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Klara et le Soleil

Cela fait un peu plus de dix ans que je n'avais pas retenté une lecture de Kazuho Ishiguro. "Auprès de moi toujours" avait été une belle découverte livresque mais m'avait également mis très mal à l'aise. Et cette expérience passée, je l'ai à nouveau retrouvé ici, avec "Klara et le soleil".



J'ai toujours eu un regard un peu difficile envers les Intelligences Artificielles. Avec mon mari, lorsque nous en parlons, nous ne tombons jamais d'accord à ce sujet. Je reconnais que les avancées scientifiques sont nécessaires et nous facilitent grandement la vie, mais pour moi, c'est comme tout, il faut des limites. Les Amis Artificiels, comme dans ce livre, sont pour moi déjà quelque chose qui dépassent ses limites.

Je ne connaissais absolument pas l'existence de ce roman. Je suis tombée dessus par hasard à la bibliothèque, où il était mis en avant comme coup de cœur des médiathèques. J'ai lu le résumé par curiosité après avoir vu que c'était un écrit de Kazuho Ishiguro, me demandant s'il écrivait toujours sur des sujets aussi sombre et triste comme le précédent livre que j'avais lu de lui. Et bingo, c'était le cas. En plus de cela, sur un sujet sur lequel j'ai un avis très tranché. La quatrième de couverture ajoutait que c'était un livre sur le beauté humaine, son humanité et possédait un côté lumineux. Moi qui suis une grande friande de lecture où l'être humain est mis en avant, je me suis dit que c'était le livre parfait pour faire la part des choses et m'ouvrir un peu tout en redonnant sa chance à cet auteur.

Mais je pense sincèrement que ce sera la dernière fois que je plongerai dans une de ses œuvres.

L'histoire est comme toujours très bien écrite. La plume est très abordable, les descriptions sont selon moi très sensorielles et il y a une émotion implicite décrite à chaque page qui se découvre peu à peu au fil de la lecture. Le sujet est très intéressant, et le coté intelligence artificielle est parfaitement mélangé à l'ambiance très humaine qui habite le roman. C'est une belle maîtrise de la part de M. Ishiguro et comme dans "Auprès de moi toujours", on ne peut pas être indifférent au personnage principal qu'est Klara. C'est beau d'une certaine manière, mais egalament profondément triste. Et ça a créé chez moi une forme de malaise tout au long de ma lecture.

J'ai eu beaucoup de mal avec Josie et sa famille. C'était très difficile de les comprendre surtout que les choses ne sont jamais vraiment expliquées clairement mais très fortement sous-entendues. En plus de cela, la narration se fait du point de vue de l'Ami Artificielle, donc la réception de la réalité est aussi vu de manière différente. C'est comme devoir faire une triple lecture à chaque scène, et si c'est une expérience livresque très intéressante, elle reste aussi très ardue comme tâche. Alors si en plus les émotions pointent le bout de leur nez, c'est assez déroutant.

Les humains m'ont semblé déshumanisés (est-ce volontaire ? Ou est-ce un avis personnel ? Difficile d'en être certain), et j'ai eu énormément de compassion pour les AAs. C'est comme si tout avait été inversé dans ce monde futuriste où la société semble divisée sur les mêmes sujets que maintenant. Sauf qu'avec l'expérience racontée de Klara, l'attachement ou le désintérêt ne sont pas ciblés sur ce que l'on peut attendre. Au final, je n'avais aucun intérêt de connaitre l'issue de Josie, mais je mourrai d'inquiétude pour Klara. Et j'ai du mal à comprendre comment on peut vouloir créer des êtres artificiels pour les condamner à un tel destin. Vraiment pas. Et ce roman me conforte dans cette idée.



Je ne dirais pas que j'ai apprécié ma lecture, mais pas non plus qu'elle ne m'était pas agréable.

C'était étrange, beau, malaisant, complexe, un peu comme l'âme humaine. Mais avec ce détachement qu'il m'est impossible d'avoir.

Je sors donc perturbée de ce roman sans être certaine d'avoir compris le réel enjeu qui était porté au fil des pages...
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Un artiste du monde flottant

Ce livre est super intéressant pour s'immerger dans la mentalité culturel nipponne.



On suit Ono, une personne agée qui était artiste durant sa jeunesse qui a vécu l'avant, le pendant et l'après guerre (39-45).



Le livre met du temps à se découvrir, durant la première moitié on a l'impression de suivre le quotidien d'une personne agée, sans plus. C'est le rythme qui s'impose tout du long d'ailleurs, mais on finit par comprendre ce que l'auteur cherche à nous transmettre: l'évolution des mentalités, l'américanisation du Japon, le rejet des générations d'après guerre, le rôle des artistes durant celle-ci...



Des sujets qui sont abordés lentement, avec beaucoup de tact, la plupart du temps à travers des interactions passées ou présentes de Ono, interactions dont on essaye de tirer le plus d'informations malgré les nombreuses formes de politesses qu'utilisent les japonais dans leurs expressions.



Ce n'est que dans le dernier quart du livre que l'histoire se révèle, que l'on en vient à connaître et comprendre la vie du personnage que l'on suit.



Le livre se concentre sur les divisions entre générations, et le rejet des idées de la précédente par la nouvelle, sur la place qu'ont ces idées dans des sociétés qui les rejettent désormais, et comment elles peuvent influencer le quotidien des concernés et de leurs proches.



A travers le mariage de sa fille qui ne sera bientôt plus en âge, Ono fait face (ou à l'impression de faire face) à des difficultés liés à son rôle lors de la guerre, lui qui peignait de la propagande patriotique et qui a été acclamé pour ça.



Il doit ainsi reconnaître qu'il a joué un rôle néfaste auprès des nouvelles générations, afin de garder sa place dans une société où les formes et l'image sont vitales.

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La cloche de détresse

J’ai entendu un écrivain parler de ce livre comme un livre important pour lui et il m’a donné envie de le lire sachant que je n’ai jamais lu la poésie de Sylvia Plath… j’avais un peu d’appréhension craignant une lecture éprouvante compte tenu du suicide de son auteure un mois après la parution du livre. Et il n’en est rien, l’écriture et le propos sont limpides et simples, une intelligence hors normes affleure à chaque page permettant de l’humour et un oas de côté par rapport au sujet. Le dernier chapitre est lumineux, et curieusement plein d’espoir. Je ne sais dire pour mais je sors de cette lecture nourrie….
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