, le regardeur d’œuvres contemporaines a besoin des clés de la théorie de l’art. Yves Michaux avec ce livre fait œuvre de pédagogie et s’emploie à éclairer notre regard ainsi qu’à jeter les bases d’une étude multidisciplinaires et descriptive de l’art contemporain.


Lien : http://www.bing.com/videos/s..
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Dominique Gauthier

Sur des toiles apprêtées d'une couche de blanc, Dominique Gauthier développe un réseau complexe de lignes colorées, des lignes «folles», ondulantes ou circulaires qui, à force de se superposer, donnent naissance à une trame dense, une multiplication de circuits qu'on ne parvient jamais à appréhender dans sa totalité.Différents de la spirale, les cercles sont ici concentriques, ils se propagent en ondes de choc, comme dilatés dans la toile. L'accumulation et la superposition de ces cercles tendent à dissoudre la forme close, la forme finie qu'ils représentent, pour atteindre à quelque chose de plus infini. La structure armillaire de certaines toiles, renvoie à la fois à l'espace, aux anneaux de Saturne, mais aussi au vortex, à l'intérieur duquel s'exerce une force centripète, tourbillonnaire.
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La crise de l'art contemporain : Utopie, démo..



Comprendre l'art contemporain n'est souvent pas facile pour le spectateur qui ne voit que du vide.

L’auteur reprend, dans une préface inédite, les arguments en présence, en particulier la réception du livre ayant favorisé, pour le public, une prise de conscience générale, « que les idées pouvaient être discutées et analysées… Le débat a eu un effet positif, ne serait-ce qu’en dédramatisant les choses, au moins on a pu commencer d’en parler » et comprendre que nous avons vécu « la fin de l’utopie de l’art et que nous sommes entrés dans un autre paradigme de production et de représentation ».
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Face à la classe : Sur quelques manières d'ense..

Sébastien Clerc est un jeune professeur de français et histoire géographie dans un lycée professionnel (93) et Yves Michaud un universitaire professeur de philosophie.







Pourquoi lire "face à la classe" alors que c'est mon quotidien depuis moult années? Masochisme? Curiosité? Empathie pour les jeunes collègues qui doivent de plus en plus se débrouiller sans formation autre que disciplinaire et théorique?







Pourquoi lire "face à la classe" si on n'est pas enseignant?







"Si ce livre est d'abord destiné aux enseignants, il a une visée plus large.



Ainsi qu'on le constate à longueur de temps en regardant la télévision, en écoutant les radios ou simplement en traversant la vie quotidienne, le manque d'attention, la légèreté de la réflexion, le zapping superficiel de sujet en sujet, la prétention de chacun à donner son avis tout en idolâtrant des experts d'autant plus précieux qu'on ne croit pas un mot de ce qu'ils vaticinent, ne sont pas propres au monde scolaire. Pour ne rien dire du manque de respect ou de la grossièreté tout court. Que l'on parle devant des managers, des étudiants, des gens de médias ou des collégiens, il est aujourd'hui quasiment aussi difficile de retenir l'attention et de transmettre autre chose que des banalités convenues et politiquement correctes. La seule différence réside peut-être dans les manifestations de la distraction."







Les notions d'évaluation, de classement, de respect sortent aussi du cadre strict d'une classe...







Chaque chapitre propose une partie plus philo et théorique (mais claire) et une partie pratique, souvent même très pratique. J'ai apprécié l'approche conceptuelle, plutôt nouvelle et roborative pour moi qui n'ai étudié la philo que pendant un an (études scientifiques obligent...) et contrairement à ce que je craignais, ai découvert ou redécouvert des pistes intéressantes dans la partie plus "sur le terrain". Évidemment tout n'est pas nouveau, certaines idées, on finit par les découvrir au fil du temps quand on enseigne, là ça peut gagner du temps, et je n'ai pas levé les yeux au ciel en pensant "mouais, je voudrais t'y voir avec celui-là ou dans cette situation là" plus de trois ou quatre fois, ce qui est déjà louable, car je craignais le pire!







Adepte, ni du cours magistral, ni de l'autogestion totale, l'auteur recommande de prendre les élèves tels qu'ils sont - et non tels qu'on rêverait qu'ils soient- et d'enseigner tout en respectant sa propre personnalité. Personnellement, avec moins d'un mètre soixante et moins de cinquante kilogrammes, je privilégie l'humour et le dialogue... Je serais aussi preneuse d'un stock infini de patience, merci Père Noël.







Chacun pourra trouver ce qui le concerne dans ce livre - voire même rien qui le concerne. Je suis dubitative face à certaines idées, mais il y a des pistes. En tout cas, à l'école, les enseignants demeurent incontournables et ne sont pas prêts de disparaître des classes, même avec du 100% technologie, et c'est plutôt une bonne nouvelle.



Il semble que ce livre ou certaines de ses idées fassent polémique, ma foi, cela peut se discuter...
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Citoyenneté et loyauté

Citoyenneté et loyauté ne devrait pas susciter de polémique, mais de saines discussions sur des sujets qui sont aujourd’hui au cœur de la société et de la politique.
Lien : http://next.liberation.fr/li..
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Citoyenneté et loyauté

Pour le philosophe Yves Michaud, le monstre qui menace le présent a un doux visage : c’est la déresponsabilisation du citoyen qui se cache derrière la pseudo-bonne conscience, et à laquelle on donne le nom de bienveillance.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Les patronymes et autres joyeusetés cachées dans le texte (2)

...Sous l'influence coupable du Malaga, Mogrhabine et Gastibelza s'assoupirent devant le feu moribond, la braise virait à la cendre et la cendre volait au vent, la nuit était silencieuse des cigales de l'après-midi...lorsqu'il vit le pain et le Niolo tombés de la besace de l'homme à la carabine, Victor Hugo songea avec nostalgie à Esmeralda et Quasimodo prisonniers du cri des gargouilles de Notre Dame de Paris...une larme se forma sous la paupière de son oeil gauche...

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