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EAN : 9782021499384
400 pages
Seuil (26/01/2024)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Lorsque le narrateur, « Mo Yan l’écrivain célèbre », revient auréolé d’un prix prestigieux dans son village natal de Gaomi, le regard qu’on porte sur lui a changé. Il y a les joyeux profiteurs, comme ce copain d'enfance « mûri sur le tard » qui n'hésite pas à vendre des éditions pirates de ses livres aux touristes, les anciens collègues de l'usine de coton, bons vivants querelleurs croisés dans le plus simple appareil au milieu des vapeurs brûlantes des bains public... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Mo Yan fait ici sa réapparition après quelques années discrètes, comme pour boucler une boucle. C'est le retour au pays natal, dans sa bonne ville de Gaomi, qui avec son petit million d'habitants est une ville moyenne à l'échelle de la Chine. Située dans la province du Shandong, au nord-est, elle est proche de la ville portuaire de Qingdao, connue pour sa fameuse bière.

Au travers de onze récits, comme autant de chapitres, il retrouve ses amis de jeunesse, lui, l'écrivain nobelisé, et eux, qui ont vécu leur vie de chinois provinciaux ordinaires. C'est l'occasion de se remémorer leurs petites aventures où la rigolade, les engueulades et la nostalgie se mêlent. Car Mo Yan a été ouvrier, puis militaire, avant de devenir cet écrivain mondialement reconnu.

L'écrivain est à la fois respecté pour ce qu'il est devenu, et en même temps peut-être un peu jalousé, sans réelle méchanceté néanmoins. Ses comparses ont évolué comme ils ont pu dans une Chine qui s'est profondément transformée. L'usine de coton qui tournait à plein régime a été remplacée par un complexe de bains tisanerie moderne, avec jeunes masseuses bien en règle, la porte du cabinet privé doit rester ouverte…cela dit, si vraiment on le souhaite, il est possible en payant l'option top, d'avoir des soins plus intimes…Ces anciens employés de l'usine se souviennent, mais sont finalement bien à l'aise à profiter de ce bel équipement de soins où ils se sont donnés rendez-vous avec WeChat. Pas de doute, cela leur redonne une nouvelle jeunesse ! (bains publics et lits rouges).

Certains amis avaient le caractère bien sanguin et cherchaient noise à tout le monde (Un teigneux), quand un autre a largué sa femme enceinte et leurs deux enfants pendant 35 ans, pour une autre et une conversion à la foi catholique, avant de revenir comme si de rien n'était après toutes ces années. Et surprise, la pauvre femme et sa maison qui s'étaient bien dégradées rayonnent à nouveau de charme et d'aisance à l'issue de ce retour de flamme improbable. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer (En attendant Moïse).

On retrouve une constante dans ces textes, c'est que l'organisation de la société chinoise ne change guère. Il vaut mieux être membre du Parti, un chef de district, pour s'en sortir en bénéficiant de petits privilèges. C'est aussi le cas des militaires, bien soignés par le Parti. Mais ces chinois provinciaux, qui traînent souvent la savate et sont parfois boîteux, ont la gouaille et la contestation dans le sang, ils ne ferment pas tant que ça leur bouche, en tout cas ils voient clair. Mais cela a plutôt l'air de les amuser, ce n'est pas la grande révolte...Il a parfois été reproché à Mo Yan de la complaisance avec les autorités, on ne peut pas le classer parmi les écrivains contestataires, il ne franchit pas les limites de l'acceptable.

La tonalité générale est bien caractéristique de Mo Yan. Ici, on évolue dans les milieux populaires, les paysans, les ouvriers, on échange des plaisanteries et on s'anime, parfois en lâchant insultes et même des coups, dans un verbe souvent fleuri. Et on est curieux des affaires des autres ! Pas de doute, on est en Chine, on parle fort et sans ambages, l'environnement est désordonné, on est loin de la politesse japonaise !

L'humour est là, et l'on retrouve avec plaisir un florilège de formules et dictons bien à la chinoise. Malgré tout, je suis un peu resté sur ma faim, on s'ennuie un peu à la longue, dans ces récits aux airs de déjà largement vu chez l'auteur. En outre, la première partie du titre Lèvres rouges, langue verte, ne tient pas vraiment ses promesses, les femmes étant en fait peu présentes.

Finalement, j'ai été un peu déçu par ce recueil, au regard par exemple de la flamboyance et de la chatoyance de la Belle à dos d'âne dans l'avenue de Chang'an, ou de la truculence langagière et la verve imaginative qu'on lui connaît dans nombre de ses romans et nouvelles.

Je remercie Babelio et le Seuil, fidèle éditeur français de Mo Yan, pour cet envoi dans le cadre de l'édition masse critique de janvier.
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C'est notre premier livre que l'on lit de Mo Yan. Première incursion dans l'oeuvre de ce maître chinois de la littérature, prix Nobel 2012, et je découvre avec grand plaisir une écriture qui se veut à la fois simple et truculente, faussement naïve quand elle critique la société chinoise contemporaine.

Son nouveau livre Lèvres rouges, langue verte rassemble onze nouvelles écrites entre 2005 et 2020.

La plupart des nouvelles qui composent le recueil Lèvres rouges, langue verte s'amusent de son double de fiction, ce qui lui permet de rassembler des anecdotes qu'on imagine authentiques, souvent pleines d'humour dans un style très métaphorique.
C'est parfois difficile de se retrouver parmi les références culturelles chinoises et les noms des personnages mais l'auteur sait brosser avec ce qu'il faut d'humour et de réalisme un portrait assez saisissant de la Chine d'hier et d'aujourd'hui, pour le plus grand plaisir du lecteur.
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Cette parution chez le Seuil m'a permis de lire pour la première fois de la littérature chinoise, et rien de moins qu'un prix Nobel. Mo Yan a en effet reçu le prix de littérature en 2012. Pour être claire, je ne connais pas grand-chose à la culture chinoise, ni à son histoire, ni à sa littérature. Pour dire, il m'a fallu une centaine de pages pour comprendre que le nom de famille dans, par exemple, le nom Mo Yan était la première partie, comme en coréen. de plus, lorsque vous ouvrez sa page Wikipédia, vous lisez « né le 17 février ou le 5 mars 1955 ou bien encore en mars 1956 », de quoi légèrement vous étonner. En revanche, on sait avec certitude qu'il est né dans la province du Shandong, au sud de Pékin, appartenant à la Chine du Nord. La liste de ses oeuvres, composée de divers romans et nouvelles ainsi que des essais est assez longue. Ce recueil de onze nouvelles est son avant-dernière parution dans son pays, le titre français correspond à la dixième nouvelle.


Onze nouvelles agencées de manière croissante selon la longueur : nous commençons avec des textes de quelques pages jusqu'à quelques dizaines de pages pour les dernières. le narrateur semble être un double de l'auteur d'autant que le village natal de l'auteur Gaomi est le décor de beaucoup des nouvelles. C'est donc un homme d'un certain âge, qui a grandi à Gaomi, a quitté tôt l'école pour travailler dans les champs, s'est engagé dans l'armée, est un écrivain reconnu. En revanche, il a deux frères, et non pas des soeurs comme détaillé dans certaines des nouvelles. Toutes ces nouvelles ont un cadre rural, loin des métropoles surpeuplées, c'est au milieu des champs et autres paysages de la région, dotés de Sophoras, d'étangs avec joncs et roseaux, que l'auteur fait évoluer ses novellas et ses personnages.

Première difficulté me concernant, la mémorisation des noms des personnages, d'autant qu'ils sont souvent remplacés par des surnoms, ou même simplement remplacés par un autre nom, le nom original portant alors la désignation de nom de lait. Deuxième difficulté, les liens de parenté sont parfois obscurs et ne correspondent pas à ce que nous considérons, dans notre culture européenne, comme parent. Ensuite, le système communiste administratif de Mao Zedong semble assez lourd et parfois très nébuleux, je pensais que le système soviétique l'était, mais ici, on touche à une autre sphère de la complexité obscure. Et il faut se faire à l'histoire moderne de la Chine, notamment à la Révolution culturelle (1966 à 1976). C'est évident qu'aborder des cultures très différentes des nôtres nous fait sortir de notre zone de confort, ce fut le cas, mais cela reste très enrichissant littérairement et culturellement.

Le style de la narration est assez affecté et imagé, souvent ponctué de proverbes, ce qui d'ailleurs est rendu par les noms des personnages dont je parlais plus haut, comme par exemples le forgeron et ses deux apprentis de la première nouvelle : Vieux Han, Petit Han (oncle et neveux) et le Troisième. On y découvre une société extrêmement hiérarchisée, très attentive à la place occupée par chacun dans la société, et même chez les agriculteurs, un même sens de la hiérarchie que l'on retrouve dans les familles, qui ici n'ont pas le même sens que l'on peut comprendre. le vocabulaire du communisme chinois est quant à lui très formaliste et précis, il faut intégrer les termes, assimiler, par exemple, qu'un point-travail était une unité de calcul pour le travail fourni, ce qu'est un camp indépendant du bataillon de production et de développement.

Mais les comportements et les sentiments humains restent les mêmes, moquerie et méchanceté d'un groupe d'enfant envers un plus faibles, ils sont seulement décrits de façon différente par la complexité des normes sociaux, de l'importance de cette famille au sens élargie du terme, des valeurs portées plus lourdement sur les lignées familiales, sur leur histoire et toutes les références culturelles afférentes. Des jaloux, des rapiats, des hommes vénaux. Les récits ne sont pas sans humour, même si celui-ci est distillé très parcimonieusement à travers des traits de dérision ou de sarcasmes. Et c'est ce qui caractérise aussi cette écriture, toujours très noble et élégante, loin de toute vulgarité excepté lors de certains dialogues et du langage parlé alors usité, les caractères des personnages décrits avec beaucoup de circonspection (ce que j'admire), les faits un peu triviaux racontés avec fierté, comme cette nouvelle qui évoque un pétomane en puissance, Chang Lin. Des histoires de villageois, d'amitiés, d'amour, des vies qui essaient de s'en sortir, ces onze nouvelles sont idéales pour une première approche de la littérature chinoise, pour une immersion dans l'immensité de ce pays dont nous n'avons pas forcément les codes : au-delà des règles sociales très figées, les traits de caractère sont universels, et l'on rencontre les mêmes rapports, des réactions identiques, en occident ou en orient, les mêmes trahisons entraînent les mêmes conséquences. Onze nouvelles qui permettent de constater l'évolution de la société chinoise, depuis 1950 jusqu'aux années actuelles, de la ruralité absolue à une autre forme de ruralité, qui malgré la censure du World Wide Web imposée à la population chinoise, possède également smartphones et autres geekeries. Il faut dire que depuis la première nouvelle mettant en scène les forgerons qui battent le métal à la force de leurs bras et de leur masse, on évolue doucement vers ces nouvelles technologies, le WeCha, l'utilisation du QR Code et à toutes les subtilités de l'utilisation d'Internet.

De la tragédie, de simples anecdotes, l'auteur dessine un double de lui-même pour reconstituer des vies certes fictives, mais que l'on devine calquer sur la réalité, des individus noyés dans la collectivité et la collectivisation forcée. Il ne faut pas se cacher qu'un temps d'adaptation est nécessaire, et peut-être avoir la curiosité d'aller consulter Internet pour avoir des réponses aux questions qui peuvent se poser, dans le genre, à quoi correspond « la fin de l'année du cochon de terre ». Ma nouvelle préférée est l'avant-dernière, la nouvelle éponyme, qui présente une mégère patentée, avec un côté dramatique indéniable, que l'on retrouve bien souvent dans les nouvelles, mais toujours relayé par une voix narratrice toujours un peu narquoise dans le fond. Car il y a toujours, en arrière-plan, une sorte de morale sous-jacente en fin de compte ou les mauvais traits et actions des protagonistes trouvent une fin de non-recevoir plutôt satisfaisante.

En fin de compte, ces nouvelles sont un bon moyen d'avoir un premier aperçu d'une Chine rurale, qui en 50 ans, a énormément évolué, mais dont les codes sont encore ancrés dans un traditionalisme gravé dans le marbre. Dommage que le titre original (cf google trad « C'est une floraison tardive »), traduit littéralement en anglais (A late bloomer), ne l'ait pas été en français également : puisque si l'on en croit un article du webzine World Literature Today, l'auteur a voulu mettre en valeur les talents de chacun de ses personnages, encore enfouis pendant leur jeunesse, qui se mettent à éclore tardivement.


Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Recueil de nouvelles composées de 2005 à 2020. Mo Yan revient dans son village natal, occasion de retrouver les amis d'autrefois et de se rappeler les souvenirs d'enfance et de jeunesse. Dans ces textes autobiographiques il accumule les anecdotes pleines d'humour dans un style très imagé. Derrière le récit personnel, c'est aussi l'histoire de la Chine de la Révolution Culturelle à l' époque moderne. Ainsi la nouvelle qui donne son titre au recueil raconte les méchancetés de Tan Guiying, langue vipérine qui sévit sur les réseaux !
On retrouve aussi les thèmes et les personnages rencontrés dans ses romans.
Quelques difficultés de lecture liés aux noms propres et aux références culturelles du pays : heureusement les notes des traducteurs sont une aide précieuse.
Merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour ce livre : un vrai dépaysement !
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Je découvre cet auteur chinois prix Nobel de littérature.
Les 11 nouvelles racontent des situations dans des petites villes avec beaucoup de personnages truculent et sont très actuelles.

J'avoue que je ne les ai pas toutes lues, car j'ai beaucoup de mal à rentrer dans les histoires.
Comme ce sont des nouvelles , on n'a pas le temps de comprendre qui est qui , car les noms chinois ne nous sont pas familiers. Il y a aussi beaucoup de références littéraires et historiques qui me sont inconnues. Si on lit les notes, ça coupe la lecture et si on ne les lit pas ça gêne la compréhension.
Mais lisez le et faites-vous votre avis
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critiques presse (2)
LesEchos
08 mars 2024
Le prix Nobel de littérature chinois revient avec un recueil de onze nouvelles en forme de bilan, où sa truculence habituelle se teinte de mélancolie.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeMonde
12 février 2024
Un recueil de nouvelles faussement naïves du Prix Nobel de littérature 2012, la plupart sur le thème du retour au village natal. Puissance d'évocation et délicatesse d'esprit.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Au début des années 1960, à la fin de l'été et au début de l'automne, au canton Nord-est de Gaomi, la pluie est tombée, interminable, il est arrivé qu'on ne voie pas le soleil pendant quinze jours. Quand je me suis mis à lire des œuvres d'auteurs d'Amérique latine, j'ai eu le sentiment que ce temps pluvieux qu'ils décrivaient dans leur roman était vraiment très proche de celui de mon pays natal tel qu'il restait imprimé dans mon souvenir. Toutes ces pluies : fortes, moyennes, faibles, d'orage, mêlées de grésil, charriant parfois poissons et crevettes, pluies tombant sans fin, pluies interminables, plusieurs dizaines de centimètres d'eau dans les champs, crues faisant déborder les rivières, ruptures fréquentes de digues, tout cela mettait en danger vies humaines et animales.
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Un moineau, une cigale dans le bec, passe haut dans les airs. L'insecte se débat, poussant des stridulations aiguës. Petit Ao entend la colère de la cigale, son refus de se laisser faire, une si grosse cigale, capturée par un si petit moineau, comment pourrait-elle se résigner ? Comme il fallait si attendre, elle se dégage du bec de l'oiseau et, tout en criant, se glisse dans le ciel. Jamais l'enfant n'aurait imaginé que les cigales pouvaient voler si haut.
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Quand internet est né, puis quand il a eu le vent en poupe, la phrase apparue alors : "sur le Net nul ne sait que tu es un chien", reste valable de nos jours encore. En résumé, cousin, depuis qu'Internet existe, j'ai le sentiment de pouvoir enfin vraiment mener une vie digne d'un être humain...
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« Les gens du village, des enfants de cinq ans aux vieillards de cent ans, sous mon entraînement, ont acquis un grand sens de l'information, ils sont capables de se servir d'une main experte de la fonction vidéo de leur téléphone portable.» Erkun reprend, montrant du doigt les villageois élevant leur téléphone. « Réfléchissez au tabac que ferait sur le Net une vidéo montrant la police populaire, bravant les intempéries pour se porter au secours d'un enfant confié à ses grands-parents et dont le doigt est pris dans la bouche d'une tortue. Vous deviendrez des célébrités du Net véhiculant des valeurs positives, quant à vos supérieurs, ils seront ravis, ce qui vous attend si ce n'est d'être reconnu pour votre exploit, ce sera de l'avancement ! Et vous êtes là à grommeler, injurier, pensez plutôt au résultat de la mise sur le Net de la vidéo ! »
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Les demoiselles masseuses - il ne me semble pas convenable de les appeler demoiselles - peut-être filles ? Jeunes filles ? Femmes ? Ces mots étaient tous, quelque part, sans rime ni raison, alors autant suivre l'habitude, quelque part. Dans mon village les fonctionnaires ont pour coutume d'insérer dans les locutions toutes faites l'expression quelque part, ils trouvent que ça a un effet humoristique. Les linguistes se fâcheront en entendant ça, et les traducteurs se tordront les méninges.
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Videos de Mo Yan (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mo Yan
Présentation de l'album "La Bourrasque" de MO Yan, prix Nobel de littérature, illustré par ZHU Chengliang. Publié aux éditions HongFei, septembre 2022. Après une belle journée au champ, un enfant et son grand-père résistent ensemble à l'adversité.
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