Le conte du pêcheur

: On reste très fan des illustrations de Júlia Sardà, inspiration magique sombre de ronces et d'ambiances souterraines de contes.
L'auteur Sally Nicolls reprendra la célèbre " Mort Marraine" des Frères Grimm et le destinera du coup à un public plus jeune encore.

Pauvre pêcheur qui n'a rien et qui va avoir un nouveau bambin!
À qui s'en remettre pour son destin?
Le conte aura un sens métaphorique presque évidemment religieux dès lors que l'on évoquera son rituel du baptême.
Les plus grands lecteurs plus spirituels pourront y voir une parabole biblique qui devrait faire réfléchir sur le sens de la vie avec, comme disent ses fervents, Dieu dans son coeur, pour être sauvé ou bien alors le Diable à sa porte, pour être tenté par les seuls plaisirs terrestres qui nous rendront souvent égoïstes et futiles.
Pauvre pêcheur, qui n'aura pas un sou pour promettre une belle existence à sa descendance et qui cherchera le parrain plus fortuné sur les chemins qui saura alors prendre soin de lui au cas il lui arriverait malheur (c'est à cela que servent les parrains et marraines de la tradition, vous le saviez?)!

Dieu barbu entendra sa plainte et lui fera une proposition.
Le pêcheur lui ne l'écoutera pas, vêtu de haillons tout le quotidien, un trou dans son toit, sa barque cassé et sa famille supportant le froid et la faim (nous ne pourrons nous empêcher de penser au pauvre récit biblique du vieil "Job", supportant tous les maux pour que Dieu éprouve sa confiance).
Le Diable barbichu fera aussi sa proposition, promettant au pêcheur richesse et santé, de mettre sa famille à l'abri du besoin.
Peut-on seulement faire confiance au Diable sur un pacte? Là aussi, les grands pourraient avoir en tête un récit connu et biblique qui illustrera la tentative du Diable de faire souscrire une vente d'âme à un pauvre malheureux dans le besoin et la souffrance en plein désert, contre la bonne fortune.
Qui va choisir le pêcheur, qui n'est pour l'instant le moins gagnant des trois? Mais est-il pour autant le plus droit?

" Bonsoir ! Je suis la Mort. L'être le plus juste qui soit. Riche ou pauvre, homme ou femme, jeune ou vieux, bête ou oiseau, baleine ou moucheron, je ne fais aucune distinction..."
Curieusement, ce choix fera sourire car la Mort Marraine demandera un service en échange (car dans la vie et finalement aussi la mort, rien n'est gratuit).
Hélas, le pêcheur, lui qui pointait du doigt, sera tenté de jouer avec l'honnêteté et devrait se faire encore plus avoir.
Quel triste conte facétieux qui nous fera penser à un jeu de poker avec Dieu, la Mort, le Diable, à sa table.
Ça sera à découvrir.

Adapté du conte La Mort marraine des frères Grimm (conte que je ne connais pas), ce bel album m'a bluffée par sa maîtrise des codes du conte tant dans le texte que dans les illustrations.
On retrouve un découpage en plusieurs chapitres, chacun organisé autour d'un évènement majeur qui influencera la morale finale. le héros est un père de famille, pêcheur de son état qui en cherchant le meilleur parrain pour son nouveau né va faire un pacte avec la mort. Il y a du rythme, des péripéties et tout ce qui fait la saveur d'un tel récit.
Pour les illustrations, on reste proche des codes des textes moyenâgeux avec un travail sur la gravure et sur les éléments para-textuels. L'utilisation de couleur automnale va très bien avec le contexte de l'histoire et apporte une identité visuelle.
Un COUP DE COeUR que je n'avais pas vu venir.

Un album jeunesse étonnant qui change de ce qu'on a l'habitude !

Un pêcheur, très pauvre, sait qu'il ne pourra pas offrir richesses et merveilles à son fils, alors il part à la recherche du meilleur parrain possible. Ainsi son fils aura quelqu'un pour veiller sur lui, s'il arrive malheur à ses parents. Dieu se propose, mais il ne croit pas en lui. le Diable est intéressé par le poste, mais le pêcheur n'est pas désespéré à ce point. La Mort se présente devant lui, pourquoi pas après tout ? La Mort est droite, se montre intègre et n'épargne personne. Qui de plus honnête pour obtenir le rôle de marraine ? le pêcheur n'imagine pas quelles seront les conséquences de ses choix. . .

Un conte d'après les frères Grimm, comme on les aime, mais une version sombre, mais fidèle à l'originale La Mort marraine, avec quelques modifications. Un album jeunesse inquiétant où tout ne finit pas vraiment bien. Une fin différente du conte originel, ici la cupidité humaine coûte la vie d'un innocent alors que chez les Frères Grimm seul le fautif est puni. Une morale sur la gourmandise et l'orgueil.

Je regrette seulement le personnage choisi de Dieu, il montre une vision chrétienne du conte et les enfants d'autres religions auront du mal à se retrouver dans cette vision. le symbole du baptême renvoi aussi à des métaphores religieuses, en plus de la divinité. Mais je suis consciente de l'origine du conte et que ce personnage et ce rite ont été gardé pour respecter le conte originel.

Une illustratrice de talent que j'apprécie beaucoup pour son travail : Julia Sardà, notamment avec le Talisman du Loup. Ici on retrouve un travail graphique de qualité, une mise en page soignée avec des cadres et des enluminures qui nous rappellent les anciens livres de contes ou de vieux grimoires. Les illustrations représentent le texte mais jouent aussi avec lui pour créer un bel équilibre. Des illustrations sobres sur certaines pages puis des pleines pages montrent un équilibre parfait entre le texte et les illustrations.

Ame sensible s'abstenir !
L'album ne contient pas une grande quantité de texte mais pour les thèmes abordés, je pense que le public cible est à partir de 8 ans.

Bonne Lecture !
Le Carca'jou qui Lit

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Un pécheur qui cherche une marraine pour son fils nouveau né fini par tomber sur la Mort et la choisi pour son honnêteté, son impartialité. La mort une fois marraine offre au pécheur le pouvoir de savoir si les malades vont mourir ou s'en remettre. Elle fait donc de lui un médecin. Cependant, être impartiale, équitable, être quelqu'un de bien est toujours plus simple lorsque nos intérêts ne sont pas concerné. Et c'est ce que va apprendre à ses dépends le pécheur.

Un conte que je ne connaissais pas et que j'ai aimé découvrir, particulièrement avec ces illustrations. Des aplats rouges, ocre, et verts qui donnent une certaine ambiance sombre, macabre. Et en plus de ça le personnage du pécheur est assez expressif.

📚Un vieux pêcheur souhaite trouver un cadeau pour le baptême de son fils mais il n'en a pas les moyens.
Pour y remédier, il entame un périple afin de recruter un parrain digne de ce nom.
En une journée, il rejette la candidature du Bon Dieu et du Diable les jugeant inaptes à la tâche.
Mais la Mort, plus juste dans ses choix, propose au pêcheur un marché qu'il ne peut refuser.

🖊Le conte du pêcheur de Sally Nicholls et Julia Sardà est une adaptation fidèle de la Mort marraine des frères Grimm.

Tout en reprenant le récit original, l'autrice opère de subtils changements et renforce sa portée symbolique ainsi que le cynisme de sa morale.
Julia Sardà illustre magnifiquement l'ensemble en donnant une âme gothique au récit tout en le décorant à la manière des enluminures de textes anciens.

Un conte macabre dont la morale marque les esprits.

🧔chronique complète :