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Citations de Éric Neuhoff (145)


Malgré ce qu’elle pensait, c’était une fille qui avait des seins. On dit aussi qu’elle lit dans les lignes de la main. Je la regardai s’asseoir et trouvai qu’elle avait un beau cul. Moins bien que Laetitia. Sa jupe de velours lui allait bien. Je suis à un âge où l’on n’est pas difficile. J’ignore ce qui s’est passé entre Philippe et Florence, mais ils ne se sont pas adressé la parole. Ils sont chiants. Pour gâcher un repas, je vous conseille ces deux-là. Philippe n’a rien avalé.
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Les filles qui ont de grandes bouches sont des inconscientes. Avant de tomber amoureux d’elles, il faut appeler le Samu. Philippe avait mal aux dents. Ses gencives saignaient. Il disait que l’alcool n’y était pour rien. Il se mit à imiter Johnny Hallyday. Il connaît par cœur les chansons de Johnny. Une fois de plus, je regrettai l’absence de juke-box. Il était l’heure d’aller déjeuner.
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D’abord, c’est idiot d’écrire aux filles. On se retrouve toujours comme un con, après. La preuve. Dans un sens, j’aurais été curieux de lire ce que Xavier pouvait raconter à Sylvie. Des missives enflammées, le connaissant. Xavier, derrière ses allures de gros dur. C’était ça qui l’ennuyait, en fait, qu’elle les fasse lire autour d’elle, au Mirail. Il y a longtemps que je n’ai pas mis les pieds chez Xavier, dans son studio de la rue des Paradou. Garde-t-il cette immense photo de Sylvie au-dessus de son lit ? Elle a été prise à Pampelune, il y a deux ans, pendant la féria. Sylvie avait une chemise Oxford déboutonnée, un collier de perles à un rang et le regard perdu dans le vague. Elle mâchouillait un brin d’herbe en noir et blanc.
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Bientôt, les femmes ne nous feront plus rêver. Drôle de spectacle que cette salle remplie de pupitres. Un mélange de bonnes sœurs et d’institutrices. Elles ont des idées sur Émile Zola, s’intéressent aux remous de la Convention, se couchent tôt. Quand je pense qu’elles trouveront des types pour les épouser, leur faire des enfants. Brrr. Est-ce qu’elles sont toujours pucelles ?
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Cette nuit, j’ai rêvé de Laetitia. Elle passait devant nous vêtue d’une simple veste de tailleur, sans rien en bas. Elle s’en apercevait et se mettait à rougir. Pour placer sa main devant sa bouche, elle avait le même geste que dans la vie.
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J’aurais préféré ne pas rester là. On ne sait jamais, avec Édouard. Ce qu’il va inventer. Il a tapé à une vitre. Une grosse brune en robe de chambre transparente a levé les yeux sur nous, très très lentement. C’était un regard qui traînait les pieds. Elle n’en avait rien à foutre. Elle s’est fendue d’un sourire. Il lui manquait une dent. Sa bouche était luisante de rouge, une couche épaisse comme ça. Édouard a demandé combien, en détachant soigneusement les syllabes pour que la pute puisse lire sur ses lèvres.
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Dans ces endroits-là, les passants n’aiment pas qu’on les photographie. Ils ont des trucs à se reprocher, des silhouettes de marché noir. Ils ne devraient pas être là. Ils se cachent dans la foule. Et aucun flic à l’horizon. Au bout d’un moment, Patrick n’eut plus de pellicule. Édouard était monté dans le grand huit. Il nous avait traités de tous les noms parce qu’on ne l’avait pas suivi.
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Nous avions téléphoné à des tas de filles. Aucune n’était libre. Une mère nous avait raccroché au nez. Nous étions bien seuls. Ça commençait à suffire. Souvent, je pense à écrire un livre intitulé Les Hommes sans femmes. Ou Les Hommes entre eux. À petites doses, la chasteté a son charme. À la longue, elle ennuie. Toutes les choses auxquelles on pense sans arrêt sont ennuyeuses.
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C’était touchant. Un jour, ces gens-là divorceraient. Des cris résonneraient dans ce salon où nous prenions nos aises. Torts réciproques, on dit comme ça, je crois, quand les choses se passent convenablement entre les époux. Le cognac était de marque. La télévision était allumée, sans le son, à cause des enfants. Monica Vitti errait sur une île déserte. Le vent battait ses cheveux, les lui plaquait sur le visage. De toute façon, c’était un film où le dialogue était réduit au strict minimum.
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Elle a des jambes interminables et une drôle de coiffure à la Louise Brooks. Enfin, d’après les photos. Loulou est un film qui manque à ma culture. Dans dix ans, Véronique aura un cul énorme.
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Les médecins sont des gens bien. Ils sont riches, travaillent beaucoup et ne sont jamais là. C’est agréable, le week-end, d’avoir ce grand salon vide à sa disposition. Les fenêtres donnent sur un jardin. Les canapés sont en cuir. Renverser son verre dessus ne constitue pas une maladresse d’une extrême gravité.
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Je contemple le numéro de Laetitia. Je l’ai recopié au dos du Nouvel Observateur dans lequel Jean-Louis Bory parle de Barry Lyndon. J’ai voulu l’apprendre par cœur : je n’ai pas la mémoire des chiffres. Au vrai, j’ai horreur de téléphoner. Je ne reconnais jamais les voix. J’oublie de dire bonjour. Je dis monsieur aux dames. À plusieurs reprises, j’ai soulevé le combiné – le temps d’entendre la tonalité – pour le remettre en place. C’est idiot. Si Laetitia est en train de m’appeler, ça va sonner occupé. Mais Laetitia ne téléphone pas. Du moins, pas à moi. Elle ne m’a pas donné son numéro. Il doit y avoir une raison.
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Les histoires de Florence. On a l’habitude. Elle a l’air d’avoir l’âge de sa mère : sa mère fait terriblement jeune. Elles s’échangent les vêtements. C’est idiot de se moquer de Florence. Il faut avoir son numéro de téléphone dans son carnet. Florence ne dit jamais non. Xavier l’a eue, Édouard aussi. Patrick, je ne suis pas sûr, mais ça se pourrait. Il n’y a que moi. Par moments, cela me désole. Qu’est-ce que je m’imaginais ? Que les filles moches étaient plus dociles que les autres ? Florence est déprimée. Elle trouve qu’elle n’a pas assez de poitrine. « Regarde, non mais regarde ! » fait-elle en écartant les pans de son chemisier. Ils ne sont pas si petits que ça. Les seins de Florence ne sont pas mon principal sujet d’inquiétude. Elle est persuadée que la bière les fait pousser. Il y a des canettes plein son frigo. Tout ça pour dire que Florence a donné elle aussi une soirée et que j’ai la gueule de bois.
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J’ai perdu mon pucelage avec une infirmière espagnole qui était plus âgée que moi. Je n’ai rien appris de plus. En gros, une bonne chose de faite. L’épisode m’aurait plutôt fait rire. Je ne savais pas qu’il fallait attendre. Il m’arrive d’être sérieux. Le genre dont les femmes diront un jour ou l’autre : « Comme il est ennuyeux ! » J’ignore pourquoi en italien il y a deux v à avventura. Je n’ai pas de voiture. Je suis passé en khâgne de justesse. Je n’ai pas eu le temps de regretter l’internat.
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Nous sommes tous plus ou moins amoureux de Laetitia Hèze. À Toulouse, être amoureux d’elle est un sport assez répandu. Patrick, ça n’est pas la même chose. Il ne plaisante pas avec ça. Laetitia a des taches de rousseur. Je parle de celles qu’elle a sur les bras. Ailleurs, je ne sais pas. Il faudrait aussi décrire les fesses de Laetitia. Pour aller vite, elle a un beau cul. Entre nous, nous disons les « hanches de Laetitia ». Jusqu’à la taille, elle est fichue comme une petite cuillère. Si elle met un blue-jean, c’est la mort, carrément. Des loups de Tex Avery, voilà ce que nous sommes.
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Hier, le prof de philo nous a dit : « Je ne vous interdis pas de lire du Sartre. » Il a ajouté que Sartre était un Gide déplacé de son contexte et qui aurait résolu son homosexualité. Sartre pédé, ça serait une nouveauté. Je me demande encore comment j’ai pu atterrir dans cette khâgne. Ça n’est pas possible. Un beau matin, on va me taper gentiment sur l’épaule : « Allez, mon vieux, ça y est, vous êtes repéré. Dégagez. » Bon, je sais : Pierre-de-Fermat n’est pas Louis-le-Grand. Pendant quinze ans, pas un seul reçu à Normale. Ça n’est pas avec moi que la tendance va s’inverser.
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Je déteste le whisky. Mais c’est le seul alcool qui me rende malade aussi vite. L’alcool doit être infect et faire dégobiller, sinon ça ne vaut pas le coup. Finalement, Véronique nous a suivis. Elle s’est fait un peu prier. Elle sait qu’une fille est très utile lorsqu’on arrive dans une boîte de nuit. Elle a retrouvé Pauline. Véronique appartient à cette catégorie de personnes qui retrouvent toujours quelqu’un. C’est tuant. Elle boit son whisky à lentes gorgées, en fermant les yeux. Pas une grimace. Imperturbable est un adjectif qui a été inventé pour elle.
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Si je n’avais pas peur du ridicule, je dirais que ses grains de beauté sur la joue sont émouvants. Dans les livres, les filles ont toutes quelque chose d’émouvant. Dans la réalité, on a simplement envie de les sauter.
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Il n'y avait plus moyen de vivre avec cet amour mort entre nous, comme le cadavre blafard d'un enfant noyé.
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Ecarter les cuisses pour un type devant qui on est déjà obligée d'ouvrir la bouche a quelque chose de redondant.
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