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EAN : 9782234094499
360 pages
Stock (23/08/2023)
3.84/5   16 notes
Résumé :
« C’est donc ça la réalité, cet instant où je dois faire face, affronter l’autre sans pouvoir différer ? Maintenant ? Oui, déjà ! »

Avec Le Récit du combat, Luc Lang offre pour la première fois un récit initiatique, contant sa traversée d’un demi-siècle, de l’Europe à l’Asie en passant par l’Afrique.
Fils d’une mère louve capable d’imposer son désir à l’ordre du monde, d’un père pionnier du judo japonais en France.
Disciple errant en quê... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'écriture de Luc Lang est physique, viscérale ; elle vient du ventre et non du bout des lèvres. Ses mots sont pesés, en mouvement, savamment répétés, à la manière des katas qu'il exécuta sa vie durant.
Car il s'agit bien d'une autobiographie, d'un regard en arrière à la lumière de ce qui guida sa vie : la pratique des arts martiaux - pour conjurer la chute.
Une autobiographie et non une hagiographie. L'introspection ne glorifie pas ce qui fait le corps de son existence : un enchevêtrement d'évènements corrélés, deux faces d'une même pièce, deux forces complémentaires, à l'image d'une certaine philosophie asiatique.
Se construire avec la science du combat. Celle du judo que son géniteur maîtrisait et qu'il ne put lui apprendre – une occasion manquée d'officialiser son rôle de père. Celle du karaté, qu'il pratiqua avec ses fils (la « baga »), dans un dojo maison improvisé, désireux de ne pas rater ce qui l'obsède et fait le thème principal de son livre : la transmission.
Je ne suis pas adepte des récits autobiographiques mais quand ils sont écrits avec autant d'intelligence et de sincérité, je fais volontiers exception. J'ai beaucoup aimé les passages sur la piscine (p75), la nécessité d'un vêtement (p120), l'échelle des lieux (p159) et les chapitres consacrés à son expérience africaine, sa paternité, pleine d'humanité et d'humilité (avoir une ceinture noire n'empêche pas de s'énerver dans les embouteillages parisiens) et l'inéluctable déclin de ses parents.
Je laisse volontiers le dernier mot à l'auteur : « Ce qui importe, c'est de vivre à sa mesure cette tension vers la perfection, non pas celle d ‘un ailleurs mystique, d'une figure divine supérieure, mais très simplement la perfection d'une action concrète, tissée de gestes, de rythme, de vitesse et de chair ».
Bilan : 🌹🌹
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Pour apprendre à amortir les chutes, le judo. Pour apprendre le geste juste à l'instant juste, l'oubli de soi, l'écriture liée à l'action, au mouvement, à la main, le karaté.
Cette autobiographie relie ou associe, tout du long, la pratique du karaté et tout ce qu'elle induit physiquement, moralement, spirituellement aux différents moments d'une vie de fils, de père et d'écrivain.

Comment cette pratique d'un art martial devient absolument nécessaire pour affronter ou se confronter le plus justement possible à des deuils, un enfermement, à la filiation, à la paternité, à l'écriture….

C'est ce va et vient incessant qui se déploie dans cette oeuvre exigeante, intelligente, érudite et en même temps pleine d'humilité et qui exprime magistralement et le combat intérieur et celui du quotidien face aux imprévus.

Les pages relatant le rôle du père isolé, le déchirement face à la femme/mère, la «petite entreprise » composée de 4 enfants accompagnés de trois hommes âgés (dont Robert le grand-père, une des figures essentielles), « curieux équipage », le chantier de la nouvelle maison/dojo, sont extrêmement touchantes.

Une belle découverte où s'enchaînent les surprises toujours corrélées à la stabilité ou l'équilibre que confère une pratique artistique et martiale, en l'occurrence ici le karaté (de kara : vide et te : main), ses katas, ses échanges de don et contre-don, ses senseï (maîtres).

La philo-poésie des derniers chapitres transmet au lecteur le savoir paisible d'un chercheur qui, pendant 38 ans, s'est confronté à un art du combat d'une grande classe !


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Luc Lang produit un récit autobiographique réflexif qui examine avec profondeur sa vocation pour les arts martiaux et notamment le karaté. Outre des pages émouvantes de justesse et d'authenticité portant sur son enfance, Luc Lang analyse ce que lui a apporté sa durable pratique du karaté et la place que cela a pris dans sa construction personnelle. Il met en perspective les épisodes affectifs de sa vie avec son évolution comme karatéka. Il y a des pages éblouissantes d'intelligence et d'autres pages qui pataugent un peu dans l'anecdote et l'autobiographie un tantinet trop égocentrée.
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Dans ce récit initiatique et autobiographique, Luc Lang retrace certains épisodes de sa vie au prisme de son lien étroit avec le judo puis avec le karaté. du combat tendre et fondateur avec son père adoptif, quand il était enfant - scène qui ouvre le roman sur une joie primitive -, à sa progression teintée de doutes sur les tatamis, le narrateur revisite sa vie, ses sursauts, ses drames et résurgences, à l'aune d'un art de la chute et d'une philosophie dépeinte avec humilité et profondeur.


Plus qu'un texte sur la passion des arts martiaux, le Récit du combat est à la fois le cheminement d'un homme à la recherche d'un équilibre, sa quête intérieure, et l'analyse subtile des mouvements qui traversent une vie, de l'enfance à l'âge adulte, en un relevé intime des secousses et des vibrations qui fondent un être. L'auteur y déploie une réflexion vertigineuse sur le corps et l'écriture qui devient, sous la plume précise du romancier et karatéka, un art du geste juste et de la bonne distance. En revenant sur ce qui fonde poétiquement l'axe d'une vie, Luc Lang nous livre un texte saisissant et lumineux, d'une grande originalité.
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Luc Lang s'éloigne de la fiction pour revenir sur son parcours de vie et les épreuves qu'il a pu traverser. A commencer par un souvenir, un souvenir qui débute le livre, une rencontre qui préfigure la suite lorsque son beau père un grand maître de judo lutte avec lui pour rire et qu'il n'est encore qu'un petit garçon. Commence alors à partir de cet évènement un questionnement et une relation complexe aux arts martiaux. Un fil rouge qui va le suivre toute sa vie. le judo d'abord puis le karaté ensuite. Cette relation complexe se tisse autour d'autres évènements de la vie de l'auteur, que ce soit sa paternité, la relation avec sa mère, son rapport à l'écriture. Luc Lang se dévoile avec une très belle écriture et comme dans "La tentation" on retrouve une langue travaillée qui séduit par les images qu'elle évoque et en même temps qui ne tombe pas dans le pathos. On suit les pensées, les évènements marquants de la vie de l'auteur et de nombreuses réflexions planent au fur et à mesure de la lecture. Notamment les allers et retours avec la notion de combat sous toutes ses formes. A l'arrivée cela donne un livre autobiographique qui revêt une forme unique et qui touche par sa sincérité.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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critiques presse (1)
LeMonde
05 octobre 2023
Livre du fils et des filiations, 'Le Récit du combat' se referme sur le sentiment quasi douloureux d’une aporie : la quête ne peut se clore d’un homme qui ne tait ni fiertés ni faiblesses.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Un jour, sur le trottoir, alors que je cherchais une boutique réputée en ustensiles de cuisine, un autochtone, qui souhaitait tisser furtivement un lien complice et enthousiaste avec ce Français identifié comme tel, m'adressa les paroles suivantes : Haï ! Ja no polo belo mo nodo ? avec des accents toniques ici et là, rendant plus incompréhensibles encore ces vocables mystérieux. Le passant repéta plusieurs fois la combinaison sonore, de plus en plus anxieux et tendu, bientôt gagné d'une profonde déception pour ne pas dire un accablement dépressif dont il ne sortirait pas devant le visage idiot et le regard de poisson que je devais afficher, moi le gaijin tout à fait interdit. Quand enfin réunissant toutes mes forces mentales, de concentration et d'interprétation, je pus m'écrier Ah ! Jean-Paul Belmondo ! Le soulagement fut extrême, les sourires s'épanouirent, immenses et interminables, les courbettes se multiplièrent, innombrables devant ce miracle et pour le lien établi, où chacun pourrait donc poursuivre son existence, ce matin-là, estampillée du sceau de la joie et de l'assurance que les humains pouvaient se croiser, se parler et peut-être même vivre ensemble.
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Ce n'est décidément pas un organe ordinaire juste destiné à tenir, saisir, prendre, ce qui correspondrait à son versant animal. Ainsi la main fabrique, construit, façonne, mais également fait signe, trace, inscrit, montre. Tiens ! Il me fait signe. Quand la voix ne peut porter si loin la parole ou que les mots ne suffisent pas. La main est aussi celle qui inscrit et signe en bas de la lettre ou du document. La main signe et fait signe, elle introduit l'échange. Mes mains sont le lien entre mes pensées et le monde, elles sont la médiation et l'accompagnement, elles sont le sous-texte du dialogue.
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Ce qui importe, c’est de vivre à sa mesure cette tension vers la perfection, non pas celle d ‘un ailleurs mystique, d’une figure divine supérieure, mais très simplement la perfection d’une action concrète, tissée de gestes, de rythme, de vitesse et de chair.
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Videos de Luc Lang (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luc Lang
Dans ce récit initiatique et autobiographique, Luc Lang retrace certains épisodes de sa vie au prisme de son lien étroit au judo puis au karaté. du combat tendre et fondateur avec son père adoptif, quand il était enfant – scène qui ouvre le roman sur une joie primitive -, à sa progression teintée de doutes sur les tatamis, le narrateur revisite sa vie, ses sursauts, ses drames et résurgences, à l'aune d'un art de la chute et d'une philosophie dépeinte avec humilité et profondeur. Mais plus qu'un texte sur la passion d'un homme pour les arts martiaux, le Récit du combat est à la fois le cheminement d'un homme à la recherche d'un équilibre, et une réflexion vertigineuse et précise sur le corps et l'écriture qui devient, sous la plume du romancier et karatéka, un art du geste juste et de la bonne distance.
Luc Lang est l'auteur d'une oeuvre romanesque, mais également d'écrits théoriques sur l'art contemporain et l'esthétique. Il obtient en 2019 le prix Médicis pour son roman La Tentation (Stock). le Récit du combat (Stock, 2023) est son treizième roman.
Rencontre animée par Guénaël Boutouillet.
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