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EAN : 9782370553690
240 pages
Le Tripode (17/08/2023)
3.82/5   406 notes
Résumé :
Écoutez bien ce que je vais vous dire parce que dans l'instant c'est la nuit qui parle pas moi et c'est une voix pure, alors je serai pas capable de la refaire ensuite.

Gio a vingt ans, peut-être un peu plus. Sa vie n'est plus la même depuis qu'un lâche lui a planté un tournevis dans le crâne. Désormais, Gio voit ce que peu de gens devinent. La beauté de la nuit. L'appel des chouettes. La grandeur de ses amis Papillon et Dolores. Étonnant road movie g... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (97) Voir plus Ajouter une critique
3,82

sur 406 notes
Deux ans après le gigantesque uppercut envoyé par « le démon de la colline aux loups », Dimitri Rouchon-Borie balance une nouvelle claque littéraire intitulée « le Chien des étoiles » !

A vingt ans, Gio a déjà été mis plusieurs fois KO par une vie qui ne lui a pas fait beaucoup de cadeaux. D'ailleurs, personne ne s'attendait à le revoir vivant après avoir été emmené à l'hôpital avec un tournevis enfoncé dans la tête. Et pourtant, après six mois à côtoyer la mort entouré d'infirmières, le voilà de retour parmi son clan. Bon, certes avec une immense cicatrice sur le crâne et la tête un peu dans les étoiles, mais surtout avec l'envie de tourner définitivement le dos à la violence des clans…

« le Chien des étoiles » est un road-trip qui invite à suivre les pas de cet étrange colosse sérieusement amoché par la vie et de ses deux compagnons de route qui ne sont pas beaucoup mieux lotis. Il y a tout d'abord Papillon, un jeune gamin particulièrement sauvage et privé de parole, qui doit son surnom à sa manière de s'exprimer, en agitant les mains dans tous les sens. Puis il y a la belle Dolores, dont la beauté fait tourner la tête des hommes, souvent les mauvais, et qui est malheureusement persuadée qu'offrir son corps à tout le monde est sa seule manière d'exister. Un trio pour le moins surprenant donc, qui décide de fuir la misère en sautant dans un train à la recherche d'un avenir moins sombre…

Dimitri Rouchon-Borie dresse donc à nouveau un univers peu séduisant, débordant de noirceur et admirablement servi par une plume sombre et parfois même assez crue. Une obscurité qui sert néanmoins à mieux faire jaillir cette petite lueur fait d'espoir, d'amour et de poésie. Enrobant l'horreur d'innocence et faisant apparaître la beauté sur un fond de noirceur, telle une fleur poussant subitement dans un décor postapocalyptique, Dimitri Rouchon-Borie livre une sorte de conte moderne, sombre et brutal, mais tout de même délicieusement lumineux.

Un style dont je demeure grand fan et un récit qui termine par un clin d'oeil au « Démon de la colline aux loups », qui m'avait mis KO. Ici, je demeure debout, mais tout de même bien sonné !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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À 20 ans, après avoir reçu un tournevis dans la tête qui a failli lui coûter la vie et passé des mois à l'hôpital, le voilà de retour parmi les siens. Une famille de gitans qui l'accueille à bras ouverts. Mais, aujourd'hui, Gio n'est plus le même. Il sent et ressent les choses différemment, il est plus sensible et sa cicatrice vibre parfois quand il contemple la nuit. Si pour son père et ses oncles, le temps est maintenant celui des représailles, lui renie dorénavant cette violence. Lorsque les choses tournent mal, que le sang coule, que le feu détruit tout, il n'a d'autre choix que de fuir, flanqué de deux gamins recueillis par le clan, Papillon, qui ne dit pas un mot, et Dolores, une adolescente habituée à offrir son corps aux hommes voraces...

C'est ce trio, bancal et hétéroclite, que l'on suivra, au gré des rencontres hasardeuses, parfois chanceuses, parfois tragiques. Gio, dont la sensibilité exacerbée le tiendra un peu à l'écart du monde, se sent investi d'une mission dès qu'ils ont pris la route : protéger ces deux gamins. Dolores, une adolescente dont la beauté attisera les hommes à qui elle s'offre. Papillon, dépourvu de paroles mais qui s'exprime par les gestes. Un trio écorché, extrêmement attachant, qui se heurtera aux caprices de la vie, qui suscitera des jalousies, qui aura peine à trouver sa place au sein d'une société avide de pouvoir. Cette épopée, marginale, hors du temps, ténébreuse, se révélera tout aussi intense qu'effroyable, tout aussi sombre que lumineuse, tout aussi violente que tendre, tout aussi belle que cruelle. La plume, vibrante, poétique, brute ou crue parfois, donne du corps et de l'âme à cette épopée percutante.
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Gio a été gravement blessé pendant une bagarre : il a pris un coup de tournevis dans la tête. Il s'en est sorti, mais il n'est plus le même. Quand le père vient chercher son géant de fils à l'hôpital, il lui parle de vengeance. Mais de retour au camp de gitans où Gio vivait avec ses parents, il ne voit plus le monde de la même façon. Son père lui a aménagé un mobile-home, tout près de leur bicoque, cependant Gio ne se sent plus chez lui nulle part, préfère la nuit au jour, les éléments aux humains, et se construit un monde imaginaire fait de ses rêves et de ses ressentis.
***
Je n'ai pas lu le Démon de la colline aux loups, je n'ai donc aucun point de comparaison avec le premier roman, semble-t-il très réussi (13 prix littéraires, tout de même), de Dimitri Rouchon Borie que vante la quatrième de couverture. Dans le Chien des étoiles, j'ai tout d'abord été conquise par l'écriture, le style et le ton, comparaisons et métaphores originales, souvent poétiques, avant d'en trouver certaines totalement inopérantes à mon avis : « il écoute, en grimaçant, s'annoncer la guerre aux broussailles » (p. 26), alors que les oncles s'apprêtent à faucher un champ. Après une quarantaine de pages, le style me rappelle celui de Cécile Coulon, que je trouve, aussi, parfois laborieusement poétique. Composé de neuf parties toutes titrées Comme on se retrouve, Comme on s'échappe, Comme on…, etc., chacune divisée en chapitres de différentes longueurs, ce roman se lit vite malgré l'univers surprenant dans lequel le narrateur à la troisième personne nous entraîne. J'ai été étonné par une scène à la fois incongrue et parfaitement gratuite présentée au début du roman  . Évidemment, il n'est pas question ici de réalisme, pas même de vraisemblance, il s'agit d'une sorte de conte dont, je l'avoue, je n'ai pas très bien compris la portée. D'ailleurs, on ne sait trop où on est, ni à quelle époque : dans la ville, les routes ne sont pas achevées et certaines personnes sont encore à cheval (p. 68). Plus tard, on aura brièvement droit à l'intervention d'un shérif (p. 223). La manière de présenter les gitans avec tous les lieux communs qui s'attachent à eux et à leur communauté m'a désolée. On se croirait par moment dans un feuilleton du XIXe siècle, misérabilisme inclus. Ces regrets valent aussi pour le personnage de Dolores : cette « gamine » ne se sent exister que quand un homme la désire et Dimitri Rouchon-Borie ne lui accorde que la séduction comme moyen d'expression. Bref, je suis complètement passée à côté de ce roman, et quand je lis les critiques très élogieuses, j'en suis d'autant plus désolée. Je suis pourtant contente de l'avoir lu pour certains passages superbement écrits, sans affectation, et… pour le chien, forcément.
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Après avoir pris une mandale, venez tendre l'autre joue.

Ceux qui ont eu le nez de lire le précédent roman de Dimitri Rouchon-Borie, le démon de la colline aux loups, comprendront de quoi je parle. Et viendront, rampant et tremblant, rencontrer le chien des étoiles.

A se frotter à cette nouvelle expérience de lecture, sensorielle, noire comme le charbon mais emplie de mots qui irradient. Car la beauté peut se dissimuler derrière les ténèbres et les épreuves de la vie.

Et les épreuves, Gio y est familiarisé. A vingt ans, sa condition de gitan ne l'a pas habitué à une vie tranquille, encore moins depuis qu'il a reçu un coup de tournevis dans la tête, qui aurait dû lui être fatal.

Au sortir de l'hôpital, il n'est plus le même, ne voit plus les choses et les gens de la même manière. Sent sa cicatrice vibrer quand il se met à contempler les étoiles et à se laisser emporter par la nuit.

La vie va faire le reste, à coups de déchirures. Et de rencontres aussi, bonnes comme mauvaises. Gio, ce colosse aux pieds d'argile, n'aspire qu'à la tranquillité. Mais c'est trop demander quand on doit subitement fuir la violence des clans.

Sauf que le destin va lui adjoindre deux gamins qui vont le changer à jamais.

L'histoire de la colline des loups avait touché et marqué par son flot d'émotions, mais aussi par l'écriture éblouissante de Dimitri Rouchon-Borie. On retrouve cette patte singulière, saisissant la naïveté des pensées et des propos de Gio pour les transformer en envolées lyriques.

250 pages qui serrent le coeur, broient les tripes, grâce à une capacité inouïe de l'auteur à nous faire entrer en empathie absolue avec un personnage pourtant très atypique.

C'est le parcours d'existence, semé d'embûches, d'un Gio qui trébuche mais pourtant se relève à regarder les étoiles. Même détruit, il forge son destin sans le savoir. Même courant vers sa perte, il avance. Parce que son amour pour les deux gamins est plus fort que la mort.

Ce roman est un vrai voyage, à travers les émotions, dans l'intime. Une expédition dans l'obscurité, à la fois très noire et pourtant lumineuse, avec comme guide un écrivain littéralement habité.

Sa plume est d'une incroyable sensibilité, tout en étant brute et âpre. D'une véritable poésie, mais aussi parfois crue. Une écriture qui insuffle un immense supplément d'âme à cette histoire bouleversante.

Réussir à trouver du beau dans les épreuves les plus terribles, exacerber les émotions de lecture. Avec des belles réflexions qui pointent. A travers une histoire qui sait surprendre, l'auteur n'empruntant pas le chemin le plus évident.

Une vraie élégance du style et de l'esprit, au service d'une histoire terrible et cruelle, et surtout de personnages qui marquent les esprits. Dimitri Rouchon-Borie a de l'or entre les doigts, nous invitant à suivre le chien des étoiles pour un tour de piste qui laisse des traces. La confirmation d'un formidable talent.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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Une agression qui aurait pu lui coûter la vie a changé à tout jamais Gio, en lui donnant un petit supplément d'âme, une faculté particulière de ressentir et de percevoir. Flanqué de deux gamins fragiles, le gitan prend la route qui le mènera vers des rencontres à haut risque. Jusqu'au drame de trop …

Il suffit de quelques lignes pour se prendre en pleine figure l'efficacité et la flamboyante de cette écriture. Bien que différente dans la forme de cette prouesse qu'a été le démon de la colline aux loups, le style est ici aussi percutant !

Tel un conte, hors du temps et peuplé de personnages aux confins du réel, la noirceur du décor contraste avec la caractère lumineux de Gio dont l'humanité irradie les pages jusqu'à l'incandescence .

Aussi séduite que par le Démon de la colline aux loups, ce roman est pour moi un grand coup de coeur

240 pages Tripode 17 août 2023


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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critiques presse (3)
LeJournaldeQuebec
04 mars 2024
Une histoire dure qui marque.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Bibliobs
26 septembre 2023
Dimitri Rouchon-Borie, chroniqueur judiciaire au « Télégramme », creuse son sillon. Et c'est un nouveau choc.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Actualitte
18 août 2023
La plume de Dimitri Rouchon-Borie cisaille, pique, rafle, brise… pourtant toujours en laissant la place à cette faible lueur de douceur et d’amour. "Le chien des étoiles" est un grand roman – voilà tout.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
- Imagine que tu prends une belle plume, tu la trempes dans de l'encre noire, c'est un beau noir épais, profond...
- Je sais pas écrire.
- Y'en a pas besoin pour ça, écoute nom de nom. Tu prends la plume et d'un seul coup tu traces une ligne. Et tu regardes. Ton trait est à la fois parfait, et complètement raté. C'est ça, une personne. Un jour tu t'envoles, un jour tu chutes. On a les pattes au sol et la tête au ciel. C'est comme ça qu'on est fait.
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Rentrée littéraire 2023.

Comme on se retrouve
--Regardez - moi cette Gueule de crasse qu'est de retour!
Le père s'avance ,son visage se fend d'un sourire .Il range son canif ,jette le bout de bois qu'il était en train d'épointer,écarte les bras.
--Ça ,c'est de la carne de mon sang ça s'en va pas,pour de bon à la première misère. Nom de nom mon fils,t'es beau comme si t'étais plus neuf qu'avant!
Il attrape Gio et le serre contre lui.
--Fais voir ton pansement, où c'est qu'ils t'ont esquinté, qu'il dit ,solennellement ,en prenant du recul.( Page 11).
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Est-ce que tout le monde ne fait pas ça, tout le temps ? Au magasin, dans la rue, quand on se croise le dimanche ? On embellit ou on salit. On exagère d'un côté ou de l'autre. Sinon, comment parler pour finir ? La vie est si morne...
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Gio est aux chevaux .Tout dort encore,parce que la nuit commence à peine à s'estomper.Le ciel joue sa guerre qotidienne et ça fait des ravages dans les nuages.Papillon est quand même venu avec lui pour observer comment on s'y prend,et le gamin ,sur une botte de paille ,se raconte des histoires.Les bêtes ont reconnu Gio quand il s'est approché. Gio les à salué selon le rituel et il a aussi senti qu'il y avait des choses possibles avec le vieil arbre,quand un frémissement a secoué son feuillage .Gio ne connaît toujours pas bien la ville ,il ne l'a goûté qu'à l'hôpital. Et il sait qu'ici ,il sera privé de certaines choses qui comptent .C'est comme ça et il ne peut pas retourner là d'où il vient .Mais quand ce sera plus clair pour tout le monde ,il pourra peut-être dégoter un champ à l'écart et s'y poser et faire venir Dolorès et Papillon et vivre tranquille avec eux ,et leur apprendre le ciel et le voyage dans les étoiles. ( Page113).
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Le lendemain, le ciel est maussade et pendant des heures il ne se passe rien. Gio et les deux autres laissent s’effilocher le temps en rêvassant. Subitement une main saisit le rebord du wagon. Ils entendent des jurons, Gio se lève, prêt à frapper au cas où ce serait l’un des cousins. Mais ce n’est qu’un vagabond. Il se hisse à l’intérieur et, dans l’effort, fait le tour des propos obscènes. Sa posture au bord du vide et sa vêture étrange lui font une forme incongrue. C’est bien un homme, avec des jeans dégoûtants et une veste militaire usée, un chapeau de nylon étanche qui ressemble à ce que portent les pêcheurs de carpe, Gio en avait aperçus plusieurs fois dans son enfance, près de la cabane. Le Père se plaisait à les faire fuir en tirant en l’air, et parfois aussi dans leur direction.

L’homme bondit en les découvrant, il les dévisage et glapit.

— Oh, mais bonté divine ! Qu’est-ce que c’est que cette cohorte, un grand type et, c’est quoi cette poupée, ça peut pas être ta femme et ton fils, vous m’avez l’air un peu jeunes pour avoir déjà produit un engin pareil.

Il lorgne Papillon qui lui rend des yeux guerriers. Le vagabond fait le type qui se rend les mains en l’air
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