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Critiques de Yves Swolfs (377)
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Lonesome, tome 4 : Le territoire du sorcier

♫ I’m a poor lonesome cow-boy ♪ Oups, pardon, ce n’est pas le bon générique ! Lonesome est un pauvre solitaire, mais il n’a rien du débonnaire Lucky Luke. Lui, il ne tire pas dans les armes, mais dans les gens, le sang coule et il les tue. Bref, c’est violent, mais c’est la triste réalité du far-west.



Ce quatrième album signe la fin du premier cycle. Avec celui-ci, vous saurez tout, vous savez tout et tout est accompli.



Mais j’espère qu’il y aura une suite, parce que si je fais la moyenne des quatre albums, on a tout de même une bonne série western, classique, certes, un cran en dessous de la saga "Durango", mais dans l’ensemble, les scénarios étaient bons, recherchés et comme l’action se situe avant la guerre de Sécession (que tout le monde sent venir), cela a permis de jouer avec les complots politiques et bancaires (on sait que des banques européennes ont financé autant le Nord que le Sud).



Si votre mémoire vous fait défaut, l’auteur, en début de récit, nous fait un rappel des faits les plus importants de sa nouvelle série, ce qui permet de repartir avec tout en tête (attention, il vaut mieux lire les albums précédents avant de commencer celui-ci !).



Le sénateur Dawson a vu son portrait s’adoucir, dans ce tome-ci, vu qu’il y avait encore pire que cette crapule, le sataniste Crowley, que vous n’avez pas envie de rencontrer, croyez-moi. Et sa troupe de manteaux noirs, vous n’avez pas envie de croiser leur route non plus, et si c’est le cas, planquez-vous.



Un bon western, bien bourrin, bourré de violences, de morts, de scènes de tirs, d’embuscades, de gros salopards qui ne reculeront devant rien pour obtenir ce qu’ils veulent, et un Lonesome, qui, tel un Durango, fera mouche à chaque tir, même s’il n’utilise pas le flingue mythique du fumeur de cigare.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Lonesome, tome 4 : Le territoire du sorcier

Clap de fin pour le premier cycle de Lonesome avec ce quatrième album.

Un bon western avec tous les ingrédients utiles et nécessaires pour cette histoire qui mêle enquête gouvernementale et retrouvailles familiales plutôt mouvementées.

On se retrouve au cœur de cette poursuite, et c'est limite si on ne se met pas à sentir la poudre et les balles siffler au-dessus de nos têtes.

Un fin aussi brutale pour certains que méritée.

Du tout bon Swolfs à la baguette, et au crayon !
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Lonesome, tome 4 : Le territoire du sorcier

L’action prime toujours dans les pages dessinées par Yves Swolfs, sans pour autant négliger l’émotion. Elles sentent la poudre, laissant peu de place au politiquement correct. Une bande dessinée classique et populaire, conçue pour faire passer un bon moment à ses lecteurs.
Lien : https://www.bdzoom.com/19333..
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Lonesome, tome 4 : Le territoire du sorcier

Elijah, jeune blanc élevé par les indiens, a retrouvé le meurtrier de sa mère. Il a abattu le précheur Markham et a démantelé les fanatiques qui le suivaient. Il a découvert que le commanditaire était un sénateur, Dawson. Retenu prisonnier, il découvre qu'il s'agit de son père et qu'il a une demi soeur, miss Lyle, agente de la célébre agence Pinkerton chargée d'une enquête financière conjointement avec la police de New York. Tous deux s'en sortent mais le sénateur s'enfuit. Mus par la vengeance, ils décident de s'allier pour retrouver leur père indigne qui s'est réfugié chez un propriétaire nommé Crowley féru de satanisme qui cherche à enroler Dawson pour de sinistres complots.

De l'action, de la violence, un Dawson un peu moins mauvais que dans les tomes précédents, car dépassé parCrowley et sa clique, voila le résumé de ce nouvel opus de Wolf. le dessin est d'un bon niveau, privilégiant le style western spaghetti mais ici dans un unvers plus bucolique et sans désert?

Efficace dans le style un peu "bourin".
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Le Prince de la nuit, tome 2 : La lettre de..

1933 est l'année où se déroule l'action principale de ce 2è tome. Vincent de Rougemont reçoit les révélations concernant le passé de sa famille. L'aîné, au fil des siècles, a chassé Kergan, un vampire qui s'est délecté du sang d'un ancêtre de Vincent.



Petit flashback en 1577 auprès du père Aymar de Rougemont, chantre de l'Inquisition, à deux doigts de venger son aïeule... Mais Kergan est fortiche.



Vincent de Rougemont entrevoit une opportunité quand Elise, sa fiancée, organise un concert où doit se produire Kergan. Mais celui-ci jette son dévolu sur Elise... Vincent doit donc tout faire pour qu'elle ne serve pas d'en-cas au vampire...



Un tome qui passe bien. Le dessin est tout à fait correct. Le scénario suit la même ligne que le tome 1. C'est une recette éprouvée, claire et lisible. Les flashbacks sont maîtrisés, ils s'insèrent dans la trame et servent le récit. Swolfs ne commet pas d'impair, si ce n'est que tout reste fort prévisible (à part un petit twist final).
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Le Prince de la nuit, tome 1 : Le Chasseur

Je dois bien avouer que je ne suis pas fan de vampires. Et la couverture du tome 1 ne m'attirait pas spécialement non plus. Je reconnais que j'avais tort.



Le dessin d'Yves Swolfs est remarquable de précision. Contrairement à une tendance qui soigne les couvertures pour faire croire que l'intérieur est mieux...; ici, les planches sont plus attirantes que la couverture. Le découpage est judicieux. Nous sommes dans les années 1990, donc il n'y a pas trop de "déconstruction" de l'action.



On démarre dans un moyen-âge où les vampires existent. On suit les aventures de Jehan de Rougemont dont l'épouse est devenue vampire des oeuvres de Kergan le Trouvère. Jehan est le chasseur. Impitoyable et froid, il veut se venger.



Mais Swolfs va en même temps nous faire basculer en 1933... pour nous présenter ce que l'on peut imaginer être la descendance de Jehan, qui se transmet de génération en génération la mission de combattre le Prince de la Nuit...



Un début de saga tout à fait digeste, bien rôdé et efficace. Un prélude à 8 autres épisodes à ce jour... la série étant toujours notée "en cours" sur bédéthèque.
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Légende, tome 1 : L'Enfant loup

Excellent souvenir de lecture de jeunesse.

Les code de la fantasy médiéval respectés et très bien illustrés.

Par contre je n'ai jamais eu l'occasion de lire la suite car je ne suis jamais tombé sur la suite de la saga.... du coup il faudrait que je me relise tout...
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Lonesome, tome 3 : Les liens du sang

Direction New-York dans ce troisième volume de Lonesome. Une ville dans laquelle le héros va être malmené au propre comme au figuré ! En effet, une grosse info sur son passé va tomber… 



Yves Swolfs maîtrise de A à Z cette intrigue qui pourrait mettre à mal les États-Unis mais en réalité cela cache bien autre chose qui pourrait être énorme… 

À suivre dans le tome 4 qui sera intitulé : le territoire du sorcier 
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Lonesome, tome 2 : Les Ruffians

Ce second tome confirme mon impression lors de la lecture du premier. L'intrigue prend du volume avec des nouvelles informations sur le héros de l'histoire. Les illustrations sont très belles. Les divers personnages ont des vraies gueules de méchant. Quant aux décors dans la neige, ils sont superbes. À noter que les couleurs sont faites par Julie Swolf, la fille de l'auteur. 
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Lonesome, tome 1 : La piste du prêcheur

Yves Swolf dans cette nouvelle série qui date de 2018 propose de suivre une histoire intrigante. Le personnage qu'il a créé a de la carrure. On a déjà dans ce premier tome quelques informations intéressantes à son sujet mais l'auteur réserve à ne pas en douter quelques surprises pour les suites. 

Suites qui promettent au vu des ramifications du complot qui veut raviver une guerre entre sudiste et nordiste. 

Très bon premier tome qui introduit l'univers de Lonesome ! 
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Légende, tome 6 : Le secret des Eïles

Les quelques critiques de ce nouveau cycle de Légende sont bien sévères.

Certes, le scénario paraît un peu facile et ne correspond pas à la suite attendue du 1er cycle, mais, ce côté onirique ne m'a pas du tout déçue. On comprend bien qu'il s'agit d'un rêve alors forcément, on ne doit pas s'attendre à un comportement raisonnable et judicieux de la part de Tristan.

J'ai bien aimé cette parenthèse dans cette forêt dense et touffue, sa rencontre avec la fée mystérieuse et surtout ce dénouement où on en apprend un peu plus sur son enfance et ses racines.

J'ai hâte de connaître la suite !
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Légende, tome 5 : Hauteterres

C'est avec ce tome 5 que s'achève la première période de Légende.

La fin est sans surprise, mais j'aurais été déçue si elle avait été tout autre.

J'ai vraiment bien apprécié relire cette série. Je ne me souvenais plus vraiment des tomes 4 et 5. C'était donc comme s'il s'agissait pour moi d'une découverte, ce qui est plutôt agréable.

Le scénario, assez simple et parfois caricatural, il est vrai, porte admirablement le héros de cette histoire, à savoir Tristan de Hambourg. Il me fait beaucoup penser à Geralt de Riv de la série The Witcher par son côté calme et distant et sa farouche détermination à combattre ses ennemis pour sauver sa sœur jumelle.

J'ai néanmoins regretté que le lien qu'il avait tissé avec les loups dans son enfance n'apparaisse plus dans les derniers tomes car c'est un des éléments qui , selon moi, lui donnait sa force et faisait de lui un être différent des autres guerriers.



Passons maintenant à la deuxième période !
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Légende, tome 1 : L'Enfant loup

Relire Légende de Swolfs est vraiment une bonne idée.

Cette BD a vraiment tout pour me plaire : l'univers médiéval, les loups, avant tout, mais aussi un scénario digne d'intérêt.

C'est l'histoire d'un enfant recueilli et élevé par un maître des loups dans la forêt loin des hommes.

Mais ses origines nobles le porteront à rejoindre le monde des humains , hostile et bien dangereux pour lui.



J'aime vraiment beaucoup cette entrée en matière qui donne à cette série des allures de conte. Un héros mystérieux auquel on s'attache dès les premières pages, des personnages secondaires tantôt cruels faisant figure d'ennemis impitoyables et d'autres qui seront là pour l'aider. Parmi ces derniers, on se doute bien que les loups ne seront pas en reste.

Et cette histoire de famille faite de trahison et de convoitises qui marquera à jamais le destin de celui qu'on nomme Le chevalier errant..

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James Healer, tome 3 : La montagne sacrée

Après le diptyque précédent, ce troisième tome entame une nouvelle histoire qui nous permet de découvrir une nouvelle facette de James Healer, et je trouve que cela apporte un plus à la série car il est fondamental de pouvoir s’attacher au héros, surtout quand il est aussi mystérieux que celui-ci.

Au niveau du scénario, on est sur du classique de bonne facture : James est sollicité par un ami d’origine indienne pour retrouver sa fille qui a fugué afin de renouer avec ses racines, ce qui ne serait pas grave en soi si elle n’était pas accompagnée par le mauvais garçon.
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James Healer, tome 2 : La nuit du Cobra

Dans ce deuxième tome, James Healer continue à déterrer les sombres secrets des notables de Camden Rock afin d’élucider les meurtres de jeunes filles, mais il y parvient presque trop facilement pour que l’intrigue soit vraiment passionnante.

En outre, on n’en apprend pas beaucoup sur lui, ce qui est un peu décevant car son personnage comporte une part de mystère qui pourrait enrichir l’attrait de la série.
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James Healer, tome 1 : Camden Rock

48 pages, c’est un peu court pour se faire une idée du potentiel d’une série, mais ce premier tome est prometteur.

Tout d’abord parce que les dessins sont beaux.

Ensuite parce que le scénario est bon, avec des meurtres de jeunes filles dans la petite ville de Camden rock qui semble cacher quelques secrets.

Enfin parce que le personnage de James Healer est mystérieux et intriguant, jeune homme blanc élevé par les indiens dont il a hérité de dons de médium, c’est un héros de BD qui a du potentiel.
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Lonesome, tome 1 : La piste du prêcheur

J'ai toujours bien aimé les westerns qui s'assument pleinement. Et ici, j'ai trouvé cette atmosphère façon durs à cuire, pros du colt, champions de la veuve et de l'orphelin.



Et en plus, Yves Swolfs, seul au dessin et au scénario, a basé son histoire sur du solide. As a rock... nous sommes en janvier 1861, au Kansas. Les abolitionnistes et les ségérgationistes commencent à se toiser méchamment un peu partout, mais surtout au Missouri et au Kansas. Et certains en profitent pour échauffer les esprits. On monte les uns contre les autres. On attise les rancoeurs, les haines. Et à ce jeu, le Prêcheur semble être un orfèvre. Partout où il passe, on ne dénombre plus les maisons incendiées, les femmes fouettées sous un drapeau sudiste, etc.



Et à peu de distance du Prêcheur, un cavalier solitaire qui ne lui veut pas que du bien. Il arrive dans la petite bourgade de Holton, le Prêcheur vient de partir. Le cavalier va vite devenir la cible du banquier, qui marche main dans la main avec le Prêcheur. Avec un final très "Pale Rider".



Yves Swolfs est un excellent dessinateur. Et au scénario, il fait bien mieux que simplement "se débrouiller". J'ai pris un plaisir certain à dévorer ce premier tome des aventures de Lonesome, un "justicier" élevé par les Indiens et qui voit le passé et un peu de futur en touchant les gens. Un personnage charismatique et énigmatique.
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Le Prince de la nuit, tome 1 : Le Chasseur

Vous cultivez le regret éternel des choses du passé et le refus de voir au-delà des apparences.

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Il s’agit d’un premier tome d’une série indépendante de toute autre. Sa parution initiale date de 1994. Il a été réalisé par Yves Swolfs pour le scénario et le dessin, et par Sophie Swolfs pour la mise en couleurs. Il compte 46 pages de bande dessinée en couleurs.



Quand les hommes renient ou dénaturent les valeurs et les idéaux qui ont fait naître et grandir leur civilisation… Quand surviennent les grands bouleversements, les épidémies… Alors il sort de l’ombre pour prendre part à l’œuvre de destruction, pour récolter sa part de sang, pour corrompre les âmes en détresse… Car c’est l’heure du prince de la nuit. Un homme s’avance à la nuit tombante dans une forêt vers un château médiéval alors qu’une brume commence à monter et que des chauves-souris passent devant la Lune. Jehan de Rougemont accepte de recevoir cet homme aux yeux rouges. Ce dernier explique qu’il va de château en château, et de bourg en bourg, porter chants et nouvelles, bonnes et mauvaises. Peut-être plaira-t-il au seigneur de ces lieux de se divertir en l’écoutant ? Jehan répond qu’il a perdu le goût des ritournelles depuis longtemps. Quant au reste, peu lui importe ce qui se trame dans ce damné monde. Les gens et les affaires de son domaine lui suffisent. Son épouse Marianne intervient pour dire qu’elle a grande envie de chansons et de récits qui lui feront oublier pour un soir l’ennui et la tristesse de son existence.



Jehan donne sa permission : dame Marianne et son dame Clothilde montent dans les appartements de la première, suivie par le visiteur. Après leur départ, Jehan se confie à frère Thibaut : depuis la naissance de leur fils, son épouse, cette mégère, lui refuse ses faveurs et ne lui adresse plus qu’amers propos et récriminations. Qu’elle fasse à sa guise tant que son honneur à lui n’a pas à en souffrir. Le frère lui confie qu’il est inquiet car le regard de l’hôte n’a rien d’humain. Jehan l’écoute et il demande à un garde de monter de ce pas à la chambre de ces dames : il doit veiller devant la porte et s’il entend du le moindre bruit de mauvais augure ou un appel à l’aide, il doit se porter à leur secours sans attendre. Le garde s’exécute. Il monte et il est surpris : pas de musique, point de bavardage, des gémissements. Il entre dans la pièce et découvre l’hôte penché sur dame Marianne et du sang sur les lèvres. Il descend en courant et alerte Jehan : un démon, il lui buvait le sang à même la gorge !… Ses… ses dents pareilles à celles d’un loup… et ses yeux écarlates… Jamais il ne pourra les oublier… Jehan et frère Thibaut montent et ne peuvent que constater le carnage. Le lendemain, Marianne est portée dans le caveau familial, Jehan ne souhaitant pas écouter les conseils de frère Thibaut sur les rites à réaliser sur la dépouille. Quelque temps plus tard, le seigneur se rend dans un des villages de son domaine. Les paysans se plaignent : leurs enfants disparaissent, autant que les doigts de la main, en quelques jours à peine… Ou plutôt quelques nuits. C’est toujours de nuit que ça se passe. Le seigneur promet qu’il va organiser une battue, et la fourrure du maudit animal qui rôde alentours ornera l’entrée du bourg dès demain. Il en fait le serment.



Une belle peinture en couverture avec une jeune femme allongée, la gorge offerte au monsieur ténébreux avec de grandes canines, une draperie en arrière-plan. Le rapprochement avec la version classique de Dracula est automatique : Bela Lugosi avec une chevelure plus abondante, dans les films Universal, ou peut-être plutôt Christopher Lee dans les films de la Hammer. Un noble issu d’une époque vaguement moyenâgeuse, avec cette domination sensuelle, voire sexuelle, sur les femmes, assez datée. D’un côté, cet aspect peut attirer le lecteur pour sa qualité iconique ou classique. D’un autre côté, Ann Rice (1941-2021) est passée par là avec Lestat débutant en 1976 dans Entretien avec un vampire. Puis une diversification entre les films de Blade avec Wesley Snipes, une série comme Vampire Diaries, les films Twilight, et de nombreuses variations. La séquence d’ouverture conforte le lecteur dans son a priori : une version très classique, peut-être usée jusqu’à la corde. De fait, l’auteur met en œuvre les conventions basiques du suceur de sang, de l’ail et des crucifix, du cercueil et de l’activité nocturne, sans oublier les pieux au travers du cœur, et les victimes qui reviennent en tant que vampire.



Pour autant, il ne se produit pas une véritable impression de déjà vu, ou de collection de stéréotypes. Dans la première page, le vampire s’avance dans un grand manteau à capuche enveloppant sa silhouette jusqu’aux pieds et le lecteur apprécie le soin apporté aux formes torturées des racines et des branches des arbres, finement représentés. En page 9, Jehan de Rougemont avance lentement sur un lourd cheval, sans idéalisation de la forme de l’animal. La neige recouvre le sol, et les arbres ont perdu tout leur feuillage, pour une véritable vision de l’hiver. Il en va de même en page quinze, alors que Jehan toujours sur sa monture, mais maintenant seul, traverse une zone enneigée et désolée. Un peu plus tard, il effectue un plus long voyage vers le village au pied du château du vampire, alors que le soleil commence à décliner : là aussi, le lecteur ressent bien le froid émanant de la neige, la sensation d’isolement. Les scènes d’intérieur bénéficient du même soin naturaliste sans apprêt romantique. Pour commencer, les salles du château des Rougemont sentent la pierre humide et froide, sans draperie mirifique, sans une foule d’invités richement vêtus. Les trois masures du hameau apparaissent simples et fonctionnelles, faisant ressortir la pauvreté des paysans. Cet état de fait est encore plus mis en évidence par contraste avec le riche cabinet du psychothérapeute de Vincent Rougemont, et l’appartement du père de Vincent, les deux endroits bénéficiant de tout le confort moderne. Même si elle est en pierres, la maisonnette d’Enora ne comporte qu’une seule pièce, et son exiguïté est rendue apparente par l’entassement des objets.



De même, l’artiste représente les personnages dans une veine réaliste, sans les embellir physiquement. Jehan de Rougemont présente un visage aux traits durs, aux expressions quelque peu résignées, attestant d’une forme de mal être latent dont il a conscience et avec lequel il sait qu’il doit vivre. La silhouette de son épouse Marianne est affinée, avec un visage plus épuré, mais sans aller jusqu’à une douceur exagérée. Il porte également la forme d’une rancœur sourde. Elle porte une tenue finement ouvragée qui atteste de son rang et de la fortune de son époux, d’autant plus remarquable comparée à la bure toute simple de frère Thibaut. La tenue du garde est également détaillée, en cohérence avec l’époque, tout en présentant des détails qui attestent d’une forme de sobriété, voire d’économie. Dans la scène finale, le seigneur vampire apparaît dans une tenue noire et sobre. Par ces choix, le récit se démarque des récits de vampire traditionnels, en se tenant à distance des effets de manche et de tout clinquant visuel. Cela fait d’autant plus ressortir la façon très formelle dont chaque personnage s’exprime, avec un phrasé parfois un tantinet grandiloquent, un rien empesé, pour un effet théâtral, emprunté, un peu artificiel.



En entamant cette histoire, le lecteur se doute bien de ce au quoi il va au-devant : un vampire ténébreux et immoral, buvant le sang de jeunes femmes faibles et séduisantes, prêt à bondir férocement sur tout homme tentant de l’attaquer. C’est plié d’avance. En effet, dame Marianne est la première victime mordue au cou et sucé sur son lit. Dans un premier temps, Jehan de Rougement ne peut pas croire à l’existence d’une créature telle qu’un vampire, puis il doit se rendre à l’évidence, et il l’accepte, l’époque se prêtant bien aux croyances en des créatures surnaturelles. Seul, il se met alors en route sur le chemin de la vengeance. C’est plié… Pas tout à fait, le lecteur est pris par surprise par un intermède de quatre pages se déroulant en 1933. Puis le récit reprend son chemin bien balisé, mais en réalité pas tout à fait : le regard de Jehan s’est fait plus froid comme si une étincelle de chaleur humaine y faisait défaut, et une séquence révèle l’origine de son mal être. Le vampire ne joue qu’un rôle en arrière-plan, la lutte contre lui servant de révélateur à la nature profonde de Jehan. Arrivé à la fin, le lecteur se rend compte qu’il a voyagé dans un récit aussi sombre que prévu, mais pas de la manière dont il l’avait anticipée. Sa curiosité est aiguisée pour la suite, à la fois intrigué par la lignée des Rougemont, à la fois dubitatif quant aux interjections du vampire qui en appelle à Belzébuth son maître, au risque d’intégrer une dimension démoniaque de pacotille avec marchandage d’âmes au rabais.



La couverture promet un vampire dans la plus pure tradition romantique macabre, avec chemise à jabot et tout le toutim. La narration visuelle s’avère d’un classicisme prévisible, avec des dessins descriptifs finement exécutés. Pourtant, l’investissement de l’artiste dans la représentation des environnements tire la narration visuelle vers le haut, au-dessus des clichés visuels prêts à l’emploi, vidés de toute saveur. Le scénariste se retient de tout miser sur le vampire, focalisant son récit sur le chasseur très humain, et montrant un individu ayant accepté sa part de ténèbres, sans pour autant avoir réussi à se pardonner. Un vague doute subsiste chez le lecteur quant à la direction que prendra la suite, mais sa curiosité est éveillée.
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Lonesome, tome 3 : Les liens du sang

Lonesome fait partie de ces séries qui ont, comme quelques autres, a réussi à essaimer après la parution remarquée d’une série ayant pour protagoniste un certain croque-mort à la belle période de Far West.



Ce (déjà) troisième volume est à l’image des deux précédents : nous avons affaire à du bon, du très bon western ! Sauf que cette fois-ci les choses sont un peu différentes, car comme l’annonçait Les ruffians, nous voici partis pour une enquête dans les rues de New York !



Nous quittons donc l’ouest sauvage pour l’est tout aussi peu civilisé. Ici la ville va remplacer la plaine et un nouveau méchant retiendra toute l’attention. Celui-ci ne surprendra personne puisqu’il a déjà fait quelques apparitions ici et là, que de nombreux indices laissaient place à quelques sous-entendus et que le titre de ce volume en dit long.



Cette surprise n’en sera pas vraiment une et arrivera suffisamment rapidement pour ne pas trop s’appesantir trop longuement dessus. L’action tiendra ici une grande place, tout en laissant suffisamment d’espace pour permettre à l’intrigue de se développer et aux personnages de vivre leur vie.



Un personnage déjà croisé par le passé fera ici une apparition remarquée et sera probablement amené un jouer un grand rôle par la suite. Un passage et la curieuse réaction des intéressés en dit (peut-être) déjà long. La quatrième de couverture nous annonce la couleur avec la promesse d’un affrontement.



L’orientation ésotérique prendra ici une place grandissante. Cette montée en puissance se fait progressivement et justifie plusieurs choix scénaristiques. Si cette orientation suscite beaucoup de questions et autant d’intérêt, elle reste suffisamment dosée pour ne pas être dérouter les lecteurs moins à l’aise avec le genre.



Les dessins sont toujours aussi bons. Il est évident que Yves Swolfs maîtrise son sujet. Le changement de théâtre d’opérations est d’ailleurs plutôt bénéfique. L’ennui n’est jamais au rendez-vous puisque la ville offre de nombreuses opportunités pour placer des séquences intéressantes : rues encombrées, bas-fonds, manoir, zone portuaire…



Les liens du sang est donc un très bon cru, qui donnera envie de lire une suite qui s’annonce très différente et fort prometteuse.
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Lonesome, tome 3 : Les liens du sang

Yves Swolfs est un dessinateur hors pair. il arrive au niveau de Giraud dans Blueberry. l'intrigue est excellente, poignante, prenante, angoissante. certaines scènes rappellent les grands moments des films de westerns spaghetti. il ne manque que la musique d'Ennio Morricone
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