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Expert lgbtq

Cet insigne distingue les lecteurices enclin.es à faire bouger les lignes du genre, sortir d’une binarité excluante et repenser les identités à l’aune de nouvelles catégories plus ouvertes. Car les livres délivrent, aussi.
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Dernière saison, tome 1 : Dans l'hiver

Max et Issun sont meilleurs amis, colocataires, partagent des petits avantages quand l'envie est là, l'un est le pilier de l'autre et vice versa. Ils sont presque fusionnels je dirais, ils se comprennent et s'acceptent comme ils sont.



Sun papillonne. Il veut aimer et être aimé quitte à se brûler les ailes alors que Max est un peu le contraire. Il a barricadé son cœur et a tellement pris de coup plus jeune qu'il a du mal à laisser tomber ses barrières de protection pourtant il rêve d'une relation épanouissante.



Pas évident pour eux de trouver ce qu'ils cherchent dans un monde pas souvent accueillant...



Pour commencer, je dois dire que j'aime vraiment l'univers dans lequel se déroule l'histoire. On y retrouve des personnages qu'on a connus dans d'autres romans de D.Kaaen, j'ai un peu de retard dans la liste à lire mais ceux que je ne connaissais pas, j'ai envie de découvrir leur histoire maintenant donc c'est déjà un bon point 😉.



Soyons honnête, au début du livre, je me suis dit "non ça ne va pas le faire je ne sais pas si je vais continuer". À 40% j'étais toujours dubitative sur mon ressenti et à la fin je réserve encore mon jugement pour le tome 2 qui je pense m'aidera à ouvrir mon cœur.



Attention l'histoire est très bien, c'est d'ailleurs la partie que j'ai préféré. Et on a de l'amitié, de l'humour et des joutes verbales fantastiques, des phrases imagées et des métaphores géniales à foison. Sans parler d'une équipe d'amis de dingues et de la solidarité



On a également des personnages complexes.J'ai eu du mal avec Sun et ça m'a poursuivi tout au long de ma lecture. Il veut aimer mais il le fait mal au point d'en devenir égoïste et capricieux et ça me l'a rendu antipathique, c'est un comportement que je peine à supporter dans la vie donc ça reste aussi un ressenti personnel. C'est pour ça que j'ai hâte de lire le tome suivant parce que j'espère le voir devenir adulte et moins gâté. Bien sûr, il est attachiant, il a des moments où on veut le câliner parce qu'on voit qu'il souffre, qu'il a des cicatrices mais on veut tellement le secouer aussi. Et puis je suis un peu comme lui, j'ai du mal à finir les saisons, les séries et déteste qu'on abîme mes dates importantes.



Par contre, sans surprise j'ai adoré Max. Il m'a touché, ça non plus ce n'est pas une surprise. J'ai apprécié le découvrir au fil de ma lecture, par touches, comprendre pourquoi il agit comme ça. J'ai aussi eu envie de lui faire retirer ses épines pour que quelqu'un puisse le cueillir... Genre un gars tout en muscles mais bon...



Au final, j'ai bien fait de continuer ma lecture, ça aurait été dommage de passer à côté de bons moments qui m'ont donné envie d'avoir la suite et de découvrir ce qu'il va bien pouvoir se passer :)
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Rebis

Dès les premières pages, j'ai été conquise par les dessins au trait limpide et aux couleurs lumineuses qui restituent si bien la fluidité des tissus, la souplesse des mouvements, etc.



J'ai trouvé très touchante l'histoire de cet enfant rejeté par les siens parce qu'il porte malheur, alors qu'il est juste différent à cause de son albinisme. On retrouve de grands thèmes des récits sur le Moyen-Age : l'obscurantisme religieux, les superstitions, la peur des sorcières et de tout ce qui peut être différent.



J'ai moins aimé la façon dont les autrices opposent hommes et femmes sans la moindre nuance. C'est peut-être ce qui explique que Martino, alors qu'il grandit, semble oublier sa virilité pour privilégier sa féminité....
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Rudolf Brazda itinéraire d'un triangle rose

"Itinéraire atypique et digne d'un roman que le sien : il commence en Allemagne, passe par la Tchécoslovaquie puis par le camp de concentration de Buchenwald, pour finalement aboutir en France. Sur sa route, des personnes croisées, chargées d'un vécu historique méconnu, mais non moins remarquable. Le parcours de vie de Rudolf fut pour beaucoup la résultante de la répression de sa sexualité par les nazis."



A partir du témoignage qu'il a recueilli auprès de Rudolf Brazda, né en Allemagne de parents tchèques mais dont la seule langue et culture de référence était l'allemand, Jean-Luc Schwab retrace non seulement le parcours de cet homme de l'insouciance à l'arrivée progressive des lois répressives contre les homosexuels en Allemagne. Son manque de méfiance lui vaut d'être d'abord envoyer en prison puis expulsé en Tchécoslovaquie - n'étant pas considéré comme un citoyen allemand. Puis vient l'invasion des Sudètes, une nouvelle arrestation. Mais cette fois, direction le camp de Buchenwald.



J'ai trouvé cet ouvrage intéressant à plusieurs titres. Le fait d'avoir relayé la voix de Rudolf a permis a Jean-Luc Schwab de dérouler l'Histoire et son impact sur les individus qui l'ont subi très concret. Il nous renseigne ainsi sur l'Allemagne d'après la crise et rend d'un coup très compréhensible plusieurs dates marquantes du conflit qui n'étaient qu'énumérés en cours d'histoire à mon époque, sans que mes professeurs parviennent à me faire toucher du doigt leur impact sur le quotidien des individus.

Chaque partie apporte donc des renseignements sur ces différentes étapes. Que ce soit celle à Buchenwald ou même avant, on comprend à quel point l'humiliation est d'abord passé par le langage.Pas assez pris au sérieux au départ, les parcours des personnes citées nous font vivre cette intrusion de l'idéologie nazie sous couvert de "morale" ou "moralisation" de la vie allemande qui s'est infiltré dans les institutions comme la Justice jusque dans les foyers des individus.



Un document historique riche dont la conclusion m'a paru un peu galvaudée, mais c'est ça, c'est une affaire de sensibilité très subjective sur un sujet et un ouvrage qui réussit à être très objectif et à faire rentrer très peu de sentiments.
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Dis bonne nuit

Leila, détective privé est chargé par une cliente de travailler sur une affaire d'adultère qui sera tout coup fait vite résolu mais qui va l'amener à poursuivre ses recherches pour répondre alors à la demande de René Le Gall, mari de la cliente.

Cette affaire va s'avérer un peu plus complexe sans toutefois être extraordinaire. Cela me n'enlève en rien, le plaisir de lire Christian Blanchard qui arrive toujours à nous retenir par ses personnages. Ici Leila va comprendre tardivement, bien plus que nous lecteurs, ce qui lui pèse depuis des années et qui l'empêche de vivre pleinement ses relations.

Tout est assez prévisible dans ce roman et il est loin d'être le meilleur de Christian Blanchard mais il en faut bien de temps en temps des moins bons pour qu'il y en ait des meilleurs ;-)

Quoi qu'il en soit c'est un roman qui permet de passer quelques heures de façon agréable sans se triturer le cerveau.
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Dernière saison, tome 1 : Dans l'hiver

Pour ceux (il y en a encore ??? on va dire que vous êtes chanceux de pouvoir avoir le plaisir de cette découverte... mais ne tardez pas) qui ne connaissent pas l'univers de D. Kaaen, commencez par Trois amis sans histoire, qui est en quelque sorte l'élément fondateur, puis après, peu importe l'ordre en fait, puisque globalement tous les tomes se passent dans la même temporalité, les évènements communs étant vécus par des personnages différents, ce qui leur donne un angle différent. Mais rassurez-vous, au-delà des moments communs vus sous des prismes différents, ces différents opus permettent de creuser chaque personnage, de découvrir peu à peu toutes leurs facettes, toutes leurs couleurs, leurs couches, leurs secrets, leurs forces et leurs faiblesses, leurs interactions, leurs places dans cet univers si riche et si attachant.



Après ce prologue, place à Issun et à Max, qui piétinent d'impatience d'être enfin dans la lumière. Enfin, pas tant que ça en fait...



Max et Issun sont meilleurs amis mais pas que, colocs mais pas que, sex friends mais pas que, confidents mais pas que, toujours là l'un pour l'autre, comme une sorte d'être unique coupé en deux, sachant parfaitement qu'ils peuvent toujours compter sur l'autre n'importe quand, pour n'importe quoi, à tout se dire, sans fard, sans filtre, sans précaution, et pourtant... pourtant tout n'est bien évidemment pas si simple que ça en l'air. Et l'entrée en scène d'un protagoniste plutôt musclé (et pas si con que ça) pourrait bien bouleverser cette mécanique pas si bien huilée que ça...



C'est très difficile de trouver les mots justes pour parler de Sun et de Max, d'ailleurs, en fait, je n'en ai pas besoin puisque D. Kaaen le fait avec tellement de talent, tellement de douceur et de brutalité, de douceur et de violence, de tendresse, de justesse, d'amour tout simplement. Et je ne peux qu'aimer des fans de Dean Winchester...



Bien entendu, j'ai adoré retrouver ce monde, avec à chaque fois l'impression de retrouver de vieux amis, presque une famille, mais la famille de cœur, celle qu'on s'est choisie, celle qu'on a construit, celle qui s'étoffe peu à peu avec les pièces rapportées, celle qui fait du bien à l'âme. Même si ce tome m'a retourné le cœur, m'a fait du bien, du mal, mais du bon mal, du mal qui fait du bien, parce que parfois (souvent) c'est ça aussi la vie.



J'ai adoré retrouver tout le monde, ce tome étant maintenant dans mon top 3 de l'univers "kaanesque", la première place étant tenue incontestablement par Tu dormiras un jour et Gwen (que j'aime d'amour), la seule chose que je peux reprocher à cet opus c'est ... trop court.



Petite mention aussi à ces si jolies couvertures, épurées et douces, qui donnent un lien aux romans et qui ajoutent un talent supplémentaire à l'auteur.



Merci infiniment à l'auteur de me faire confiance et de m'embarquer à chaque fois dans son univers, bien sûr que je me laisse tenter, sans aucune hésitation.
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Rebis

Il ne fait pas bon être différent dans la vie, particulièrement au Moyen-Âge. Martino, un enfant albinos, va l'apprendre à ses dépens jusqu'à sa rencontre avec Viviana.



J'ai adoré cette lecture. "Rebis" est un roman graphique fantastique de toute beauté avec un discours sur la différence, sur le sexisme et sur la famille qui peut encore se calquer à notre époque.

Le texte est bon, les illustrations sont superbes, l'univers est envoutant. Le seul bémol, pour moi, c'est la fin ouverte qui m'a un peu déçue. Mais c'est tout à fait personnel.
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Heartstopper, tome 5

Cette fois, Alice Oseman aborde la sexualité, les relations à distance, la nécessité de se détacher un peu de l'autre pour se trouver soi-même, etc.



C'est un tome tendre, bien construit, important dans les thématiques abordées. Heartstopper est vraiment une bonne série à mettre dans les mains des ados et des adultes. Notamment, dans ce tome, en ce qui concerne la relation entre parents/enfants et la nécessité d'une bonne communication, d'une bonne écoute des deux côtés.



Si j'ai bien compris, ce cinquième tome est l'avant dernier. J'ai hâte de voir comment l'autrice va clôturer son histoire.
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N'essuie jamais de larmes sans gants

J'ai vu passé de très bons avis sur ce récit, ce titre m'a interpellé celui-ci est d'ailleurs très rapidement expliqué dans ce récit et le sujet m'intéressait, en effet étant né dans les années 80, l'apparition du sida a forcément fortement impacté notre génération.



J'ai quelques souvenirs effectivement de ce que les médias appelé à l'époque le cancer gay, cependant ce récit m'a apporté tellement plus de précision sur comment cela a été géré et plus particulièrement ici en Suède, j'ai du mal à me dire qu'il y a 40 ans, donc pas si longtemps que ça, on ai pu gérer cela de cette manière.



Les premières pages situent le récit dans une chambre d'hôpital ou l'on comprend rapidement que notre personnage n'a plus longtemps à vivre, j'ai à ce moment eu peur que ce récit soit trop larmoyant et ne me fasse fermer le livre.



Mais au fil du récit nous allons remonter dans la vie de Rasmus et celle de Benjamin, nous narrant leur rencontre, leur vie, la maladie, leur homosexualité durant une période si compliquée à vivre, il est également beaucoup question de religion car Benjamin fait partie des Témoins de Jehovah.



J'ai dévoré ce beau pavé en deux jours tant je voulais connaitre ce qu'il s'était passé pour nos 2 protagonistes.



Le découpage du récit se divise en 3 parties : l'amour, la maladie et la mort, mais même dans la dernière partie cela est fait tout en pudeur à mes yeux, cela n'en fait pas un récit larmoyant.



Une lecture marquante qui sort du lot de ce que j'ai pu lire et je suis très heureuse d'avoir été curieuse et d'avoir lu ce livre suite aux nombreuses recommandations pour lire celui-ci.







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L'amoureuse de Simone

On nous a offert ce livre et il nous a vraiment rendu heureuses, parce qu'il est beaucoup trop rare de voir des albums jeunesses avec des personnages qui ne sont pas blancs et c'est encore plus rare d'évoquer un amour lesbien dans une histoire pour les plus jeunes. On oublie trop l'importance que ça peut avoir pour les générations futures.



Les dessins sont sublimes, l'histoire est adorable, c'est un très bon album jeunesse qui est très bien fait. Si vous avez des enfants à qui l'offrir ou si vous souhaitez le découvrir vous même, n'hésitez pas ! Nous on a adoré et on a hâte de pouvoir le lire à nos futurs enfants.
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The Scum Villain's Self-Saving System, tome 1

Déjà, je souhaite vivement remercier les éditions Bookmark pour ce Service Press et pour leur confiance.



Il n’y a pas longtemps, je suis tombé littéralement amoureuse de Mo Dao Zu Shi et quand j’ai vu que l’auteure avait une autre saga qui allait être traduite en France, j’ai été très curieuse. Mais autant dire que le résumé… ne m’intéressait pas plus que ça…



On suit Shen Yuan, qui se réincarne dans une histoire qu’il n’a pas aimée. Mais surtout, dans le corps d’un personnage qui a une fin absolument atroce. Il décide donc de faire son possible pour changer la fin de l’homme qu’il se trouve être maintenant.



Ici, en tout cas c’est comme ça que moi, je l’ai vécu, nous sommes presque sur une satire. Shen Yuan connaît l’histoire de l’œuvre dans laquelle il se trouve et semble même être un grand lecteur, il montre donc du doigt tout ce qui ne va pas dans le récit de base, voire dans les livres en général. Et je dois avouer que j’ai très souvent ri à la suite de ses remarques !



J’avais commencé ce livre en étant mitigé, et j’ai fini avec un coup de cœur phénoménal. Ça ne surpasse pas Mo Dao Zu Shi dans mon cœur, mais j’aime énormément cette histoire ! Les personnages, que ce soit Shen Yuan, Luo Binghe ou les autres que l’on rencontre, m’ont beaucoup plus ! Pour des raisons différentes, à chaque fois, que ce soit de par leurs personnalités, leurs réactions, leurs pensées, etc.



Et j’ai été très surprise par un élément (ou plutôt un personnage) du dernier chapitre, je ne l’avais pas du tout vu venir. Et ça me fait me questionner encore plus quant à la suite et à ce qui peut arriver ! Bref, je sens que je vais être frustré, car l’attente va être longue, mais je suis très heureuse d’avoir sauté le pas de la découverte !
Lien : https://lecturesmmdoriane.wo..
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Apprendre à aimer, tome 2 : Sol

Une belle suite avec un tandem mature, qui s'écoute, se complète et ne pique pas des crises toutes les deux minutes. de la quête identitaire à la parentalité involontaire (oncle prenant en charge son neveu orphelin), cette romance m'a fait passer un moment délicieux. J'ai particulièrement aimé la douceur des deux héros ainsi que la place de l'art urbain au sein du récit. Vivement le tome 3 !
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Erwann, tome 2 :  La star du skatepark

Gros changement d'attitude dans ce tome 2: le petit garçon manquant de confiance en lui fait sa "diva". Du coup il est nettement moins attachant, on a l'impression d'avoir à faire à un sale gosse en crise d'adolescence! Mais d'où vient ce mal être?



On comprend peu à peu qu'Erwann se sent sous pression ("J'ai l'impression qu'on attend de moi que je sois comme Jeff, une bête de concours, alors que j'ai juste envie d'être avec mes potes.") et qu'il a besoin de lâcher prise. Il néglige le skatepark pour passer plus de temps à rouler en street avec Megan, la petite championne québécoise, qui devient sa nouvelle confidente. Il y a d'ailleurs une très belle double page (38-39) de "hardflip" par-dessus un escalier.



D'autres éléments (que je vous laisse découvrir!) viennent bouleverser le jeune garçon. Parmi eux, le fait qu'il se souvienne de qui est Vince... Erwann finira par exprimer toutes ses émotions ("Il est temps que les choses changent"). Il fera alors preuve d'une maturité nouvelle et c'est avec plaisir qu'on le retrouvera dans le troisième et dernier tome.

[Booktube disponible sur Youtube]
Lien : https://www.takalirsa.fr/erw..
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Nevada





Venue d’un bled de Pennsylvanie, Maria vit désormais à Brooklyn. Femme transgenre, elle travaille dans une librairie qui lui paie à peine de quoi vivre et partage sa vie avec Steph une lesbienne cisgenre. Pas franchement bien dans sa peau, tout pourrait continuer cahin-caha lorsque sa copine lui annonce qu’elle l’a trompée avec un de ses collègues transgenre. Maria décide de tout lâcher pour filer plein Ouest.



Imogen Binnie ne nous offre pas une autobiographie, plutôt une œuvre de fiction transgenre écrite pour des femmes trans. Maria se livre au quotidien, en essayant de comprendre sa transition et pose sur le monde un regard désabusé qui ne manque jamais d’acuité. Elle nous parle bien sûr de son voyage intérieur mais également d’auteurs féminins queer et s’interroge sur le genre, le conditionnement social, la ‘normativité’.



Bien qu’écrit et publié il y a une dizaine d’années, rien n’a beaucoup changé dans cette société qui cherche à tout prix à vous mettre dans des cases tout en prétendant avec condescendance vous comprendre.





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N'essuie jamais de larmes sans gants

Un roman poignant, un immense coup de coeur, qui m'a bouleversée du début à la fin, qui m'a fait souvent venir les larmes aux yeux, dont les personnages m'ont énormément touchée, eux que j'ai été triste de quitter, pas seulement parce que j'ai terminé le livre, mais parce que beaucoup n'étaient déjà plus là. Mais est-ce vraiment un roman ? Pas seulement, un témoignage aussi.

« Ce récit parle d'une époque et d'un lieu.

Ce qui est raconté dans cette histoire s'est réellement passé.

Ça s'est passé ici, dans cette ville, dans ces quartiers, chez les gens qui ont leur vie ici. Dans les parcs de cette ville, à ses terrasses de café, dans ses bars, ses saunas, ses cinémas porno, ses hôpitaux, ses églises, ses cimetières. C'est dans les rues et dans les immeubles de cette ville, chez ces gens, que ça s'est passé.

Ce qui est raconté dans cette histoire s'est passé simultanément dans beaucoup d'autres lieux, à la même époque, mais c'est à d'autres d'en faire le récit.

Ce qui est raconté dans cette histoire continue de se passer aujourd'hui, ça se passe tout le temps, mais ça non plus n'appartient pas à ce récit, même s'il se perpétue jusqu'à nos jours.

Raconter est une sorte de devoir. Une manière d'honorer, de pleurer, de se souvenir. Une manière de mener la lutte de la mémoire contre l'oubli »



Ce récit est l'histoire d'un groupe d'amis. Quoi de plus ordinaire. Ils viennent de toute la Suède, parfois même de plus loin et se retrouvent à Stockholm. Et comme le dit l'un d'entre eux, leur objectif dans la vie parait simple :

« Je veux dans ma vie pouvoir aimer quelqu'un qui m'aime. »



Mais ils sont homosexuels, et plus encore, on est dans les années 80 et une maladie inconnue fait son apparition :

« Et tout comme l'homosexualité a été l'amour qui n'a pas osé dire son nom, le sida a été la maladie qui a été niée, dont le nom n'a pas été prononcé à haute voix mais chuchoté dans la honte et en cachette. »



L'auteur va nous raconter la vie de ce groupe d'amis, avec un peu plus de focus sur deux d'entre eux, Benjamin et Rasmus, qui vont devenir l'un pour l'autre, celui qui aime et est aimé, mêlant les scènes de différentes époques, passant de leur enfance à plusieurs moments du présent. Il évoque le sort de tous, racontant pour chacun des éléments marquants de leur vie, avant et après. Avant, quand ils vivaient une enfance différente, parce qu'ils étaient différents, Après, quand ils arrivent à Stockholm et osent enfin vivre leur statut d'homosexuel, même si cela reste compliqué. Et bien après aussi, la maladie et la mort pour nombre d'entre eux. Les scènes s'enchainent, se mêlent, on ne situe pas toujours exactement le moment, mais cela reste très fluide. Ces hommes souvent rejetés par la leur, voire considérés comme morts par leurs proches, vont ensemble former une nouvelle famille, bâtir leurs traditions, être là les uns pour les autres, jusqu'à la mort qui va durement frapper leur petit groupe.



L'auteur mêle à ces récits une réflexion sur l'homosexualité, qui a été longtemps considéré comme une déviance, voire un crime. Dans beaucoup de pays, la dépénalisation de l'homosexualité n'est pas si ancienne que cela. Et il exprime très clairement le paradoxe de cette situation : se cacher pour ne pas trop souffrir, ne pas être mis à l'écart, ou oser se montrer pour revendiquer, pour que leurs droits soient enfin reconnus. Et au moment où la situation commençait à s'améliorer, le Sida est arrivé, rejetant encore dans l'opprobre cette population, suspectée de propager la maladie, eux qui l'ont bien méritée, ainsi que de nombreux journaux et personnalités de l'époque l'écrivaient.

Il nous parle aussi du deuil, il nous parle aussi d'amour.

J'ai beaucoup aimé la manière dont réflexions et récits s'entrelacent, très naturellement, les unes apportant de la profondeur aux autres, les uns apportant de l'humanité aux autres.



Humanité, c'est le mot qui pour moi symbolise le mieux ce roman. Humanité de l'auteur envers ceux dont il raconte la vie. Humanité de ceux que beaucoup ne considéraient pas comme des hommes à part entière. Humanité de quelques-uns de ces soignants : ainsi cette jeune infirmière qui essuie une larme sur la joue d'un mourant et se fait vertement reprendre, par une plus âgée :

« N'essuie jamais de larmes sans gants »

Et même si les plus nombreux étaient ceux qui rejetaient, même si la bêtise de beaucoup m'a fait bondir, même si l'ignorance conduisait aux pires absurdités, je choisis de me souvenir de ceux qui ont osé manifester cette humanité et d'abord de tous les membres de ce petit groupe. Je les ai aimés. J'ai souffert à la lecture de leurs souffrances, j'ai pleuré à leur départ.



Un mot pour finir, si tout ce qui précède ne suffit pas à vous convaincre de lire ce livre, sachez qu'il est écrit d'une plume de toute beauté dont j'ai apprécié chacun des mots, que l'humour y est aussi présent. Que ce livre se savoure, même si ce qu'il raconte est difficile à lire, voire insoutenable par moments.

Un livre qui va partir sur mon Ile déserte. C'est sur une ile que je l'ai trouvé : merci Dori. Merci Nico qui m'a rappelé qu'il m'attendait. Merci Roxanne dont l'émotion m'a définitivement convaincue de l'ouvrir très vite.

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Fire on Ice, tome 2 : Les mots bleus

[critique tomes 1 et 2]



Je ne sais pas trop pourquoi je n'avais pas eu envie de lire le tome 1 à sa sortie, mais quand j'ai reçu le tome 2, j'ai eu très envie de découvrir cette série, alors je me suis procuré le premier et j'ai lu les deux à suivre tellement j'étais prise dans l'histoire.







Jaehyun est un étudiant qui vient d'aménager à Séoul pour entrer à l'université. Il est manifestement très doué en physique mais on comprend rapidement qu'il a vécu un drame et que cela l'empêche d'avancer. On comprend au fil du récit que le garçon qu'il aimait est mort et que depuis Jaehyun n'arrive pas à faire son deuil. Il voit son fantôme un peu partout, il ne mange plus beaucoup, et ne sait plus quoi faire. Pourtant, il poursuit ses études et travaille dans un restaurant pour pouvoir se les payer. Il a coupé tout contact avec sa famille, et seul son meilleur ami, resté à la campagne, est encore là pour lui. On comprend également que Jaehyun patinait beaucoup avant le drame mais que depuis il ne peut plus retourner sur la glace. Un jour, il fait la rencontre de trois patineurs qui se préparent pour des Championnats mondiaux. Il ne peut pas s'empêcher d'aller les admirer sur la glace, et rapidement il décide de faire son mémoire sur la physique et le patinage. Ainsi, il est accueilli par l'énigmatique entraineur, un jeune homme mystérieux qui boite et est sujet à de violentes crises de douleur.







Le premier tome est consacré au mal être de Jaehyun. Le lecteur découvre petit-à-petit son histoire et celle des autres protagonistes. On est en pleine culture coréenne. Le deuxième tome fait davantage avancer le récit. Jaehyun va s'ouvrir aux autres et réussir à faire son deuil. Bien évidemment, c'est une romance donc Jaehyun va de nouveau tomber amoureux, mais ce n'est pas si facile et de nombreux secrets vont devoir être explorés.







Beaucoup de sujets sont abordés dans ces deux premiers tomes : le deuil, la dépression, le sport de haut niveau, la pression des études, l'amour homosexuel, les relations familiales.







J'ai préféré le tome 2 que j'ai trouvé moins larmoyant que le premier (à la fin du tome 1 je commençais à me lasser de voir intervenir le fantôme à tout bout de champ, mais finalement après avoir lu les 2 tomes, je trouve que c'est bien dosé car ça permet de voir l'évolution du personnage sur le plus long terme). J'ai bien aimé le monde du patinage car c'est un domaine que l'on voit finalement peu (alors que dans mon enfance c'était vraiment plus à la mode). Et notamment le fait que ce soit des hommes qui patinent, j'ai trouvé ça sympa.







Ce roman a été initialement publié sur Wattpad, il doit donc déjà avoir ses fans. Il y a un trigger warning en début de lecture, car il y a quand même beaucoup de thèmes pas forcément faciles.







C'est un roman young adult à proposer plutôt en lycée ou alors pour les collégiens bon lecteurs et assez mûrs. Je ne pense pas que je le proposerai dans mon CDI de collège, il y a aussi des scènes de sexe assez explicites.







Pour ma part, j'ai beaucoup aimé ces deux romans, et j'attends le troisième tome avec impatience !
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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