Le recueil se compose de quatre nouvelles :
Nocturne sur fond d'épées,
Les eaux de gloire,
Dans le repaire de la goule,
Le navire du dieu d'argent
Inspirée de
Moorcock, cette Saga de Synge et de Brennan se compose de quatre nouvelles assez longues. Les trois premières d'entre elles étaient parues entre 1972 et 1974 ce que l'éditeur omet de préciser, préférant frapper le quatrième de couverture d'un Inédit à la limite de l'arnaque, puisqu'il ne concerne que la quatrième nouvelle, la plus longue.
Sur une planète retournée à la barbarie après la conquête des étoiles par les hommes, deux héros que tout oppose se retrouvent contraints de se côtoyer dans des aventures aussi grandioses que terrifiantes. D'un côté Synge, personnage cultivé et civilisé qui a été arraché de son monde raffiné pour atterrir sur cette planète barbare. de l'autre Brennan, guerrier aussi musclé que stupide qui aime surtout violer et massacrer à tour de bras. L'un convoite le royaume et la femme de l'autre. Mais le deuxième a besoin du premier pour réussir sa quête. Les voilà tous les deux partis ensemble de concert tout en sachant qu'au moindre faux pas, l'autre en profitera pour le tuer.
L'auteur, dans la plus pure tradition de Michael Moorcok, qu'il cite dans sa présentation, nous invite à parcourir quatre textes de Sword and Sorcery. En effet, son écriture et son style abrupt, vénéneux sont dans la grande tradition de la sword and sorcery représentée en premier lieu par des Howard, Norman ou donc
Moorcock. Mais ce qui le rapproche le plus du troisième est sans conteste son héros qui gagne, malgré le format court de la nouvelle, en profondeur au gré de ses quêtes.
Les règles de ce sous-genre sont respectées, la structure des histoires est celle de la quête, d'un objet ou d'un savoir, d'un pouvoir. Les personnages archétypes sont au rendez-vous : guerriers, sorcières, magiciens,...
Ces histoires se lisent agréablement, certaines pages méritent que l'on s'y attarde plus que pour une simple lecture cursive, et, en effet, les thèmes du pouvoir et du combat contre l'obscurantisme sont traités. On peut toutefois regretter que les textes ne soient pas d'un niveau littéraire égal, mais le plaisir est là, pour une après-midi confortable de lecture. Pour les amateurs de Sword and Sorcery classique qui apprécient l'apologie de l'action plutôt qu'une intrigue bien ficelée. L'intérêt principal réside dans la haine viscérale des deux guerriers, l'un pour l'autre et vice-versa, alors qu'ils sont obligés de cohabiter.
Daniel Walther rend ici hommage au héros de
Leiber,
Moorcock ou Howard en privilégiant une fantasy faite de guerriers, d'aventures ou de combats plutôt que d'explorer les sociétés rencontrées ou le développement de la psychologie de ses personnages.
Une lecture rendue toutefois agréable par la plume de conteur de l'auteur saupoudrée de traits d'humour et d'érotisme.