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260 pages
La mouette de Minerve (10/06/2023)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Boris Canetti, un inspecteur blasé et alcoolique, est chargé d'une enquête insolite.
Des vols sont commis par un procédé évoquant un ancien et fort étrange syndrome : les victimes sont prises d'une folie faisant d'elles des poètes, des musiciens ou des danseurs géniaux déconnectés de la vie ordinaire et de tout ordre rationnel.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

"Si la réalité venait frapper directement nos sens et notre conscience, si nous pouvions entrer en communication immédiate avec les choses et avec nous-mêmes, je crois bien que l'art serait inutile, ou plutôt que nous serions tous artistes, car notre âme vibrerait alors continuellement à l'unisson de la nature"?

Le syndrome de Bergson, BERGSON, le philosophe ?

Mon aînée, 18 ans, en attente des réponses pour ses voeux sur Parcoursup, notamment en Philo.

Lis le RIRE Maman, c'est le plus connu.

Le 10 juin, sera publié le dernier roman d'Alexis Legayet et si vous avez besoin de vous détendre, de rire, d'apprendre, vous aimerez ce livre.

Je me suis laissée tenter par le premier volume des enquêtes de l'inspecteur Boris CANETTI car les victimes étaient extravagantes, décalées, semblées indomptables…

L'inspecteur, alcoolique assumé, ne se déplace jamais sans son flacon de whisky bien au chaud sur sa poitrine  “On ne sait jamais avec le réel, il peut vous tomber dessus à tout moment. Il faut être prêt, sur le qui-vive, et au cas-où sortir l'arme magique”. 

On ne souhaite ce genre de réflexion à personne, mais Boris assume, et sa patronne Barbara, l'y autorise tacitement. Vous l'avez ?

Le PP est donc atypique, son environnement conciliant, pourquoi, car Boris a fait ses preuves, des décennies qu'il est inspecteur, 30 ans c'est pas rien et… des années qu'il est lassé :  “toujours les mêmes passions qui engendrent le crime, la jalousie, la haine, la vengeance, le désir de richesse, la gloire”.

Blasé, il se réveille soudainement, lorsqu'il est confronté à un bijoutier devenu macabé, cette victime qui après un coup de fil dans sa boutique dansent comme une étoile de chine, l'experte n'en croit pas ses yeux, ensuite 10 traders chanteurs qui détournent des fonds sur un compte aux caïmans, un Arnold Baratta qui déclame des vers profonds et inspiré par les nez et d'un air inspiré déclame à notre inspecteur préféré :  “Lampion de fête funeste” ! Il se vexe un peu.

Les victimes répondent à un coup de fil, vrillent, deviennent brillantes dans un art et donnent toute la fortune à laquelle elles ont accès au commanditaire. 

Canetti devra résoudre l'énigme.

Il y a le légiste, Marc Spiegelman, qui m'a fait mourir de rire, je ne m'en remets pas… et je ne peux pas vous dévoiler ce qu'il fait subir à ses coéquipiers.

La référence en termes de summum musical de Boris Canetti : "On va s'aimer" de Gilbert Montagné.

Les références philosophiques fouillées et très bien exploitées.

Le syndrome de Bergson est ce livre qui m'a fait prendre une bonne dose d'optimisme sous les rayons de mai, de bonne humeur et de rire.

Un moment philosophique, qui m'a permis d'approfondir mes connaissances sur Bergson, dans le roman, puis en famille.

Un plaisir donc de retrouver la plume de cet auteur, découvert il y a deux ans, avec son 7eme roman “ Délivrez-nous du mâle”. Quel talent.

Je remercie Alexis et les éditions de la mouette de Minerve pour ces belles heures de lecture.
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Rire, philosophie et armée

Alexis Legayet a plus d'une corde à son arc. Lui qui a exploré les turpitudes de notre temps dans des dystopies ludiques (𝑫𝒆́𝒍𝒊𝒗𝒓𝒆𝒛-𝒏𝒐𝒖𝒔 𝒅𝒖 𝒎𝒂̂𝒍𝒆, 𝑨𝒊𝒏𝒔𝒊 𝒑𝒂𝒓𝒍𝒂𝒊𝒕 𝑪𝒆́𝒍𝒆𝒔𝒕𝒊𝒏𝒆, 𝑪𝒉𝒊𝒎𝒆̀𝒓𝒆𝒔…) aborde aujourd'hui le roman policier sous l'angle du rire et de la philosophie avec 𝑳𝒆 𝒔𝒚𝒏𝒅𝒓𝒐𝒎𝒆 𝒅𝒆 𝑩𝒆𝒓𝒈𝒔𝒐𝒏. Il revient ainsi à son premier amour : la philosophie, tout en gardant la plume décalée et drôle qui a fait son succès.

Des hommes sains d'esprit (bijoutiers, chefs d'entreprises) perdent tour à tour la raison, juste avant que leurs boutiques ou comptes en banque soient vidés. Ces vols se succèdent avec pour les victimes les mêmes symptômes : atteints de folie profonde, ils deviennent des artistes d'exception, musiciens, danseurs, poètes.

Dans les secondes précédant leur perte de raison, chacun d'eux a reçu un coup de téléphone… Comment un simple appel peut transformer un respectable trader en un véritable Mozart - non de la finance mais bien de la musique ? D'où cette folie créatrice peut-elle bien provenir ?

« 𝑆𝑖 𝑙𝑎 𝑟𝑒́𝑎𝑙𝑖𝑡𝑒́ 𝑣𝑒𝑛𝑎𝑖𝑡 𝑓𝑟𝑎𝑝𝑝𝑒𝑟 𝑑𝑖𝑟𝑒𝑐𝑡𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑛𝑜𝑠 𝑠𝑒𝑛𝑠 𝑒𝑡 𝑛𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑐𝑖𝑒𝑛𝑐𝑒, 𝑠𝑖 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑣𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒𝑟 𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑢𝑛𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑖𝑚𝑚𝑒́𝑑𝑖𝑎𝑡𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑒𝑠 𝑐ℎ𝑜𝑠𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑛𝑜𝑢𝑠-𝑚𝑒̂𝑚𝑒𝑠, 𝑗𝑒 𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑞𝑢𝑒 𝑙'𝑎𝑟𝑡 𝑠𝑒𝑟𝑎𝑖𝑡 𝑖𝑛𝑢𝑡𝑖𝑙𝑒, 𝑜𝑢 𝑝𝑙𝑢𝑡𝑜̂𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑠 𝑠𝑒𝑟𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑡𝑜𝑢𝑠 𝑎𝑟𝑡𝑖𝑠𝑡𝑒𝑠. » Bergson, 𝒍𝒆 𝑹𝒊𝒓𝒆.


La philosophie bergsonienne est bien sur convoquée dans ce roman où Legayet, lui-même professeur de philosophie, s'appuie sur les travaux de cet académicien et prix Nobel. Il livre une réflexion décalée sur notre époque matérialiste où tout est conçu dans le but d'assécher les eaux vives de l'esprit. Les considérations philosophiques parsèment l'enquête de l'inspecteur Canetti, en charge d'élucider ce mystérieux syndrome.
Le chemin de ce policier insensible à l'Art le mènera vers d'avides moldaves, un obscur poète du XVIe siècle et même l'armée.

Comme à son habitude, comique et facétie sont omniprésents ; Alexis Legayet met en scène des personnages haut en couleur et décalés. Outre le blasé et alcoolique inspecteur Canetti, on retrouve un médecin légiste taquin, un professeur de psychiatrie psychopathe, des spécialistes d'art et de philosophie loufoques.

Legayet donne une contenance aux concepts philosophiques bergsoniens par une incarnation romanesque et drolatique. Qui a dit que la philosophie ne pouvait pas être drôle ? 𝑳𝒆 𝒔𝒚𝒏𝒅𝒓𝒐𝒎𝒆 𝒅𝒆 𝑩𝒆𝒓𝒈𝒔𝒐𝒏 est édité par les renaissantes éditions La Mouette de Minerve.

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Bonjour, Bergson revisité dans un polar, cela donne un roman étonnant…
Alexis Legayet fait partie de ces auteurs que l'on choisit de savourer, sachant qu'il va nous emmener dans des sphères que nous ne côtoyons pas tous les jours. Sur une culture philosophique indéniable, il arrive à plaquer des thèmes très modernes comme le néo-féminisme dans « Délivrez-nous du mâle », chroniqué précédemment.
Boris Canetti est un inspecteur de police, légèrement alcoolique et très très blasé. Alors quand il découvre un cadavre au sourire extatique, il ne peut qu'être intéressé, d'autant plus que c'est un simple coup de fil qui a permis de vider le compte bancaire de la victime. Les victimes, il y en aura d'autres, sont toutes prises d'un étrange syndrome leur insufflant une folie créatrice qui les déconnecte de la vie ordinaire. Comment l'inspecteur parviendra-t-il à faire face à un psychiatre retors ? La France pourra-t-elle se remettre d'une épidémie de fous dansants et de la découverte du « Chant de la création » ?
C'est le huitième roman de l'auteur et son premier polar. Gageons qu'il poursuivra dans cette veine car c'est une réussite, peut-être parce qu'il parle aux neurones de la loufoquerie que nous avons rarement l'occasion d'utiliser. Je ne vous cache pas que les parties philosophiques m'ont laissée un peu sur la touche mais en revanche me replonger dans les oeuvres de Jeff Koons et de McCarthy a été libérateur. Quant à voir le rire comme sauveur universel, il y a pire comme remède.
le professeur de philosophie se devine derrière la belle écriture, habitée, jouissive, sinueuse et moderne. L'enquête tient la route même si les personnages sont borderline et se retrouvent dans des situations inappropriées, ou carrément foldingues. En revanche, les réflexions sur notre époque, son goût de l'argent magnifié par les excentricités de l'art contemporain, son asséchement des esprits par toutes sortes de sollicitations, ses jeunes qui se construisent avec certains textes de rap, sont sources de petits bonheurs de lecture.
Quand vous saurez que la maison d'édition recherche une littérature philosophante à tendance loufoïde, vous saurez vers quelle oeuvre, je souhaite vous entraîner. Notez bien que je renouvelle mon avertissement : à réserver aux lecteurs possédant une case spéciale, celle du risque et du goût de la différence. Un mot sur le visuel de couverture : il dit tout de l'environnement de ce polar, il est absolument juste !
Je remercie très sincèrement Alexis Legayet pour la dédicace et la Mouette de Minerve pour l'envoi de ce premier opus des enquêtes philosophiques.


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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Si depuis la fin des années 1960, l’expansion de cet art était coextensive à celle de la stérilité spirituelle de l’Occident, restait à savoir si cette forme d’anti-art n’en était plus dorénavant qu’un symptôme secondaire ou bien la cause profonde, comme l’avaient cru les agents du ministère, bien décidés, naguère, à la promouvoir activement, et qui allait, grâce à eux d’abord puis au marché mondial, devenir dominante.
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Seul un être déjanté était à même de s’orienter au sein d’une architecture déjantée.
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Videos de Alexis Legayet (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexis Legayet
Divin Poulet adaptation du roman d’Alexis Legayet “Dieu-Denis ou le divin poulet” (éd. François-Bourin)
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