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Une biographie qui date un peu (1984) mais qui est sérieuse. 128 pages de notes en fin de livre, pour citer les sources. Les années 1940 à 1951 représentent plus de la moitié du livre. Américain, journaliste et historien de formation, Lottman a aussi étudié l'Épuration en France (1943-1953), la Chute de Paris en juin 1940 et écrit d'autres biographies remarquées (Albert Camus, les Rothschild, Colette, etc.)

Récit biographique de 1987, par un historien Résistant du maquis du Vercors, et disciple de Fernand Braudel. Extrait de la préface: "Pour expliquer Pétain, je commencerais en 1940, lorsque Paul Reynaud fait appel à lui dans l'espoir de conjurer la catastrophe. Puis mon récit suivrait apparemment l'itinéraire d'une chronique, jour après jour s'il le fallait. Mais chaque fois qu'il se devrait, j'éclairerais les faits et gestes du chef de l'Etat français par des retours en arrière, sur le passé de Pétain, sur le passé des Français, bref par un regard plus long sur l'histoire. Car souvent, seules ces résurgences peuvent rendre compte d'une décision, d'un silence. (...) Jusqu'alors [i.e. 1940], les Français ne s'étaient pas divisés sur Pétain. De la gauche à la droite, les hommes politiques, les anciens combattants, les civils, étaient unanimes à le vénérer. (...)" En 1993, Marc Ferro a aussi été co-scénariste du film Pétain de Jean Marboeuf (avec Jacques Dufilho dans le rôle de Pétain et Jean Yanne dans celui de Laval).

"Connaît-on Philippe Pétain ? Chacun garde de lui une image d'autant plus simple et plus forte qu'elle est reçue : Pétain - la Victoire, qui fait don de sa personne à la France. Pétain - la Défaite, ambitieux sénile qui profite de la catastrophe de mai 40 pour abolir la république. Cinquante ans après son procès et sa condamnation, toute raison d'État disparue, il est possible de dépasser le mythe. (...)" Biographie parue en 1995. L'auteur a aussi écrit plusieurs livres sur Céline.

Biographie parue en 2014. "Ce que l'on sait du maréchal Pétain (1856-1951) se résume souvent à Vichy, sa rivalité avec de Gaulle, Verdun, sa condamnation à mort, sa réputation d'homme à femmes. Voici en revanche une biographie très complète, nourrie d'éléments nouveaux, qui met en perspective la trajectoire lente mais extraordinaire d'une personnalité d'apparence mystérieuse. (...) A la fois politique, militaire, intellectuel et physique et psychologique, le portrait évolutif auquel aboutit l'auteur est bien différent des images d'Epinal en noir et blanc."

Bien qu'admis à l'Académie Française, Pétain n'a presque rien écrit, ni laissé aucun livre de Mémoires. C'est donc en s'intéressant aussi au destin de Bernard Ménétrel que l'on peut espérer en apprendre un peu plus : il fut le secrétaire particulier, le médecin et le conseiller du Maréchal. Il le tutoyait aussi et a pu représenter le fils que Pétain n'a jamais eu.

Paul Racine est le dernier témoin du cabinet du Maréchal Pétain durant l'Occupation nazie en France. (...) Gravement blessé sur le front Belge en juin 1940, il entre en 1941 au secrétariat particulier du chef de l'État Français. Sous l'autorité du docteur Ménétrel, il s'y occupe, entre autres, de la propagande et des prisonniers de guerre. Quatre années durant, il vit au rythme des intrigues, des conflits, des soubresauts de Vichy. (...) Recueillis par Arnaud Benedetti, professeur associé à Paris-Sorbonne et auteur d'Un Préfet dans la Résistance, les souvenirs de Paul Racine, dernier survivant du cabinet du Maréchal Pétain qui n'avait encore jamais parlé de cette période jusqu'à ce jour, constituent un précieux témoignage pour l'Histoire. / Parution : 2014

Henri Amouroux (1920-2007) était résistant, journaliste et historien, et spécialiste de la France sous l'Occupation. Il a consacré plusieurs ouvrages à cette période de notre histoire; en particulier "La Grande Histoire des Français sous l'Occupation" (son oeuvre majeure, en 10 tomes), mais aussi le livre très connu "La vie des Français sous l'Occupation". "Pétain avant Vichy" est paru en 1967.

Biographie panégyrique, par un haut fonctionnaire de Vichy, qui a aussi épousé la fille de la petite-nièce du Maréchal. Quoi qu'il en soit, "une incomparable mine d'informations - et de suppositions - sur l'enfance du petit Philippe" (Lottman). Car le matériau historique est rare sur les jeunes années de Pétain. L'auteur a publié aussi "Montoire. Verdun diplomatique" (1948) et "La guerre franco-française. Le Maréchal républicain" (1950).

"AVERTISSEMENT : Ce livre est à la fois un témoignage et une première vue d'ensemble sur l'histoire de la politique extérieure du maréchal Pétain. (...)" - Paru en 1948, un témoignage pro domo de 516 pages.

Encore panégyrique. L'académicien Henry Bordeaux était un proche du Maréchal.

Paru en 1929, année de son élection à l'Académie Française, au fauteuil du Maréchal Foch. - Contrairement à De Gaulle, Pétain n'était pas un homme de plume et n'a pas laissé de Mémoires. Mais, sans le moindre livre à son actif, comment allait-il justifier son entrée à l'Académie ? Pour trouver le thème de son unique livre, il n'a pas été cherché très loin...

Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, Guy Pedroncini (1924-2006) a été historien de la Première Guerre mondiale et biographe de Pétain. Il fut le premier à étudier les mutineries de soldats en 1917, qui furent réprimées par Pétain. Cette biographie se concentre sur la vie de Pétain pendant l'entre-deux guerres.

Né en France, d'une mère française, haut officier britannique et ami personnel de Winston Churchill, le Major General Sir Edward Spears fut chargé de prendre contact avec des responsables français opposés à l'armistice en juin 1940. Il est rentré à Londres le 17 juin 1940 avec le général de Gaulle, auprès de qui il fut le représentant du gouvernement britannique. Dans son livre paru en 1966, il met en parallèle les rôles salvateurs de Pétain et De Gaulle, en 1917 pour le premier et en 1940 pour le second.

Comme la plupart des acteurs et cinéastes de l'époque, Sacha Guitry (1885-1957) a continué à faire des films pendant l'Occupation, sous le patronage des Allemands. Il avait ses entrées à l'ambassade allemande et il s'en est même vanté... Réactionnaire dans l'âme et pétainiste, il conçut en 1943 un film en plan fixe de 58 minutes, avec des voix off, qui montre les pages d'un livre éponyme et qui pose Pétain dans la posture, non pas du traitre, mais du sauveur de la nation, à l'instar de Jeanne d'Arc. Bien que Pétain fut enclin, en effet, à considérer sa destinée inscrite dans les traces de la petite bergère de Domrémy, des proches du maréchal, lucides sur la mauvaise tournure des évènements, avaient pourtant déconseillé à Guitry de mettre en oeuvre ce projet.

Petit livre paru en 1945. C'est la seconde partie qui nous intéresse, la première étant un petit dictionnaire biographique des Maréchaux d'Empire et de leurs trahisons diverses et variées. Pour l'auteur, Pétain s'inscrirait ainsi dans une sorte de tradition "maréchalesque", où la trahison serait consubstantielle à la vie de ces grands soldats. De Jean Galtier-Boissière, on lira aussi avec intérêt son "Journal pendant l'Occupation".

Paru en 1950. Bernard Serrigny a fait Saint-Cyr comme Pétain , et a été pendant la première guerre mondiale son collaborateur intime, son chef de cabinet et son chef d'état-major. Il a fait partie du Comité d'honneur de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain et a publié aussi "Trente ans avec Pétain" en 1959.

15 juin 1940: réunion du Conseil des ministres à Bordeaux et affrontement entre les partisans de la paix et ceux favorables à la poursuite de la lutte. 16 juin 1940: nouvelle réunion pour discuter du transfert du gouvernement en Afrique du Nord, et de la proposition anglaise d'une Union franco-britannique. La majorité penche pour l'armistice et Paul Reynaud décide de remettre la démission du Gouvernement au Président de la République, afin que ce dernier charge le maréchal Pétain de constituer le nouveau Cabinet. 17 juin 1940: sur les ondes, Pétain annonce qu'il "fait à la France le don de sa personne (...) C'est le coeur serré qu'il demande aux Français de cesser le combat". "La vieillesse est un naufrage", écrivit de Gaulle dans ses mémoires. Pour le malheur de la nation, cette vieillesse de Pétain "allait s'identifier avec le naufrage de la France".

Écrit dans la clandestinité et distribué secrètement, sous l'Occupation, par le mouvement Franc-Tireur. Ce petit livre à charge, qui réclame la peine de mort pour le Maréchal, met en avant le caractère défaitiste de Philippe Pétain, perceptible dès la Grande Guerre. Et il reprend le mythe de la cinquième colonne, pour essayer de prouver la trahison de Pétain: "Il ne l'a pas seulement trahie [la France] depuis l'armistice; il l'a trahie avant l'armistice".

Inspecteur des Finances, collaborateur de Paul Reynaud, puis directeur du cabinet civil du maréchal Pétain du 19 juillet 1940 au jour de sa démission, le 13 avril 1942, peu de temps avant le retour de Laval au gouvernement. Attaché à l'ambassade de France à Berne de septembre 1942 à décembre 1943, il obtient le statut de réfugié politique et reste en Suisse jusqu'en 1947. Il obtient sa réintégration au corps de l'inspection générale des finances en 1948. En 1946, il publie ses souvenirs sur le gouvernement de Vichy : Le Temps des illusions - Souvenirs (juillet 1940 - avril 1942).

Un classique et un incontournable sur Vichy et le pétainisme, paru en 1972 et mis à jour en 1997. Historien américain, Paxton a conduit (aidé ? forcé ?) les Français à regarder leur histoire en face, en portant ses recherches sur les thèses répandues après-guerre du diktat allemand, du rôle de bouclier et de double-jeu de Pétain, ou d'une opinion française majoritairement attentiste et pro-alliée.

En s'inspirant du titre du roman Prix Goncourt 1945 (Jean-Louis Bory: Mon Village à l'heure allemande), Philippe Burin s'est "efforcé de reconstruire les manières dont les Français (...) se sont comportés sous l'Occupation et vis-à-vis de l'Occupant." Naturellement, il y est beaucoup question de Pétain et de son régime...

Autre classique sur la Collaboration, écrit en 1976 par un agrégé d'Histoire, qui constata cette "ambiguïté gênante de Vichy, seul régime de l'Europe occupée à s'être installé avec l'aveu des garants de la légalité politique (...)".

Vu le titre, un point de vue pétainiste ... Paru en 1963.

Paru en 1960. Né en 1926, Pierre Bourget s'était initié aux civilisations assyrienne et égyptienne et a parcouru le monde comme grand reporter pendant 20 ans . Auteur également d' "Un certain Philippe Pétain" (1966), "Sur les murs de Paris, 1940-1944" ou "Paris, année 44 : Occupation, Libération, Epuration" (1984).

Ce livre recense une centaine de règles, prescriptions et interdits toujours en vigueur, et laisse à penser que Vichy a été plus qu'une parenthèse à oublier dans notre histoire. Ainsi de la fête des mères ou, par exemple, du délit de non-assistance à personne à danger. Ce délit trouve son origine dans l'acte dit Loi du 25 octobre 1941, qui a été promulgué quelques jours après des attentats commis à Nantes et à Bordeaux contre des soldats et officiers allemands !

Paru en 1979. Un travail sur les archives américaines, avec, par exemple, la révélation que le verdict du procès du Maréchal Pétain était prévu un an à l'avance

Paru en 1980 - (...) "Se plaçant toujours au niveau supérieur des faits et des idées, le livre couvre les deux France tragiques - celle du Maréchal et celle du Général - mais l'ouvrage s'élève aussi à la dimension d'une fresque mondiale, avec les déroulements de la Seconde Guerre, les personnages de Roosevelt, de Churchill, de Staline, de Mussolini, de Hitler."

Livre paru en 1964, aux éditions Plon. - "A la veille de la guerre, deux paroles se rencontrent qui ne se cherchaient pas : « Il n'y a plus rien à faire avec le maréchal », dit de Gaulle. « On peut tout faire avec le maréchal », dit Laval.". - "(...) dans les années décisives, M. Tournoux montre bien que le colonel de Gaulle aura fait contre lui, maréchal en tête, l'union nationale, de Gamelin à Thorez."

" Sur les choix stratégiques avant et après 1914, sur leurs rapports humains et hiérarchiques, sur leur rôle en mai-juin 1940, en novembre 1942 ou encore en 1945, le lecteur trouvera les pièces du dossier. A lui d'en tirer d'éventuelles leçons. " - Herbert Lottman, auteur de la première biographie de Pétain fondée sur les archives de Vichy, pas encore dépouillées à l'époque, nous livre son étude croisée sur les rapports des deux soldats, de la première guerre mondiale à la mort de Pétain.

"De Gaulle et Pétain se sont rencontrés dès 1912. Ils ont d'abord été unis par une complicité et une admiration réciproque, avant de devenir les porte-drapeaux de ces deux France qui n'ont cessé de s'opposer depuis la Révolution. Pourquoi, en juin 1940, quand l'un acceptera la capitulation, l'autre optera-t-il pour la poursuite des combats? En quoi Pétain a-t-il tenté de construire, sur les ruines de la défaite, un régime contre-révolutionnaire? Qu'est-ce qui a conduit de Gaulle, enfin, à faire le choix de la continuité républicaine et de la défense du modèle français - nous donnant ainsi une magnifique et si actuelle leçon de vie et de France? Car c'est bien de la France et de son identité que nous parlent ces deux imposantes figures."

Albin Michel a publié en 1949, dans la collection dirigée par Me Maurice Garçon, de l'Académie française, le compte rendu sténographique du procès du maréchal Pétain en deux volumes (Les grands Procès contemporains, 623 pages).

Publié en 1955, par l'un des 80 députés qui ont quand même refusé de confier les pleins pouvoirs à Pétain, le 10 juillet 40 (cf. son autre livre "Vichy, juillet 40 : journal de Louis Noguères"). - Introduction : " Le procès Pétain s'est déroulé du 23 juillet au 15 août 1945. Cinq mois plus tard, 5 février 1946, j'ai été élu, par l'Assemblée Nationale, Président de la Haute Cour de Justice. J'ai alors pris connaissance de documents essentiels à l'exacte compréhension de l'affaire Pétain. Réunis par l'instruction, et régulièrement produits lors des débats, ils sont, en fait, demeurés ignorés. Je tiens la publication de ces documents pour capitale. L'assurer est, à mes yeux, en dehors et au-dessus de toute préoccupation qui ne soit pas de justice, servir la vérité et, par elle, faire que, suivant le mot de Péguy, "l'événement, du réel, tombe historique".

"En 1945, Léon Werth (1878-1955), fut l'envoyé spécial de la revue Résistance (journal créé à Paris à la fin de l'année 1942 par Jacques Destrée, chef du "mouvement d'opposition au régime de Vichy et au nazisme",) pour couvrir ce procès, aux côtés d'autres journalistes tels Joseph Kessel pour France-Soir, Jean Schlumberger pour Le Figaro, Jules Roy, etc.). Ses chroniques quotidiennes portent bien leur nom : « Impressions d'audience ». (...) "Il dresse les portraits des acteurs de cette « mascarade », les avocats, le procureur, Laval, Darnand, Weygand, Daladier, etc. avec une ironie cinglante, et en premier lieu celui de Pétain, « présent absent », « ce contumace par le silence » ..." (...) "Werth termine sur ces deux phrases sans appel : « En ce tribunal de limbes, des événements appauvris, vidés de leur substance, s'assemblaient au hasard, comme une mauvaise copie de bachot." -- Ces impressions d'audience ont été rassemblées en un volume inédit en mai 1995.

"Un procès comme celui-là n'est jamais clos et n'a jamais fini d'être plaidé" écrit l'auteur - un avocat royaliste très ancré à droite - en exergue de son livre, paru en 1995. Les quelques cent dernières pages traitent du "procès posthume", toujours en cours en 1995.

Journaliste et célèbre chroniqueur judiciaire, il publie son Procès Pétain en 1980, aux éditions J. Cl. Lattès.

Proche de Saint-Exupéry, de Joseph Kessel et d'Albert Camus, romancier et essayiste, Jules Roy était né en Algérie et a été officier dans l'armée de l'air. Séduit par Maurras et l'Action Française, il fut fort logiquement pétainiste avant de rejoindre les Alliés et de combatre au sein de la Royal Air Force. En 1940, il a ainsi publié un essai intitulé "La France sauvée par Pétain". Dans Le grand naufrage, chronique du procès de Pétain (paru en 1966), il s'expliquera sur cette fidélité au Maréchal, et son sentiment d'avoir été, comme certains de ses camarades, "blousé".

"Il faut remonter à Louis XVI, à Jeanne d'Arc, aux Templiers pour trouver des procès d'une dimension historique égale à ceux qui marquèrent en 1945 la fin de la guerre et la fin d'une époque. Cinquante ans plus tard, le rideau n'est toujours pas tombé sur le maréchal Pétain, chef de l'État français, ni sur les criminels nazis mis en accusation à Nuremberg. Les jugements derniers que l'Histoire a prononcés contre eux soulèvent une éternelle curiosité. À procès exceptionnels, chroniqueur exceptionnel. (...) Un chroniqueur judiciaire doublé d'un romancier qui fut aussi, avec Maurice Druon, l'auteur du célèbre Chant des partisans."

Paru en 1982. Auteur d'une biographie de Pierre Laval, qui a reçu le Grand Prix de l'Histoire en 1987, Alfred Kupferman, dit Fred Kupferman, était un historien français, spécialiste des relations franco-allemandes.

Paru en 2011, aux éditions André Versaille; présenté par Benoît Klein. Préface de Marc Ferro. "Klein brosse en quelques pages utiles la genèse de cette accusation de complot dans les publications de la Résistance, gaulliste ou non." Le livre veut montrer que Pétain n'avait aucune chance de clémence de la part de ses juges: "le supposé cagoulard en chef Pétain aurait tramé la défaite pour renverser la République. Radicale, bâtie sur quelques pièces et arguments massue, l'accusation de complot convient à l'urgence judiciaire, mais aussi à l'opinion puisqu'elle disculpe l'immense majorité des Français et de leurs représentants qui ont souscrit à l'armistice et aux pleins pouvoirs." Pour François Delpla (cf. "Montoire. Les premiers jours de la Collaboration), "Les commentaires de Benoît Klein sont éclairants et en général pertinents. On y sent un discret parti pris, qui n'altère pas la saveur brute des documents (...)

La poignée de main à Hitler, le 24 octobre 1940 à Montoire-sur-le-Loir, c'est lui... - Montoire (...) fut peut-être une initiative du Führer, "mais Pétain désirait aussi une entrevue." - Quand Laval apprit que Pétain allait rencontrer Hitler, il eut ces paroles historiques: "Merde alors !" (Herbert R. Lottman).

S'il se méfiait des Anglais, comme la plupart des Collaborateurs, il était en revanche très américanophile ! - Livre paru en 1995. Officier général de l'armée de l'Air française, décédé en 2009, l'auteur a été fidèle au Maréchal jusqu'au débarquement des Alliés en 1942, en Afrique du Nord, avant de combattre avec ceux-ci dans l'Armée de l'air. D'octobre 2000 à son décès, il fut président de l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain. Il était également proche de l'Action française. De 1991 à 2006, l'auteur a écrit plusieurs livres sur Pétain et sur cette période de l'Histoire de France.

Dans son livre paru en 1975, notre célèbre psychanalyste cathodique analysait les ressorts du discours d'extrême droite des années 1940, fondée notamment sur la culpabilisation des masses. Si la France d'alors était en perdition, il ne pouvait s'agir que d'un châtiment de Dieu, en rétorsion aux égarements d'une population pervertie par l'Histoire et l'enracinement des idées républicaines. Livre écrit par un ancien maoïste né à Neuilly-sur-Seine, et fervent soutien de Jean-Luc Mélenchon. Divorcé, comme son mentor politique, il vit désormais à la colle avec une jeune femme de quelque 30 années sa cadette. Que voulez-vous, il arrive un moment où il faut coûte que coûte pousser au jouir...

S'il n'a (presque) rien écrit, on pourra toujours se "consoler", avec cette édition de ses discours, parue en 1989 - QUATRIÈME DE COUVERTURE: "Résultat de longues recherches, cette édition des discours du maréchal Pétain, établie avec la plus grande rigueur scientifique, comporte cent vingt-trois textes pour la période allant du 17 juin 1940 au 20 août 1944, et un certain nombre d'appendices. Elle a été constituée en priorité à partir d'archives sonores et écrites inexploitées. Plus de soixante-dix éditions partielles de ces discours ont circulé de 1940 à nos jours, mais aucune ne peut prétendre à plus d'authenticité. Replacés pour chacun d'entre eux dans un contexte historique, ces discours, dont Jean-Claude Barbas précise les méthodes d'élaboration, apportent une contribution très éclairante sur la personnalité du maréchal Pétain et les péripéties du gouvernement de Vichy de son apparition à sa chute. (...) "

1949. Rassemble les principaux écrits et allocutions du Maréchal Pétain pendant ses quatre années au pouvoir. Avec un avertissement de Jacques Isorni et une bibliographie des oeuvres du Maréchal. "Après ce livre, le Maréchal ne publiera plus rien", prévient son avocat Me Isorni, sur le bandeau de l'éditeur, La Couronne littéraire.

Publié en 2002, par une historienne spécialiste de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. - "Et si, pour mieux connaître les réalités de la France sous l'Occupation, on s'interrogeait sur les sentiments des Français de l'époque à l'égard de Pétain ? Comment s'est élaboré un culte du Maréchal ? Comment a-t-il évolué ? Quels en sont les secrets et les limites ? Et, de son côté, comment le Maréchal voyait-il les Français ? La découverte d'une source inédite - 200 000 lettres envoyées à Philippe Pétain de 1940 à 1944 - permet de laisser enfin la parole aux Français et aux Françaises. A partir de ces documents l'auteur analyse les cinq piliers du pétainisme : l'existence de deux millions de prisonniers de guerre, le souvenir glorieux de Verdun, le soutien de l'Eglise catholique, le rôle des femmes et des anciens combattants de 1914-1918. Pétain répond aux préoccupations, maintenant oubliées, des Français d'une zone grise, peu politisée, majoritaire, reconnaissante au Maréchal " d'être resté dans les jours sombres ", adhésion entretenue par un appareil moderne de propagande (presse aux ordres, politique sociale, neutralisation des opposants, utilisation des mythes). Les effets en sont décuplés par les relations entre le chef et le peuple, visibles dans les grands voyages de Pétain à Lyon, Marseille, Toulouse, dans l'appel aux enfants, dans la captation des bonnes volontés et des institutions charitables. Michèle Cointet donne toute leur place aux années 1942-1944. Elle analyse l'évolution des sentiments à l'égard du Maréchal alors que la France est totalement occupée, que le STO est institué, que la France est bombardée, que la Résistance se développe et que la France est libérée par les Alliés. Enfin, elle s'interroge sur l'évolution de l'opinion avant, pendant, et après le procès Pétain. S'appuyant sur la trame historique souvent étudiée, l'auteur a écrit ici une histoire des sensibilités et des émotions collectives.

Henry Rousso est aussi un historien français, spécialiste de cette période. On lui doit plusieurs livres sur ce thème (Le syndrome de Vichy - Vichy, un passé qui ne passe pas - etc.). - Dans ce livre, il décrit la fuite de Pétain et des Collaborateurs en Allemagne, à Sigmaringen, sur les bords du Danube. - Du reste, il ne souhaitait pas quitter la France, en 1944, et il y fut contraint par les Allemands. Et c'est à sa demande qu'il obtient en avril 1945 de pouvoir rentrer en France, en passant par la Suisse. *** " Pétain n'avait aucun contact avec les autres émigrés français, il vivait au château de Sigmaringen - reclus, invisible " (Céline, Lettre à Milton Hindus, 5/0/1948).

Pétain et les femmes, donc ... "(...) sa vie aura été jalonnée de prénoms de femmes : Lucie, Marie-Louise, Angéline, Eugénie... Prostituées et bourgeoises, nombreuses sont celles qui croiseront la route de l'homme de Verdun, dans le plus grand des secrets. Même son disciple, ami, puis rival, le général De Gaulle, y trouvera matière à ferrailler ... pour la bagatelle !"

Paru en 1978. Après Pétain soldat, chef militaire, chef d'Etat, Pétain en fuite, Pétain le séducteur, voici notre homme devenu prisonnier. - "Le 15 août 1945, le Maréchal est condamné à la peine capitale, peine commuée en détention perpétuelle : Joseph Simon est le gardien du chef déchu dans ses prisons successives, au fort du Portalet d'abord, à la citadelle de Pierre-Levée à l'île d'Yeu ensuite. Pendant près de quatre ans et demi, témoin privilégié, Joseph Simon a reçu les confidences les plus étonnantes de « son » prisonnier, recueilli ses propos les plus extraordinaires, enregistré ses réactions les plus intimes." - Un témoignage pour mieux appréhender la " psychologie du vainqueur de Verdun qui fut aussi l'homme de Montoire ".

Les deux dernières années de Pétain - "En 1949, le docteur Albert Massonie se voit confier la mission de soigner le maréchal Pétain. À 93 ans, ce patient est très particulier. Enfermé au fort de Pierre-Levée sur l'île d'Yeu depuis sa condamnation à mort enaoût 1945, commuée par le général de Gaulle en peine de prison à perpétuité, Philippe Pétain s'enfonce dans la sénilité. Ancien résistant, Albert Massonie tient consciencieusement son journal comme un carnet de santé où il consigne, avec le détachement du médecin, les crises de démence, les idées, les sautes d'humeur, l'incontinence et les paroles confuses de l'ex-chef d'État, mais aussi les visites de Mme Pétain qui l'entretient de sa gloire passée.Soixante-dix ans après, ce document, jamais publié, est exceptionnel à tout point de vue. Récit d'une déchéance physique, témoignage inédit sur les dernières années de Pétain, réflexion sur la détention des personnes âgées, interrogation sur le secret médical, ce journal, passé au crible par deux historiens, est unique en son genre."

Paru en 2004. Pétain à nouveau en fuite, post mortem, et encore contre son gré, si je puis dire: "Par testament, Philippe Pétain avait demandé à être enseveli à l'ossuaire de Douaumont au milieu des " poilus " de Verdun qu'il avait conduits à la victoire. Il a été inhumé sur l'île d'Yeu, lieu de sa détention au lendemain de la seconde guerre mondiale, sa peine se trouvant ainsi prolongée pour l'éternité. Et pourtant, une nuit de février 1973, le Maréchal va s'éclipser et s'offrir quelques jours de permission."

Paru en 2009. Toujours sur cette affaire rocambolo-abracadabrantesque d'enlèvement de la dépouille de Pétain : "Dans la nuit du 19 au 20 février 1973, (...), une camionnette pénètre tous feux éteints dans le petit cimetière de Port-Joinville, sur l'île d'Yeu. Les six personnes qui en descendent se dirigent droit vers une tombe plus grande que les autres. (...) une plongée inédite dans les milieux pétainistes d'après-guerre, sur fond de débats toujours polémiques autour de la mémoire de Vichy et de la Collaboration."

Un livre à charge, paru en 1993, l'année même où sortait sur les écrans le film "Pétain", de Jean Marboeuf. Correspondant en France du quotidien "The Gardian" et de l'hebdomadaire "The Observer", l'auteur est un journaliste britannique, qui s'est étonné d'une certaine complaisance et cherche à expliquer l'indulgence des Français à l'égard de Pétain. Paul Webster a aussi écrit une histoire de la France de Vichy remarquée, le Crime de Pétain, sur la complicité du gouvernement de Vichy avec les nazis dans la répression contre les juifs, ainsi qu'une biographie de François Mitterrand.

Paru en 2001. Et Paul Webster enfonce le clou : "Le crime de Pétain, c'est la responsabilité personnelle du chef de l'État français dans la politique antisémite et criminelle de Vichy. (...)"

Publié en 2010, le livre analyse sans complaisance notre histoire de l'entre-deux guerres. Étrange pour Marc Bloch (qui accusait déjà les élites d'alors), la défaite est impardonnable pour Claude Quétel. Le côté attentiste et même défaitiste de Pétain, déjà perceptible pendant la première guerre mondiale, ainsi que les accusations de trahison, ressortent dans certains passages évoquant le Maréchal. Claude Quétel est aussi l'auteur, entre autres, d'une Histoire de la folie (2009).