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84, Charing Cross Road

Sympathique échange épistolaire mais j'avoue avoir été déçue même si c'est impressionnant de voir les liens de sympathie qui se nouent entre l'écrivaine en recherche de livres anciens et les employés de la librairie. J'ai été en particulier émue des envois de colis qu'elle fait alors qu'elle n'est pas très aisée.
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Un jardin de mensonges

En pensant s’émanciper, Clara a mis les pieds dans Un jardin de mensonges. Alors qu’elle puise du réconfort dans la botanique depuis la mort de sa mère, cette jeune femme atteinte de la maladie des os de verre accepte une offre d’emploi qui la conduit dans un domaine hanté. Soucieuse de trouver une explication scientifique à des phénomènes en apparence surnaturels, elle mène son enquête.



Sous l’impulsion des commentaires élogieux des Blablas de Tachan, ce roman ne sera pas resté longtemps dans ma pile à lire. Je crains malheureusement que son charme n’ait pas aussi bien opéré sur moi que sur elle.



Il faut dire qu’il partait avec un sacré handicap : son ambiance à la Jane Eyre. Pour ceux qui l’ignoreraient, je n’ai pas, mais alors pas du tout aimé l’œuvre de Charlotte Brontë (désolée, les fans, je sais que ça m’a déjà valu de nombreuses foudres de votre part).



Clara est une jeune femme intelligente, qui n’a pas peur de dire les choses, qui n’a pas eu une enfance facile, mais qui voit une nouvelle vie s’offrir à elle quand elle commence à travailler pour un riche homme mystérieux, dans une vaste demeure anglaise renfermant un secret. Difficile, partant de là, de ne pas songer à Jane, M. Rochester et Thornfield.



C’est donc avec réticence que j’ai tourné les pages d’Un jardin de mensonges, et son rythme lent (c’est un euphémisme) a mis un temps considérable à dissiper cette sensation de déjà-vu. Hélas, je n’ai pas mieux accroché à ce moment-là. Je m’ennuyais trop, et j’avais hâte de connaître le dénouement moins par curiosité que pour en terminer avec cette histoire.



Pas plus qu’à Jane, je ne me suis attachée à Clara. Son existence a beau être peu enviable, ni ses épreuves, ni ses traumatismes, ni son deuil ne m’ont touchée. Et s’il y a bien un point sur lequel elle m’est apparue antipathique, ce n’est pas son effronterie, ce n’est pas non plus son entêtement, c’est son attitude vis-à-vis de Patrick.



Patrick qui l’a élevée comme sa propre enfant, Patrick qui s’est montré patient et généreux, Patrick qui l’a toujours soutenue du mieux qu’il pouvait, même si c’était avec une certaine distance… qu’on ne les verra jamais franchir. Il aura juste droit à une rapide bouffée de considération, de courtes lettres et… C’est tout.



J’aurais bien dit que l’auteur me donne l’impression d’avoir bâclé sa fin, mais la vérité, c’est qu’il n’y en a pas. Une fois l’énigme de Shadowbrook résolue, tout se précipite. La guerre éclate, et à quelques exceptions près, on ne connaîtra rien du sort des personnages. Au-delà de Patrick, on ne reverra pas Millicent, Forbes, Kit…



J’ai beau aimer les fins ouvertes, on est au-delà de ça. Ou plutôt non, on est sur un récit dont le véritable sujet n’est ni la maladie, ni les plantes, ni le conflit armé, ni les fantômes, mais l’émancipation féminine. Je n’ai rien à redire là-dessus, il est bien traité, à tel point que c’est le seul qui aura droit à une conclusion dans les formes. Oui, les femmes ont (enfin) obtenu une certaine liberté, mais à quel prix ? Quant au reste, eh bien… Voilà.



Pour résumer, on a un roman beaucoup trop long dans ses trois premiers quarts, où on s’enlise dans le mystère entourant Véronique et Shadowbrook, tandis que les éléments alentour manqueront, jusqu’au bout, d’approfondissement, en particulier les liens de Clara avec les personnages secondaires, par ailleurs pas très marquants. Ni eux ni ce livre ne demeureront gravés dans ma mémoire.
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
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Rebecca

J'ai été amené à lire le roman "Rebecca" après avoir été bluffé par le film, obsédant et romanesque en diable, de Hitchcock.

Je l'ai lu une première fois dans la collection "Bouquins" puis après avoir découvert, avec stupeur, que la traduction était simplifiée, je l'ai relu chez Albin Michel dans une traduction complète puis, pour faire bonne mesure je l'ai trouvé en anglais et ai réussi à le lire car le style fluide de Daphné du Maurier simplifie bien la compréhension.

C'est dire que dans mon échelle de valeurs de ma bibliothèque, c'est une œuvre majeure…

Le roman commence par un court flash-back avant de plonger dans un Monte-Carlo de pacotille où la narratrice est une très jeune femme, dame de compagnie d'une femme mondaine. Le hasard, plus ou moins arrangé, la fait découvrir un homme veuf dont elle devient l'amie avant de l'épouser. La narration à la première personne fait qu'on suit étroitement les pensées de l'héroïne et qu'on ne voit les choses que par ses yeux.

L'héroïne, la narratrice, a une conscience aigüe de son changement radical de condition sociale. Pour caricaturer un peu, en somme, c'est l'employée qui épouse le patron et qui a peur, rétrospectivement, de ne pas être à sa place . Elle est très amoureuse de son mari, Maxim de Winter mais en même temps, angoisse terriblement de cette nouvelle condition à laquelle rien ni personne ne l'a préparée. Et les choses s'accélèrent à l'arrivée au domaine de Manderley où on ne se prive pas de lui faire sentir qu'elle usurpe la place de la précédente Mme de Winter, la fameuse Rebecca dont le souvenir s'étale partout et est maintenu vivace par la non moins fameuse Mme Danvers, la gouvernante.



L'ambiance du roman est d'autant plus oppressante que rien ne vient rassurer la narratrice qui tombe dans chacun des pièges (vicieux) tendus par Mme Danvers jusqu'au jour où ses yeux, enfin, se dessillent et commencent à comprendre ce qui se passe …

Le roman est l'histoire de la lente reprise en main de la (sympathique et tendre) narratrice par elle-même.

La construction du roman est très subtile car on part d'une situation à Monte-Carlo anodine et même très agréable qu'on suit avec plaisir car ce début d'histoire met en scène des personnages foncièrement sympathiques qui accrochent rapidement l'intérêt du lecteur. Puis lorsque l'histoire devient oppressante et que la narratrice s'angoisse et se met à douter de tout et de tous, c'est foutu, il n'est plus possible de se détacher du roman qu'on "risque" de lire d'une traite, toutes affaires cessantes…

C'est un très beau roman, passionnant.
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