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Expert chine

Cet insigne distingue tous les amoureux de la culture chinoise : littérature, histoire, coutumes…rien n'échappe à ces experts de l'Empire du Milieu.
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Les âmes noires

Bande dessinée dont le titre résume la proposition graphique : C'est noir, noir, et parfois gris. Noir c'est noir, il n'y a pas d'espoir...

Normal puisqu'on parle de charbon. Et de misère.

"Misère, misère!

Peut-être qu'un jour ton président

Sentant monter notre colère

Misère, misère !

Devant les peuples sans frontières

Alors il s'en mordra les dents

Misère, misère !"

Ici, c'est en Chine, loin de Shenzen et de ces centres industriels modernes où la classe moyenne chinoise se développe et profite de l'abandon des nôtres (classes moyennes) par nos euroligarques.

"Tu repartiras d'où tu viens

En emportant tous tes chagrins"

Ici, la misère est partagée par tout ce petit peuple qui survit tant bien que mal à la disparition programmée des mines de charbon "officielles". A pauvre, pauvre et demi. Tout le monde se débat dans la fange, les moins faible écrasant les autres. Quelques âmes charitables sortent du lot...

"L'argent fera bien le bonheur des pauvres

C'qui sera la moindre des choses"

Il faut souligner la petite difficulté qu'on peut éprouver à identifier au premier coup d’œil le visage d'un chinois, si notre cerveau n'a pas l'habitude des traits asiatiques.

"Convenons-en

Convenons-en ! "
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Destin trafiqué

Roman extrêmement triste et sombre que nous offre Dongxi. Il nous dépeind ici une société chinoise cruelle où les écarts sociaux sont flagrants et le fait d'être né pauvre impactera toute la vie d'une personne.



Nous suivons les soubresauts du destin de Wang Changchi qui va de mésaventure en mésaventure. Ce jeune homme n'a pas la chance (et surtout les guanxi -> contacts) de son côté. Sa vie sera marquée par la souffrance et les injustices.



Il est indéniable que ce roman est important, tant par rapport au personnage principal mis en scène (un homme issu du petit peuple, qui a des difficultés à joindre les deux bouts, et toujours perdants face aux riches) que par rapport à la dénonciation faite par l'auteur des travers de la société chinoise : corruption à tout va (police, hôpital, organes de l'État, université).

Néanmoins ma lecture a été difficile : trop de noirceur, trop de scènes incongrues. Je sais bien que la vie des pauvres en Chine est une lutte acharnée quotidienne, mais je trouve que Wang Changchi fait face à trop de déboires pour un seul homme. J'ai eu besoin de faire des pauses dans ma lecture de ce roman pour me tourner vers des histoires plus légères et oublier un temps la cruauté du monde qui est dépeinte par Dongxi.



*lu en VO*
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La forêt sombre

Un tome deux que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. La première partie est un peu longue mais tout de même intéressante. On s'intéresse particulièrement aux colmateurs. Il n'y a pas les explications scientifiques à rallonge qui m'avait un peu sortie de la lecture du premier tome, donc c'est mieux pour moi ! Mais c'est après une bonne moitié de lecture qu'on entre vraiment dans un récit plus prenant. Et là, ça envoie du lourd j'ai envie de dire ! Car enfin on a un aperçu de la puissance ennemie. Reviennent alors des questionnements de la part des terriens sur leur futur et des stratégies inédites. J'ai adoré aussi voir le "futur", l'humanité deux cent ans plus tard, les villes ....On est vraiment dans ce que j'aime. La tension monte crescendo et ce final est rapide mais bien pensé. J'ai hâte maintenant de lire la conclusion.

Challenge Mauvais genres 2024

Challenge pavé 2024
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Lèvres rouges, Langue verte

C'est notre premier livre que l'on lit de Mo Yan. Première incursion dans l'oeuvre de ce maître chinois de la littérature, prix Nobel 2012, et je découvre avec grand plaisir une écriture qui se veut à la fois simple et truculente, faussement naïve quand elle critique la société chinoise contemporaine.



Son nouveau livre Lèvres rouges, langue verte rassemble onze nouvelles écrites entre 2005 et 2020.



La plupart des nouvelles qui composent le recueil Lèvres rouges, langue verte s’amusent de son double de fiction, ce qui lui permet de rassembler des anecdotes qu'on imagine authentiques, souvent pleines d'humour dans un style très métaphorique.

C'est parfois difficile de se retrouver parmi les références culturelles chinoises et les noms des personnages mais l'auteur sait brosser avec ce qu'il faut d'humour et de réalisme un portrait assez saisissant de la Chine d'hier et d'aujourd'hui, pour le plus grand plaisir du lecteur.
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Lao Tseu. La Voie du Tao

En Chine quelque soit l'art que l'on pratique les bases sont souvent les mêmes : maîtrise du geste et de l'espace, du plein et du vide. Maîtriser un art c'est en maîtriser plusieurs. C'est pourquoi on fait peu de différence entre un peintre et un calligraphe par exemple. Dans cet ouvrage Feng Xiao Min, un artiste Franco-Chinois, se lance dans un projet ambitieux : illustrer par des peintures et des calligraphies 51 des 81 chapitres du Tao Te King, le célèbre ouvrage de Lao Tseu. Un projet très ambitieux car le Tao Te King est un des livres fondateur de la civilisation Chinoise puisqu'il est à l'origine du Taoïsme. Lao Tseu étant un contemporain de Confucius.



Pour vous situer un peu grosso modo, le confusianisme a pour objectif l'harmonie individuelle puis sociale et passe par la réalisation de rituels.

Le taoïsme (Tao pouvant être traduit pas La voie) prône la mise en harmonie avec la nature et ce qui nous entoure, la non action et la liberté individuelle. Il repose essentiellement sur l'équilibre des contraires (yin et yang, homme et femme, feu et eau…).



C'est un livre qui se lit vite et lentement à la fois. Découvrir les calligraphies et les tableaux, les apprécier, s'en imprégner, se laisser envahir par eux, prend du temps. Faire le lien avec le texte aussi. Je précise que le texte résulte d'une traduction de Feng Xiao Min. Seuls les puristes et les experts pourraient juger de la qualité, n'ayant pas comparé avec d'autres traductions je ne sais pas, mais en tant que lectrice lambda je la trouve plutôt réussie.



Le texte en lui même est à la fois limpide et complexe, simple et ardu. Philosophie, réflexion, guide, art de vivre, peu importe comme on le nomme. Ces textes, si courts, sont d'une grande densité et amènent une réflexion qui peut durer toute une vie. On peut les regarder sous différents aspects et l'age et l'expérience font sans doute apparaître de nouveaux angles de vue, une nouvelle compréhension. C'est le genre de livre auquel on peut revenir une vie durant. J'y ai retrouvé des principes bien ancrés dans les arts martiaux, évidemment mais on peut les appliquer à la vie quotidienne, à la politique...



J'aime beaucoup la calligraphie pour son épure, son équilibre du vide et du plein et pour le choix des termes ou des expressions qui ont été illustrés.

Les tableaux eux m'ont séduite par leur équilibre entre encre de chine et couleurs, réalisme et abstraction. J'avoue que ceux en gris, noir et blanc m'ont moins conquise.



Le tableau « Le faible et le fort » m'a interpelé et j'ai clairement senti que quelque chose m'échappait et en tournant les pages j'ai senti comme une invitation à y revenir plus tard. J'ai eu un coup de coeur pour « La société idéale » et son côté apaisant qui invite à la rêverie. Quant à « Revenir à la sphère de la simplicité » il m'a évoqué Van Gogh mais je ne saurais pas dire vraiment pourquoi.



Ce livre appartenait à mon professeur, en le parcourant j'ai retrouvé l'odeur de ses cigarillos et ses post it. Au moment où j'allais en mettre un j'ai vu qu'il y avait un des siens. Je vous partage cet extrait :



« Les possibilités de la réussite



Considère la non action

Comme le code de conduite.

Considère le non conflit

Comme l'art de l'action.

Considère la non saveur

Comme la méthode du goût.



Le grand provient du petit.

Beaucoup provient du peu.

On récompense le ressentiment avec la gentillesse.

Surmontant les difficultés,

On devrait commencer par les facilités.

Accomplissant grand

On devrait commencer par petit.



Les choses les plus difficiles dans le monde

Sont originaires de celles qui sont les plus faciles.

Les choses les plus grandes dans le monde

Résultent des minuscules.

Parce que Le Sage ne se considère jamais comme grand,

Il peut accomplir ce qui est grand.



Celui qui fait des promesses trop facilement

Manquera sûrement de crédibilité.

Celui qui considère les choses comme trop faciles

Rencontrera certainement des difficultés.



Le Sage ne rencontre jamais de difficultés

Parce qu'il considère toujours

les choses comme difficiles."

(chapitre 63)



Je vous laisse méditer ces paroles...
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Epouses et concubines

J’ai vu le film de Zhang Yimou à sa sortie. A vrai dire, je n’en garde aucun souvenir. J’étais trop jeune, c’était il y a plus de 30 ans. Je suis tombée sur le roman de Su Tong dont le film est adapté dans une boîte à livres et je me suis dit pourquoi pas… Je n’ai pas été déçue, j’ai beaucoup apprécié cette lecture.



« Epouses et concubines » va à l’essentiel. Là où d’autres auraient proposé une grande fresque de plusieurs centaines de pages, Su Tong choisit la concision. Le roman est court, 126 pages, ce qui ne l’empêche pas de raconter beaucoup. « Epouses et concubines » plonge le lecteur dans la Chine des années 20 qui a encore des allures féodales, notamment pour ce qui est de la condition féminine. Le récit est un huis-clos qui raconte les rivalités des 4 épouses d’un notable.



Du fait de sa brièveté mais aussi de la caractérisation archétypale des personnages et de l’ajout d’un ingrédient quasi-fantastique, le récit a une allure de conte. Mais cette forme n’empêche pas le récit d’avoir un fond social très marqué. Ce n’est pas un hasard si l’auteur place son récit dans la Chine des années 20. Peu avant, en 1919, s’est déroulé le mouvement du 4 mai. Si ce mouvement contestait en premier lieu la colonisation japonaise, très vite le mouvement s’est mué en un mouvement plus global, dénonçant le poids des traditions, notamment à l’égard des femmes. Du coup, l’histoire de Songlian, 4ème épouse d’un notable, est encore plus saisissante. La nécessité de s’attirer la préférence du mari incitent ces femmes, prisonnières d’une cage dorée, à dénigrer leurs rivales et même à comploter les unes contre les autres. La peinture de la vie conjugale de ces épouses réduites à la servilité est criante de vérité. Ce serait un peu l’équivalent du néo-réalisme italien. Sauf qu’il y a aussi cette petite touche de mystère quasi-surnaturel qui ajoute une atmosphère particulière, poétique.



Cette lecture a vraiment été une agréable surprise. Je vais me renseigner sur les autres écrits de Su Tong. Et puis, j’ai bien envie de (re)voir le film de Zhang Yimou.

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