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Critiques de René Louis (99)
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Tristan et Iseult

C'est avec un plaisir qu'on retrouve une fois de plus cette légende de Tristan et Yseult, une histoire de grand amour où les passions n'ont aucun point de chute pour arriver à la raison même au risque de mettre sa vie en danger, la passion domine tout, comme si les deux personnages n'avaient pas un seul moment de réflexion respectif à chacun, tout en eux est ramené à leur amour, un amour toujours embryonnaire, un amour impossible, mais sous la plume de Beroul, on adopte aussi facilement cette passion presque naïve qui a les anime , on partage leurs peines, leur combat pour faire triompher leur amour contre vents et marais même s'il faudrait poursuivre leur amour dans le monde de l'au-delà, ils y sont prêts...
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Tristan et Iseult

L'introduction du livre commence par " Un ouvrage qu'on ne peut pas ne pas avoir lu". Je confirme. Cette histoire est tout simplement exceptionnelle, à un tel point que Roméo et Juliette peuvent aller se rhabiller.



Si le fait que ce soit un roman médiéval rebute, il ne devrait pas. En effet, aujourd'hui, les versions qu'il existe ont été retranscrites en français "moderne", ou au pire, plein de notes de bas de page viennent aider à la compréhension. Ça reste un français malgré tout assez compliqué à lire, mais pour qui sait prendre son temps pour lire saura apprécié cette œuvre à sa juste valeur. Si on butte sur le début, il ne faut pas se démoraliser et craindre de ne rien comprendre, il faut s'accrocher et au bout de 50 pages, on prend le rythme et on rentre dans l'histoire si bien qu'on ne se rend plus vraiment compte de la difficulté de la langue.



J'ai lu plusieurs versions de cette histoire. Tout d'abord, ma première édition proposait une compilation de passages hérités de la tradition orale et composés par un/des anonyme(s). J'ai apprécié de découvrir l'histoire dans son intégralité. C'est avant tout un roman d'amour et de chevalerie, certains moments n'échappent pas aux clichés de ces deux genres. Des dialogues et des situations peuvent paraître incroyablement ringards pour nous lecteurs modernes, mais il ne faut pas oublier que les lecteurs au Moyen Âge, en plus d'être peu nombreux (les taux d'alphabétisation, c'était pas ça ^^), n'avaient pas accès à autant d'histoires que nous. Ce qui à nous paraît déjà vu et trop gros pouvait très bien passer à l'époque. Il est donc très important de remettre ce livre dan son contexte de composition pour l'apprécier ! A part ça, je pense que personne ne devrait se contenter de lire des résumés de cette histoire. Elle est bien trop riche et bien trop captivante pour qu'on puisse comprendre les raisons de son succès sans l'avoir lue en entier.



La deuxième version que j'ai lu était celle de Béroul. J'ai été surprise de découvrir qu'il ne s'agissait pas de l'histoire de Tristan et Iseult dans son intégralité. Elle commence au moment de la rencontre des amants sous l'arbre alors qu'ils savent que le roi les espionne. Comme il manque de nombreux passages qui m'avaient beaucoup plu dans la version "anonyme", j'ai forcément moins accroché avec cette version.



Je vous conseille donc vraiment de lire une version intégrale de cette histoire, peu importe l'édition du moment que vous avez un aperçu du génie de cette grande et tragique histoire d'amour qui m'a transportée. Tristan et Iseult ont été une de mes révélations livresques de 2013 !
Lien : http://mariae-bibliothecula...
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Tristan et Iseult

Tristan et Iseult est une lecture scolaire que j'ai découverte en ce début de ma Seconde. Je suis une grande lectrice et n'avais pas spécialement peur de sortir de ma zone de confort pour ce livre qui est, de plus, très court, mais malheureusement, sans surprise d'ailleurs, je n'ai pas du tout accroché. J'ai beaucoup de mal avec le programme de Seconde en français en ce début d'année : la prof a démarré avec la poésie médiévale et j'avoue que ça ne me passionne absolument pas.

Même si j'étais curieuse de découvrir ce livre écrit il y a tant de temps, ce fut impossible pour moi d'accrocher à l’œuvre. L'écriture ne m'a pas du tout permis d'aimer l'histoire en elle-même, aussi incroyable et tragique fusse t-elle. Non, je n'ai pas aimé, je crois n'empêche que le contraire aurait été étonnant venant d'une ado de quinze ans comme moi qui a l'habitude de lire du young adult et du jeunesse en masse... !



Malheureusement pour moi, cela restera donc une lecture scolaire barbante que je n'ai clairement pas lu avec plaisir... !
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Tristan et Iseult

Catapultés au milieu du récit mythique de Tristan et Iseut, nous ne devrons pas nous attendre à ce que Béroul nous livre une histoire intégrale, depuis son début jusqu’à sa fin. C’est là l’une des premières déconvenues que peut découvrir le lecteur novice, non initié aux subtilités de la littérature médiévale ; les récits, oraux avant d’être manuscrits, font partie d’une tradition qui ne doit rien au copyright et dont chacun peut se faire l’auteur dans le sens médiéval du terme : c’est-à-dire « qui augmentent (en latin, le verbe augere, « augmenter », est apparenté au mot auctor), élaborent et enrichissent un canevas légendaire hérité » (préface de Philippe Walter).





Heureusement, la préface, justement, retrace les grandes lignes de la légende et, en nous rappelant les évènements qui précèdent ceux que nous rapporte Béroul, on peut se faire une idée de ce que nous loupons. On découvre donc Tristan et Iseut dans une mise en scène des plus rusées qui n’est pas sans rappeler les plus audacieuses marivauderies, à savoir : Tristan et Iseut, amoureux fous l’un de l’autre mais d’un amour impossible puisque Madame est épouse du Roi et Monsieur en est le neveu, ont été prévenu qu’un félon avait révélé leur liaison illicite au roi. Pour donner tort à cette mauvaise langue bien informée, Tristan et Iseut décident de mettre en scène une entrevue, faisant en sorte que le roi en soit informé. Ne se doutant pas que celui-ci viendra les espionner pour confirmer ses soupçons, ils simulent une scène de déconvenue qui rassurera le roi quant aux sentiments que lui voue son épouse. Et ainsi de suite, l’histoire se poursuit sur une trame qui ne déviera guère de celle-ci. Un félon prévient le roi de quelque entrevue amoureuse volée aux lèvres de Tristan ou d’Iseut, le roi décide d’avoir le cœur net, Tristan et Iseut se dépatouillent comme de possible, parfois avec succès, mais rencontrant aussi l’échec, brodant autour de cette liaison amoureuse un va-et-vient qui s’étend du soupçon à la confiance, de la satisfaction à la frustration, de la punition au pardon. La vie entière autour de ces trois personnages principaux semble consacrée exclusivement à suivre les dénouements d’une relation triangulaire plus alambiquée que n’aurait pu l’imaginer n’importe quel petit roman de la collection Harlequin…





Là où Tristan et Iseut se distingue (heureusement !) de la collection de livres à l’eau-de-rose, c’est dans l’origine surprenante de cet amour indéfectible qui lie les deux amants. Avec une pointe d’accent britannique –l’histoire se passe après tout aux Cornouailles- on désignera comme coupable : a lovedrink, philtre d’amour dont les effets sont toutefois limités à trois ans pour Béroul, mais dont ceux-ci seront éternels pour d’autres contributeurs médiévaux de la légende comme Thomas d’Angleterre. Tristan et Iseut en sont bien conscients et se lamentent parfois des malheurs qu’ils subissent à cause de ce simple philtre d’amour, avalé à leur insu.





« Seigneur, par le Dieu tout-puissant, il ne m’aime et je ne l’aime qu’à cause d’un breuvage que j’ai bu et qu’il a bu. Voilà notre péché ! »





On découvre également d’autres éléments burlesques que jamais aucun roman de la collection Harlequin n’oserait faire paraître : des scènes de meurtre si cruelles qu’elles en deviennent tordantes, une violence qui se déchaîne subitement puis se calme aussitôt, une franchise qui dépasse toute hiérarchie et un érotisme grivois bien caché derrière tout cela.





« La flèche part si vite que Godoïne ne peut l’éviter. Elle se plante en plein dans son œil, traverse son crâne et sa cervelle. L’émerillon et l’hirondelle n’atteignent pas la moitié de cette vitesse. La flèche n’aurait pas traversé plus vite une pomme blette. L’homme tombe, heurte un pilier et ne remue plus ni les bras ni les jambes. »





Et puis le récit de Béroul s’interrompt aussi brusquement qu’il avait commencé. Petites notes en fin de texte pour nous évoquer rapidement les suites rapportées par d’autres auteurs, afin de nous mettre l’eau à la bouche et de nous donner envie d’en savoir plus…







Que dire de Tristan et Iseut sinon que la lecture entière de cette légende nécessite de procéder à l’accumulation de plusieurs volumes d’auteurs différents, sous peine de n’en avoir qu’une connaissance lacunaire. Pour en apprécier la lecture, sans doute faut-il se mettre à la place d’un lettré médiéval qui dégusterait le texte moins pour son intrigue saugrenue que pour ce que ses différents auteurs et ce que sa symbolique peuvent révéler sur une époque et une région. Tout un public d’auditeurs qui se réunit autour de quelques auteurs dans le périmètre défini d’une région –n’est-ce pas l’image d’une cohésion au Moyen Âge aussi spectaculaire que celle qui permet aujourd’hui de réunir plus d’un million de spectateurs autour d’un prime-time de la Star Académie ? A bon entendeur…
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Tristan et Iseult

Un récit d'amour fatal qui prend sa source dans les légendes celtiques. Dès le IX ème siècle, les conteurs irlandais racontaient l'histoire du philtre d'amour qui enchaînait les amants l'un à l'autre. Tristan est le chevalier "triste" conduit par le destin. Un conteur d'origine normande, Béroul, écrit ce récit vers 1160.

L'un des romans les plus célèbres du Moyen-Age.

Une oeuvre éternelle...
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Tristan et Iseult

Jusqu'à présent, je n'avais pas vraiment eu envie de découvrir cette mythique histoire d'amour. J'en avais entendu quelques brides, forcément, mais personnellement, ce n'est pas le genre de lecture qui me fait vibrer... Mais bon, comme il faisait parti des baby-challenges Romance et Classique de Livraddict et que j'aime bien découvrir des choses que je connais mal, je me suis lancée dans cette lecture. Ah, et puis, par coïncidence, je peux l'intégrer à mes lectures de la session titre féminin du challenge Jacques a dit de Metaphorebookaddict.



Personnellement, je me suis sentie un peu perdue au début de ma lecture : on rentre directement par l'action du coup, on ne sait pas très bien ce qu'il se passe, qui sont les différents personnages (d'un autre côté c'était peut-être mentionner dans la préface que je n'ai pas lu... *sifflote*)... En fait, il me semble que dans cette édition, l'histoire commence au début de la fin : on ne découvre par l'épisode des filtres d'amour (mais on y fait allusion), on ne découvre pas la naissance de cet amour.

Je dois dire que j'ai été un peu déçue par cet aspect de l'histoire : la découvrant tout juste, je suis un peu restée sur ma faim. D'un autre côté, comme je le disais plus tôt, si j'avais lu la préface, peut-être qu'il en aurait été différent (mais de toute façon, ça n'aurait pas été romancé, du coup, ça ne change pas grand chose...).



Iseut, Tristan et Marc m'ont beaucoup plu. J'ai notamment beaucoup apprécié la force du destin entre Iseut et Tristan : elle est vraiment horrible cette histoire de filtre d'amour puisque si ils ne l'avaient pas bu, tout aurait été différent et ils n'auraient surement pas été aussi malheureux...

Marc en soit, n'est pas spécialement sympathique, mais il m'a touché à de nombreuses reprises. Notamment dans l'épisode de la forêt, quand il retrouve le couple et qu'il décide de les laisser en paix pour cette fois-ci. En soit, sa décision est assez perverse mais j'ai été soulagée qu'il choisisse celle-ci et pas une autre plus funèbre.



J'ai trouvé l'écriture de Béroul très agréable et assez facile à lire. Même si le vocabulaire n'est pas forcément le plus utilisé de nos jours, on sent la fable orale qui se cache derrière : le langage se révèle plutôt simple et l'histoire est assez facile à lire.

Une histoire à découvrir.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Tristan et Iseult

Historien, philologue et archéologue, René Louis signe là un très beau texte, qui comme il le dit lui-même "n'est pas une oeuvre d'érudition ni une entreprise proprement scientifique". C'est une reconstitution en français moderne, du roman médiéval de Tristan et Iseult qu'il a voulu accessible au grand public. D'autres textes existent, beaucoup plus connus je crois. Pour ma part je n'ai lu que celui-ci, et j'ai été sous le charme de cette histoire d'amour intemporelle et de la plume de René Louis.



A lire et relire pour la force et le tragique de ce récit d'amour, la beauté de la langue ou pour connaître tout simplement cette légende qui appartient à notre patrimoine culturel et littéraire.
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Tristan et Iseult

Une très agréable surprise que cette lecture de la célèbre légende de Tristan et Iseult, dont j'ai lu la traduction en français moderne de René Louis.

Tout le monde connaît cette légende dans ses grandes lignes : celle de deux amants, soumis à l'amour éperdu qu'ils se portent. J'ai beaucoup aimé découvrir ici l'ensemble du récit, notamment la figure de Tristan, comme valeureux chevalier, ne reculant devant aucun danger pour accomplir son devoir ou sauver l'honneur des gens qu'il estime. Mais aussi la rencontre de Tristan et Iseult, les ruses auxquelles ils échappent, les tourments que leur inflige leur amour, sans qu'ils puissent renoncer l'un à l'autre.

Lorsque je lis de la littérature médiévale, je débute toujours la lecture avec appréhension, ayant peur de ne pas réussir à m'imprégner de l'histoire. A chaque fois pourtant, j'ai fini ces textes en les ayant beaucoup apprécié. C'est également le cas ici, d'autant plus que la traduction de René Louis est très fluide : dès le premier chapitre, j'étais entièrement plongée dans cette histoire et les pages ont défilé jusqu'au dénouement.

Je suis donc ravie d'avoir pris le temps de découvrir Tristan et Iseult. A noter également que l'édition Livre de poche est accompagnée de Notes et commentaires à la fin de l'ouvrage qui approfondissent l'histoire de cette légende.
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Tristan et Iseult

Un roman d'amour INCONTOURNABLE !

Une magnifique histoire portée par les deux personnages principaux, Tristan et Iseult, amants cachés mais finalement retrouvés puis reniés...



Je vous conseille de regarder le film avec James Franco et Sophia Miles !



A lire !
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Tristan et Iseult

Une relecture, la première datant d'un temps qui me semble si loin... il y a 30 ans.

Je me souviens que j'avais été subjuguée par cette passion entre 2 êtres.

La littérature médiévale peut faire peur sur plusieurs plans. Les nombreuses versions de ce récit permettent de moins appréhender cette lecture.

Tristan et Iseult, c'est l'amour éperdu entre 2 personnes.
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Tristan et Iseult

Tristan est missionné par son roi pour ramener sa future femme à lui. Mais Iseult qui n'est pas pour ce mariage arrangé décide de boire un élixir qui la rendra amoureuse. Hélas l'amour a choisi sa destination et ce n'est pas le coeur du roi.



Une histoire qui nous rappelle que l'amour se choisit et ne s'impose pas.



très belle histoire qui pourrait encore faire écho aujourd'hui.
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Tristan et Iseult

« Je serai heureux si cette interprétation nouvelle de la légende pouvait restituer aux lecteurs d’aujourd’hui une image plus fidèle de ce conte primitif, tout imprégné de traditions celtiques, où l’intrépide Iseult, conduisant le jeu, soumettait le fier Tristan par la force de la magie et le liait pour jamais à son propre destin ».



René Louis retire des mêmes anciens textes utilisés par son illustre maître, Joseph Bédier, une toute autre essence qui sublime le tragique de la mythique histoire de Tristan & Iseult, la fomentatrice qui aura raison du plus preux chevalier de la Table Ronde par caprice.

« Si je n’ai pas dit à tous ce qu’ils eussent souhaité, je l’ai dit du moins le mieux que j’ai pu et j’ai dit la vérité pure autant que j’ai pu la connaître. » La vérité pure de René Louis peut ne pas être l’image la plus fidèle de l’antique légende, elle est celle qui aura eu raison de mon cœur.

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Tristan et Iseult

Je ne dédaigne pas, en littérature médiévale, aborder d'autres rivages que ceux de la légende arthurienne, même si ces derniers demeurent pour moi les plus beaux et de loin. Néanmoins, il est une histoire qui peut prétendre défier l'épopée d'Arthur: celle de Tristan et Iseult dont la grâce déchirante nous offre des pages sublimes, qu'elle qu'en soient les interprétations.

Il n'y a pas qu'une version de Tristan et Iseult et le récit que nous connaissons tous s'enracine dans de multiples traditions dont il est la synthèse.

Une gwerz bretonne du IX°siècle chante déjà la passions des amoureux cornouaillais et se serait inspirée pour ce faire de légendes celtiques très anciennes voire archaïques, de mythes irlandais et gallois. Le XII°siècle en donne ensuite ses versions, qui, si elles se parent des oripeaux brillants de l'amour courtois lui font perdre un peu de ses brumes et de son souffle. Le normand Béroul rédige la sienne -qui demeure fameuse- vers 1170, Thomas d'Angleterre s'y emploie cinq ans plus tard suivi de près par Marie de France, Eilhart von Oberge ou Strassurd. D'autres encore suivront qui conserveront de la légende sa trame originelle tout en y injectant un peu de leur époque... et c'est aussi cela: ses multiples réécritures qui confèrent à ce récit son immortalité...

Au XX°siècle, on doit à Joseph Bédier d'avoir reconstitué une version complète de l'histoire à partir des textes connus et de fragments divers et anonymes. A lui aussi le soin de lier ensemble les pièces du puzzle.

L'histoire des deux amants de Cornouailles est donc un diamant brut que les siècles ont enchâssé dans des gangues successives, cohérentes. Si on les dépouille, si on les arrache, si on cherche la pureté du fond derrière les volutes, que trouve t-on? On y reconnait, intacte, une histoire somme toute pas si compliquée bien que tourmentée.

La passion sous l'amour courtois.

La sorcellerie et la cruauté derrière la mer d'azur.

La beauté derrière la joliesse.

Le poids du destin plus fort que la main de dieu.

Voici ce qu'elle révèle l'histoire ainsi déshabillée, offerte, si on prend le temps de la bien lire et mise en mots comme jamais auparavant (et ça!). Mais après tout, qu'importe qu'on la préfère vêtue de soie ou dénudée cette histoire... Elle demeure ce qu'on fait d'elle depuis toujours, Tristan et Iseult seront toujours des amants magnifiques et ce quelle que soit leur apparence, desquels la passion et la mort auront raison, desquels aussi l'amour décuplera le feu. Ils seront toujours les premiers amoureux maudits, riche de leur malédiction et c'est sublime.

L'histoire des bardes et des poètes commence par les noces du roi Rivalen avec Blanchefleur (Bleunwenn) , la soeur de Marc (ou Marc'h), souverain de Cornouailles. C'est un mariage d'amour mais le bonheur est fragile: Rivalen ne tarde pas à quitter son épouse pour guerroyer. Il périt avant même que Blanchefleur n'ait mis au monde leur fils. L'enfant né dans le chagrin s'appellera Tristan. L'histoire ne dit pas combien furent déchirants les sanglots de l'enfant né sans père et dont la mère mourut juste après lui avoir donné le jour. Passant des mains de Rohalt à celles de l'écuyer Gorvenal, Tristan sera ensuite recueilli pas son oncle Marc qui l'aime comme un fils. En ce temps là, les Cornouailles devait un lourd tribut à l'Irlande auquel Tristan, devenu beau et fort, veut mettre en fin. Il aborde les côtes de la verte Irlande où son histoire s'emballe.Blessé par l'épée empoisonné d'un géant sanguinaire il ne doit son salut qu'aux talents de guérisseuse d'une princesse irlandaise. La belle Iseult -car c'est elle- est bientôt choisi pour devenir l'épouse du roi Marc, en gage de réconciliation entre les deux royaumes. Parfois, les événements ne tiennent qu'à un fil...ou à cheveu (d'or). Marc confie à son neveu -il lui fait pleinement confiance- le soin d'escorter sa future reine de son île à la Grande-Bretagne. De son côté, la mère de l'épousée, inquiète pour sa fille, avait concocté et remis à la servante d'Iseult un philtre destiné aux futurs époux, philtre puissant qui devait faire naître en eux un fol amour, au point de rendre fatale la moindre séparation. le breuvage épanchera par erreur la soif de Tristan et Iseult pendant leur voyage en mer et les liera plus étroitement qu'il n'est possible de le croire. Mais cet amour est impossible et interdit et s'il offre aux amants éperdus d'ineffables joies, il leur fera aussi don d'intolérables souffrances, puisqu'ils ne veulent pas y renoncer. Les histoires d'amour finissent mal en général... mais avant son dénouement "Tristan et Iseult" nous réserve des passages extraordinaires, inoubliables: la fuite en forêt, la chasse, l'épée plantée entre les deux amants, les lépreux, l'eau hardie, la souffrance et la naïveté du roi Marc, la cachette dans l'arbre, l'ordalie d'Iseult... et ce jardin, et cette chambre dans laquelle coule une rivière! Tant d'épisodes fameux, marquants, forts comme dans un roman d'aventures et surtout comme autant de bijoux offerts à la légende pour qu'on la regarde encore et encore, même après des siècles et des siècles.



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Tristan et Iseult

Edition Librio par Pierre Dalle Nogare

Cette édition est celle par laquelle j'ai entrepris la relecture de ce mythe arthurien. Une soixantaine de pages au style obscur qui m'ont laissé perplexe tant cette version ne me paraît pas du tout adaptée à un public de 5ème, comme c'est prévu. C'est loin d'être illisible mais pas non plus si accessible que ça. En refermant le livre, j'ai eu l'impression d'avoir loupé des éléments, de n'être pas allé au fond du récit. D'où mon retour en librairie...



Edition Le Livre de Poche par René Louis

Après une longue comparaison entre les autres éditions disponibles, j'ai opté pour celle travaillée par René Louis. Bien plus longue certes mais également le résultat d'un véritable travail d'adaptation et de modernisation. Le texte a été retravaillé aussi bien dans le fond que dans la forme, sur la base de plusieurs versions anciennes. C'est un texte plus complet qui ressort alors, plus cohérent, mieux structuré et ne prêtant plus à confusion, notamment concernant les différentes Iseult ou l'ingestion de la potion.



D'une version à l'autre, cet amour légendaire prend des tournures opposées. Si j'adhérais peu à la première, la seconde m'a beaucoup plus convaincu malgré une petite lassitude face à ce va-et-vient perpétuel, entre les deux amants qui ne cessent jamais de s'unir et se désunir, trop redondant. Et pourtant, j'ai apprécié redécouvrir cette histoire où le roi Arthur joue les guest-stars, où les dragons et les géants foulaient encore le monde et où des inspirations antiques transparaissent à l'image de la couleur des voiles blanches ou noires devant traduire le choix d'Iseult alors que Tristan se meurt.



Challenge MULTI-DÉFIS 2019 : Un roman avec deux prénoms dans le titre
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Tristan et Iseult

Vous voulez de l'amour (à mort), du suspens, une histoire à rebondissements ?

Tristan et Iseult est fait pour vous !

D'une incroyable modernité, ce récit relate l'histoire d'un preux et noble héros du Moyen-Âge, contraint par magie, puis par passion, d'aimer la plus belle princesse d'Irlande, un peu magicienne, promise à son oncle.

Tristan et Iseult vont s'aimer de manière interdite, sensuelle. Pour vivre leur amour, ils vont duper jusqu'au grand roi Arthur, renoncer à l'Honneur, prêter un faux serment devant Dieu, vivre pauvres dans la forêt.

Chaque (court) chapitre relance l'intrigue. Tout est fait pour que les amants s'aiment : de passion d'abord, puis, après 3 ans comme si l'ancêtre de Beigbeder y avait mis la patte, d'amour profond.

Tout s'oppose à leur amour : l'adultère, les barons félons et jaloux, le nain voyant, la religion et enfin, l'épouse bafouée.

Tous les ingrédients d'un feuilleton à suspens sont là : amour, pouvoir, jalousie.

Le personnage d'Iseult, jeune femme déçue par un mariage forcé avec un roi plus âgé, qui assume son désir pour un jeune homme viril, est fascinant. On est entre le XIIe et XIIIe siècle, et cette femme est prête à renoncer au pouvoir, à la richesse, à l'Honneur même, à être parjure, au confort, pour vivre finalement son choix.

C'est d'un féminisme, de plus en plus bafoué, que nous aimerions voir remis à l'honneur aujourd'hui !

Tristan et Iseult emprunte beaucoup de codes mythologiques voire évangéliques. L'histoire est elle-même inspiratrice de nombreuses histoires d'amour, à commencer par Roméo et Juliette.

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Tristan et Iseult

Lu il y a environ 15 ans pour la première fois, je gardais de cette histoire un fort souvenir emprunt d'émotion. Pourtant, difficile d'en évoquer les détails… D'ailleurs, je ne me souvenais pas à quel point Iseult pouvait se montrer cruelle, orgueilleuse et bornée. En revanche, une scène en particulier m'avait marquée, celle du serment ambigu de la Reine et du lépreux qui la porte sur son dos. Une ruse bien ficelée qui m'avait laissée pensive… Que de filouteries au sein de ce roman !



Il est vrai qu'en comparaison, Roméo et Juliette feraient presque pâles figures. Tristan le vaillant et Iseult la belle, s'aiment, envers et contre tous, et ne semblent souffrir d'aucun regret ni remords. C'est en ingurgitant un philtre d'amour puissant que naît leur passion dévorante. Un attachement qui les place dans une situation illégitime et leur fait encourir de grands dangers. Mais nos tourtereaux ont l'esprit aiguisé et ils parviennent, grâce aux coups du sort bienheureux ou par ruses, à se sortir de ces situations compliquées et délicates. Durant trois années, ils échappent aux pires manigances et défient même la mort ! Mais ne dit-on pas que l'Amour dure 3 ans justement ?



Finalement, les effets du philtre se dissolvent et la Raison leur revient quelque peu. Ils ne peuvent vivre plus longtemps comme des parias, la place d'Iseult la Reine est aux côtés de son Roi et Tristan doit la lui rendre avec honneur. Mais loin de s'étioler, leur amour perdure, au-delà des mers, de la distance et du temps, qui s'écoule cruellement.



Un amour passion, un amour dévorant, un amour maudit.



Un grand classique du Moyen-Âge que je conseille.



Challenge Multi-Défis 2023

Challenge ABC 2022-2023



~ RELECTURE ~
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Tristan et Iseult

- Psychanalytique : Un jeune garçon enlève à la figure paternelle une figure maternelle idéalisée, afin de nourrir avec elle un amour platonique ; amour qui ne peut durer plus de trois ans, âge où le petit enfant, déjà, prend conscience de sa propre identité et où, pour affirmer celle-ci, il doit se détacher physiquement des figures parentales. Trois ans au bout desquels, les deux fugitifs reviennent d’eux-mêmes au bercail, dominé par cette figure paternelle qui ne sait se placer ni du côté des bons ni du côté des gentils. La figure maternelle ne s'en trouve nullement entachée ; moyennant quoi, le jeune garçon se doit de s’éloigner un temps au moins, du nid conjugal, afin de voler de ses propres ailes.



- Historique : Cette légende ne nous étant parvenue que par bribes,elle permet d’obtenir des informations précieuses concernant les habitudes chevaleresques et seigneuriales médiévales. En effet, n’y apprend-on pas, par exemple, à quel point le chevalier est redevable devant sont seigneur, à quel point ce dernier, tout puissant, il est vrai sur ses terres, n’en subissait pas moins les pressions alentours. Nous constatons également que la lecture reste encore réservée à une élite et que, même les seigneurs en sont privés. Enfin, nous constatons également que la période médiévale est la période charnière durant laquelle la chrétienneté s'affirme en France au peuple complet.



- Mysogine : Ce Béroul fut une femme, c'est une évidence ! Pareils machination, suspicion et détournement n'ont pu être imaginés que par une pauvre femelle égarée du troupeau. Voyez avec quelle brio elle se tire des situations les plus scabreuses, perdurant à se coucher dans la fange, seul être capable d'autant de félonie et de tromperie, incapable de respecter les serments et les promesses faites devant dieu !



- Littéraire : Tous les ingrédients médiévaux sont ici enchevêtrés, assurant à cette version de Béroul, un succés qui ne sera jamais démenti : de l’amour, pas si courtois que ça…, de l’action (joutes, enlèvements et meurtres), du rire (l’épisode des méchants s’embourbant avec les chevaux), de la morale (les méchants sont punis et les gentils, après avoir subi bien des épreuves, peuvent vivre enfin en paix)… on sent ici les prémices de la vraie littérature, qui trouve ses sources dans un moyen-êge fantastique

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Tristan et Iseult

C'est triste de faire ce constat : mais je suis restée complétement hermétique à cette histoire... Certes, l'histoire d'amour de Tristan et Iseult en est une très belle... histoire d'un amour qui veut aller au-delà de tout... Le cadre aussi est juste majestueux... la mer, l'Irlande, la Cournouailles et le côté fantaisiste et fantastique qu'il nous rappelle... Mais bon... j'ai eu l'impression que l'écriture me laissait de côté, ne m’immergeait pas dans l'histoire... Je suis restée à l'écart, et c'est bien dommage...
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Tristan et Iseult

J'ai particulièrement apprécié cette version de la célèbre histoire. Il faut indéniablement lire ce récit au moins une fois dans sa vie, histoire tragique et touchante qui marque l'imaginaire.
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Tristan et Iseult

L'une des plus belles histoires d'amour du monde littéraire !
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