Je remercie Babelio et Éditions L'Interligne pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'édition québécoise de Masse critique 2023.
Dans
L'aurore martyrise l'enfant,
David Ménard donne une voix à Marie-Anne Houde, la belle-mère meurtrière de la jeune Aurore Gagnon. À ma connaissance, il s'agit d'une première.
Bien que le roman s'inspire librement de l'histoire de Marie-Anne Houde,
David Ménard a fait de nombreuses recherches et a même discuté avec une descendante de la famille Gagnon.
Ce roman se veut une longue lettre écrite par
Marie-Anne à son seul amour, Télesphore Gagnon, qui nous permet de la découvrir, de sa jeunesse misérable jusqu'à sa chambre de mourante sur la rue Saint-Denis à Montréal.
Malgré les libertés littéraires prises par l'auteur, j'ai compris rapidement que Marie-Anne Houde avait été victime elle-même de maltraitance, qu'elle avait été battue par Son père, ses frères et ses soeurs.
Les mots utilisés pour décrire sa vie, sa condition, son entourage m'ont profondément bouleversée. J'éprouve encore de la colère lorsque je pense à l'avenir réservé aux femmes à cette époque.
J'ai aimé lire ce roman, car, sans jamais excuser le crime commis par Marie-Anne Houde, l'auteur m'a permis de comprendre ce qui a pu causer toute cette cruauté.