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Toujours exaltant de lire Barbara Abel. En haleine du début à la fin, on vit en direct la folie des personnages et la quête obsessionnelle de Hugues, prof. de solfège plutôt particulier. La fin nous fait pleinement percuterdans le mur de l'hérédité.
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Quartier du Logis,  bordé de fleurs de cerisiers, plutôt cossu , avec des familles sans histoires. Il y fait bon vivre. 

Parmi celles-ci? Les Moreau , avec Bertrand et Adèle,  couple marié et parents du petit Lucas. Vraiment sans histoires ? Lorsque Hugues,  innocent prof de solfège, ressurgit malgré lui du passé, c'est tout un équilibre précaire qui pourrait bien voler en éclat.

Chaque acte porte des retentissements. Chaque mensonge vient frapper tôt ou tard à  la porte de la vérité. 

Je ne vais pas chroniquer sur l'histoire en elle-même afin de ne rien spoiler .

Une chose est sûre,  il est naïf de penser que les mensonges ne finissent pas par un jour vous éclater au visage  telles des bulles du destin pressées de se rappeler à  vous...

Avec tous les enchaînements inattendus de conséquences que cela fait surgir, tel un maillon courroucé. 

Et là, c'est la locomotive des drames qui se met en marche .

D'un énorme mensonge , d'une omission gravissime , d'une vie teintée perpétuellement de faux , Adèle sera victime de ses duperies , totalement dépassée et prise au dépourvu,  et va réussir à  entraîner tout le monde dans sa chute ( et de quelle façon !).

Certaines personnes,  même face à  leurs incohérences, peuvent avoir l'intention de se relever en devenant transparentes,  quand d'autres font du mensonge un allié en toutes circonstances ad vitam æternam. 

Aux tromperies au sens propre comme figuré s'ajoute la manipulation de tous bords et les plus grandes victimes sont souvent celles les plus innocentes. 

Quand on ne vit pas dans l'authenticité,  tout est sujet à  interprétations, même erronées,  et tout crée des situations de confusion où le mensonge n'est tellement plus maîtrisable que tout finit par vous ensevelir sous la lave.

Le problème ce sont souvent les cibles  collatérales,  qui observent , ressentent,  intègrent et grandissent avec des émotions néfastes  avalées,  des traumatismes . Comment dès lors ne pas reproduire les mêmes schémas adulte lorsque le " monstre " a eu le temps de faire sa place en nous , de grossir et de déborder au moindre rappel inconscient de réminiscences de l'enfance ?

On peut faire comme si de rien n'était, longtemps,  très longtemps. Tôt ou tard les omissions nous rattrapent et dévastent tout .

Cette famille ne sera assurément pas celle que vous croyez !

Un bon petit thriller psychologique familial se lisant tout seul que je vous invite à  découvrir !

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– Comme si rien n'était - Barbara Abel

Dès les premières lignes, l'autrice capte notre attention. Avec le prologue, nous sommes plongés dans une scène choquante: le meurtre de Madame Moreau qui va nous hanter tout au long de la lecture.

Puis, l'histoire commence dans une normalité apparente: nous suivons, Adèle, qui mène une vie ordonnée et heureuse avec son mari Bertrand et leur fils Lucas, dans une jolie maison de quartier résidentiel. Lors d'un cours de musique de son fils, elle rencontre Hugues Lionel, le nouveau professeur, qui la reconnaît sous un autre nom: Marie. Adèle nie, mais cet événement va réveiller des secrets du passé et bouleverser son existence.

Les personnages sont soigneusement travaillés. Adèle est fascinante: sa vie très contrôlée et organisée, va se fissurer petit à petit alors que les secrets de son passé se dévoilent au fur et à mesure du récit. Son mari Bertrand est un homme manipulateur, leur fils Lucas est un petit garçon de huit ans à la personnalité solitaire et réservée. C'est sa rencontre avec Hugues Lionel, qui va soulever des questions troublantes et semer le chaos : qui est vraiment Adèle, et quelle connexion peut-elle avoir avec cette mystérieuse Marie que Hugues semble connaître?

Chaque personnage est un puzzle complexe, dont les pièces, dispersées au fil des chapitres, forment un tableau de vérités cachées et de mensonges profondément ancrés. Leur évolution au fil de l'histoire est aussi captivante qu'inquiétante.

La plume est fluide, incisive et immersive. En entremêlant la psychologie des personnages, leurs pensées et actions, leurs réactions, l'autrice crée une atmosphère dense où la tension s'accentue de page en page.

Elle dévoile progressivement les couches de l'histoire, poussant le lecteur à se questionner en permanence et à remettre en cause les apparences. Rythmée par de multiples rebondissements, l'intrigue maintient un suspense constant. le dénouement est surprenant et inattendu, avec des révélations qui remettent en question tout ce qu'on croyait savoir.

Le roman explore des thèmes tels que l'identité, le mensonge, la trahison et la rédemption. Les secrets familiaux et leur impact dévastateur sont au coeur de l'intrigue. Il interroge sur la capacité des individus à vraiment connaître ceux qui les entourent, que ce soit dans le cadre intime de la famille ou plus généralement ceux qui se cachent derrière une façade de la respectabilité.

Avec une intrigue complexe, des personnages bien dessinés et une tension tout au long du récit, ce thriller psychologique est une histoire captivante qui m'a beaucoup plu et m'a donné envie de découvrir les autres romans de Barbara Abel.

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Je remercie les éditions Récamier et Babelio de m'avoir confié ce livre dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Même si ce roman n'a pas été un coup de coeur absolu, j'ai passé un bon moment de lecture et je le recommande !

Il s'agit d'un thriller psychologique comme je n'en avais plus lu depuis longtemps, où chaque petit détail est exploité pour ajouter à la tension. Les personnages, même ceux qui paraîtraient (et sont effectivement) secondaires – ou, pour le dire autrement, moins directement présents dans l'histoire – sont fouillés en profondeur et, surtout, avec tous leurs contrastes, ce que j'apprécie particulièrement. En outre, l'autrice ne nous assène pas ces diverses facettes des personnages, mais suggère chaque petit trait de caractère parfois de façon tellement détournée qu'il faut remettre les choses bout à bout pour bien les saisir… et se rendre compte alors à quel point c'est criant de vérité.

Tout commence très fort dès le prologue qui en dit trop mais pas assez, si bien que tout au long de la lecture, on pense qu'on connaît déjà la fin… puis on doute.... puis on suppute… Surprise !
Puis on débute pour de bon, toujours très fort, avec la sortie du cours de solfège du jeune Lucas, 8 ans. Sa professeure habituelle est remplacée jusqu'à la fin de l'année par Hugues, quadra sans envergure qui vivote de la musique, mais on apprend vaguement qu'il a perdu son emploi précédent (dont on ne sait rien, cela dit), qu'il est célibataire après une relation guère concluante, et qu'il s'occupe avec un dévouement bien un peu désespéré de son père atteint d'Alzheimer. À sa grande surprise, il croit reconnaître la maman de Lucas, qu'il appelle spontanément Marie, attendant clairement une réaction enthousiaste de sa part. Sauf que la maman de Lucas s'appelle Adèle, ne reconnaît vraisemblablement pas cet homme, et souhaite rompre le contact aussi vite que possible…
Hélas pour elle (et tant mieux pour le livre !), Hugues semble s'ennuyer dans sa vie et, ayant ainsi trouvé un os à ronger, le fait qu'il ait reconnu Marie (ou Adèle ?) et qu'elle le réfute va devenir une véritable obsession, une obsession qui va virer au cauchemar, et on ne sait plus très bien, à aucun moment, si Hugues a raison de s'entêter, ou s'il est complètement dérangé – on finit par croire, et je suis bel et bien restée sur cette idée, que la réponse se situe quelque part entre les deux possibilités.

Ainsi, tandis que la vie d'Hugues est peu à peu bouleversée (n'oublions pas son père et Alzheimer), c'est celle de tous les autres protagonistes qui se trouve bousculée, et certainement celle d'Adèle, image même de la femme forte et faible à la fois. C'est difficile de la décrire davantage sans risquer de divulgâcher, et je ne vais pas passer ce commentaire à mettre des sous-commentaire en masqué, mais sachez qu'elle est particulièrement touchante dans son désir (et les chemins de traverse qu'elle trouve afin) d'être bonne mère, bonne épouse, mais aussi elle-même en tant que femme, face à un mari apparemment très aimant, apparemment disais-je…
Ajoutons à ça que Lucas n'est pas en reste, lui l'enfant sans véritable souci, si ce n'est qu'il a tendance à vivre dans son monde à lui et reste généralement assez peu expressif, mais observe les adultes qui l'entourent avec une acuité qui n'étonne même pas tout à fait.

Outre tous les aspects énoncés ci-dessus qui font de ce roman un thriller plein de tension comme on aime, j'ai trouvé à travers toute cette histoire une « réflexion » (ce n'est pas le meilleur mot pour l'exprimer, mais je n'en trouve pas d'autre) autour de : qu'est-ce qu'un père / qu'est-ce qu'être père ? Il y a bien sûr l'histoire d'Hugues et son père atteint d'Alzheimer, il y a l'histoire personnelle de ce père qu'on entrevoit par une toute petite lorgnette, il y a l'histoire du petit Lucas et son père, etc. L'autrice va même arriver à un jeu de superposition, dont je ne dirai pas un mot de plus car ce serait divulgâchant, qui m'a complètement bluffée !

Pour terminer, reste la question que je me pose moi-même : vu toutes les qualités que j'ai relevées dans ce livre, pourquoi donc n'atteint-il pas le statut de coup de coeur ? Je dois dire que les personnages masculins, et certainement Hugues, mais aussi son père et puis Bertrand dans une moindre mesure, m'ont réellement mise mal à l'aise. de même, la couverture a tendance a provoquer ce même genre de sentiment dès que je la regarde – or, ceux qui me suivent savent que je suis sensible à l'impact d'une couverture, indépendamment du contenu du livre. Ce n'est pas que je la trouve moche ou quoi, elle est même plutôt bien trouvée, mais ce visage de femme « coupé » et quelque peu désespéré (je trouve) a quelque chose de flippant. Alors, c'est tout à fait paradoxal : je sais, du point de vue intellectuel, de la connaissance des rouages d'un bon thriller, que ce double « malaise » (induit aussi bien par la couverture que par le personnage particulier d'Hugues) participe justement à faire de ce roman un excellent thriller ! Peut-être était-ce juste un peu trop pour moi ?
Quoi qu'il en soit, au risque de me répéter : même si je ne mets pas la plus haute note à ce roman, je l'ai beaucoup apprécié et je ne peux que répéter à quel point il est réussi, époustouflant même par moments, et je vous le recommande chaudement !
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Adèle, maman de Lucas, 8 ans, est mariée à Bertrand. C'est une famille en apparence parfaite jusqu'au jour où Hugues, le nouveau professeur de solfège, croit reconnaître Adèle en l'appelant par un autre prénom.
Elle nie le connaître mais le malaise est là et cela va être le point de départ d'une terrible descente aux enfers pour tous les personnages.

Après un prologue qui prend tout son sens une fois la lecture terminée, on entre dans une histoire très addictive à l'ambiance un peu glauque et on s'enfonce inexorablement dans le noir, le très noir.
Les révélations s'enchaînent mais on doute, toujours, tout le temps, et de tout le monde.
À chaque page, on se demande : que va-t-il se passer maintenant ? Jusqu'où cela va-t-il aller ? Qui joue un double jeu et qui est sincère ?

Malgré quelques éléments restés sans réponses, c'est un véritable thriller domestique et psychologique dont on ne ressort pas indemne.

Peut-on vivre comme si de rien n'était quand on ment en cachant de lourds secrets ? Peut-on vivre comme si de rien n'était quand l'héritage familial nous rattrape ?
La réponse est non mais je vous laisserai découvrir tout ça en lisant ce livre !
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Adèle mène en apparence une vie bien ordonnée, entourée de son mari Bertrand et de leur fils Lucas, dans le quartier résidentiel le plus luxueux de la ville. Son métier d'architecte d'intérieur lui confère un oeil attentif à chaque détail, lui permettant de contrôler son univers avec une précision quasi obsessionnelle. Pourtant, ce fragile équilibre est sur le point de voler en éclats. Lorsque le nouveau professeur de solfège de Lucas, Hugues Lionel, prétend reconnaître Adèle sous le nom de Marie, une tension palpable s'installe. Déconcertée par cette confusion, Adèle nie fermement toute connexion avec cet homme. Mais pour Hugues, dont la vie est marquée par le chaos depuis plusieurs années, cette rencontre marque le début d'une série de coïncidences troublantes. Alors que les vies d'Adèle et de Hugues s'entremêlent, un drame se profile à l'horizon.

Dans son dernier thriller domestique, Barbara Abel nous plonge au sein de la famille Moreau, en apparence ordinaire mais troublée par des secrets inavoués. Adèle, Bertrand et leur fils Lucas représentent la famille idéale, bien que Lucas soit un enfant au comportement particulier. Pourtant, derrière les façades bien entretenues se cachent des tensions et des mystères qui engendreront une spirale d'événements imprévus. Les personnages seront alors confrontés aux conséquences de leurs propres travers, révélant les fissures de leur existence en apparence parfaite.

Les rebondissements se succèdent, plongeant le lecteur dans un tourbillon d'émotions et de suspense. La plume fluide de l'auteure captive dès les premières pages, tenant en haleine jusqu'au dénouement final, aussi inattendu que stupéfiant.

Avec ce nouveau roman, Barbara Abel continue d'affirmer son talent pour le thriller domestique, nous offrant un récit sous tension où la frontière entre le réel et l'illusion devient de plus en plus floue.
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Dans son dernier roman, Barbara Abel nous plonge avec brio dans les tréfonds d'une famille apparemment ordinaire. Ses thrillers sont toujours prenant émotionnellement et traitent de thèmes universels. Derrière les façades bien rangées se cachent en réalité des non-dits, des secrets inavoués et des blessures mal refermées. L'autrice excelle à disséquer avec finesse les relations familiales, mettant en lumière les failles et les fragilités de chacun des personnages. On ne peut que saluer son talent pour camper des protagonistes attachants et véridiques, dans lesquels chaque lecteur pourra se reconnaître un peu. le récit s'articule autour de la figure centrale d' Adèle, une femme mariée et mère d'un petit garçon et qui semble avoir tout pour être heureuse. Pourtant, la rencontre avec Hugues, le professeur de solfège de son fils vient bouleverser son équilibre et la force à regarder en face les erreurs du passé.
À travers ce prisme intimiste, Barbara Abel aborde avec justesse des thèmes où chacun peut se reconnaître comme les secrets , les non-dits, la culpabilité, la famille et de beaux passages sur la maladie d'Alzheimer. Son écriture ciselée nous happe dès les premières pages pour ne plus nous lâcher. Un thriller psychologue qui nous emporte sur plusieurs générations pour mieux comprendre l'effet délétère de certains secrets de famille. L'autrice navigue avec aisance entre les différents points de vue, nous faisant saisir toute la complexité de la vie des protagonistes. On ne peut que s'attacher à ces antihéros imparfaits et qui ont tous quelque chose à cacher, mais par là même, tellement humains. Une écriture tout en retenue avec un démarrage plutôt lent mais qui peu à peu se densifie jusqu'au final aussi inattendu que ravageur. Une fois refermé, ce roman continue de résonner en nous, porté par des personnages qui nous hantent bien après la dernière page tournée.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Barbara Abel est un petit génie.
J'ai beaucoup lu d'elle, sans jamais être déçue.
Son dernier thriller psychologique est une vraie réussite.
Je viens de le terminer à regret.

Les personnages sont décrits avec une minutie psychologique manifeste.
Elle sait écrire et les pages se tournent à grande vitesse.

L'intrigue : dans une banlieue cossue, avec de belles maisons, des drames se préparent.
Il s'agit de violence intra-familiale, avec une femme, Adèle, qui est sous emprise d'un mari pervers narcissique, mauvais. Elle ne peut supporter sa vie qu'en se salissant dans d'autres bras que lui. Elle éprouve un besoin irrépressible de se donner à des inconnus rencontrés sur des sites spécialisés sur internet. Vite fait, bien fait (j'espère pour elle...),
elle se venge d'une certaine manière des humiliations et des rabaissements que son mari lui fait subir. Chacun son truc.

Et puis un jour, elle croise un de ses amants à la petite semaine, qui la reconnaît sous le prénom de Marie. Elle a un enfant Lucas, très étrange, limite autiste.
Cet homme Hugues, fait le rapprochement : l'enfant pourrait être le sien...

Je m'arrêterais là pour ne point déflorer l'intrigue, qui est magistrale, comme très souvent avec Abel pour qui j'ai le plus profond respect ; allier un thriller avec ses mots, son style, c'est une chance car combien de livres sont mal écrits, invraisemblables, petits, ennuyeux, avec des ficelles énormes et une fin totalement prévisible.
Pas de soucis, je ne citerai pas de nom, mais je n'en pense pas moins.

J'allais oublier que le père d'Hugues est atteint de la maladie d'Alzheimer.
Abel décrit cette maladie superbement, avec précision et pudeur.
Elle parle de perte par petits bouts, de comportements absurdes comme acheter 30 boîtes de Chili mises dans un placard ou bien une fugue qui tourne mal.
Pour cela, je la remercie. Et non, l'Alzheimer ce n'est pas que des trous de mémoire, des symptômes bien plus inquiétants apparaissent de jour en jour. Mais pour le savoir il faut l'avoir connu. Comme moi. Ça m'a touché.

Et voilà le dernier Abel englouti comme un bon gâteau. Miam miam on en redemande.
À quand le prochain ?
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Comme si de rien n'était de Barbara Abel, présentation
Un quartier huppé où il fait bon vivre. Mais une maison attire tous les regards, celle des Moreau où vit un petit garçon. L'employée de maison trouve la maîtresse de maison assassinée dans son lit. le mari a disparu mais il est très vite retrouvé et avoue le meutre.

Avis Comme si de rien n'était de Barbara Abel
Que se passe-t-il quand les portes des maisons cossues sont fermées ?


Je n'arrive pas à savoir si Adèle est vraiment victime de son mari ou si elle est une manipulatrice. Si elle est réellement victime de violences psychologiques comme cela est sous entendu, Barbara Abel a, malheureusement, pas assez détaillé. Par conséquent, je penche pour la deuxième version. Adèle semble heureuse en ménage. Elle et son mari ont réussi professionnellement. Ils ont un petit garçon qui ne se lie pas facilement. Il ne montre pas ses émotions, même avec ses parents. Il ne se livre pas, préfère rester dans son monde imaginaire. Il transgresse certaines lois et peut être prompt à de grosses colères, même s'il arrive à la canaliser, même à son âge. Adèle sait que son mari ne supporte pas le mensonge. Leurs disputes peuvent être énormes, épiques et il peut se passer des jours avant qu'ils ne fassent pas la paix. Adèle veut vivre dans le regard de son homme, elle est dépendante de lui, elle recherche l'admiration dans son regard, dans ses gestes, pour éprouver de l'estime d'elle-même. Pour se punir, le punir, à chaque dispute, Adèle trompe son mari. Est-ce que cela lui fait un bien fou ? le passé va lui revenir comme un boomerang car le professeur de musique de son fils, Lionel, reconnait cette femme avec qui il a vécu un coup d'un soir. Mais cela ne s'arrête pas là. Pour éviter les fortes disputes, les semaines sans échanges, Adèle préfère avouer des crimes non commis à son mari. Mais cela la ronge. Comment se sortir de cette possible révélation, comment se sortir de ce que Lionel lui impose ? Elle profitera des opportunités qui lui sont offertes.

Avec cette histoire de paternité, Adèle va tout faire pour protéger sa famille, son fils et elle-même. Elle n'y croit pas au début, n'y croira pas mais elle acceptera les demandes. Ce seront des nuits sans sommeil, des journées à se torturer afin que son secret ne soit pas dévoilé. Et le drame se joue en huit-clos avec trois personnes et un enfant qui se cache en haut des escaliers et qui a tout vu et entendu. Sa mère ne pourra rien y faire, à part se sauver elle-même des rouages judiciaires et tenter de vivre sa vie avec ce drame qui s'est passé.

Bertrand, le mari d'Adèle, se sent supérieur à elle. Il a pris une revanche sur son passé de petit garçon harcelé. Il ne supporte pas le mensonge et sa vie se doit d'être idyllique. Il essaie de mener tout le monde à la baguette. Rien ne doit casser ce cadre. Il sait ce qu'il risque avec ce drame et il demande à sa femme de choisir.

Pour Hugues Lionel, cette rencontre avec Adèle, soit Marie, pour lui, ce sera une véritable obsession. de son côté, il vit un drame. Son père est atteint de la maladie d'Alzheimer et il n'est pas préparé à affronter ce pan de sa vie. A 40 ans, le fait de comprendre qu'il a un fils va forcément changer sa vie. Il va vouloir s'immiscer dans la vie de son fils pour créer un lien. Mais il n'a pas du tout élevé cet enfant et la justice ne pourra pas lui donner raison, car son fils ne manque de rien, sa famille ne le brutalise pas.

Et qu'en est-il de ce petit garçon de même pas 10 ans ? En définitive, tout tourne autour de lui. Lucas a toujours été un petit garçon secret. Sa mère, Adèle, s'en est beaucoup inquiété. Elle aurait voulu partager beaucoup plus de choses avec lui, qu'il soit beaucoup plus tendre. Mais Lucas s'enferme dans son monde, il est réservé, il est souvent très loin. Il a peu d'amis. Il ne supporte pas l'injustice. Il tente de juguler ses profondes colères. Et il se fait ses propres opinions car il se cache quand il y a des disputes et il entend tout.


Barbara Abel commence son roman par un meurtre. Elle va revenir avant ce meurtre et raconter l'histoire d'Adèle et de Hugues, en trompant bien son lecteur. Mais cela s'arrête franchement là pour moi. J'aime beaucoup certains romans de Barbara Abel, mais d'autres, comme celui-ci ne sont pas étoffés, je ne les comprends pas. Je comprends toutefois que le drame d'ouverture a bien un point d'ancrage. Des secrets sont toujours présents dans les familles. Les enfants en pâtissent bien souvent et ne peuvent pas grandir, avoir confiance en eux, pour vivre leur propre vie. Un roman qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. Dommage.

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👨‍👩‍👦FAMILLE JE VOUS HAIS-ME👨‍👩‍👦
Adèle mène une vie apparemment sans histoire. Elle est mariée à Bertrand un homme qui l'idolatre, elle est maman d'un petit Lucas, et ils forment une jolie famille parfaite qui réside dans le quartier le plus huppé de la ville.
Pourtant, lorsque Hugues, le prof de solfège de Lucas, semble reconnaître sa maman, quelque chose se grippe. Adèle n'a aucun souvenir de cet homme qui l'appelle Marie. Mais lui va faire une étrange fixation sur elle...
Jusqu'au drame...

Avec Barbara Abel, on ne sait jamais sur quoi on va tomber et c'est toujours un plaisir jubilatoire ! On a découvert cette autrice avec "Derrière la haine" et depuis on dévore avec gourmandise ses thrillers psychologiques diaboliques, ses intrigues bien tordues qui azimutent les clichés et font exploser les familles apparemment biens sous tous rapports...
Abel est la reine du domestic suspense, ce genre littéraire dans lequel la famille distille son propre poison et s'auto détruit inéluctablement.
Ici encore, elle trouve des chemins inattendus pour créer le malaise et faire grimper la tension crescendo. C'est cruel, anxiogène et terriblement addictif ! Toujours absolument imprévisible ! Les personnages ne sont jamais ceux que l'on croit et l'action oscille entre le bouleversant et le tragi-comique jusqu'au final, renversant.

Ce roman vous tente ? Vous connaissez cette auteure ? Quel est votre préféré ?
Nous, on a adoré "Derrière la haine", "Et les vivants autour" et "Les fêlures".
Bisous et bonne journée 😘 Fran et Flo 🍒
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