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Chalamov a survécu à ce bagne où la mort était programmée. Il peint un tableau saisissant de la survie dans des conditions extrêmes, des personnages à peine humains qu'il y a fréquentés, en se révélant un formidable écrivain, et parfois un sensible poète.

Un court roman, qui n'a pas besoin de discours pour évoquer l'horreur banalisée de la vie dans un camps de travail.

Cette historienne russe servant loyalement le régime a quand même été arrêtée pour "activité trotskiste contre-révolutionnaire". Elle avait aussi le tort d'être juive... Dans le deuxième tome de ses mémoires, elle raconte son séjour dans un camp de Sibérie.

Ce jeune polonais a fondé, en octobre 1939, une des toutes premières organisations de résistance polonaise. Arrêté par le NKVD, la police politique soviétique, condamné à cinq ans de travaux forcés, Gustaw Herling passe deux ans dans le camp de Yertsevo qui fait partie de l'ensemble concentrationnaire de Kargopol sur la mer Blanche (30 000 prisonniers).Il fera le récit de sa captivité dans Un Monde à part (Londres, 1951; en français: Denoël, 1985 , Folio, 1995), une œuvre littéraire parfaitement maîtrisée qui porte l'empreinte d'un écrivain véritable. L'auteur consacre toute son intelligence, tous ses dons d'observation, toute sa sensibilité à dresser une « anatomie » de l'univers concentrationnaire soviétique.

Ce livre paru en France en 1949 sous le titre La Condition inhumaine. Margolin y raconte cinq années passées dans les camps soviétiques ne le cède en rien à ceux de ses célèbres successeurs Soljenitsyne et Chalamov, ni pour la qualité littéraire, ni pour l'acuité de pensée et la hauteur de vue avec lesquelles l'auteur s'efforce de donner un sens à son expérience, aux limites de l'humain.

Oleg Volkov, croyant et descendant d'aristocrates, a subi trente ans le froid et la faim dans les camps soviétiques, essentiellement aux îles Solovki. Sa foi et le contact avec la nature (il fut trappeur) l'ont aidé à survivre.

Allemande communiste, femme d'un "traître" fusillé, Margarete Buber-Neumann a connu le Goulag avant les camps allemands. Elle a décrit le froid, l'épuisement, les moustiques dans un premier volume de souvenirs.

Agent secret polyglotte du Komintern, Jacques Rossi s'est fait avoir comme les autres : en 1937, il est rappelé à Moscou où, après maints interrogatoires, il est accusé d'espionnage et condamné, sans autre forme de procès, à huit ans de travaux de redressement. Il restera au Goulag pendant 19 ans et sera assigné ensuite à résider en Sibérie cinq années supplémentaires. Dans ce livre Rossi évoque ses propres souvenirs avec l'aide de Michèle Sarde..

Ce Manuel complète les souvenirs personnels de Jacques Rossi : il prend de la distance avec l'expérience vécue, et a choisi la forme du Manuel afin d'évoquer le pourquoi et le comment de cette institution destinée à broyer les hommes. En quelque 1.300 articles, sont traités : Les organismes administratifs et répressif; Les mesures répressives (arrestations, prétextes d'inculpation, tortures, condamnations); Les lieux d'internements de transport, les prisons, les camps); La population des camps (politiques et droits communs, les femmes et les nouveau-nés, les enfants et les adolescents, les détenus collaborant avec l'administration, le personnel administratif, les gardiens); La vie quotidienne des procédures administratives, les règlements généraux, l'habitat, la nourriture, l'habillement, la santé, l'hygiène, le travail, les moeurs, les rapports avec le monde extérieur, les recours, les distractions, l'évasion, la mort); La libération; Le langage du goulag (proverbes, dictons et expressions).