La Tunisie ne peut s'oublier lorsque comme eux, on y a passé une grande partie de sa vie. Leurs récits souvent emprunts de douce nostalgie sont ensoleillés, généreux, pittoresques et décrivent la vie en Tunisie sous Protectorat français.
Claude Brami a vécu à Tunis. Il nous rapporte avec tendresse le récit d'une enfance heureuse entre match de foot avec ses copains italiens et découvertes amoureuses avec ses voisines.
Georges Khaiat fut médecin à Sfax, seconde ville de Tunisie. Ici, il rapporte son adolescence dans les milieux juifs de la cité et ses souvenirs des communautés qu'il a côtoyées.
Villa Jasmin s’ouvre sur une vieille photographie prise à Tunis. Un homme la regarde et se souvient. Le cliché lui suffit à faire surgir un monde englouti, coloré et joyeux, à reformer le puzzle d’une histoire familiale brisée par l’Histoire. Le narrateur, omniprésent, navigue à sa guise dans le temps et dans l’espace. Il retrouve avec ses parents les jours heureux d’avant sa naissance, l’odeur têtue du jasmin de la Tunisie du Protectorat, la nonchalance de l’avant-guerre. C’est la douce présence de sa mère, Odette, le courage de son père, Serge, un juif, socialiste et franc-maçon.
Le siècle brûlant de la domination française en Tunisie revit ici à travers trois générations de femmes juives. Myriam, la nièce du caïd Nessim, fréquente les palais beylicaux mais grandit dans la misère du ghetto. Elle s'en échappe grâce à Eugenia, une grande dame garibaldienne. Maya, sa fille, vit les heures dorées de l'entre-deux-guerres avant d'affronter la période noire de l'occupation allemande.
Les années cinquante à Bab el-Khadra... Arabes, Juifs, Italiens et Maltais vivent en harmonie et partagent la même indigence, Dans ce quartier populaire de Tunis, poussiéreux et bruyant, grandit le petit Gaëtan Vella, un orphelin de huit ans, qui se destine au métier de cocher, comme la plupart de ses compatriotes venus de l'île de Malte.
Henriette Lecomte ne mâche pas ses mots. Voilà à contrario de bien des récits nostalgiques, un livre qui casse le consensus de communautés unies et heureuses !!
Voici un écrivain français de Tunisie qui n'est ni français ni tunisien... Il est juif et sujet tunisien...
Cependant il n'est pas réellement tunisien, le premier pogrome où les Arabes massacrent les juifs le lui démontrent. Sa culture est française... Cependant, la France de Vichy le livre aux Allemands, et la France libre, le jour où il veut se battre pour elle, lui demande de changer la consonance judaïque de son nom.
Il ne lui resterait plus que d'être vraiment juif si, pour l'être, il ne fallait partager une foi qu'il n'a pas et des traditions qui lui paraissent ridicules.