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EAN : 9782203035416
272 pages
Casterman (14/09/2011)
3.95/5   99 notes
Résumé :

Situé en Iran, après l'élection présidentielle frauduleuse de 2009, Zahra's Paradise est l'histoire fictive (mais fortement inspirée de nombreux témoignages réels) de la recherche de Medhi, un jeune manifestant qui a disparu dans les goulags de la République islamique. Seuls le courage d'une mère refusant d'abandonner son fils et la ténacité d'un père qui explore les méandres des prisons des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Zahra's paradise a d'abord été publié sur internet en une douzaine de langues : le farsi, l'arabe, le hollandais, le français, l'espagnol, l'italien, l'anglais, le coréen, l'hébreu, le portugais, l'allemand et le suédois. », une planche à la fois, tous les trois jours. Face au succès, le roman graphique a pris le relais.

Ce roman graphique porte le nom du plus grand cimetière en périphérie de Téhéran. L'ayatollah Rouhollah Khomeini, père de la révolution islamique, y est enterré.

C'est une fiction, directement inspirée de nombreux témoignages de disparitions réelles, lors de la répression des manifestants qui ont défilé dans les rues de Téhéran en contestation aux résultats des élections présidentielles iraniennes de 2009.

En fin d'ouvrage une explication sur l'origine de ce projet, l'élection présidentielle de 2009, les déclencheurs du printemps arabe et notamment un texte de Paulo Coelho sur Neda, cette jeune femme dont la mort, filmée, a fait le tour du monde.

J'ai été très émue, en larmes, notamment lors des 14 dernières pages qui recensent les noms des 16901 personnes exécutées, assassinées ou abattues dans des manifestions depuis l'instauration de la République islamiste.

Les mots "république" "démocratie" ne sont que des mots notés dans une constitution fantôme, l'Iran pays de la censure et des droits de l'homme bafoués.

Avant de lire Zahra's Paradise, je ne connaissais pas, la pendaison par grue, concept inventé en Iran. Elles ont deux fonctions : construire les bâtiments et pendre des êtres humains... Quel paradoxe !

Les auteurs, pour des raisons politiques, ont choisi de rester anonymes et ont pris des noms d'emprunt, Amir et Khalil. L'un est journaliste, militant des droits de l'homme, qui a quitté l'Iran vers l'âge de 12 ans, peu après la révolution de 1979. L'autre, dessinateur, est arabe et côtoie de nombreux iraniens. Il s'est senti fortement concerné par les évènements qui se sont déroulés en Iran en 2009.

Depuis la Révolution de 1979, l'Iran est une république islamique, théocratique qui repose sur la souveraineté du peuple mais surtout sur la volonté divine. le chef de l'Etat est le Guide de la révolution, appelé Guide Suprême, nommé à vie, a tous les pouvoirs, . C'est le plus haut responsable politique et religieux du pays.
Le peuple a beau élire le président de la République, mais tout est contrôlé par les organes religieux, surtout le parlement, supervisé par le Conseil des gardiens de la Révolution.

Le 12 juin 2009, le président sortant Mahmoud Ahmadinejad est réélu avec 63% des votes mais les résultats sont très vite contestés par des nombreux iraniens et les autres candidats. Des manifestations en masse s'ensuivent à Téhéran et dans tout le pays.

"Où est mon vote ?" se demandent des millions de manifestants. Une répression sans commune mesure s'en suit, que les médias étrangers n'ont pas le droit de diffuser ! Mais c'est sans compter sur les nouvelles technologies qui permettent de déjouer la censure et de diffuser la répression à l'extérieur de l'Iran.

Ces manifestations sont certainement les plus importantes en Iran depuis la Révolution de 1979.

Bref, revenons à ce roman graphique qui m'a beaucoup touché et qui m'a permis de faire pas mal de recherches !

Suite à son arrestation, Medhi a été emmené par les bassidji (milice à la solde du pouvoir islamiste), à Kahrizak, centre de détention illégal où sont envoyés tous ceux considérés comme opposants à l'ordre islamique.

Des conditions inhumaines de détention : tortures, viols, cellules infectes, "tabassages" en règle ... de simples manifestants y ont séjourné, disparu... suite à la manifestation de 2009.

Les Iraniens n'avaient jamais entendu parlé de ce centre, rapidement fermé par l'ayatollah Kamenei, sûrement pour éviter que le scandale n'éclabousse trop le pouvoir... Mais il était trop tard ...

On ne peut refermer ce livre, sans se dire que nous avons malgré tout de la chance !!!

Un livre qui devrait être mis entre toutes les mains, surtout en ces temps troubles où les idées d'extrême droite sont de plus en plus diffusées et cela sans honte et sans remords ! Je pense à ces réfugiés que la France accueil et à tous ces gens obligés de fuir leur pays pour survivre ! Quand j'entends, "mais ils ont tout en arrivant" : ils ont aussi tout perdu... "On ferait bien de fermer les frontières...."

A ces gens, j'ai envie de poser une question : "Et si cela arrivait en France et que cela soit à nous français de devoir tout quitter et de devoir nous réfugier dans un autre pays, ne seriez-vous pas contents que l'on nous aide sans nous juger, pour nous aider à survivre !!! Ne seriez-vous pas simplement contents d'être en vie !!! ?"

Quand je lis les commentaires qui foisonnent sur les réseaux sociaux, j'ai une envie de vomir de dégoût face à la bêtise humaine et surtout face à la haine qui n'engendre que la haine !!!

L'individualisme n'engendre que la haine !!!

Je peux comprendre certaines peurs, mais pas le rejet en bloc de ce que l'on ne connaît pas !

La force de l'être humain est sa pluralité et sa diversité c'est cela qui fait un vivre ensemble.
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Téhéran, juin 2009. Après la réélection contestée d'Ahmadinejad, Mehdi se joint aux manifestations. Il ne rentrera pas.
Sa mère et son frère Hassan refusent de croire à sa disparition et le cherchent. Partout. Morgue, prison, hôpital. En vain.
Jusqu'au jour où Hassan rencontre la maîtresse d'un des dirigeants de la prison politique d'Evin. Ils parviennent à pirater les dossiers de la prison. Ils font alors d'étranges et macabres découvertes...
Zahra signifie "fleur" en arabe. C'est le nom du plus grand cimetière en périphérie de Téhéran et celui de la mère de Medhi. Mais le régime n'aime pas les fleurs...
Publié sous forme de blog en 2009 Zahra's Paradise est le cri de la jeunesse iranienne vers son gouvernement et vers le monde. le refus d'une organisation gouvernementale qui tue le pays, et dévoie la religion, la beauté, la poésie ; le refus de la négation de l'histoire et de la culture d'un peuple par une bande d'arrivistes guidés par l'argent. le refus de se voir privé du peu de liberté qui leur reste : les urnes.
C'est également le cri d'une mère, de toutes les mères iraniennes, contre un pays qui tue sa jeunesse, de toutes les manières possibles. Une jeunesse qui est parfois (souvent ?) obligée de fuir à l'étranger pour survivre.
Zahra's Paradise c'est nous faire voir de l'intérieur les conséquences de la répression de 2009. Mais aussi que l'espoir est toujours présent, même ténu.
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Zahra's Paradise est une BD reportage mais il s'agit d'une fiction, qui puise ses racines très profondément dans la réalité, cependant.

Juin 2009, les autorités (religieuses) iraniennes volent le vote du peuple, elles écrasent le pays sous la chappe de plomb d'une dictature sanguinaire, metant en place un système concentrationnaire hyper policé. Les victimes sont quasi toutes des jeunes gens, universitaires, opposés au pouvoir. le lecteur suit alors Zahra, la mère de Mehdi, dans ses efforts pour retrouver son fils.

Le fait que le disparu s'appelle Mehdi, comme Mahdi, le prophète, ou que Zahra soit le nom du cimetière de Téhéran, ne sont pas des coïncidences.

La BD balade le lecteur entre prisons et antichambres du pouvoir, entre cynisme et violence insoutenable, entre compromission et révolte, le tout au moyen de petits dessins ne payant (faussement) pas de mine, comme ceux de Marjan Satrapi. Et pourtant cela fait mouche.

J'ai repensé à Missing, le film de Costa-Gavras se déroulant au Chili.

Car même s'il s'agit d'une fiction, on ne croit pas une seconde qu'elle affabule ou soit faite d'approximations ou de me songes. C'est bien la vérité, dure et atroce, qui s'affiche. Un moment particulièrement fort, amha, vient lorsque le régime de Téhéran propose des marchés publics à des firmes occidentales comme Nokia ou Siemens... de quoi éviter de dire que "tout cela ne nous concerne pas..."

Au passage, on revisite l'Iran du Shah, et les traces de Khomeiny. Les explications de fin de BD sont très éclairantes aussi.

Un incontournable. Mais âmes sensibles s'abstenir.
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J'ai adoré ce cri de coeur d'une mère à la recherche de son fils qui est parti manifester au printemps 2009 dans les rues de Téhéran suite aux élections volées par Monsieur 66%. La première scène avec les petits chiots est absolument abominable et va donner le ton de cette histoire. Il ne fait pas bon vivre dans une république islamiste, c'est indéniable.

Zahra's Paradise est le premier roman graphique de l'auteur et c'est déjà une incontestable réussite. On repense bien entendu à Persepolis de Marjane Satrapi mais le trait est ici beaucoup plus agréable. le fond reste le même à savoir atroce. Les auteurs ont voulu rester anonyme pour ne pas subir des violences en retour. Il est dommage que cet oeuvre n'est pas connue de publicité dans notre pays alors que c'est un best-seller à l'international.

On découvre un Iran en proie à la terreur, aux arrestations arbitraires, à la torture et aux exécutions sommaires et c'est encore pire qu'à l'époque du Shah. Visiblement, la révolution a trahi le peuple iranien. Cependant, il y a encore de l'espoir car c'est un grand peuple qui arrive à communiquer grâce à la technologie d'internet. Les idées circulent et les méfaits ne resteront pas impunis. Un jour viendra.

Nous avons une bd choc et sans doute l'une des meilleures sur l'Iran.
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"Zahra's paradise" est le nom du gigantesque cimetière en périphérie de Téhéran qui doit son nom à la fille du prophète. "Zahra's paradise" c'est le titre de ce roman graphique remarquable qui a d'abord été publié sur internet en une douzaine de langues.
C'est une histoire de disparition fictive, celle de Mehdi, mais fortement inspirée de nombreux témoignages réels. Les auteurs ont, du reste, pour des raisons politiques, choisi de rester anonymes au travers de noms d'emprunt.
Cette BD prend tout son sens au travers des événements qui ont secoué le Moyen-Orient ces derniers mois. Une importante postface est d'ailleurs rédigée en fin d'ouvrage pour expliquer l'origine de ce projet graphique, resituer l'élection présidentielle de 2009, les déclencheurs du printemps arabe et notamment un texte de Paulo Coelho sur Neda, cette jeune femme dont le trépas filmé a fait le tour du monde.
Les 14 dernières pages recensent les noms des 16'901 individus exécutés, assassinés ou abattus dans des manifestions depuis l'instauration de la République islamiste. Un austère mémorial qui rappelle qu'en Iran des grues sont érigées non seulement pour construire des bâtiments mais pour détruire des vies par pendaison.
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critiques presse (6)
LaLibreBelgique
22 novembre 2011
Malgré un lien naturel avec "Persepolis" de Marjane Satrapi, on pense surtout au travail de Joe Sacco, pionnier de la bande dessinée de reportage, qui travaille toujours en lien direct avec l’actualité. Impossible, d’ailleurs, à sa lecture, cet automne, de ne pas penser au "printemps arabe" et, plus précisément, à la répression à l’œuvre en Syrie.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lexpress
19 octobre 2011
La bédé de 272 pages est un document politique précis et précieux.
Lire la critique sur le site : Lexpress
BDGest
05 octobre 2011
Sans manichéisme, une dénonciation très réaliste et documentée, à conseiller sans retenue à tous les amateurs d’investigations politico-journalistiques.
Lire la critique sur le site : BDGest
BoDoi
26 septembre 2011
Page après page, on sent ainsi la crainte qu’inspire une dictature ultra-violente, la pesanteur d’un système établi justement pour que rien ne bouge, et surtout l’impasse dans laquelle semble s’enfermer l’Iran. On pardonnera alors au récit d’être parfois un peu laborieux, car au final, Zahra’s Paradise est une bande dessinée terrible et importante.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
26 septembre 2011
Portée par un idéal dessin semi réaliste, Zahra’s paradise est une œuvre de grand intérêt criant à son tour au monde entier un terrible secret de Polichinelle. On est effrayé par ce qu’on y apprend et par ce qu’on y comprend ; on est également forcément touché puisqu’en attendant les poignantes lamentations de sa mère et l’exil de son frère, on s’est mis nous aussi tout du long à chercher Mehdi... Avec espoir...
Lire la critique sur le site : Sceneario
LeMonde
16 septembre 2011
Comme dans le film d'Asghar Farhadi, Une Séparation (sorti en juin), les femmes tiennent un rôle prépondérant dans Zahra's Paradise. Le courage de la mère du disparu porte le récit jusqu'aux dernières pages de ce roman graphique qu'on referme la boule au ventre.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Des étudiants déferlaient dans la rue, vague après vague, en direction de la Place de la Liberté... et cette fois-ci s'étaient joints à eux des femmes, des ouvriers, des clercs, des bazaris...
- Le matin, ils demandaient seulement un recomptage... arrivé l'après-midi, ils voulaient une République iranienne, et non plus islamique. Comme si un simple changement de nom allait débarrasser cet égout de sa puanteur...
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Devant les urgences, un médecin, tremblant, enchaînait les cigarettes.
Il m'a regardée et a dit :
- C'est ça l'Iran?
Je ne savais pas quoi répondre, alors j'ai répété sa question.
- C'est ça l'Iran?
- Je croyais qu'il n'y avait qu'en Irak qu'on faisait des rafles dans les hôpitaux... même les éboueurs ramassent et déchargent les poubelles avec plus de respect.
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L'Iran n'est même pas capable de fabriquer un tournevis digne de ce nom... Et le monde s'inquiète du nucléaire iranien?
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C'est tellement pathétique d'espérer voir apparaître le nom de son fils aux urgences...
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L'injustice appelle l'injustice ; la violence engendre la violence.
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