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EAN : 9782940377121
Editions art&fiction (01/01/1999)
4.5/5   1 notes
Résumé :
En 1929, Platonov a trente ans. Son roman Tchevengour est refusé, et Gorki lui écrit: «Malgré les incontestables mérites de votre travail, je ne pense pas qu’on l’éditera. A cela s’oppose votre anarchisme, congénital à votre esprit. Que vous l’ayez voulu ou non, vous l’ayez voulu ou non, vous avez donné à votre éclairage de la réalité un aspect à la fois lyrique et satirique qui, bien entendu, est irrecevable pour notre censure. En dépit de toute votre tendresse pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Platonov est vraiment un cas à part dans les rapports entre écrivains et pouvoir bolchevique : ni tenté par l'exil comme Bounine (réussi) ou Boulgakov (raté), ni anti-révolutionnaire, bien au contraire, ni devenant apparatchik et garant de la censure des années 30 comme Alexis Tolstoi, pas non plus vraiment martyr fusillé ou disparu comme Pilniak, ni cessant toute écriture comme Olecha, voici Andrei Platonov qui prend les envolées grandiloquentes au pied de la lettre et les reproduit jusqu'à l'absurde qu'elles recèlent in-utero. Nul doute que Staline a du s'étrangler lorsque Makar, arrivant à l'asile du prolétariat, se voit demander quel « couche » de prolétariat il veut et qu'il répond « Inférieure ! » parcequ'on y est plus serrés!!!
L'ensemble de ce récit permet bien de condenser toute l'ambiguité et le talent de Platonov qui fait passer à la fois une grande ironie vis-à-vis des directives du parti et toute la tristesse qui se diffuse en même temps que le doute dans le coeur de Makar car « Il est pas mal, le petit pouvoir ! seulement, il ne faudrait pas qu'il se gâte, parceque c'est le nôtre ! »
Poignant et drôle à la fois, Platonov le clown triste signe avec cette fable (et c'était déjà mal parti avec Tchevengour) la fin de son droit à publier ses écrits. Il est resté malgré tout un bon petit soldat soviétique pour l'espérance que cela impliquait pour le peuple, au point de recevoir la « Médaille pour la victoire sur l'Allemagne dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945 » pour son rôle comme correspondant de guerre pour un quotidien des Forces armées soviétiques.
Un mot sur l'édition particulièrement soignée Art&Fiction de 1999 et les illustrations d'Alexandre Loye, minimalistes et poétiques à souhait, qui rappelle – si besoin était – que Platonov est un écrivain toujours moderne et d'actualité.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Qu'est-ce que tu veux ? demanda à Makar le commandant de l'asile.
- Je voudrais le prolétariat, dit Makar.
- Quelle couche ? s'informa la commandant.
Makar n'eut pas besoin de réfléchir, il savait d'avance ce qu'il lui fallait.
- Inférieure ! annonca-t-il, on y est plus serrés, il y a plus de monde et c'est là qu'est la masse !
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Makar marchait dans Moscou vers le prolétariat et s'étonnait de cette force qui courait par la ville dans les autobus, les tramways et les jambes vivantes de la foule. "Il faut beaucoup de ravitaillement pour alimenter une gesticulation pareille", raisonnait Makar dans sa tête qui pouvait penser quand ses mains étaient libres.
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Video de Andreï Platonov (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andreï Platonov
Michel Eltchaninoff, Françoise Lesourd et Anne Coldefy-Faucard présentent la pensée du philosophe Nikolaï Fiodorov.
Totalement inconnue en France, la pensée utopiste de Fiodorov a influencé la culture du XXe siècle russe et demeure à ce jour une référence importante en Russie. de nombreux écrivains y trouveront des échos de leurs préoccupations, de Tolstoï à Dostoïevski ou à Vladimir Soloviov. Parmi ses héritiers, le futuriste Velimir Khlebnikov et les écrivains Andreï Platonov ou Maxime Gorki, mais également des savants comme Tsiolkovski, le père de l'aéronautique soviétique. Ses idées trouveront indirectement leur expression dans des textes de la science-fiction soviétique ou dans le cinéma d'Andreï Tarkovski et son adaptation de Solaris (1972). La pensée de Fiodorov se situe au croisement des nouvelles disciplines émergentes de son temps, telles que la linguistique et l'anthropologie, mais également la sociologie, l'agriculture, l'économie. Il est attentif aux phénomènes sociaux engendrés par l'urbanisation, l'appauvrissement de la campagne, et pressent, comme d'autres penseurs de son époque, l'avènement d'une crise mondiale majeure. Exhortant l'humanité à s'unir pour vaincre la mort, Fiodorov lui assigne aussi le devoir moral de ramener à la vie toutes les générations disparues, ces victimes du « progrès » : c'est « l'oeuvre commune ». Sur le climat, objet d'attention privilégié, ou encore, sur les transformations biologiques que connaîtra l'humanité, sa réflexion se rapproche de la question du transhumanisme, qui connaît actuellement un véritable engouement dans la Silicon Valley et ses grandes entreprises. Utopique, la pensée de Fiodorov ? Sans doute. Il n'en demeure pas moins que les idées, les interrogations du philosophe sont toujours aussi stimulantes, particulièrement lorsqu'elles sont exposées avec la spontanéité de la Correspondance: les rapports avec la nature, les questions de météorologie, l'urbanisation excessive, la maladie, la mort, la faim, la conquête de l'univers…
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