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Errances d'un pantouflard tome 3 sur 3
EAN : 9798840262283
338 pages
Auto édition (18/07/2022)
5/5   5 notes
Résumé :
Pour Yohann, c’est le temps du réveil difficile, celui de dresser le bilan de son propre naufrage.
C’est enfin et surtout le temps des questions
.Englué dans les échos d’un passé trop brumeux, Yohann tente de comprendre ce qui lui est arrivé. Ses souvenirs sont flous, presque effacés. Brutalisant les mots, comme animé par un besoin vital de les extraire de sa mémoire, il noircit son cahier d’écolier.
Pour exorciser le tumulte de ses errances, il... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le tome 3 de « Errances d'un pantouflard » a provoqué chez moi un trouble si intense qu'il m'est difficile de le traduire. Peut-être parce que j'ai ressenti à travers ses lignes une nécessité absolue, celle que tous ces mots soient fixés sur les pages. Aucun superflu, juste comme une urgence à dire. Tout est exprimé dans la pudeur et la retenue et pourtant tout crie, hurle autant de bonheur que de souffrance.
« Yohann était un garçon quelque peu désorganisé. Pourtant voici quelques pistes qui vous aideront à suivre son cheminement ». C'est dit. Yohann, le lecteur le connait puisqu'il l'a rencontré dans les 2 tomes précédents. Dans les années 70, épris de liberté et de soif de vivre, il chevauche sa moto et part. Il s'accroche aux rencontres de hasard dans ses errances et vit au jour le jour.
Si cette oeuvre peut être définie comme récit initiatique, alors, aussi sinueux que soit le chemin de Yohann, je ne parlerais pas à proprement dit de errances, puisque justement en bout de course, le jeune homme comprendra peut être qu'il fallait qu'il en passe par là, par ces tours et détours pour se construire et faire de ses expériences un projet positif. Il ne sera pas juriste, comme il avait presque été décidé pour lui, mais il embrassera d'autres ambitions qui feront sens pour lui.
1978, 1981, 1991. 13 ans de quête. Mais laquelle ? Pour moi, il s'agit d'une aventure, d'une prise de risques pour que Yohann se confronte aux limites de son « soi », pour voir jusqu'où il peut aller. Jusqu'au bout de quoi ? de l'absolu ? Et cet amour de la liberté, ne le mène-t-il pas finalement à perdre tout contrôle et à n'être plus que celui qui subit ? Bien difficile de répondre à cette question car Yohann possède cette force vitale qui m'a sidérée : exalté, effréné, il explose de bonheur autant qu'il crève de souffrance, il aime l'amour jusqu'à aimer au-delà de la raison ou tenter d'aimer sans y croire vraiment… Mais surtout, il vit tout à fond, au risque se de perdre… ou peut être de se trouver. Il tente au-delà de tout, de recoller les morceaux de ses amours en déroute, de son être en déroute. Il avance sur les chemins qui se croisent, qui se séparent indéfiniment, et pour certains se rejoignent encore. Yohann, il est noyé dans les possibilités qui s'offrent à lui ; de paradis artificiels en moments de profonde lucidité, il côtoie l'éphémère, mais on sent bien qu'il recherche aussi une sorte de stabilité, ou en tout cas une voie de sortie pour vivre libre mais plus serein. Deux repères ou deux balises le tiennent sur le fil : son fils, son père.

J'ai vécu ma lecture comme si l'auteur, dans ce tome 3 de ses errances, imbriquait les unes dans les autres les pièces du puzzle de ces 13 années, pour donner finalement à voir une image finale toute de cohérence, et de sens. de flash back, en extraits de son journal ou des tomes précédents, en récits du moment présent, tout se « raccorde ». Ce n'était pourtant pas gagné car les méandres de son existence, ses mille « vies » en une seule auraient bien pu ne jamais construire un tout homogène ; Nous propose-t-il alors, en fin de livre, un personnage achevé ? le récit initiatique est un récit en attente de personnage, tendu vers sa constitution. Yohann est-il en partie « constitué » à présent ? Lui seul peut répondre.
Mais ce tome me semble être plus que cela : un aveu, une transmission.

Un coup de coeur absolu


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J'ai pris un grand plaisir à lire ce troisième tome des ERRANCES D'UN PANTOUFLARD. C'est celui qui rend le mieux compte de l'extraordinaire chemin de vie de son auteur, cet « ado errant et inachevé qui poursuivait ses chimères » : une illustration honnête des expériences extrêmement riches de cet homme protée, noble, don-quichottesque même : juriste, junkie, chevrier, fermier, psy, chanteur, parolier, dramaturge, comédien, metteur en scène, écrivain et j'en passe. Jouteur jongle avec les métiers comme tout un chacun change de chemise.
Les trois volumes d'Errances sont une sorte de SUR LA ROUTE à la française, qui représentent un témoignage fabuleux sur l'insouciance des trente dernières années du vingtième siècle en France, avec une autodérision salutaire. Johann, le héros errant autobiographe, est amoureux de la vie et de l'amour - qu'il soit lui-même amant trompeur ou cocu pathétique, père rendu célibataire, mauvais fils rédimé par un père bienveillant (qu'il le veuille ou non). Généreux, Johann donne de soi sans calculs et sans compter. le pantouflard d'ERRANCES III est un motard caméléon, qui chute parfois là où ça fait mal. Il fascine, attelé qu'il est à la poursuite frénétique d'une chimère dominante nommée Dominique, femme fatale - pour elle-même comme pour lui – à qui rien ni personne ne résiste, tant elle ment et séduit, telle une mante païenne qui retourne la tête de ses victimes fascinées et consentantes.
Johann lutte aussi contre les démons de ses drogues et il affronte ses addictions. Cela donne un récit particulièrement poignant, qui prend aux tripes. Jouteur écrit dans un style le plus souvent lapidaire, assorti d'envolées lyriques qui constituent une rupture de ton toujours bienvenue. La structure du roman est ambitieuse, avec des allers-retours fréquents dans le temps, et fonctionne à merveille pour maintenir notre intérêt dans les méandres de son existence. Cet homme-là en a sous le pied, quand il décrit minutieusement les scènes familiales de Noël ou quand il décoche l'un de ces aphorismes et de ces leçons de vie dont il a le secret : « Ceux qui n'ont pas la chance d'être soutenus résistent comme ils peuvent, mais quand les appels deviennent des ordres, ils finissent par céder. »
Au final, cet attachant dadais (qui pleure sèchement et qu'on plaint aux larmes) risque tout car il ne connaît pas ses limites. S'il en avait conscience, il aurait fait toute sa carrière à Manufrance et – grâce à son énergie irrésistible - la Manu n'aurait peut-être jamais connu le naufrage. Je galèje, en utilisant une des péripéties de ce beau texte. Qui lira me comprendra.
Jouteur, vous êtes un personnage de roman, vous êtes né comme ça. La vie fertile de Johann méritait bien trois livres. Chapeau, maestro !







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Ce dernier tome ne ressemble pas aux autres ; il s'en détache. Si j'avais des doutes si l'histoire racontée était autobiographique ou pas, je n'en ai plus tant les mots contiennent l'accent de sincérité de l'auteur, et ce de façon frappante. Cette fois, c'est l'homme mûr qui se réapproprie son passé, les tranches importantes qui l'ont impacté ; Jean Benjamin Jouteur use alors de flash-backs... et nous le suivons dans ces allers-retours passé-présent qui se font écho. Et c'est vrai, c'est aussi comme ça dans notre vie ; on vit l'instant présent et notre tête part vers le passé... Et on revient et on repart vers ce que l'on a vécu et cette fois on le regarde différemment ; le temps, "l'eau qui a coulé sous les ponts" nous a rendu plus sage, plus clairvoyant...

Johann, c'est l'incarnation livresque de l'écrivain, c'est sûr... un personnage en soi, - car sa vie est particulière, très particulière... C'est un homme qui a aimé terriblement la fleur des Combes, Dominique... et qui finalement voulait l'amour... Il imaginait naïvement que sa vie serait " un chemin passé de longs voyages qui n'ont pas de fin" et il se fourvoyait... Ce qui est spécial, c'est qu'il est sans concession sur ses lâchetés... mais qui ne l'a pas été?... C'est une histoire de chutes, avec un "s" parce que l'on peut chuter par l'addiction à, par une relation toxique ou des relations toxiques, par manque d'argent... et de " je remonte la pente"... C'est aussi clairement l'histoire d'un jeune homme qui prend l'époque " les années post 70" dans la tronche... Eh oui, le destin s'aligne sur l'époque... sur le lieu de vie...

Et c'est aussi l'histoire d'amitiés fortes, indéfectibles : celle de Babeth, celle de François... de rencontres avec des figures parentales telles le Père Ferlay, Suzon la bleue... Des piliers qui permettent de remonter la pente... Et d'une réappropriation, - je sais : je me répète... Cette fois, l'auteur qui est parti vers son passé réussit à donner un sens à (je cite Jean Benjamin Jouteur : ) "cet itinéraire d'errances parsemées de crises, de larmes, de douleurs, d'excès, de conduites à risques, de trahisons, mais aussi d'amours, de passions, de découvertes et de rires."

J'ai fini les trois tomes et personnellement, pour conclure, je dirai que c'est un livre qui impacte... En effet, Jean Benjamin Jouteur nous tend un miroir car pour citer Victor Hugo dans la préface de son recueil de poèmes "Contemplations" ; "Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas? Ah, insensé, qui crois que je ne suis pas toi !" Et si les épreuves l'ont fait grandir et qu'il a réussi à donner un sens à ce chaos, - il nous remet par voie de conséquence les clefs pour ouvrir certains tiroirs de notre passé.

Je me doute que je relirai "Errances d'un pantouflard"... je laisserai un peu de temps passé et je relirai ces trois tomes car c'est bien plus que trois livres magnifiquement écrits, originaux : toute la trilogie est parsemée de refrains musicaux...

Ces trois livres, il les a écrits avec ses tripes, se mettant en danger et le fait de nous les livrer tels quels avec cette quête qui finalement a abouti est un magnifique cadeau pour celui ou celle qui le reçoit. Merci, merci, merci à l'auteur. Et bonne route...!
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Les Voyages Extra-Ordinaires d'un Pantouflard
La lecture du tome 3 des « Errances d'un Pantouflard » de Jean B Jouteur m'a rappelé « le roman picaresque espagnol » (Souvenirs de Fac...)
C'est un roman d'initiation, de voyages et de rencontres. le héros, Yohann apparaît tantôt comme Don Juan, tantôt comme Don Quichotte, « le chevalier à la triste figure ». Sa Rossinante est plus souvent une moto délabrée, et sa Dulcinée est Dominique, « l'inaccessible étoile ». Mais un peu trop accessible au goût de Yohann, à cause de son lourd passé amoureux et de ses foucades imprévisibles, surtout avec son meilleur ami Kiss.
Il lui fera un enfant, ce qui finira par provoquer la fuite de la belle et sa longue disparition, lui laissant l'enfant sur les bras. Longtemps il la recherchera. de voyages en rencontres, narrées au gré des « échos de la mémoire », il errera, de femme en femme, de métier en métier, refusant de s'établir durablement. Il renaît sans cesse. Il semble prendre plaisir à repartir de zéro et ainsi, apprendre encore. Ses rencontres se font toujours avec des gens atypiques qui le lancent dans des aventures nouvelles. Elles se terminent en général par des échecs qui le feront rebondir et grandir.
Ceci n'est qu'un petit aperçu de ses aventures, tant sa vie est riche et foisonnante. Et dans sa vie il y a un avant et un après Dominique.
Jean Benjamin Jouteur a l'habileté d'utiliser certains procédés du polar : suspens, rebondissements... mais pas dans une histoire policière. C'est ainsi que va la vie de Yohann. Il cherche à se hisser dans la société et arriver à se consacrer à son art : le théâtre et l'écriture...
Malgré son format, c'est un « roman fleuve ». Bien des détails ne sont pas évoqués ici, et ce sont tous ces détails qui font le sel du roman.
J'ai savouré ces moments de nostalgie pour un « temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître... »
Un roman qui vous secoue dans tous les sens. le roman d'une vie.
Yohann retrouvera-t-il son « inaccessible étoile », vivra-t-il la vie de famille qu'il désirait avec sa femme et son fils ?
Je vous le laisse découvrir.
J'ai aimé ce roman. Je vous le recommande chaleureusement.
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Dans ce dernier tome qui clôt les errances d'un pantouflard, nous partons sur les traces de Dominique, la belle au sans visage.
Pourquoi cet habile jeu de mots ? Parce qu'il se prête parfaitement à ce personnage insaisissable, aux multiples facettes, souvent absent et pourtant omniprésent dans le coeur de Yohann.
Nous ferons des allers-retours dans le temps, depuis le triangle amoureux que forment Yohann, Dominique et Kiss, à l'après Dominique, cette autre vie qui s'offre à Yohann durant laquelle il devra apprendre à vivre sans elle et surtout à se trouver lui.
Au regard de cette vie riche et variée, l'auteur comprendra la nécessité des errances de Yohann, qui ont fait de lui l'homme qu'il aspirait à être, à savoir un homme bon, capable d'aider sans jugement, ses contemporains.
Je retiendrais de cette histoire une expérience de vie où la liberté est mise au service de plusieurs vocations, mais aussi, la beauté d'un amour paternel, qui apparaît en filigrane jusqu'à la fin de ce roman autobiographique, qui, bien que parfois austère, se révèle indéfectible devant l'adversité.
Merci à l'auteur pour ses errances, qui, en plus de faire souffler sur nous, un vent de liberté, nous incitera à suivre spontanément les voies qui s'ouvrent à nous pour devenir ce que l'on souhaite !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Sommeil harcelé de rêves à répétition. Toujours la même situation. Sur ma moto, j'occupe la place du passager. Nous roulons, j'ignore qui est au guidon, personne je crois, je n'en suis pas certain. Voici venir un virage. Sans pilote, la chute sera inévitable. Me préparant à l'impact, j'enfile mon casque. Une série de dos-d'âne. Le cheval désarçonne son cavalier. Alors que je tombe dans une mare, à moins qu'il ne s'agisse de l'océan, Buflette poursuit seule sa route à travers bois. Mais comment fait-elle pour éviter les arbres alors que personne ne semble la diriger? Mon père est là, il me dit : "Je t'avais prévenu".
-Prévenu de quoi, papa?
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Je tente encore quelques coups de jarret sans obtenir le moindre résultat. Le moteur demeure désespérément muet. Il paraît que le kick, petite tige métallique qui actionne, via une pignonnerie, l'embrayage puis le bas moteur, représente la quintessence de la relation entre un motard et sa machine. Si la bougresse refuse de démarrer, c'est que le karma du casqué n'est pas en phase avec l'engin. Comme si les dieux de la mécanique, le jugeant indigne d'aller expérimenter ce moment suprême de liberté et de bonheur sur la route, prenaient la décision de transformer le fringant motard en vulgaire piéton.

Le démarrage au kick, ça se mérite.
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« Le bonheur éphémère a un prix pour ceux qui ne vivent que pour lui. Tout ça ne va pas durer. Lors d’une soirée future, je ferai le choix de vivre autre chose, loin des paradis artificiels et de leur douce chaleur destructrice.

La question est : prendrai-je cette décision à temps ? »
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Le passé, quand il est occulté, revient en force lorsqu'il frappe à la porte de nos songes. Souvent, il prend des formes saugrenues qui nous effraient. Comment lutter quand l'inconscient prend le relais de nos lâchetés? Lui qui n'oublie rien se plaît à travestir nos souvenirs.
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Finalement, peut-être que le destin poursuivait un destin bien précis lorsqu'il m'imposa cet itinéraire d'errances parsemées de crises, de larmes, de douleurs, d'excès, de conduites à risques, de trahisons, mais aussi d'amours, de passions, de découvertes et de rires.
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