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Marie Bouvet (Autre)Sarah Gurcel (Traducteur)
EAN : 9791035410872
Audiolib (23/08/2023)
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4.28/5   1078 notes
Résumé :
« Le temps ne va pas dans une direction donnée. Il s'accumule, c'est tout - dans le corps, dans le monde -, comme le bois. Couche après couche. Claire, puis sombre. Chacune reposant sur la précédente, impossible sans celle d'avant. Chaque triomphe, chaque désastre inscrit pour toujours dans sa structure. »

D'un futur proche aux années 1930, Michael Christie bâtit, à la manière d'un architecte, la généalogie d'une famille au destin assombri par les sec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (274) Voir plus Ajouter une critique
4,28

sur 1078 notes
Rentrée littéraire 2021 #9

Sans doute le roman le plus éblouissant lu depuis très longtemps !

Lorsque le dernier arbre s'ouvre comme un roman dystopique. 2038, le monde est presque entièrement dépourvu d'arbres après un Armageddon écologique surnommé le « Grand Dépérissement ». L'absence de couverture forestière a engendré des nuages de poussières déplaçant des réfugiés climatiques souffrant de « la craqueuse », un maladie mortelle. le Canada apparait comme un Eldorado, encore riche en forêts primaires et en eau, avec un complexe exclusif sur une île la Cathédrale, où des pèlerins ultra riches viennent se ressourcer au contact des derniers séquoias. C'est là que travaille comme guide la dendrologue Jacinda Greenwood. Et voilà qu'un ex-petit ami avocat vient lui révéler que cette île lui appartiendrait.

Ces seuls premiers chapitres suffiraient à embarquer la plupart des lecteurs. Mais Michael Christie surprend par une maestria narrative qui passe du futur au passé pour raconter la saga des Greenwood et le lien durable qu'ils ont avec l'île. le récit se fait dendrologique, réinventant la notion d'arbre généalogique en propulsant les membres de cette famille dans une construction propulsive brillante. La structure du récit adopte celle des cernes de croissance d'un arbre, les cernes les plus récents étant à l'extérieur. Ainsi le roman remonte le temps ( 2038 – 2008 – 1974 – 1934 ) jusqu'au coeur du noyau familial des Greenwood, sa germination ( 1908 ) puis repart chronologiquement jusqu'en 2038. Jusqu'au vertige tant les rebondissements, surprises et épiphanies s'enchaînent tout le long. Amour, trahison, sacrifice, vengeance, transmission, chaque période confronte ses personnages à des choix moraux qui auront des conséquences, tant personnelles qu'environnementales.

La section la plus exaltante est sans doute celle de 1934. Avec ses accents steinbeckiens, on suit le grand-oncle de Jacinda avec un bébé qui ne lui appartient pas et un cahier révélant les secrets de ses origines. L'énergique course-poursuite en pleine Grande dépression parmi les vagabonds fuyant la misère est inoubliable, sentiment renforcé par l'opposition biblique entre les deux frères ( le grand-oncle de Jacinda et son grand-père ).

Le roman est sombre, avec son analogie famille / arbre qui décrit une humanité avide pillant et détruisant la planète, vouée à la disparition, face à une lignée en voie de décomposition. Jacinda s'était habituée à vivre sans famille, sans histoire à raconter, sans souvenir ni héritage à transmettre, sans ancrage, juste «  une graine entraînée par le courant ». A la fin du récit, elle commence à comprendre combien il peut être bon « de se sentir des racines ». Une recomposition semble possible.

Ce ( premier !!!!! ) roman symphonique est d'une richesse exceptionnelle, rassemblant l'intime et le vaste, le monde humain et le naturel, le passé et le futur, tout en suggérant que de telles distinctions n'existent pas vraiment. La trouble symbiose de l'être humain avec la nature touche au sublime. du souffle, du coeur, du fond, le plaisir de lecture est total.

Exceptionnel !
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« Lorsque le dernier arbre », titre surprenant du canadien Michael Christie, titre tronqué dont on devine immédiatement la suite, les mots pour finir la phrase ne sont pas nécessaires pour dire la lourde menace qui plane.

« Lorsque le dernier arbre » est bien une dystopie écologique de prime abord. C'est avant tout en réalité une belle histoire de famille canadienne sur quatre générations, une histoire narrée de façon originale car fondée sur une construction dendrologique, c'est-à-dire sur une construction arborescente, plus exactement en anneaux concentriques à l'image des anneaux que nous trouvons dans les troncs d'arbres permettant de déterminer leur âge (nombre d'anneaux) et les périodes de sécheresse ou de grande humidité (anneaux plus ou moins fins et resserrés), les cernes de croissance. le terme d'anticipation, anticipation légère même, serait plus approprié que celui de dystopie, pour qualifier ce livre.

« Chaque année de sa vie, cet arbre a augmenté son diamètre, élaborant un nouvel anneau de cambium pour enserrer l'anneau de croissance de l'année précédente. Ce qui fait mille deux cents couches de duramen, mille deux cents couches de « bois de coeur », lesquelles suffisent à propulser sa cime hérissée jusque dans les nuages ».

L'anneau le plus proche de l'écorce est l'année 2038, l'année sur laquelle débute le livre, période future post-apocalyptique dans laquelle nous faisons connaissance avec Jake, une jeune femme, dendrologue de profession (botaniste spécialiste des arbres), travaillant à Greenwood Island comme simple guide. le monde est presque entièrement dépourvu d'arbres et de forêts après le « Grand dépérissement », dérèglement climatique trop rapide pour que les arbres aient pu s'adapter, absence de vert, absence de couche protectrice sylvestre engendrant des orages de poussières, un monde quasi inhabitable. Les réfugiés climatiques sont nombreux, souffrant d'une maladie mortelle « la craqueuse » transformant la poussière dans les poumons en boue. « Seul ce qui est vert empêche à la terre et au ciel de s'intervertir ». Les personnes les plus riches, qui vivent désormais dans de luxueuses tours climatisées pour se protéger des nouvelles formes de tuberculose, peuvent venir en pèlerinage se ressourcer sur Greenwood Island au contact de la dernière forêt primaire du monde faire de pins d'Oregon et de séquoias géants. C'est une île cathédrale arboricole, préservée, où certains arbres ont près de mille deux cent ans.

« Il sont plus vieux que nos familles et que la plupart de nos noms. Plus vieux que nos formes actuelles de gouvernement, plus vieux même que certains de nos mythes et courants d'idées ».

Un des pèlerins s'avère être son ancien petit ami Selias. Devenu avocat il va lui révéler que cette ile boisée, « on ne peut plus verte et luxuriante. Où des pins d'Oregon chatouillent les nuages de leurs doigts gantés d'aiguille », est à elle, lui appartient.
Voilà comment démarre ce livre, puis, au fur et à mesure des chapitres, nous remontons le temps, comme si nous coupions l'arbre, abordant peu à peu les couches profondes, 2008, 1974, 1934 et 1908, coeur de cette famille, origine de l'histoire de Jake, là où tout a commencé pour enfin, au milieux du livre, repartir dans le sens du temps, 1934, 1974, 2004 et 2038. Les couches constitutives de l'arbre représentent les différentes générations de l'histoire familiale de Jake, son arbre généalogique. Les différents Greenwood qui se sont succédé avant elle. de façon parfois si improbable, anneaux de croissance successifs fragiles mais qui se maintiennent et s'imbriquent au point de former une famille. de manière inconsciente, chaque ancêtre a laissé son empreinte en Jake, dernière maillon de la chaine, comme les stries que nous voyons et sentons sur un morceau de bois, matériau vivant palpitant de sève qui lie les membres de la famille Greenwood davantage que le sang.
Le procédé narratif est donc une coupe longitudinale dans cet arbre familial afin d'en explorer les cernes et le coeur. Afin d'en saisir tous les mystères et les aspérités.

« Comme toutes les histoires, les familles ne naissent pas, elles sont inventées, bricolées avec de l'amour et des mensonges et rien d'autre ».

A noter que le rythme, l'écriture même je trouve, dans chacune des couches, est différent, bien distinct. Chaque cerne a en effet son rythme propre, son épaisseur, son style. Cette construction narrative est bien vu d'autant plus que les arbres sont bel et bien les éléments centraux du livre, les arbres dans lesquels on grandit, on se réfugie, on s'aime, on travaille, on s'enrichit, on meurt, grâce auxquels on vit tout simplement. Source de richesse lorsqu'ils abondent ou planche de salut lorsqu'ils se font rares, tous les protagonistes ont un lien profond avec les arbres.

Ce livre explique comment cette famille a marqué de son empreinte l'histoire, celle avec un grand H. La petite histoire dans la grande. La façon dont l'exploitation des arbres de certains membres a contribué, à leur échelle, à la déforestation et au drame à venir.

« le Canada est né d'une indifférence cruelle, vorace, envers la nature et les peuples autochtones. Nous sommes ceux qui arrachent à la Terre ses ressources les plus irremplaçables et les vendent pour pas cher à quiconque a trois sous en poche, et nous sommes prêts à recommencer le lendemain – telle pourrait être la devise des Greenwood et peut-être même du pays tout entier ».

Rôle de la transmission, vies en réfutation de celles qui les ont précédés, importance de l'acquis et de l'inné, protection du patrimoine naturel, respect ou destruction de la nature, les thèmes abordés sont vastes et subtiles. Michael Christie surprend par son brio narratif. Nous avons là une épopée sur près de 130 ans qui nous tient en haleine. Une belle histoire flirtant avec le roman d'aventures, j'en veux pour preuve la cavale d'un vagabond avec un nourrisson à travers le pays qui n'est pas à piquer des hannetons. Une parabole écologique et avant toute chose humaniste.

« Qui est vraiment son fils, sinon un petit paquet de chair, de cellules et de tissus animés par la même énergie sacrée qui pousse un arbre à se dresser vers le soleil ? Non, son fils n'est pas qu'à elle. Il descend de bien des lignées. Ou, plus exactement, il descend de la grande lignée, l'unique lignée : il est né de la Terre et du cosmos et de toutes les merveilles vertes à qui nous devons la vie ».

Pourtant, ces nombreuses qualités n'ont pas suffi à me séduire totalement au point de mettre 5 étoiles : il se passe certes factuellement énormément de choses dans ce récit, une multitudes de rebondissements savamment articulés selon l'image d'un tronc d'arbre comme expliqué précédemment, oui l'art romanesque de Michael Christie est brillant et l'ennui ne pointe jamais le bout de son nez, et cela est d'autant plus remarquable lorsqu'on pense qu'il s'agit de son premier roman ( !). Mais il manque, à mes yeux, le sublime poétique, ce petit quelque chose qui parfois arrête la lecture tant ce que nous lisons est beau au point de lever les yeux, de les fermer, dépassés que nous sommes par tant de beauté, il manque la pâte bien personnelle de l'auteur qui permet de voir à travers son âme. Cette histoire à la construction brillante est lisse, parfaite, mais pas assez de hauteur poétique a fini chez moi par nuire à la puissance incroyable de l'histoire. Pourtant l'auteur lui-même le dit dans son livre : « Si Harris aime tant la poésie, c'est pour cette façon qu'elle a de "prendre" dans sa tête comme du ciment, contrairement aux éphémères feux d'artifice des romans qui tissent d'interminables histoires sur des familles et des gens qu'il ne connaitra jamais ». Il manque cette petite touche poétique personnelle qui serait venue dépasser la succession d'événements, qui serait venue nourrir l'âme et embraser ce récit épique.

Un livre qui est néanmoins un rare et formidable moment de lecture, un roman phare en cette rentrée 2021, basé sur une construction brillante et originale ! Ce livre, je le vois en film, je ne serais pas étonnée de le voir adapter au cinéma dans quelques temps. Je lance le pari !

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Pour son premier roman, le jeune auteur canadien Michael Christie livre une saga familiale qui s'étend sur quatre générations.

Tout débute en 2038, en compagnie de Jacinda Greenwood, étudiante surendettée devenue guide forestière en Colombie-Britannique, l'une des dernières oasis vertes de la planète. le monde étant recouvert de poussière et dépourvu d'arbres depuis le "Grand Dépérissement", seul les plus fortunés ont encore les moyens de s'offrir des visites guidées sur l'île. Au coeur de ce monde où les réfugiés climatiques sont légion, Jacinda ne se doute pas que les racines de ces derniers arbres centenaires sont également les siennes…     

Si le roman s'ouvre comme une dystopie sur l'an 2038, sa construction s'apparente à celle d'un tronc d'arbre, dont l'auteur remonte graduellement les anneaux concentriques, remontant ainsi progressivement dans le temps (2038 – 2008 – 1974 – 1934). le centre du récit se déroule en effet en 1908, là où cette saga familiale prend naissance en compagnie des frères Greenwood, Harris et Everett. Une fois arrivé au centre de l'arbre généalogique des Greenwood et du roman, le lecteur repart en sens inverse pour terminer le roman en 2038, à l'autre extrémité du tronc, en possession de tous les éléments qui ont construit et détruit la famille Greenwood.

Outre la construction assez magistrale de ce roman, il faut également applaudir les personnages qui le peuplent. Des deux garçons recueillis et baptisés "Greenwood" par des villageois en 1908 à Jacinda qui ignore encore tout de ses racines en 2038, en passant par les histoires de son père Liam (2008) et de sa grand-mère Willow (2038), Michael Christie livre des personnages qui ont non seulement des liens de sang, mais qui sont également intimement liés aux arbres, allant du bûcheron à l'activiste écologique, en passant par le charpentier, le producteur de sirop d'érable ou la guide forestière.

Si le lecteur refermera ce roman en connaissant toutes les racines et les branches des Greenwood, il ne sera pas prêt d'oublier les personnages secondaires qui font bien plus que compléter cette saga familiale. de la persévérance de Lomax à la générosité de Temple, en passant par l'érudition de Knut, certains personnages sont particulièrement difficiles à quitter, surtout l'adorable Feeney et sa superbe prose…  

Bref, pour son premier roman, Michael Christie réussit l'exploit de nous tenir en haleine sur près d'un siècle et plus de 600 pages, baladant le lecteur au milieu d'arbres et de personnages intimement liés, proposant ainsi une saga familiale passionnante, tout en rendant un très bel hommage à la nature.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Vertigineux. Pour un premier roman c'est un coup de génie ! Un « accrolivre » qui m'a tenue en haleine de bout en bout. A la fois fresque familiale et fable écologique aux allures de thriller, tension sourde, mystères et rebondissements y sont savamment distillés. Construit ingénieusement sur le modèle de la souche d'un arbre avec ses cernes annuels, le récit part d'un futur proche, 2038, et remonte le temps jusqu'en 1908 avant d'effectuer le mouvement inverse et revenir en 2038. Cette « Carte narrative » permet de suivre en 5 dates clés 4 générations de la famille Greenwood. En filigrane est évoqué le destin de l'humanité en lien avec la déforestation et la connexion intime et vitale entre l'Homme et les arbres. le récit débute comme une dystopie dans un futur gangrené par le « Grand Dépérissement ». Les arbres meurent, le monde asphyxie conséquence des changements climatiques, des tempêtes de poussières étouffantes ensevelissent tout. Jacinda (Jake) est dendrologue et guide dans une île boisée au large du canada « Greenwood Island » dernier bastion de forêt primaire. Humanisant les arbres Jake trouve dans l'étude de leurs comportements des réponses à ses questions existentielle. Elle apprend fortuitement qu'elle serait la descendante d'un riche industriel ancien propriétaire de l'île. Un énigmatique journal intime parvient jusqu'à elle, on découvre qu'il a été longtemps objet de convoitise comme le nourrisson dans les linges duquel le vieux document était emmailloté…Tous les Greenwood ont un destin lié à la filière du bois et vouent un intérêt particulier aux forêts pourtant certains les détruisent par profit quand d'autres militent pour les préserver. Il y a un clivage générationnel entre Idéologie écologiste et intérêt économique. C'est un livre sur la transmission et les origines. Deux frères en sont la clé de voûte : un magnat des affaires redoutable malgré sa cécité, l'autre en errance et miséreux. La ligne de chemin de fer aux traverses en bois est une des voies conductrices du livre qui unira les frères avant de les séparer. Symbole de fuite pour l'un, d'ancrage et de réussite pour l'autre. Quelles destinées!..quel souffle romanesque! Un grand roman.
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Et bien m'y voici , au pied de l'arbre ...Et pas forcément très à l'aise car je ne vais pas laisser transparaître un aussi grand enthousiasme ( je ne prétends pas avoir raison ! ) que certains et certaines d'entre vous .
Bon , revenons à la genèse de l'histoire : ma libraire me le met dans les mains , mon libraire dit " bof " .Oui , je sais , ils sont très forts tous les deux mais...et c'est ça qui est super, pas toujours d'accord .Sauf que moi , là , je me trouve un peu ...ennuyé.
Retour à la maison , 100 pages , j'accroche pas ...Fatigue ? Désintérêt, je passe à autre chose et le reprendrai après...
Et après est arrivé, et ça accroche beaucoup mieux tout de même. Me voila à remonter le temps et , ma foi , si à chaque fois , je m'égare un peu , une lecture " suivie " me permet de rester bien " accroché " aux branches . Et rester accroché aux branches , c'est tout de même fondamental dans ce roman. Donc , on remonte jusqu'en 1908 en étant parti de 2038, année où
" le Grand Dépérissement " a frappé...Plus d'arbres nulle part sauf sur une ile boisée qui accueille seulement des touristes fortunés. Ça fait pas , mais vraiment pas envie ! Jacinda Greenwooy y travaille . Il se murmure même qu'elle pourrait bien être la propriétaire de part sa filiation supposée avec Harris Greenwood , un grand négociant en bois dont la morale....Mais pour savoir , il faudra " aller au charbon" ....de bois.
Et c'est parti en arrière pour retracer tout le chemin parcouru . Et là va naître toute l'histoire , de 1908 à 2038 . D' abord en arrière, puis en avant ...Très subtile construction qui nous fait comprendre combien " nous sommes les enfants des générations passées" . Traversée de la société avec des personnages de " haute volée " .Le mystère plane et chaque partie vous prend aux tripes , notamment celle qui voit Everett et Gousse parcourir un long chemin parseme d'embûches..Mais il y a bien d'autres épisodes charges d'émotion....aussi , parfois bien surprenants et inattendus .0))
Je l'ai dit , les retours en arrière, puis en avant ont perturbé mes habitudes , assez conventionnelles , j'en conviens , m'ont obligé à un effort intellectuel permanent . Sans être " paresseux " j'ai passé l'âge d'errer de ci , de là ....Donc , oui , la forme m'a perturbé et sans doute aussi un peu déconcentré.
Pourtant , je ne dis pas qu'un jour prochain , fort de l'expérience acquise , je ne m'y replongerai pas .
Vos critiques superbes me persuadent de mon " impréparation" et d'un certain désarroi et 'indiquent aussi que , lorsque l'osmose ne se fait pas avec un livre , ce n'est pas toujours du fait de l'écrivain. Chacun d'entre nous est un " chercheur " . La pièce ne tombe pas toujours du bon côté .....
Ce livre ne m'est pas tombé des mains , loin de là , mais si je lui accorde quelques magnifiques passages, il m'a semblé aussi contenir quelques longueurs . Bon , après, 750 pages tout de même.
Demain , pugilat à la librairie ... Je vais " les brancher " tous les deux et...." filer en douce " ....
Je réitère mes compliments pour la beauté des critiques rédigées sur ce livre avec ce qu'on aime , la sincérité. Pas de " langue de bois " ( tiens , elle est bonne celle - là ) et pas de jugements définitifs. Nous ne sommes tous que des lecteurs , pas des pros de la critique .A bientôt. ..
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critiques presse (5)
RevueTransfuge
17 novembre 2021
Politique, le propos de Michael Christie l’est, mais en véritable romancier, il fait vivre cette question de la forêt canadienne à travers différents personnages et récits qui permettent d’échapper à toute forme d’unilatéralité.
Lire la critique sur le site : RevueTransfuge
LaLibreBelgique
20 octobre 2021
Une captivante saga familiale aux multiples résonances, notamment écologiques.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaCroix
30 septembre 2021
Michael Christie signe un grand hommage à la nature, une saga sociale et écologiste qui célèbre les liens intimes de l’humanité avec les arbres.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LActualite
09 septembre 2021
Une saga familiale fascinante, dont la trame s’étend sur près d’un siècle, de 1930 à 2038. Majestueux.
Lire la critique sur le site : LActualite
Culturebox
23 août 2021
Etablissant un parallèle entre la Grande Dépression des années 1930 et un futur proche qui ferait suite à un "Grand Dépérissement", le jeune auteur canadien Michael Christie signe un premier roman dense et sombre, où les destins de quatre générations sont intimement liés à celui des arbres.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (304) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi les gens sont-ils programmés pour vivre juste assez longtemps pour accumuler les erreurs, mais pas pour les réparer ? Si seulement nous étions comme les arbres. Si seulement nous avions des siècles devant nous. Peut-être alors pourrions-nous redresser tous les torts que nous avons causés.
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Et si la famille n’avait finalement rien d’un arbre ? se dit Jake tandis que le duo marche en silence. Si c’était plutôt une forêt ? Une collection d’individus mettant en commun leurs ressources via leurs racines entremêlées, se protégeant les uns les autres du froid, des intempéries et de la sécheresse – exactement ce que les arbres de Greenwood Island ont fait pendant des siècles. Même si Euphemia Baxter n’est pas l’arrière-grand-mère de Jake et Harris Greenwood pas son arrière-grand-père, même si Jake n’a jamais vu son père Liam ou sa grand-mère Willow, ce sont tous des Greenwood. Et elle les porte en elle, engrainés dans sa structure cellulaire : ils ne font peut-être pas partie de son arbre généalogique, mais de sa forêt généalogique, si. Et qui mieux qu’une dendrologue pourrait savoir que c’est la forêt qui compte ?
Que sont les familles, sinon des fictions ? Des histoires qu’on raconte sur certaines personnes pour certaines raisons ? Comme toutes les histoires, les familles ne naissent pas, elles sont inventées, bricolées avec de l’amour et des mensonges et rien d’autre. Et c’est grâce à un tel bricolage que cet enfant misérable pourrait devenir – pour le meilleur et pour le pire – un ou une Greenwood.
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Le fruit ne tombe jamais loin de l'arbre, dit le proverbe. Mais Willow sait d'expérience que ce serait plutôt le contraire. Un fruit n'est jamais que le véhicule par lequel s'échappe la graine, un ingénieux moyen de transport parmi d'autres - dans le ventre des animaux, sur les ailes du vent - tout ça pour s'éloigner le plus possible des parents. Faut-il donc s'étonner que les filles de dentiste ouvrent des confiseries, que les fils de comptable deviennent accros au jeu et que les enfants de téléphage courent des marathons ?
Elle a toujours pensé que la plupart des gens vivent leur vie en réfutation de celles qui les ont précédés.
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Le bois, c’est du temps capturé. Une carte. Une mémoire cellulaire. Une archive. C’est pourquoi, d’après Liam, les menuisiers-charpentiers comme lui ne manqueront jamais de travail. Parce que les gens voudront toujours avoir du bois près d’eux, que ce soit dans leurs maisons, au sol, aux murs ou au plafond, dans les cannes sur lesquelles ils s’appuient en toute confiance, leurs plus beaux instruments de musique, les objets transmis de génération en génération et les vieilles chaises à bascule, et – plus significatif encore – les boîtes qui facilitent leur voyage en terre.
Quand un menuisier-charpentier anglophone dit d’une pièce qu’elle est clear, ou « impeccable », il entend par là qu’elle n’a ni nœud ni flache, ni aucune autre imperfection. Au fil des années qu’il a consacrées au travail méticuleux du bois, à couper chaque pièce exactement à la bonne longueur pour amoureusement les emboîter avec la plus grande précision avant de polir le tout jusqu’à obtenir un lustre à vous réchauffer l’âme, Liam Greenwood s’est souvent dit que si les gens préféraient le bois « impeccable », c’est qu’ils avaient besoin de voir le temps bien empilé. Chaque année proprement et soigneusement rangée sur la précédente. Sans obstacle, sans défaut.
Tout le contraire de leurs vies.
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Il y a trois ans, se souvenant de la phrase de l’ancien pasteur sur les différents types de nourriture, elle fut saisie d’une vision. Le soir même, elle installait des étagères de bric et broc le long des murs de la vieille chapelle sur sa propriété. A la fin de l’année civile, elle n’avait toutefois rassemblé assez de livres que pour remplir la première étagère. C’est alors qu’elle eut l’idée de proposer à ceux qui venaient chercher le gîte et le couvert d’apporter un ouvrage en guise de paiement – n’importe quoi ferait l’affaire.

Et voilà comment une ancienne chapelle toute près d’Estevan, dans la Saskatchewan, abrite désormais l’une des grands librairies du monde. Ses livres ne proviennent pas de legs ou de donations familiales – à vrai dire peu ont été achetés : pour la plupart ont été volés, trouvés, mendiés, empruntés ou apportés des contrées les plus reculées par les gens les plus déshérités.
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Vidéo de Michael Christie
Extrait du livre audio « Lorsque le dernier arbre » de Michael Christie, traduit par Sarah Gurcel, lu par Marie Bouvet. Parution numérique 23 août 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/lorsque-le-dernier-arbre-9791035410872/
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