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Anne Coldefy-Faucard (Traducteur)
EAN : 9782221082478
188 pages
Robert Laffont (12/09/1999)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Aujourd'hui promu au rang des grands classiques russes, Andreï Platonov, né en 1899, mort en 1951, fut, de son vivant, un pestiféré. Visionnaire, critique féroce, humoriste désespéré, il a créé une langue profondément singulière, qui le place parmi les plus grands écrivains de notre siècle.
La jeune Moscou est l'enfant de la révolution : orpheline, elle n'a ni père ni mère et ne possède aucun souvenir de son passé. Convaincue des bienfaits du socialisme, ell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Platonov est un écrivain déroutant, dérangeant par moment et d'une très grande qualité d'écriture, très personnelle.
Comme beaucoup de ses romans - quasi tous interdits de son vivant - Moscou Heureuse présente l'histoire de prolétaires engagés de manière presque pathétique dans l'utopie soviétique de la naissance de "l'homme nouveau", cette espèce de graine du bonheur qui va germer sur toute la planète sous les coups de boutoir libérateurs de la révolution. C'est un peu ce genre de discours qui parsème les écrits de Platonov, Moscou Heureuse inclu, avec juste ce qu'il faut d'excès de zèle pour susciter un méchant gros doute et une forte impression de sarcasmes qui n'a pas plu, mais pas du tout, à Staline. Là où Platonov est pris de doute (à l'instar de Makar dans un autre de ses romans plus explicite), c'est que lui-même a été convaincu des bienfaits à attendre de la révolution bolchévique et, comme beaucoup d'anarcho-communistes, a vu la bureaucratie, la violence de l'état et la dictature (pas du prolétariat, celle-ci) prendre la place des idéaux de progrès qui allait apporter la liberté à l'humanité grace notamment au machinisme à grande échelle. C'est dans ce doute que réside la grande singularité de Platonov (outre son écriture) car nul autre que lui (et pourtant ils étaient nombreux) n'a su allier son amour déçu de la révolution et le besoin d'une espérance renouvelée, même si le grand écart est parfois difficile et ses romans jugés pessimistes.
C'est d'ailleurs en URSS qu'il a, malgré tout les aléas de la censure dont il était victime, passé sa vie, sans chercher l'exil, et y est mort - de maladie - en 1951. Un grand auteur dont le style parfois complexe (pas dans Moscou Heureuse) m'a fait renoncé (deux fois!) à Tchevengour, son réputé chef d'oeuvre - mais je n'ai pas dit mon dernier mot et je vais tenter une manoeuvre de contournement...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il avait regret, pourtant, à laisser sans réponse ces étoiles nocturnes qui le fixaient depuis l'enfance, à ne prendre aucune part à la vie universelle, pleine de labeur et du sentiment que les hommes étaient plus proches. Il craignait d'aller par la ville, silencieux, tête basse, avec pour unique et solitaire obsession la pensée de l'amour.
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- Qu'est-ce qui n'a aucun sens ? interrogea Moscou.
- Je n'ai pas envie de tout ça, reprit Komiaguine. Il faut toujours en rajouter : penser, parler, aller ici ou là, faire ceci ou cela ... Moi, je n'ai envie de rien, je ne cesse d'oublier que je vis, et quand la mémoire m'en revient, mes cheveux se dressent sur ma tête ...
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Video de Andreï Platonov (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andreï Platonov
Michel Eltchaninoff, Françoise Lesourd et Anne Coldefy-Faucard présentent la pensée du philosophe Nikolaï Fiodorov.
Totalement inconnue en France, la pensée utopiste de Fiodorov a influencé la culture du XXe siècle russe et demeure à ce jour une référence importante en Russie. de nombreux écrivains y trouveront des échos de leurs préoccupations, de Tolstoï à Dostoïevski ou à Vladimir Soloviov. Parmi ses héritiers, le futuriste Velimir Khlebnikov et les écrivains Andreï Platonov ou Maxime Gorki, mais également des savants comme Tsiolkovski, le père de l'aéronautique soviétique. Ses idées trouveront indirectement leur expression dans des textes de la science-fiction soviétique ou dans le cinéma d'Andreï Tarkovski et son adaptation de Solaris (1972). La pensée de Fiodorov se situe au croisement des nouvelles disciplines émergentes de son temps, telles que la linguistique et l'anthropologie, mais également la sociologie, l'agriculture, l'économie. Il est attentif aux phénomènes sociaux engendrés par l'urbanisation, l'appauvrissement de la campagne, et pressent, comme d'autres penseurs de son époque, l'avènement d'une crise mondiale majeure. Exhortant l'humanité à s'unir pour vaincre la mort, Fiodorov lui assigne aussi le devoir moral de ramener à la vie toutes les générations disparues, ces victimes du « progrès » : c'est « l'oeuvre commune ». Sur le climat, objet d'attention privilégié, ou encore, sur les transformations biologiques que connaîtra l'humanité, sa réflexion se rapproche de la question du transhumanisme, qui connaît actuellement un véritable engouement dans la Silicon Valley et ses grandes entreprises. Utopique, la pensée de Fiodorov ? Sans doute. Il n'en demeure pas moins que les idées, les interrogations du philosophe sont toujours aussi stimulantes, particulièrement lorsqu'elles sont exposées avec la spontanéité de la Correspondance: les rapports avec la nature, les questions de météorologie, l'urbanisation excessive, la maladie, la mort, la faim, la conquête de l'univers…
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