Fraîchement terminée, je dirais de cette lecture qu'elle fut « malgré tout » rafraîchissante. J'aime la poésie de
Miron Kiropol qui a écrit en français, après avoir quitté la Roumanie natale. J'ouvre une parenthèse pour dire que j'aimerais bien lire aussi ses traductions de poèmes roumains, mais pas à prix prohibitif. Sa langue est très élégante (j'ai dû consulter le dictionnaire à plusieurs reprises en découvrant le mot « sépale » entre autres), mais sans tabous. Il utilise ainsi, avec aisance des mots du registre sexuel. Dans le poème « Tant que la chair » par exemple, le mot « sperme » est bien « placé » auprès de « vivant » (sic !).
Dieu est moins présent que dans son précédent recueil que j'ai lu, mais les rapports avec le Ciel (toujours avec une minuscule ici) émaillent encore de nombreux vers. Une dizaine d'occurrences, presque toutes avec une connotation plus ou moins mystique.
Toutes les images ne sont pas toujours évidentes à décrypter, et je crois qu'une seconde lecture pourrait me révéler de nouvelles métaphores. Une poésie qui reste à la fois sombre et solaire. Un instant de « félicité » poétique, qui mérite bien cinq étoiles.