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Le Seigneur des Anneaux - Intégrale

Une chose qui résume pour mieux mieux que tout l'immense gouffre qui sépare le livre de l'adaptation en film (malgré ses mérites) : la bataille du Gouffre de Helm, qui occupe à peu près deux heures du film "Les Deux Tours" ne dure en réalité, dans le livre, que... (faites vos pronostics !)... (suspense)... 10 pages. 10 pauvres pages. Non, Tolkien n'est pas un auteur qui nous seulement nous "parler de rois, de batailles et d'éléphants" – comme pourraient nous le faire penser les films. C'est un conteur, un poète, un promeneur. Le Seigneur des Anneaux est avant tout une randonnée, une grande promenade émerveillée dans un monde de chants, de légendes et de veillées entre amis, dans les pubs ou en pleine nature. Certes, cet aspect-là est moins vendeur que des elfes en armure et grandes épées. Mais c'est le Tolkien intime, que j'aime, et qui se dévoile uniquement à la lecture de son oeuvre.
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1984

J'ai abordé ce livre avec l'idée en tête que c'était un chef d'œuvre. Et c'est peut-être là mon erreur : j'en attendais trop. Quelle déception.



Loin d'être intemporel, le récit devait certainement avoir une résonance tout à fait différente lors de sa parution et dans les quelques décennies suivantes. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et le contexte géopolitique mondial étant ce qu'il est, la description de cette société cauchemardesque, sordide, et ô combien improbable ne tient pas debout. Beaucoup y voient le génie visionnaire, pour ma part je n'ai pas vu le rapport, mais alors pas du tout ! L'allusion à peine déguisée à l'URSS, forcément très présent dans les mémoires à l'époque où le roman est écrit, est bien creuse...



J'attendais un conte philosophique, un thriller psychologique, une "Masterpiece". Mais je n'ai finalement trouvé qu'un roman sombre, voire franchement glauque, que je ne conseille pas à un lecteur aux prises avec une déprime hivernale par exemple (c'est un coup à se foutre en l'air...). Il règne une ambiance tragique, fataliste, d'une platitude absolue. Seul le passage avec Julia dénote d'un peu d'humanité, sans pour autant m'enthousiasmer le moins du monde.

Et je ne parle même pas des allusions récurrentes au "neoparler/novlangue" - certainement très difficile à traduire mais je n'incrimine pas la traduction. Pour en avoir testé deux différentes, il semblerait que le problème ne vienne pas de là. Je trouve les concepts abstraits, trop détaillés et pourtant non moins obscurs. L'oligarchie qui règne dans ce monde contrôle tout, à l'extrême, mais à quelles fins ? L'argent ? La gloire ? L'amour ? Rien de tout cela. Le pouvoir pour le pouvoir ? Sur qui ? Des humains abrutis manipulés ? Mais quel intérêt ? Qui y gagne quoi ? Je n'ai absolument pas saisi ce qu'il fallait visiblement lire entre les lignes. Je n'ai pas trouvé le parallèle avec des systèmes totalitaires passés ou présents très convaincants, voire pas du tout. J'attendais d'être secouée dans mes certitudes, plongée dans des réflexions métaphysiques étonnantes qui auraient pu me donner à méditer sur la vie. Que nenni.

Arrivée au terme de ce récit, j'étais soulagée que cela se termine. En résumé : une lente agonie.
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Le Seigneur des Anneaux - Intégrale

Oh toi lecteur.trice qui t'apprète à entreprendre le récit du Seigneur des anneaux, sache qu'il sera long et lent comme le fut le voyage de Frodo et de ses amis ! Comme eux, je l'espère, tu laisseras quelque chose derrière toi pour en revenir changé.e à jamais !



Heu... je crois que le temps passé à relire Le Seigneur des anneaux m'a rendu un (tout petit) peu trop emphatique mais, pour ma défense, je dirais que la faute en revient à Daniel Lauzon car sa magnifique traduction a redonné toute sa flamboyance au texte de Tolkien :



"Mais voici ! au zénith de la gloire du roi, son bouclier d'or s'assombrit soudain. La nouvelle aurore se voila dans le ciel. L'obscurité tomba autour de lui. Les chevaux se cabrèrent et hennirent. Les hommes, jetés à bas de la selle, se traînaient sur le sol."



Le même passage traduit par Francis Ledoux :

"Mais voilà que soudain, au milieu de la gloire du roi, son bouclier doré se ternit. Le matin neuf fut effacé du ciel. L'obscurité entoura Théoden. Les chevaux se cabrèrent et crièrent. Des hommes jetés à bas de leur selle se trainèrent sur le sol.



Pour moi, même si je garderai mon ancienne édition par sentimentalisme, il ne fait aucun doute que cette nouvelle traduction est INDISPENSABLE tant elle est sublime !



Le Seigneur des anneaux fait partie de mes livres préférés ! Ce n'est pas qu'un roman de fantasy, c'est surtout un chef d'œuvre de la littérature avec plusieurs réflexions philosophiques (notamment sur la puissance du pouvoir et la mégalomanie à laquelle il mène) mais il y a également une prescience du monde d'aujourd'hui (déforestation, industrialisation massive, pollution, destruction de la biodiversité, ...) même si dans son avant-propos Tolkien dément "une quelconque signification" ou "message" dans son récit.



On ne va pas se mentir, Le Seigneur des anneaux fait principalement l'éloge des hommes... cependant il y a le magnifique personnage d'Éowyn : elle osera se rebeller de sa condition de femme en prenant les armes et aller au combat "comme un homme" (même si elle finira par "rentrer dans les clous" en se mariant) :



"Mon bon ami, dit Gandalf, vous aviez vos chevaux, vos faits d'armes et vos vastes prairies  ; mais elle, née dans le corps d'une femme, avait une force d'âme et de caractère au moins égale à la votre. Elle dut pourtant s'astreindre à servir un vieillard, qu'elle aimait comme un père, et le voir sombrer dans un gâtisme aussi vil que déshonorant ; et ce rôle lui paraissait encore plus ignoble que celui du bâton sur lequel il s'appuyait.

...

Mais qui sait ce qu'elle confiait aux ténèbres, seule, pendant les longues veilles de la nuit, quand toute vie semblait s'étriquer, et les murs de sa retraite se refermer sur elle, tel un clapier réservé à quelque bête sauvage ?".



Pour terminer, je citerai Bilbo :

"Les aventures n'ont-elles jamais de fin ? Je suppose que non. Toujours quelqu'un d'autre doit continuer l'histoire."



Et si ce quelqu'un c'était Guy Gavriel Kay avec La tapisserie de Fionavar ?
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